Friends Of Pain Les Warriors Of Darkness renaissent de leurs cendres, plus fort, plus soudés que jamais. FoP est une Team MH3U et MH4. |
| | I was born for your happiness | |
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Fanfictive Membre
Messages : 187 Date d'inscription : 29/04/2014 Age : 25 Localisation : Là où il y a du wifi !
| Sujet: I was born for your happiness Sam 10 Mai - 8:48 | |
| Coucou tout le monde ! Je vous présente comme promis ma fanfiction basée sur l'univers de Naruto. Je l'écris depuis plus d'un an, alors c'est possible que les premiers chapitres vous paraissent médiocres. Faites-le moi savoir et je rectifierai les prochains ! Actuellement, 32 chapitres ont vu le jour.
Merci à Blaise de m'avoir sollicitée à la rendre publique ! Je vais écrire en Comic sans MS par souci de lisibilité. Bonne lecture !- Seiko:
P. - Prologue:
I was born for your happiness Souvenirs
Prologue
La tendre caresse des rayons du soleil me tire de mon sommeil. Je me suis assoupie sur l'herbe frémissant agréablement à mes oreilles, avec le souffle léger d'une brise sur mon visage. Mes paupières ne laissent pas passer pour autant la lumière du jour. Durant combien de temps ai-je bien pu dormir ? Impossible de me faire une estimation fiable…
J'ignore tout de mes origines et je ne connais pas ma famille. J'ai été adoptée par un couple d'un certain âge lorsque je n'étais qu'un nourrisson. Ma mère adoptive m'a trouvée près du village Konoha, endormie sous l'ombre d'un cerisier. Seulement, je ne sais pour quelles raisons, mon père ne pouvait pas m'accepter. Je me faisais tantôt injuriée, tantôt frappée ; j'étais trop faible pour me défendre seule. Il m'interdisait d'en parler, faisait croire à ma mère que mes blessures étaient dues à l'entraînement de l'académie et mentait à l'administration comme quoi je tombais régulièrement. Mais finalement, l'Hokage a fini par comprendre et mon père a du quitter le village. Ma mère est restée s'occuper de moi, mais elle a été tuée lors d'une attaque il y a quelques années par un village ennemi.
Je me redresse et m'efforce de songer à autre chose. Si seulement j'avais eu la force… le courage… Mais c'est du passé, je dois avancer. Ce passage appartient au monde des regrets, tout comme ces trois derniers mois où un certain Orochimaru a violé la quiétude du village.
Je descends de la colline pour franchir les portes de Konoha et longer l'allée principale parmi une foule de personnalités différentes. Le village a été dévasté, encore une fois, mais il est hors de question que ruminer notre sort et de rester les bras croisés à attendre une prochaine offensive. Non, il faut se remettre sur pied et continuer à vivre pour mieux se défendre… Tous ces gens, ils s'investissent. Les éclats de rire mêlés au brouhaha des villageois reflètent bien notre activité, c'est bon à savoir. Je traverse la place publique récemment aménagée, arrive devant le bâtiment administratif où travaille la nouvelle dirigeante, et emprunte une petite ruelle sombre et isolée sur la droite. Je continue un peu, marchant sur des pavés encore humides, pour faire face à aux quatre immenses visages des Hokage sculptés dans la roche, un air grave incrusté dans leurs entailles.
La fissure sur Sarutobi… Sandaime, ou celui qui a sacrifié sa vie pour sauver les nôtres… Nous ne nous sommes pas tellement parlés, mais il est clair que dans ces actes miroite la bravoure. C'était un homme bien ; il s'est fait tué. Comme beaucoup d'autres à Konoha ce fameux jour. C'est une réalité qui m'attriste…
- Seiko, me surprends la voix de Sakura. C'est à propos de Sasuke-kun…
Je soupire… Sasuke-kun par-ci, Sasuke-kun par là… Je ne peux pas le nier : son orgueil m'empêche de le considérer comme un ami.
- Allons bon, souris-je en arquant un sourcil. Il t'a dit que tu l'ennuyais ? - Oui… - Tu m'étonnes. - Excuse-moi si ça t'énerve de parler de lui… - Un peu oui, avoué-je. Mais je t'écoute.
Mon amie aux cheveux roses et aux yeux verts prend une profonde inspiration avant de déclarer :
- Il l'a dit comme ça, sans que je n'aie à lui dire quelque chose. C'est normal ?
Je la fixe un long moment, plongeant mon regard dans le sien.
- Tu occupais sûrement ses pensées à ce moment, tu as une touche, cocotte ! m'exclamé-je joyeusement.
Son visage s'illumine. Je la considère un petit moment en me demandant s'il elle gobe ce que je viens de lui dire.
- C'est vrai ? m'interroge-t-elle le sourire aux lèvres. - Non.
Son expression joyeuse vire à la déception.
- Tu es désespérante, Seiko. - Je sais. - Ça te perdra. - Mmh mmh…
Elle m'apprend ensuite qu'elle doit s'absenter pendant quelques jours dès demain matin. Elle part en mission avec Naruto et Sasuke.
- Oh, intéressant. En quoi consiste-t-elle ? m'informé-je - Escorter un messager pour une certaine course. Enfin, c'est compliqué, c'est toute une histoire. - Ça ne paraît pas si dangereux, mais fait attention à toi. - C'est une mission de rang B, ajouta-t-elle en esquissant un sourire. Tsunade nous a dit que ça pourrait prendre une mauvaise tournure. - Faites attention à vous. - T’en fais pas, on forme une superbe équipe.
Et elle s'éclipse… Le Grand Sasuke-kun, hein ? Monsieur est un Uchiwa, Monsieur est le rescapé d'un massacre, Monsieur a vu toute sa famille tomber, donc Monsieur est surpuissant, et toutes ces petites demoiselles, dames et ces petits sieurs ne sont que des mots qui constituent des phrases tandis que lui occupe tout un paragraphe sur le chapitre de Konoha ! Je ne comprends juste pas comment une dizaine de filles peut être sous le charme d'un seul garçon. Surtout quand ce type n'en fait qu'à sa tête. Il faut avouer que Sasuke est plutôt beau jeune homme, mais il a ses défauts, aussi !
J'ai sympathisé avec beaucoup de personnes de mon âge à l'Académie. C'est ici que j'ai rencontré Naruto et Sakura, ainsi que les autres. Étrangement, je n'ai jamais eu d'ennuis, mais ce Sasuke me dérange. J'ai arrêté ma voie de shinobi lorsque je me suis rendue compte de mon incapacité à protéger mes proches, et malgré toutes les leçons de moral de Naruto que j'aie reçues, je n'ai pas changé d'avis…
Le vent souffle sur mes boucles noires. Je lève mes yeux sombres vers le ciel, songeant à mon avenir.
1. - Révolution:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 1 : Révolution
Je vis seule depuis quelques années et je m'en sors très bien. Je gagne de l'argent en prêtant main-forte aux familles, aux commerçants, et puis, avec les reconstructions, j'empoche plus. Comme Naruto et Sasuke, je m'organise seule et je gère moi-même mon temps. Je mène une vie paisible sans embrouille et cela me convient. Parfois je viens observer les nuages avec Shikamaru, ou je vais me promener avec Kiba et Akamaru. Je regarde de temps en temps les entraînements de Naruto et de Neji. Je rends visite à Rock Lee à l'hôpital, j'aide Shino à sa collecte d'insecte pour essayer de soigner mon enthomophobie, je partage certains de mes repas avec Choji. Je discute assez souvent avec Hinata, Sakura et Tenten. De temps à autre, Ino m'apprend des choses sur les fleurs. La belle vie…
Aujourd'hui, je me suis levée tôt pour souhaiter bonne chance à Naruto, Sakura et Sasuke. Oui, même à Sasuke, chose que je n'aurai jamais faite si c'était lui seul qui partait.
Les visites du centre de rééducation sont autorisées d'ici quelques heures, je compte tenir compagnie à Rock Lee car en ce moment, je sais qu'il est seul. Son professeur est parti en mission et il reçoit des visites assez rares…
Deux heures plus tard, je me dirige vers le centre de rééducation.
- 847, 848, 849, 850, 851, 852…
Je devine que Rock Lee doit faire des pompes.
- Tu devrai ne pas faire d'efforts, tu es très fragile, d'après ce qu'à dit Tsunade, dis-je une fois arrivée en face de mon ami.
Le jeune homme s'arrête pour me regarder, complètement essoufflé. J'ignore durant combien de temps il s'entraîne, mais peu importe, il ne faut pas qu'il s'épuise inutilement.
- Je sais, répondit-il en haletant. - Garde tes forces pour l'opération. - Je ne pense pas que je vais courir le risque… - Et pour quelles raisons t'entraînes-tu ?
Il se contente de garder le silence.
- Si tu t'entraînes, c'est parce que tu as la ferme intention de poursuivre ta voie de ninja, n'est-ce pas ? continué-je en lui adressant un sourire. - Tu marques un point, Seiko. - Je ne cherche pas à marquer des points, je cherche à te raisonner.
Des pas se font entendre. Je me retourne et mon regard croise celui d'une jeune femme blonde à la poitrine volumineuse. Je mets quelques secondes avant de réaliser qu'il s'agit de Tsunade, la cinquième Hokage.
- Tsunade-sama, salue Rock Lee.
Je l'imite aussitôt.
- Bonjour, Rock Lee … et … ? - Seiko, mademoiselle. - Seiko ? - Seiko Matsuda.
Elle me fixe durant quelques secondes avant de prononcer :
- Enchantée Seiko. - C'est un honneur, répondis-je en souriant.
La cinquième Hokage se tourne vers Rock Lee.
- As-tu pris ta décision ? - Je…
Le vent souffle sur les cheveux du jeune infirme. La tête basse, il réfléchit. Finalement, il lève les yeux en aiguisant un sourire plein d'assurance.
- J'accepte. - Je suis moi-même prête à procéder à l'opération. Nous commencerons dès que tu me le dis. - Merci infiniment, Hokage-sama.
Elle lui sourit. Satisfaite de la réponse de mon ami, je m'éloigne sans dire un mot.
- Seiko, fait la voix ferme de Tsunade. J'ai à te parler.
Je fronce les sourcils en me demandant ce qu'une femme comme elle peut vouloir dire avec une gamine comme moi. Je me tourne alors, à la fois curieuse et inquiète.
- Qu'y a-t-il ? - Viens. Rock Lee, retourne au centre de rééducation. - Bien, répond-il.
Je m'approche de cette femme si jeune d'apparence, puis je suis des yeux Rock Lee. Quelques secondes s'écoulent avant que Tsunade prenne la parole :
- Es-tu une kunoichi ? - Non. Du moins, je l'étais, soufflé-je. - Pourquoi as-tu arrêté ? - Je n'ai pas le courage d'affronter la mort, répondis-je.
De toute évidence, je méprise cette question.
- Les plus grands ninjas ont beau être forts, ils ont la même anatomie que nous, repris-je. Les mêmes points vitaux. Un coup mal placé, une chance ratée, un avenir écroulé, un rêve oublié… et ils n'existent plus. - C'est vrai, mais ce n'est pas en ne jugeant que sur le passé que tu vas faire avancer les choses. - Comment puis-je être utile à un village alors que je ne me suis même pas daignée, ne serait-ce que pour secourir la personne qui coûte le plus à mes yeux ? - Tu manques de volonté, d'assurance et de maturité, réplique sèchement Tsunade. Tu as du talent que tu ne cherches pas à exploiter et Sarutobi trouvait ça dommage, avant sa mort.
Incapable de répondre, je baisse les yeux honteusement.
- Tu sais… j'ai entendu parler de toi par les Genins, continue-t-elle. Ils disent que tu peux devenir très puissante si tu le souhaitais. Iruka est celui qui approuve le plus et le quatrième Hokage t'encourageait aussi, apparemment. - C'est ce qu'ils disent, mais moi, je n'y crois pas trop… - C'est l'Hokage en personne qui t'encourageait, répète-t-elle. Il croyait en toi. - Je ne le voyais pas souvent. - Je sais, mais il avait un rapport hebdomadaire de tes suivis… Entretenu par Iruka. - Mmh… Je veux bien comprendre, mais je n'ai pas l'esprit d'une guerrière. - C'est ce que tu dis, mais moi, je n'y crois pas trop.
Malgré que je ne trouve pas cette réponse très amusante, je détourne mon regard pour m'empêcher de sourire.
- Mais… Si tu n'as aucune volonté, reprend-elle, je doute que tu aboutisses à quelque chose.
Elle stoppe son discours avant d'enchaîner :
- Est-ce que tu as un rêve ? - J'aimerai savoir qui je suis. - Ah ? Et as-tu une passion quelconque ? - Dessiner. - C'est bien ça, mais quelque chose en particulier t'intéresse ? - Non, pas vraiment. Je préfère ne pas me baser sur une chose, mais être polyvalente. - Intéressant, commente-t-elle avec un léger sourire.
Elle se penche sur moi, les mains sur les hanches et me dit avec un sourire charmeur :
- Et si je te proposais d'être disciple de plusieurs personnes ?
Je ne connais Tsunade que de vu et de nom, et pourtant, quelque chose en elle m'attire. Elle est la personne à laquelle on a tout de suite envie de faire confiance. Naruto n'a pas réussi à me faire détourner du chemin que j'ai emprunté avec ses belles paroles, mais cette femme, en quelques mots, est parvenue à me faire douter. Est-ce sa voix, son attitude, son regard, son visage ou son titre ? Je n'en sais rien, mais ce dont je suis sûre, c'est quelle possède un charisme sans égal grâce à son état d'âme. J'admire cette femme.
- Ça me paraît bien, mais serait-ce possible ? finis-je par poser. - Une personne de plus dans une équipe n'est pas mal vue. Tous les professeurs sont différents, tu devrais beaucoup apprendre. - Vous avez raison, mais... - Mais ? - Mais j'ai oublié les bases…
Tsunade étouffe un petit rire moqueur.
- Iruka te prendra en charge jusqu'à ce que tu aies acquis les grandes lignes. - Vous pensez qu'il acceptera ? - Tu oublies à qui tu parles. - Non… bien sûr que non. - Très bien, reviens me voir demain à 14 heures dans mon bureau.
Elle s'éloigne ensuite. Je lève les yeux vers le ciel. Si Sarutobi croyait en moi, c'est pour une raison …
2. - Case départ:
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Chapitre 2 : Case départ
Je réfléchis jusqu'au soir à la personne à laquelle je pourrai éventuelle ressembler dans quelques années si je suis ma voie de ninja… Une une femme plutôt charmante, forte, remplie de bonne volonté, d'un caractère inébranlable et maîtrisant une multitude de techniques ? Cet avenir me fait finalement rêver bien que j'ai pris beaucoup de retard par rapport aux autres. Seulement, il est nécessaire que je reparte sur de bonnes bases et je n'ai pas trop envie de me retrouver à l'Académie à l'âge de 12 ans avec des enfants de 8 ans… Je suis prête à prendre des cours particuliers s'il le faut. Enfin, vivement demain. Je m'engouffre suite à cette pensée dans un profond sommeil.
Je suis réveillée par les cris des enfants jouant dans la rue. À ma montre, il s'affiche midi. J'ignore les raisons pour lesquelles j'ai dormi si longtemps. Je me lève et me prépare pour 14 heures. Le ciel est assombri, mais quelques rayons de soleil parviennent à passer à travers les nuages. L'odeur des fleurs de cerisier emplit le village. C'est agréable. Il ne fait pas très chaud, un peu frisquet, même. Un vent doux caresse les feuilles des arbres et balaie les pétales de fleurs tombés sur le sol.
J'arrive à temps pour le rendez-vous de Tsunade. Iruka est déjà présent. Il me salue et je les salue. La Cinquième est assise à son bureau avec des ouvrages de médecine. Quelques dessins représentent l'anatomie de l'homme. J'en déduis qu'elle étudie pour l'opération de Rock Lee, mais il me semble qu'elle était prête… Je choisis de ne pas faire de remarque à ce sujet.
- Iruka, comme je te l'ai expliqué, je te demande de remettre Seiko sur les rails. Forme-la jusqu'à ce que j'estime qu'elle connaisse les bases. Donne-lui des cours particuliers quotidiennement et fais-moi un rapport hebdomadaire sur ses progrès. - Cela va manger sur mon temps personnel, rétorque Iruka, mais j'accepte. - Bien, pas d'objection, Seiko ? - Aucune, répondis-je assurément. - C'est parfait. Commencez dès que vous serez prêts.
Iruka et moi sortons après avoir salué Tsunade. Quelle chance j'ai de pouvoir reprendre une ancienne vie ! Je ne nie pas que celle que j'ai en ce moment devient lassante…
- Tu as finalement accepté de reprendre ta formation, entame Iruka. - Effectivement. - C'est une bonne décision, ajoute-t-il en me souriant. Tu as du talent que tu ne veux pas exploiter. - Tsunade-sama me disait la même chose. - Ça serait du gâchis de ne pas l'utiliser pour aider les personnes que tu souhaites, surtout que tu es différente des autres. - C'est-à-dire ? Mon corps abrite un démon comme celui de Naruto ? ironisé-je. - Non. Tu ne cherches pas la puissance, tu cherches le respect d'autrui. - Est-ce cela qui me rends si différente ? m'enquié-je - Je pense.
Je ne réplique pas, je sais qu'il a raison. Un sentiment de divergence s'installe dans mon coeur. Je baisse la tête.
- Tu sais te faire respecter sans utiliser la violence, continue-t-il. Et cet atout est très utile.
Le fait que quelqu'un sache autant de chose sur moi me met mal à l'aise, mais je choisis d'encaisser.
- Dis-moi, tu as un rêve ? m'interroge-t-il. - Pas vraiment un rêve, un projet. Je peux vivre sans, et parfois, j'ai l'impression que ça vaut mieux. - Ah ? - Connaître mon identité, répondis- je. Je ne sais pas qui je suis et mes parents adoptifs ne m'ont pas caché qu'ils m'ont adoptée. - Peut-être qu'ils souhaitaient que tu saches qui tu es. - Peut-être… mais mon père me battait avant de quitter le village et ma mère est décédée lors d'une attaque ennemie. - Désolé de faire revenir ces souvenirs, s'excuse-t-il d'une voix basse. - Ça ne fait rien, je vous remercie plutôt.
Le vent souffle, je deviens nostalgique, me remémorant les bons moments passés avec ma mère. Avant que je ne parte trop loin, Iruka intervient :
- Tu veux te spécialiser dans quelque chose ? - Non, je souhaite être polyvalente. - Comme toujours, lâche-t-il. - Je n'ai pas vraiment changé. - Je vois ça.
Il me fixe, songeur.
- La polyvalence est assez vaste. - Je n'en doute pas. - Tu veux maîtriser plusieurs choses, mais quoi en particulier ? - Je suis très accrochée à la nature sauvage, répondis-je. Vous avez des idées sur quoi je pourrais m'orienter, le questionné-je en plongeant mon regard dans le sien. - La végétation, les animaux … peut-être même le climat. - Le climat ? - La météo, précise-t-il en souriant.
Je réfléchis durant plusieurs dizaines de secondes sous l'œil interrogateur d'Iruka.
- Toutes ces choses m'intéressent, finis-je par déclarer en baissant la tête. - Ça te prendra du temps pour maîtriser tout ça, déclare Iruka d'une voix amusée. - Ça prendra le temps qu'il faudra. Je n'avais aucune volonté à l'époque, c'est pour cette raison que je ne maîtrisais pas le Justu. - Tu as changé, finalement. - Quand commencerons-nous ? - Après les cours de l'Académie. - Je vous attendrais juste en face. - Je te conseille de te rendre à la bibliothèque du village, tu y trouveras des livres sur le Justu. Je préfère te rejoindre là-bas. - Merci du conseil.
Satisfaite, je me dirige chez moi afin de régler quelques affaires, laissant Iruka aller faire son travail. Arrivée dans ma chambre, je me regarde dans la glace. Je pense que j'ai besoin de changer d'apparence, de style. Les vêtements que je porte ne sont pas adaptés à ce que je souhaite devenir. Je veux tout refaire, tout changer… repartir à zéro.
3. - Départ clandestin:
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Chapitre 3 : Départ clandestin
On m'a dit que j'ai du potentiel et que je sortais de l'ordinaire. C'est suffisant pour me motiver. Je dois dire adieu à la Seiko que je suis et faire une croix définitive sur cette vie de rêve qu'elle avait pour devenir une Seiko plus performante. J'étais stupide de ne pas croire en moi, j'aurai pût être plus forte au jour d'aujourd'hui si j'avais eu ce courage qui me manque… Mais pour le moment, je compte bien me concentrer sur mon entraînement, mon apparence passera après. Je m'oriente vers la bibliothèque comme me l'a conseillé Iruka. J'entre et je parcours du regard les étagères peuplées de vieux livres poussiéreux. En me voyant chercher du regard des livres qui peuvent éventuellement m'intéresser, la bibliothécaire me propose son aide en m'indiquent les ouvrages recherchés. Cette fois-ci, ce sont des livres beaucoup plus volumineux qui font surface et beaucoup plus vieux.
- Servez-vous, dit-elle en m'accordant un sourire.
Je la remercie et considère les vieux ouvrages en prenant une profonde inspiration. J'en sors un, le moins gros en l'occurrence. Je m'installe à une table et me plonge dans ma lecture…
Trois heures plus tard, j'ai déjà appris quelques trucs et astuces pour mieux maîtriser le Justu.
- Alors ? murmure une voix masculine dans mon dos.
Je sursaute. Iruka est en train de lire par-dessus mon épaule, le sourire aux lèvres.
- Je t'ai surprise ? - Oui, répondis-je en soupirant. - C'était mon but, ça prouve que tu étais bien dans ta lecture. - On ne peut pas me reprocher le contraire… - Tu as appris des choses ? m'interroge-t-il. - Quelques astuces. - Dans ce cas, nous pouvons commencer l'entraînement.
Nous sortons du village pour nous installer dans un coin tranquille. Il m'enseigne les différents sceaux qui existent. Lorsque la fin de la journée approche, je connais la moitié de ce qu'il a l'intention de m'apprendre en trois jours.
- Nous reprendrons ceci demain, mardi, même heure, même endroit. - Entendu.
Avant de partir, il me conseille de reproduire ce que je sais. Sur le chemin du retour, je m'exerce sur les différents sceaux que j'ai appris. Je tente ensuite d'enchaîner un duo. Étant concentrée sur la position de mes mains, je percute violemment quelqu'un qui étouffe un juron. Lorsque je lève les yeux pour connaître le visage de celui avec lequel je suis entrée en collision, je vois un jeune homme blond dans une espèce de combinaison orange.
- Naruto ! m'exclamé-je en le reconnaissant. - Seiko ? - Comment tu vas depuis le temps ? - Je vais bien, et toi ? - Super, ta mission s'est bien déroulée ? - Il y a eu un peu de dérivation, mais à part ça, c'était un succès. Seulement, Sasuke est à l'hôpital… - Encore ? Mais il ne peut pas se tenir tranquille ? dis-je en plaisantant. - On ne dirait pas… que fais-tu à cette heure-ci dans la rue ? - Ah ! Je reviens de l'entraînement, annoncé-je fièrement. - De l'entraînement ? s'étonne Naruto. - Oui, je vais bientôt rejoindre à nouveaux vos rangs. - C'est génial ! Qui t'entraîne en ce moment ? - Iruka, il me réapprend les bases. - Les bases ? Tu les as oublié ? - Oui, soupiré-je honteusement. - C'est pas sérieux tout ça ! rit Naruto.
Le visage de mon ami est aussi rayonnant qu'un soleil.
- J'aurai plusieurs professeurs, l'informé-je. Je tiens à être polyvalente. - Comment ça ? - Je ne sais pas d'où je viens, alors je n'ai pas besoin de me baser sur une chose, expliqué-je. Par exemple … Shikamaru utilise seulement les ombres pour se battre, moi, je pourrai utiliser les ombres et par exemple… les insectes, comme Shino. - Woah, ça promet, sauf que ce sont des techniques secrètes, elles ne peuvent pas être transmises aux autres personnes que les membres de leurs clans, dit mon ami. - Oui, effectivement … - Je pourrai t'apprendre aussi mes techniques si tu le souhaites. - Tu ferais ça pour moi ? - Bien sûr ! Moi ça ne me pose pas de problème, Dattebayo ! s'exclame-t-il avec un sourire montant jusqu'aux oreilles.
Je sens le bonheur se dessiner sur mes lèvres.
- Je suis un peu fatiguée, je te laisse, demain, je m'y mets à fond, finis-je par assurer. - Dans ce cas, entraîne-toi bien.
Je le remercie en lui souriant, puis m'éloigne en reprenant les mouvements que j'ai appris. Finalement, je parviens à faire trois duos de sceaux. Assouvie, je mène ma petite vie du soir puis m'endors.
Durant toute une semaine, j'ai appris à effectuer les sceaux. Je suis parvenue à en enchaîner quelques-uns de suite. Je m'améliore de jour en jour, et la semaine suivante, je réussis à créer un clone parfait. Les liens qui unissent Iruka et moi deviennent de plus en plus étroits, il y a comme une sorte de complicité entre nous.
Le dimanche qui suit, je n'ai rien à faire excepté m'entraîner. Je décide donc de me reposer un peu et de rendre visite à des amis.
Le soir venu, ne vois Naruto et Sakura, assis l'un à côté de l'autre dans le restaurant préféré du blondinet. Étonnée de les voir ensemble sans Sasuke, je me dirige vers eux.
- Ah, Seiko, prononce Sakura en me voyant avec un ton triste. - 'Jour les gens, salué-je. Comment allez-vous ?
Je me doute de la réponse, mais je préfère tout de même poser la question.
- C'est à propos de moi et de … Sasuke, répond Naruto.
Je me contente de garder le silence en arquant un sourcil. J'imagine que Naruto a tenté de réconforter Sakura en l'invitant à manger des ramens. Devinant que j'attends la suite, la jeune fille prend le relais :
- Naruto et Sasuke se sont battus, lâche-t-elle peinée. - Mais apparemment, ce n'était pas une simple querelle, pensé-je à voix haute. - Oui … - Ils ont utilisé chacun leur technique ultime. - On allait s'entre-tuer si Kakashi-sensei n'était pas intervenu, ajoute Naruto la tête basse. - Ce sont des gamineries, commenté-je. Vous battre pour prouver votre force, c'est stupide.
Agacée de cette discussion, je quitte le restaurant.
- Mais mince, quoi, laissé-je échapper.
Un peu plus tard dans la soirée, Sakura vient me parler. Elle se poste devant moi, la tête toujours basse. J'ai sût à ce moment même que ce n'est pas seulement la bagarre qui a éclaté entre Naruto et Sasuke qui la perturbe. Il y a autre chose … mais quoi donc ? Jusqu'à aujourd'hui, je n'ai jamais vu Sakura aussi inquiète.
- C'est bien plus grave que le conflit qu'il y a eu entre eux, commence-t-elle.
Je la dévisage de mes yeux sombres, impassibles. Elle finit par lever la tête en me lançant un regard si triste que j'ai l'impression qu'elle va éclater en sanglots à tout moment. Je comprends ensuite à travers ses yeux que la situation est plus que critique, mon coeur se met à battre plus rapidement, exigeant une explication immédiate.
- N’y va pas par quatre chemins, insisté-je. Dis-moi clairement ce qu'il se passe.
Elle prend une profonde inspiration pour se calmer, puis déclare :
- Sasuke… je crois qu'il va rejoindre Orochimaru…
Orochimaru … Je fouille dans ma mémoire ce nom qui me paraît familier.
- Celui qui a attaqué le village il y a quelque temps ? douté-je. - Oui…
Évidemment, un nom comme celui-ci ne s'oublie pas.
- Et ? prononcé-je simplement.
Sakura me regarde d'un air interrogateur, ne comprenant pas ma réaction.
- Tu crois qu'il va y aller ? dis-je en lui lançant un regard ironique. Il faut être fou pour faire ce genre de choses. - Sasuke veut tuer son frère, précise-t-elle. - Et Orochimaru lui a promis ce meurtre. - Cette vengeance, rectifie Sakura. - Peu importe, il veut le tuer. - Que sais-tu de Sasuke ? s'énerve mon amie. - Rien et je m'en fiche, craché-je. J'ai bien peur d'être la seule fille qui as toujours la tête sur les épaules avec ce Sa-su-ke… kun !
Mon amie me lance un regarde rempli de colère.
- Tu peux me regarder comme tu veux, Sakura, tu ne m'impressionnes pas. - Sasuke n'est pas quelqu'un de mauvais, souffle la kunoichi. - Alors il n'ira pas vers Orochimaru, conclué-je. - Il a soif de vengeance… - La vengeance, c'est pour les faibles, esclaffé-je. - Tu dis ça, mais tu ne sais pas tenir un kunai. - Je ne parle pas de cette faiblesse, je parle de la faiblesse mentale, répliqué-je froidement, offensée. - Tu ne sais pas ce qu'à fait son frère. - Quoi ? Il lui a piqué sa petite-amie ? - Il a anéanti son clan. - On s'en fiche de la raison, le problème est qu'il se fait tenter par la pomme du serpent. - Il veut faire honneur à sa famille. - Comme c'est touchant…
Folle de rage, Sakura met sa main dans sa bourse.
- Tu sais ce que je ferais s'il partait ? entame-t-elle.
Sans attendre ma réponse, elle sort un kunai et le place sous sa gorge.
- Je me tuerai ! hurle-t-elle
Je continue à la regarder, l'air grave.
- Mais qu'elle nunuche tu fais… perdre son sang-froid face à une telle situation… tu n'exagères pas un peu ?
Je prononce le premier mot qui me venait à l'esprit :
- Pathétique.
Je quitte le lieu sur ces propos.
4. - Promesses vitales:
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Chapitre 4 : Promesses vitales
Je repense à l'affront entre Sakura et moi. Je ne regrette pas mes paroles, seulement … l'amour que cette jeune fille porte pour Sasuke me touche.
J'examine mes mains. Je parviens à présent à faire un clone correct. Je me souviens soudainement de la proposition de Naruto mais j'y pense trop tardivement. Je préfère rentrer chez moi et me reposer pour le lendemain.
Lorsque mes yeux s'ouvrent, il est 6 heures du matin. Le soleil est déjà levé et certains commerçants préparent déjà leurs ventes. Étant dans l'incapacité de rester au lit, je quitte ma maison pour faire un tour à l'extérieur. J'entends des pas précipités dans mon dos.
- Seiko !
C'est la voix de Naruto. Lorsque je me retourne, je vois le jeune blondinet en combinaison orange accompagné de Shikamaru, de Choji, de Kiba, d'Akamaru, de Neji et de Rock Lee en béquille.
- Seiko-chan ! - Qu'est ce que vous faites à courir dans le village, questionné-je bêtement. - Sasuke est parti rejoindre Orochimaru hier soir !
Il faut dire que je m'y attendais un peu, mais il a tout de même troqué ses amis contre une vengeance …
- Nous partons à sa poursuite, ajoute Neji. - Il est tombé amoureux, ma parole, plaisanté-je en aiguisant un sourire moqueur. - Quoiqu'il en soit, il faut l'arrêter au plus vite, avance Kiba. - J'espère que vous ne me proposerez pas de vous accompagner, commenté-je. - Non, nous ne prenons que des Genins, me répond Shikamaru. - Tu serai venu avec nous si tu étais une Genin ? me demande Naruto. - Assurément, j'ai deux mots à dire à Sasuke, mais je n'ai pas le niveau.
Je les accompagne jusqu'à la porte du village.
- Naruto ! crie une voix féminine.
Nos regards se portent sur une jeune fille en larme qui se précipite vers nous en courant. C'est Sakura. Elle s'arrête et tente de reprendre son souffle du mieux qu'elle peut. Enfin, elle supplie Naruto de ramener Sasuke au village. Un peu embarrassé, il lui promet.
- C'est une promesse vitale, assure-t-il d'un sourire et en mettant son pouce en avant.
Je souris à mon tour en voyant le visage épanoui de Sakura. Shikamaru organise une position de marche qui s'avère très efficace. Je suis rassurée de savoir que le groupe est dirigé par ce garçon. C'est un jeune homme très intelligent et qui sait mettre au point rapidement des stratagèmes très réfléchis. Après quelques minutes, ils finissent par se préparer à partir.
- J'ai moi aussi une faveur à vous demander, avancé-je timidement.
Je fais un pas vers le groupe et pose un regard inquiet sur mes amis.
- Je vais être franche et honnête pour aller plus vite, commencé-je. Je ne tiens pas à vous perdre à cause d'un type qui n'en fait qu'à sa tête. Si vous mourez en tentant de l'arrêter… non seulement Sasuke ira vers Orochimaru, ce qui lui permettra d'attaquer Konoha, mais Sakura serais inconsolable et moi, j'aurai une haine incontrôlable en vers ce camarade sur lequel vous misez votre vie.
Je marque une pause avant de reprendre :
- Revenez corps et âme au village, s'il vous plaît… avec Sasuke.
Je me tourne vers Naruto.
- Je suis prête pour apprendre la technique du multiclonage, sourié-je. Je t'attends.
Il me fixe, puis me rendit mon sourire avant de quitter le village avec le groupe sous un magnifique lever de soleil.
- Il l'a promis avec sa pause de beau gosse, assure Rock Lee en les regardant s'éloigner. Il réussira.
J'aurai apprécié y aller, rien que pour pouvoir avoir un œil sur le groupe …
La journée se déroule normalement. Je suis toujours mes cours avec Iruka. Cette fois-ci, je m'entraîne à l'exercice physique. J'apprends à lancer un shuriken sans me blesser, à manier le kunai habilement et à concentrer mon charka dans quelques parties de mon corps. Iruka prend des notes sur mon évolution sans rien dire. Il me corrige de temps à autre ou il me laisse me corriger seule. Il est très satisfait de mes progrès et il juge que les cours particuliers pourront bientôt prendre fin.
- J'ai une petite technique personnelle à t'apprendre, avance-t-il. Elle peut être amusante, comme très utile. Elle te permet d'entrer dans l'esprit d'une personne sans qu'elle ne s'en rende compte. Tu pourras entendre ses pensées comme si elle parlait.
Je le considère de mes yeux sombres, perplexe.
- Elle est difficile, car elle demande beaucoup de discrétion, ajoute Iruka. Aucun sceau n'est donc nécessaire. - Ah ? - Il faut concentrer ton charka dans ta tête et visualiser l'image de la personne que tu souhaites sonder. - Faut-il que la personne soit dans les alentours ? - Oui, mais plus tu t'entraîneras, plus la distance de la personne perdra son importance. Et puis, il faut savoir, ta cible doit être dans un alentour d'une vingtaine de mètres maximum. - C'est comme si on écoutait une personne parler, non ? Sauf que dans ce cas, c'est la pensée qu'on écoute, conclué-je. - Exactement. - Ça ne paraît pas si compliqué… - Ce qui fait la complexité de cette technique, c'est sa demande de discrétion.
Je lui lance un regard interrogateur.
- Essaie donc sur moi, sans faire le moindre mouvement suspect, sans même me regarder, suggère-t- il en souriant.
Je commence donc par rassembler mon charka dans ma tête, mais je suis soudainement frappée comme par une très forte fièvre quand je tente de visualiser Iruka. Je m'effondre en poussant un cri de douleur.
- C'est une technique simple, dit-il en s'approchant de moi. Mais elle demande des heures de pratiques quotidiennes pour pouvoir la maîtriser correctement et sans bavure. - J'imagine… marmonné-je.
Il s'approche de moi et m'aide à me relever. Quand j'arrive à son niveau, il me propose de travailler cette technique demain. La douleur qui est insupportable me fait imaginer que mon coeur se trouve dans ma tête.
- J'ai toute ma journée, je n'assurerai pas les cours de l'Académie durant quelques jours. Un ami a accepté de prendre le relais pour moi. - Tsunade est-elle d'accord ? - Je pense qu'elle ne sera pas contre.
Elle n'est donc pas au courant…
- Ne t'en fais pas pour cela, dit-il en me tapant sur le dos, le sourire aux lèvres. J'ai même l'impression qu'elle favorise ton éducation à celle des autres élèves de l'Académie.
Je réfléchis
- Dites-moi, Iruka-sensei. - Mmh ? - Aurais-je besoin de passer les épreuves pour devenir Genin ? - Je pense que oui. - Aaaaah… la barbe. - C'est de ta faute aussi. - Pas la peine de me le rappeler…
Je soupire. Je n'ignore pas tout des examens, j'en ai entendu parler. Et … certains sont difficiles. Et s’ils ne sont pas difficiles, ils sont fourbes. J'aurais tant voulu les passer et les réussir en présence des autres.
- Devrai-je aussi appartenir à une équipe ? - Je pense. - Serai-je obligée de rester dans cette équipe ? - Si tu devais être dans une équipe, je ne pense pas que tu resterais puisque tu dois avoir plusieurs professeurs pour ta formation. - Je vois…
Il me sourit.
- Ne t'en fais pas, assure-t-il. Ça ne sera pas long normalement. - J'espère, répondis-je démoralisée.
Le vent souffle dans les feuilles des arbres. Le soleil se couche déjà. J'ai une soudaine pensée pour Naruto. Je lève ma tête vers le ciel, l'air pensive.
- Nous pouvons continuer l'entraînement jusqu'à la tombée de la nuit, si tu le souhaites, propose Iruka.
Mes yeux se posent sur lui.
- Avec plaisir, répondis-je en souriant.
Il sort quatre kunais de sa bourse et me les donne. Il a installé des cibles dans les alentours.
- Je te regarde faire, dit Iruka. Frappe toutes les cibles avec le moins de lancers possible.
Je pris une profonde inspiration. Quatre kunais, quatre cibles. Je me positionne pour trouver la posture la plus efficace possible de telle façon à ce que mes projectiles atteignent leurs cibles en une fois. Je calcule, vise, lance. Aucun des kunais n’est raté, seuls deux touchent le centre.
- Tu t'améliores à une vitesse incroyable, Seiko. Dors-tu la nuit ? plaisante Iruka.
Je me contente de sourire timidement.
- Allez, essaie de les mettre tous dans la cible avec trois qui sont au centre, dit-il en me donnant quatre autres kunais.
Il me montre d'autres cibles. Je reproduis mon geste, mais j'en viens au même résultat. Iruka compare les deux groupes de cibles et remarque qu'il s'agit toujours du même doigt de la même main qui est fautif.
- Aide-moi à retirer les kunais des cibles, suggère-t-il.
J'obéis.
- Recommence en prenant la même posture que tout à l'heure.Tu es bien positionnée, mais il y a un problème avec l'index de ta main gauche, précisa Iruka. Tu positionnes mal ton annuaire, tu peux le corriger toi-même, mais ton index…
Je répétais sans dire un mot, me concentrant sur mes cibles. Je reprends la même pose, effectue le même procédé, puis darde les cibles. Même résultat. Il s'approche avec deux kunais en main.
- Montre-moi comment tu les mets sur tes doigts.
Je place les lames des kunais entre mes doigts anneaux sur autour de mon index puis de mon annuaire. Il observe ma main durant quelques secondes, puis me demande de faire comme si je lançais, mais au ralenti. Au moment où je l'effectue, je comprends mon erreur. Mon doigt se déplie trop tard, ce qui modifie la trajectoire du kunai.
- C'est ça, affirme Iruka qui avait lu dans mes pensées.
Je le regarde d'un air sombre, le fait qu’il entre à volonté dans mon esprit me déplaît fortement.
- Woah… impressionnant ce regard, dit-il en riant. Allez, recommence.
Je souris et prends les deux autres kunais qu'il me donnait. Je répète le même rituel, en me concentrant sur mes cibles et sur la position des doigts. Je lance. Toutes atteignent leurs cibles, et dans le centre.
- Bien ! s'exclame aussitôt Iruka. Recommence encore deux fois et je considérerai comme acquis.
Il me tend quatre autres kunais. Je me répète et ce fut un succès.
- Parfait, dit mon professeur en allant décrocher les projectiles des cibles. C'est par-fait ! Encore une et c'est bon.
Je recommence, exécute tout dans l'ordre et une fois de plus, je parviens à toucher toutes mes cibles dans le centre.
- Excellent, parfait, super, rien à dire, je te félicite. Tu peux apprendre très vite quand tu t'intéresses, et tu vois le résultat ? Tu promets, jeune fille !
Je regarde avec fierté mes résultats, puis je me compare avec la petite Seiko que j'étais. Un sourire de satisfaction se dessine sur mes lèvres.
- Je te laisse tranquille pour aujourd'hui, repose-toi bien, demain, je t'entraîne au combat rapproché. Tu peux rentrer chez toi, je m'occupe de ranger le matériel. - Merci pour l'entraînement, Iruka-sensei. - De rien, je suis là pour ça.
Avant que je ne parte, Iruka me donne rendez-vous au même endroit à 7 heures. Trois semaines déjà, et voilà ce que je suis devenue… Je suis fière de moi. Je traverse les rues presque désertes de Konoha, sillonne les allées. Je m'arrête un moment. J'aperçois Hinata près d'un parc.
- Hinata ?
Elle sursaute au son de ma voix. Lorsqu'elle se retourne, ses joues sont rongées par les larmes. Je n'ai pas eut à lui demander la raison de ses pleurs, je sais très bien que c'est en rapport avec Naruto.
- Seiko-san… - Il est fort, assuré-je. Il s'en sortira, je te le promets. - Et les autres ? - Je suis sûre que Shikamaru ne fera pas de bêtises. Il est intelligent et stratégique. Ils sont entre de bonnes mains.
Elle me remercie et m'affirme qu'elle se sent rassurée par mes paroles.
- Je vais rentrer … merci encore Seiko-san. - Je t'en pris.
Lorsqu'elle part, je me surprends à imaginer Konoha sans Naruto. La vie serait monotone. Ce garçon fait toute l'âme du village … Bien qu'il soit fort, cette gêne demeure dans mes entrailles. Un mauvais pressentiment s'annonce. Naruto …
5. - Proposition:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 5 : Proposition
Le lendemain matin, je me suis faite réveiller par un d'oiseau à ma fenêtre. Il siffle une belle mélodie, un peu mélancolique, mais charmante. Il est 6 heures. J'éprouve soudainement un mal-être. Un mal de coeur, j'ai peur, je suis inquiète … Je me rassure en me disant que ce n'est qu'une impression, qu'il va s'en sortir avec sûrement des os cassés, quelques blessures, mais rien de bien méchant. Oui c'est ça, il n'a rien, et il n'aura rien.
Je me prépare pour mon entraînement. Dans les rues, je croise Kakashi, le professeur de Sakura, de Naruto et de Sasuke.
- Kakashi-sensei, l'appelé-je d'une voix perturbée.
Il se tourne vers moi, son regard plonge dans le mien. Kakashi a un visage interrogateur. Je n'ai pas l'habitude de lui parler, je ne lui adresse la parole que pour le saluer quand son équipe est réunie.
- C'est à propos de Naruto et de Sasuke, il s'est passé quelque chose de grave durant votre absence, entamé-je.
Il ferme ses yeux comme si il était prêt à encaisser ce que j'allais lui révéler.
- Il est parti vers Orochimaru, me devance-t-il. - Oui. Naruto est parti le chercher avec Choji, Kiba, Neji et Shikamaru, sous l'ordre de Tsunade-sama.
Je marque une pause.
- Il est évident que Sasuke était escorté, et que c'est Naruto qui se chargera de lui, continué-je. - Effectivement… - S'il vous plaît, intervenez avant que ce combat tourne mal…
Il me regarde durant quelques secondes, puis repart en silence, les mains dans les poches. Je le suis du regard tendit qu'il s'éloigne, puis je baisse la tête. Il est le seul qui puisse les arrêter… Je continue mon chemin … Iruka est déjà sur le lieu d'entraînement.
- Tu es en retard, me reproche-t-il. - Excusez-moi, j'ai croisé Kakashi, je tenais à lui expliquer la situation, argumenté-je. - Kakashi, hein ? prononce Iruka en étouffant un rire.
Je le regarde d'un œil interrogateur, ne comprenant pas sa plaisanterie. Iruka me sourit.
- Il est toujours en retard, maintenant il faut qu'il mette les autres en retard, dit-il d'une voix amusée. - Mmh…
Ne voyant qu'il ne parvient pas à me faire sourire, il décide de commencer directement l'entraînement.
- J'ai amené plusieurs types d'armes, engage-t-il en ouvrant un grand sac. Je vais te demander de choisir l'une d'entre elles.
Il dépose sur le sol deux épées lourdes, deux épées fines, deux katanas, deux kunais, deux couteaux de combat, deux bâtons de combat, deux lances et deux haches.
- Tu vas devoir toutes les tester. - Entendu, répondis-je.
Je choisis un katana, Iruka s'empare du second.
- En combat loyal, nous saluons toujours, mais si pendant une bataille, on attaque. Je t'enseignerai les bases, comment manier une arme, mais tu apprendras à te battre avec d'autres professeurs ou par toi même.
Iruka porte le katana à sa ceinture.
- Pour dégainer plus facilement, il y a une astuce. Tu positionnes la main qui est du côté de ton katana sur le fourreau, le saya et l'autre sur le manche que l'on appelle le tsuka. Au lieu de tirer seulement sur le manche, tu tires aussi sur le fourreau.
Il fait une démonstration.
- Cette astuce te permets non seulement de sortir le katana plus rapidement, mais aussi de pouvoir t'éviter la galère lors du dégainage.
Je reproduis le geste sans me tromper. Durant plus d'une heure, il m'enseigne à tenir un katana et à m'en servir. L'heure qui suit, j'apprends à manier la hache, puis le bâton, ensuite l'épée fine, le kunai, la lance et enfin l'épée lourde. À la fin des leçons, j'ai comme un choc au ventre, comme si Tsunade me donnait un coup de poing de toute sa puissance surhumaine dans l'estomac. Je vomis, les yeux écarquillés.
- Seiko !
Iruka se précipite vers moi.
- Qu'est-ce qui ne va pas ?
Je halète, tremble et suffoque. Mon coeur bat si vite et si fort que je croyais qu'il allait exploser ma poitrine et s'éjecter. Je crache du sang. Je suis pétrifiée, je regarde Iruka dont les yeux trahissent son incompréhension.
- Na … - Seiko. - Naruto …
Je sombre ensuite dans l'obscurité et le silence.
Quand je me réveille, je suis alitée dans l'hôpital. Qu'est-ce qui s'est passé ? Je me fige.
- Naruto ! crié-je.
Je tente de bouger, en vain, je n'y parviens pas. Tsunade est assise sur une chaise et lit un livre que je ne réussis pas à identifier.
- Où est Naruto ? m'enquiers-je.
Elle détourne les yeux pour me guigner, puis les repose sur son livre. Elle le ferme finalement en soupirant.
- Où est-il, s'il vous plaît … - Dans le coma.
C'est un choc tellement violent que j'en oublie de respirer. Je voulais dire quelque chose, mais rien ne sortit. Après de longues secondes, j'ose demander s'il s'en sortira.
- Je ne pense pas.
Je repense à ce que je lui ai dit juste avant son départ, que je haïrais Sasuke plus que tout. Je ne supporterai pas de perdre Naruto à cause de ce type. S'il meurt, je promets de ramener Sasuke au village qu'il soit vivant ou mort. Je respecterai sa volonté. Je prends une profonde inspiration en fermant les yeux.
- Dans combien de temps pourrais-je être sur pied ? - Je dirais dans quelques heures. - Quelle heure est-il ? - Il est 17 heures.
Elle me regarde d'une expression grave.
- Tu as senti que Naruto était en danger.
Je fixe le plafond sans rien dire.
- On dirait que vous êtes très proches, tout les deux.
Comme frère et sœur… Et si c'était le cas ?
- Quand deux personnes sont de vraies jumelles, ajoute Tsunade, la plupart du temps elles ressentent mutuellement les mêmes choses. - Sauf que Naruto et moi ne sommes pas liés par le sang, mais par le coeur. - C'est ce qui fait de vous des jumeaux de coeur.
Je la regarde un instant, puis oriente mes yeux ailleurs dans la pièce.
- Je comprends…
Elle sourit.
- Je ferai le maximum pour qu'il s'en sorte, assura l'Hokage. - Comme vous l'avez toujours fait. - Seulement, je ne te promets rien. - Merci de votre honnêteté. - C'est normal. - Je compte servir d'ici peu le village. Serai-je tout de même obligée à passer les examens ? - Je pense que oui. - Et à faire partie d'une équipe ? - Je te ferai une exception, si tu le souhaites. - Je vous en remercie.
Quelques minutes passent dans le silence avant que Tsunade fasse remarque sur mon entraînement.
- Tu t'améliores à une vitesse vertigineuse, je ne comprends pas pourquoi tu n'as rien fait auparavant. - Moi non plus, répondis-je. Et je m'en veux. - Il ne faut pas.
Je garde le silence.
- Quand tu auras passé et réussi les examens, dit-elle, j'aimerai que tu sois mon élève. - Je crois que j'ai reçu ma dose de choc aujourd'hui, ironisé-je.
Je pose à nouveau mes yeux dans les siens.
- Mais trouverez-vous le temps de vous occuper de moi ? - Oui, même si ça doit être une fois par semaine. Et comme tu progresses vite, en deux ans ou trois environs tu pourras apprendre ce que je souhaite que tu apprennes avec moi. - C'est sympathique de votre part, Hokage-sama. J'en serai très honorée.
Mon visage s'assombrit.
- J'aimerai savoir une chose à propos de Naruto, avancé-je.
Quelques secondes suintent.
- S'il succombe, qu'adviendra-t-il de Kyubi ? - Du renard à neuf queues ? Eh bien je suppose qu'il restera dans ce corps pour toujours, répondit-elle.
Je reste silencieuse.
- Pourquoi cette question ? demande Tsunade. - Je me disais que Kyubi donnait une force hors du commun à Naruto, et que ça serait dommage de perdre cet atout.
Tsunade pose ses yeux de couleur ambre sur mon visage. Elle sait parfaitement où je veux en venir, mais elle me laisse continuer.
- Je me propose d'héberger Kyubi, dis-je en la regardant droit dans les yeux. - C'est trop risqué de le faire sortir de sa prison, rétorque-t-elle. - Je pourrai moi-même entrer en en contact avec lui et le convaincre. - Kyubi n'est pas stupide, il profitera de cette occasion pour anéantir le village … et d'autres villages. - J'ai entendu dire qui attaquait au hasard, il n'a donc aucune rancune envers Konoha. - Qu'en sais-tu ? Et en admettant que ce sois vrai, qui accepterai de se faire emprisonner ?
Sur ce point, elle a entièrement raison, mais un argument traverse mes pensées.
- Il aidait Naruto, et il l'a aidé de nombreuses fois. Pourquoi ne servirait-il pas Konoha dans un autre corps ? - Il l'aidait sûrement parce que ça lui chantait. - Vous savez, après toutes ces années passées dans le corps de Naruto, je pense qu'il a perdu le plaisir de tuer.
De longues secondes passent avant qu'elle ne réponde.
- J'y réfléchirais, dit-elle en se levant. En ce moment, j'ai des affaires à régler.
Elle pousse la porte et s'immobilise. Je crois qu'elle veut rajouter quelque chose, mais au final, elle s'en va.
La suite du sommaire dans le prochain message.
Dernière édition par Fanfictive le Sam 18 Oct - 8:53, édité 21 fois | |
| | | Fanfictive Membre
Messages : 187 Date d'inscription : 29/04/2014 Age : 25 Localisation : Là où il y a du wifi !
| Sujet: Re: I was born for your happiness Sam 10 Mai - 9:03 | |
| Sommaire (2) - Seiko:
6. - Entraînement Iruka:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 6 : Entraînement Iruka
Quelques instants plus tard, Iruka fait interruption dans ma chambre.
- Comment te sens-tu ? me demande-t-il. - Rétablie. - Enfin une bonne nouvelle. - Dites-moi, en avez-vous eu des autres ? - Des autres ? répète Iruka. - Shikamaru, Choji, Kiba et Neji. - Oui. Shikamaru n'est pas blessé, Kiba va bien, Neji est dans un état critique, mais ses jours ne sont pas en danger et Rock Lee a reçu quelques coups, mais rien de grave. Shikamaru, Kiba et Rock Lee ont été aidés par des ninjas du village de Suna. L'opération de Rock Lee a donc réussi.
- Et Choji ?
Iruka ne me répond pas, je ne m'attends pas au pire, mais ce pourrait-il que… ?
- Il est mort, lâche finalement Iruka. - Vous plaisantez, hein ? dis-je en souriant nerveusement.
Son silence confirme mes doutes. En quelque situation que ce soit, un ninja ne doit jamais transparaître ses émotions, l’accomplissement de la mission passe avant tout, le ninja n’a pas le droit de verser des larmes… Je répète cette phrase dans ma tête de nombreuses fois, mais malgré tout, les larmes coulent. Je sens le regard d'Iruka sur moi.
- Nous reprendrons l'entraînement demain, déclare-t-il. Ça sera tout pour aujourd'hui. Rendez-vous même heure, même endroit.
Il me laisse seule. Choji était le meilleur ami de Shikamaru, et c'était Shikamaru qui dirigeait le groupe. Lorsqu'il a appris le décès de celui-ci, c'est lui qui a dû souffrir le plus. l doit se sentir coupable… Mes pensées se tournent vers Sakura. Où est-elle en ce moment ? Une infirmière ouvre la porte de ma chambre.
- Vous sentez-vous mieux, mademoiselle ? - Physiquement, oui, répondis-je sans cacher ma tristesse. Puis-je sortir ? - Oui, bien sûr.
En me levant, je lui demande si je pouvais voir Naruto. Elle affirme et m'indique la salle. Je m'habille et quitte ma chambre. Je regarde à travers les fenêtres de l'hôpital : le ciel s'est assombri, et il pleut beaucoup… Lorsque j'entre dans la chambre de Naruto, j'y vois deux hommes assis près du lit. L'un d’eux est Kakashi, l'autre a formé Naruto pendant quelques jours, il s'agit de l'un des trois Sannins Légendaires de Konoha : Jiraya.
- Kakashi-sensei, Jiraya-sama, les salué-je. Je suis une amie de Naruto.
Ils me rendent mon salut.
- Sakura est-elle passée ? m'informé-je. - Non, me répond Kakashi sans me regarder.
Je ne peux pas rester dans la chambre en présence de ces deux hommes, je suis mal à l'aise. J'adresse un regard à Naruto, ses yeux son clos, mais il est aussi très amoché. Il a un énorme hématome au niveau de l'œil gauche, sa lèvre inférieure est ouverte, il est brûlé gravement à quelques endroits et quelques blessures gâchent son visage passible. Sentant ma gorge se nouer et les larmes monter, je quitte la chambre avec précipitation en claquant involontairement la porte. J'ai un goût amer dans la bouche, un goût que je ne connais pas, un goût horrible… Je me surprends à imaginer la tête de Sasuke sur un plateau en or. À ce moment même, le tonnerre gronde et la foudre éclate. J'efface aussitôt cette image de mes pensées et sors de l'hôpital pour prendre l'air malgré la pluie. Je ne désire en aucun cas la vengeance, et encore moins ressembler à ce traître. Mais ne pourrai plus regarder Hinata dans les yeux si Naruto mourait… Ma montre affiche 19 heures. Je décide de m'entraîner sur la technique que m'a enseignée Iruka. Bien que je n'ai pas de cible, je peux toujours me contenter de concentrer mon charka dans ma tête et visualiser une personne sans avoir de maux de tête. Je tente, la même douleur de la dernière fois s'attaque à la tête. J'attends quelques secondes avant de recommencer. Même résultat. Je prends une profonde inspiration, me concentre, ferme les yeux, renouvelle. Cette fois-ci, l'affliction était toujours présente, mais moins importante. Les nuages se dispersent, laissant place à un magnifique coucher de soleil. Fière de moi, je répète la technique une nouvelle fois, une seconde fois, une troisième, une quatrième, une cinquième… un bon nombre de fois jusqu'à ce que je ne trouve plus la force de maintenir mes paupières ouvertes. Je rentre tard chez moi, il fait nuit, mais je maîtrise de mieux en mieux la technique. Demain, je l'appliquerai.
Un chant d'oiseau me tire de mon sommeil. Aujourd'hui, nous sommes mercredi. Il est encore tôt, les premiers rayons de soleil sont discrets. J'ai une petite pensée pour Naruto, puis pour Sakura.
- J'espère qu'elle ne fera pas de bêtise…
Il est exactement 5 heures et quart. Je décide alors de m'exercer un peu sur tout ce que j'ai appris avec mon professeur. Je me prépare, prends quelques kunais et shurikens que j'ai acheté et empoigne le katana que m'a offert Iruka. Je pars pour le lieu d'entraînement. Mon professeur n'est pas là quand j'arrive. Évidemment… J'engage mon exercice par le clonage. Je me souviens que Naruto m'a proposé de m'apprendre ses techniques … La tristesse m'engloutit. Je me concentre davantage sur mes exercices, m'efforçant de ne pas penser à autre chose. Je sors deux kunais et deux shuriken. Je déniche quatre cibles dans le paysage, je vise, prenant le temps de me concentrer sur ma position et lance. Jusqu'à présent, j'y arrive très bien. J'enchaîne avec le katana. J'effectue des mouvements souples et rapides, mais pas toujours parfaits. Je reste quelque temps à m'exercer avec l'arme avant de continuer sur la technique d'Iruka. Je parviens maintenant à rester plus longtemps sans avoir de trop forts maux de tête. Je ne vois pas le temps passer, si bien que lorsque je lève mes yeux vers le ciel, il faut déjà jour. Au loin j'aperçois mon enseignant, visiblement surpris de me voir avant lui. Surpris, mais satisfait.
- Tu as eu peur de croiser Kakashi, on dirait, déclare-t-il en plaisantant. - On dirait, fis-je en esquissant un sourire timide. Je me suis exercée sur tout ce que j'ai appris avec vous. - Ah ? Vraiment ?
Il dirige son regard sur les cibles et aperçoit mon clone. Il sourit.
- Et aussi, j'ai réussi à maîtriser un peu votre technique. Ça n'est pas parfait, mais c'est déjà ça.
Étonné, il me demande sur qui je me suis entraînée. Je lui réponds que ce que je faisais.
- Mon point faible était que je ne parvenais pas à concentrer mon charka dans ma tête en même temps de visualiser une personne, argumenté-je. - C'est une bonne initiative. Tu appliqueras la technique sur moi à n'importe quel moment de l'entraînement, je ne dois pas m'y attendre.
Il marque une pause.
- Aujourd'hui, je vais t'initier à un autre style d'entraînement, reprend-t-il. Ça risque d'être désagréable, mais je dois vérifier une chose sur toi.
Je le considère interloqué, ne comprenant où il souhaite en arriver. Remarquant mon expression, il se met à rire.
- Quand je dis désagréable, j'entends un mal moral. - Et quel est cet entraînement ? - J'aimerai te parler de Sasuke. - Cela fait partie de l'entraînement ? questionné-je froidement, ne supportant pas ce nom. - Je tiens à te dire que s'il a changé de camp, c'est pour une raison précise. - Sommes-nous obligés de parler de lui ? répliqué-je avec agacement. - Laisse-moi terminer. - Je me tais. - Il veut venger son frère. - Je le sais. - Et il est évident que la soif de vengeance est un des éléments de la force. Naruto aurait de tous les cas perdu face à lui.
Je m'empêche de répliquer.
- Naruto est trop faible pour gagner contre Sasuke, continue Iruka. - Dites que Sasuke est trop fort pour Naruto, mais ne dites pas que Naruto est faible, craché-je. - J'y viens. - Venez-en vite, je vous pris. - Sans Kyubi, Naruto ne serait pas arriver jusqu'à là, déclare Iruka. - Comment pouvez-vous dire de telles choses ? m'énervé-je. N'avez-vous pas été comme lui lorsque vous étiez petit ? N'avez-vous pas été seul ? - Si, mais je n'étais pas un monstre.
Cette fois-ci, je ne peux me retenir plus longtemps, mes propos s'échappent de mes lèvres.
- Mais vos paroles le sont toujours, elles, rétorqué-je avec rage. Naruto est peut-être un monstre, mais il a le coeur d'un ange !
Il sourit.
- C'est bien ce que je pensais. - Qu'est ce que vous pensiez, je peux le savoir ? - Tes émotions sont relatives au temps. - Pardon ? - Je t'ai provoqué, et maintenant, il pleut … Lorsque j'ai prononcé le nom de Sasuke, le ciel c'est assombri et quand j'argumentai, le tonnerre a grondé et la foudre a frappé.
Je n'ai même pas remarqué ce changement tellement la colère s'est emparée de mon coeur, mais maintenant que j'y pense, il est vrai qu'hier j'étais dans un sale état moral et qu'un éclair a éclairé tout le ciel à la simple pensée de Sasuke.
- Ça n'empêche que vous auriez pût trouvez un autre sujet, répliqué-je. - C'est vrai, mais c'était le seul qui pouvait te fâcher plus que tout, regarde, essaie de te calmer, pense à quelque chose qui pourrait te faire plaisir.
Je réfléchis … je m'imagine Naruto sur pied portant la tenue de l'Hokage faisant un discours devant une foule qui l'acclamait. Mais cette pensée m'afflige aussitôt.
- Autre chose, alors ? propose Iruka avec un sourire triste.
Je regarde mon professeur du plus profond de son regard, puis soupire.
- Me faire plaisir, hein ? ricané-je. Vous ne serez pas surpris de ma pensée, mais en ce moment, c'est la seule chose qui me ferait vraiment plaisir. - Qu'est-ce donc ? - Être peintre. - Eh bien si, je suis même plus que surpris. - Ne peindre que le rouge. Avec Sasuke comme pot de peinture, un katana comme pinceau et un mur comme toile.
Le ciel s'éclaircit.
- Un peu glauque, ton plaisir, mais sache que la vengeance ne t'apportera que du mal en plus. - Je me l'imagine bien, mais il doit payer de ses crimes. - Pas par ta justice.
Je choisis de ne pas répondre. Je repense à la technique qu'Iruka m'a enseignée et jette un coup d'œil discret sur lui. Il n'a pas l'air de se douter de quoi que ce soit. Je me concentre et répète le même rituel.
« Si… tinu… omme… a… elle… essembl… ro… »
La voix de l'homme raisonne dans ma tête tel un écho n'ayant pas de début. Iruka me regarde d'un air surpris.
- Eh bien quoi ? demandé-je amusée. Ne m'avez-vous pas demandé d'utiliser la technique lorsque vous ne vous y attendez pas ? - Qu'as-tu entendu ? - Pas grand-chose. - Tant mieux. - Que pensiez-vous ? - Rien d'important, en tout cas, tu es plus forte que moi, me félicite-t-il. Quand j'avais ton âge. J'ai réussi à faire ce que tu as fait en deux mois.
Je suis surprise de savoir une telle chose. Mais pour ne pas l'embarrasser, je me contente de le remercier simplement de son compliment.
- Si tu parvenais à maîtriser le temps, tu seras très forte, ajoute-t-il. Entre nous… je pense que tu seras égale aux Sannins Légendaires de Konoha avec beaucoup d'entraînement jusqu'à ta majorité, tes 18 ans, mais pas avant. - Ne serait-ce que les conditions atmosphériques ? - Ne serait-ce que les conditions atmosphériques. - Dès lors, je pourrai ramener Sasuke au village, pensé-je à voix haute.
Il me dévisage quelques instants, puis me sourit.
7. - L'attentat:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 7 : L'attentat
Je me doute bien qu'Iruka ne pourra pas m'aider à contrôler les conditions atmosphériques et c'est pour cette raison que je dois développer les autres choses que j'aie l'intention d'exercer ou de trouver une autre personne que pourrait me former pour passer tranquillement l'examen des Genins.
Cette fois-ci, Iruka et moi restons à parler. Il m'enseigne comment contrôler mes émotions en cas de situation critique. Il me cite des cas extrêmes et me demande comment moi-même je réagirai. Je réponds en toute honnêteté à ses questions.
- Je pense que cette semaine sera notre dernière, déclare Iruka avec un soupçon de tristesse. - Vraiment ? - Je t'ai enseigné les bases. - Je vois… pouvez-vous m'entraîner au combat dans ce cas ? - Pendant tous les jours restant ? - Avec la technique que vous m'avez enseignée. - Tu t'y intéresses à cette technique ! - Oui. - Puisque tu y tiens, je n'ai pas d'autre choix, sinon, c'est Tsunade-sama qui me "demandera" de t'apprendre, plaisante-t-il. - Merci, Iruka-sensei. - Je vais créer une illusion qui te fera entrer dans une autre dimension avec 30 clones qui se battront contre toi. Cela te convient ? - Oui.
Il me tend un katana, quelques shirukens et cinq kunais.
- J'ai l'impression que tu t'en sors mieux avec un sabre, et les projectiles te seront utiles. - C'est le cas, confirmé-je en prenant l'arme. - Élimine-les tous et à chaque fois que tu es touché, un clone s'ajoute. Dès que tu auras fini, j'annulerai l'illusion - Entendu.
Le décor change petit à petit autour de moi. Je me retrouve finalement dans une grande forêt. Allons-y… Le premier clone arrive en face de moi en lançant un shuriken. Je l'évite d'un bon sur le côté, puis, le clone charge avec un kunai en main. Il porte son premier coup vers mon coeur. J'esquive d'un mouvement souple, me retourne et plante mon katana dans le dos du faux Iruka. Il disparaît. Je juge qu'il est préférable de ne pas rester sans bouger. J'avançe de quelques pas avant de me prendre les pieds dans un piège. Une corde s'enroule autour de ma jambe. Sans attendre, je crée un clone qui coupe l'attache. Je retombe sur mes pieds. Tous mes sens sont à l'affût du moindre bruit, du moindre mouvement, de la moindre odeur.
Deux clones attaquent par surprise, je n'ai eu que le temps de bondir en arrière pour éviter les coups qui aurait pût m'être fatal si ça n'avait pas été une illusion. Ils foncent sur moi, l'un attaquant sur la gauche, l'autre sur la droite. Je me baisse de façon à ce qu'ils se plantent chacun un kunai dans la tête. Quatre autres apparaissent Cette fois-ci, c'est moi qui fuse vers eux, mon katana en main. Je porte mon coup sur le premier en pleine gorge, le second profite de mon occupation pour me lancer un kunai. Je l'évite de justesse. Il m'en lance un second qu'il rate. Je m'empare d'un shuriken et le projette dans sa direction. Je l'atteints sous son coeur. Une dizaine de clones font leur apparition. Il n'est pas très tendre, il me les envoie tous en même temps ! Je temporise leur attaque. Quatre s'approche à grande vitesse. J'anticipe leur mouvements et élabore une stratégie vite fait. Je fonce sur le premier en partant de la droite. Je parviens à lui trancher le bras en virant sur la gauche, et, en effectuant un arc de cercle avec mon arme, je la plante la lame dans l'abdomen de celui qui était juste à côté. Les deux autres suivaient, je sors d'une main deux shurikens et les projetai sur les clones qui les touche en plein coeur.
Le reste des clones arrive en masse. Ils sont trop nombreux pour que je les attaque en groupe. Je dois les prendre deux par deux au maximum. Je tourne alors les talons, courant à travers les racines des arbres, des buissons, des feuilles et des lianes, les clones à mes trousses. Je trouve un tas de feuilles dans lequel peut se cacher facilement un homme de grande corpulence. Je m'y dissimule. J'attends peu de temps avant d'entendre les attroupements des clones. Bien que ce soit un entraînement, je dois réfléchir rapidement. Je décide de les attaquer par-derrière. Une fois que derniers clones sont passés, je patiente cinq petites secondes avant de me lancer à leur poursuite. Je fauche le dernier, et, comme les clones n'ont pas l'air de faire attention à leurs arrières, je remonte la rangée avec assez d'aisance jusqu'au dernier. Je suis essoufflée, mais comme il n'en reste qu'un, je peux facilement lancer un kunai. J'exécute mon geste et le clone disparaît.
Le paysage se dématérialise à son tour et j'apparais près du vrai Iruka, un sourire sur les lèvres.
- Tu t'en sors très bien au katana, dis-moi. Et tu n'as pas été touchée une seule fois.
Il me regarde, toujours souriant. Comment arrive-t-il à faire cela autant de fois en une journée ? Il faudrait que je compte… Soudain, il éclate de rire. Un rire puissant et sincère. Je mets peu de temps à comprendre qu'il vient de lire dans mes pensées.
- Repose-toi, je t'entraînerais ensuite à la technique que je viens d'utiliser plus tard, déclare-t-il en essuyant une l'arme de plaisir. Si tu veux, on peut aller manger des ramens, c'est moi qui t'invite.
Ravie de cette proposition, j'accepte d'un bref mouvement de tête avant de nous diriger vers le village.
- Deux ramens s'il vous plaît, suggère mon professeur.
L'homme qui s'occupe du restaurant se précipite dans les cuisines.
- Dites-moi, Iruka-sensei. - Qu'y a-t-il ? - Comment ferai-je pour m'améliorer dans les techniques que je cherche à exploiter ? - Avec un bon entraînement. - Oui, mais il faut que je trouve quelqu'un pour qui maîtrise ce que je cherche pour m'aider, non ? dis-je avec hésitation. - Pas forcément. - Comment faire alors ? - S'instruire, c'est la clef, jeune fille, me répond-t-il d'un clin d'œil.
S'instruire…
- Il y a toujours des livres à la bibliothèque, tu devrais trouver une partie de ton bonheur là-bas, reprit-il. C'est ce que j'ai toujours fait et je m'en sors assez bien. Ensuite, tu t'inspires et tu crées ta propre technique. - C'est compliqué, soupiré-je. - Peut-être, mais si tu t'y mets un minimum, tu devrais t'en sortir pas trop mal, et puis... c'est plaisant d'avoir son propre Jutsu.
Au bout de quelques minutes de discussion, le plat est servi.
- Bon appétit Seiko. - Merci, à vous aussi.
Nous parlons de choses et d'autres en mangeant, et parfois, nous avons des coups de délire. Nous nous racontons notre vie, nos souvenirs, nos relations, nos projets, nous osons même nous dire clairement ce qu'on pense chacun de l'autre.
- Personnellement, entame Iruka, je trouve que tu es attentionnée, mais cependant trop sûre de toi. Tu ne cesses de promettre, alors qu'au fond, tu as un doute que tu ne nies pas.
Suite à ses propos, je ne peux m'empêcher de penser à Hinata et à Sakura.
- Tu es comme Naruto en fait, sauf que lui, il pense que toutes les personnes de Konoha sont ses amis. La preuve, il a failli se faire tuer par le meilleur d'entre eux peut-être même… - Il s'attache trop aux autres, en gros, le coupé-je. - Oui, alors que toi, tu sais garder tes distances… sauf avec Naruto. Tu es assez mature pour ton âge, tu fais parfaitement la différence entre le bon et le mauvais. Et pour faire le bien, tu n'hésites pas à faire le mal.
Il marque une pause.
- De plus, continue-t-il, j'ai remarqué durant ton combat que tu sais prendre les bonnes décisions très rapidement. Pas forcément les meilleurs, mais tu as un sens de l'analyse, de l'observation et d'anticipation remarquable. - Et en défauts ? - Tu t'énerves trop vite et… tu es timide. - C'est tout ? - En considérant que tu as changé, oui, dit-il. - Bon, eh bien, c'est à mon tour. - Je t'en pris, défoule-toi, sourit Iruka. - À vrai dire, j'ai du mal à vous cerner. Vous êtes moqueur… mais toujours souriant. Vous savez plaisanter ( même si vous en faites un peu trop par moment ), vous avez la capacité de connaître une personne très rapidement et votre compagnie est très agréable et toujours accueillante, avoué-je en esquissant un sourire. - C'est déjà beaucoup… - Vous trouvez ? - Si je le dis, c'est que je le trouve, dit-il en ajoutant un sourire à sa phrase. - Évidemment…
Nous terminons notre repas en silence. Une fois l'addition payée, nous retournons au lieu d'entraînement.
- Tu ne voulais pas t'entraîner à te servir de la technique que je t'ai enseignée ? s'enquit Iruka. - Euh… si. - Dans ce cas, essaie de lire dans mes pensées jusqu'à ce que tu y parviennes sans avoir le moindre mal de crâne.
J'exécute le procédé plusieurs à plusieurs reprises, en vain, la douleur vient toujours m'embêter et j'entends à peine ce qu'il pense.
- Que je m'en rende compte ou pas, lis dans mes pensées, nous travaillerons la discrétion plus tard. - Bien. - Si tu n'y arrives pas, c'est peut-être parce que l'image que tu visualises n'est pas assez nette.
Je m'immobilise un instant pour réfléchir durant quelques secondes. Mon attente fait comprendre à Iruka qu'il avait raison. Je réessaie mon coup. La douleur a presque disparu.
- Mais ça n'est pas encore ça, sourit mon professeur. Concentre bien tout ton chakra dans ta tête. Recommence.
Je m'efforce d'exécuter les étapes en prenant soin de ne rien négliger.
« Tu vois quand tu veux ? »
Un sourire agrée illumine le visage d'Iruka.
- J'ai réussi, murmuré-je. - Et j'en suis ravi tout autant que toi. - Entraînez-moi à la discrétion, s'vous-plaît ! - Holà holà… Pas de précipitation. D'abord, recommence pour être sûre que tu maîtrises cette partie de la technique.
J'effectue ce qu'il me demande sans discuter. Pour tout dire, cela ne me dérange pas, au contraire, je peux dire que ce manège me plaît. Je réussis une dizaine de fois à lire clairement dans ses pensées.
- Ça suffit, tu t'en n'es très bien sortie, affirme Iruka. La seconde partie est différente. - Est-elle plus simple ou plus complexe ? - Elle est différente. Je ne pense pas pouvoir dire plus facile ou plus compliquée . - Ça ne fait rien, je la maîtriserai coûte que coûte.
Satisfait de ma réponse, Iruka m'invite à aller nous promener au village. Je proteste en lui rappelant l'entraînement, mais il rétorque que cela en fait partie et que je m'exercerai sur les villageois.
- Ça n'est pas très saint, mais puisque c'est vous qui le dites, c'est que vous savez ce que vous faites, commenté-je en croisant les bras.
Il me sourit.
- Au fait, ajouté-je. Vous m'apprendrez votre technique secrète du sourire permanent ? - Arrête avec ça ! s'exclame-t-il en m'agrippant la tête. - C'était pas méchant, répliqué-je en riant. - Allons, restons sérieux, déclare Iruka en fermant les yeux. Je te donnerai les détails des étapes de la seconde partie sur la route.
Iruka ouvre la marche. Il m'explique que pour réussir à être discret, il faut réutiliser les étapes, mais les exercer simultanément. À la première vue, ça ne paraît pas si compliqué, mais en y pensant, il se pourrait que cela demande beaucoup de concentration.
- Je ferai de mon mieux, assuré-je. - J'y compte bien.
Nous arrivons dans la place générale du village. Les commerçants cherchent à attirer les passants en complimentant haut et fort leurs marchandises. L'endroit est bondé. Le soleil est déjà en train de s'éclipser vers l'ouest. Ses derniers rayons éclairent les rues de Konaha et certaines étoiles apparaissent timidement dans le ciel.
- Bien, entame Iruka. Commence sur le marchand de poisson, là-bas.
C'est un homme de la quarantaine, il ne paraît pas très sympathique, il a un visage grave et est habillé d'un tablier crasseux.
- Tu t'apercevras de ton erreur lorsqu’à son expression faciale, commente Iruka. De plus, il aura le réflexe de te regarder. - C'est flippant… - Pauvre petit coeur, tu veux un câlin pour te rassurer ? - Je vous demande pardon ? - Allez, essaie, suggère mon professeur en riant.
Je me concentre sur ma tâche en oubliant ses commentaires offensifs… et le poissonnier se retourne vivement vers moi.
- Tu t'es loupée, conclus rapidement Iruka en m'entraînant ailleurs. - Il est impressionnant, son regard… - Ça t'apprendra, une pression de plus ne te fera pas de mal.
Je m'exerce sur une bonne vingtaine de personnes, mais sans succès. Malgré tout, j'entends très nettement les pensées de mes victimes.
- On reprendra ceci demain, tu vas t'épuiser pour du beurre, souffle Iruka. - Juste un dernier s'il vous plaît. - Tu n'y arriveras pas. - S'il-vous-plaît… supplié-je. - Je ne serai pas en paix tant que tu n'auras pas ce que tu voudras, déclare-t-il en haussant les épaules. Très bien, je te laisse choisir.
J'aperçois un groupe de quatre hommes assez costauds et très grands. Leurs visages ne me reviennent pas, je décide alors de m'en prendre à un d'entre eux sous le regard désespéré de mon professeur. Une série d'images traverse mon esprit. Je vois une femme allongée sur le sol et elle paraît sans vie. Quatre personnes se tiennent à côté, ce sont des hommes. Je reconnais sur-le-champ leurs visages, il s'agit des membres du groupe. Je me concentre davantage sur la victime. Elle est jeune et ravissante. Ses cheveux sont blonds et ses yeux ont la couleur de l'ambre. Ce pourrait-il que ce soit…
Je coupe lentement la connexion et par chance, l'homme ne se retourne pas.
- On dirait que tu as réussi finalement, sourit Iruka.
Je ne lui réponds pas. Mes yeux restent figés sur le groupe de baraqués. Il n'y a aucun doute, la femme que j'ai vue est bien Tsunade.
- Seiko ?
Je ne l'entends pas, je suis perdue dans mes pensées.
- Hey ! - Iruka-sensei, murmuré-je en posant un regard effrayé sur lui. Je crois qu'un attentat se prépare.
Il me fixe durant quelques instants.
- Contre qui, et par qui ? finit-il par poser. - Tsunade-sama est apparemment la cible et les criminels sont sûrement les quatre types. - Sais-tu quand il aura lieu ? - Non… Que devons-nous faire ? - En informer l'Hokage, bien entendu. - Tout de suite ? - Oui, mais toi, tu n'y vas pas. - Pourquoi ? m'étonné-je. - C'est trop dangereux pour toi. - Pour qui me prenez-vous ? - Pour mon élève que je dois protéger, rétorque Iruka. - Et que vous devez former. - Ceci n'a rien à voir avec une formation. - Ça n'empêche que je peux vous être utile, argumenté-je. - Je n'ai pas le temps de me chamailler avec toi, réplique froidement Iruka. La vie de l'Hokage est entre mes mains. - Entre nos mains, rectifié-je. Je vous accompagne, que vous le vouliez ou non. - Je suis désolé, Seiko, mais je ne peux pas t'accorder cette faveur. J'espère que tu ne m'en voudras pas trop…
Avant de pouvoir répliquer, je reçois un violent coup sur la tête qui me fait perdre connaissance.
Lorsque je reprends mes esprits, je me rends compte que je suis ligotée fermement dans ma chambre. Je panique en me remémorant les derniers événements. Finalement, je parviens à garder mon calme en prenant une profonde inspiration. Voyons… Tsunade est en danger, Iruka aussi. Mon professeur a refusé que je l'accompagne, il m'a donc assommée et attacher à un pied de mon lit. Seulement, je ne sais pas durant combien de temps je suis restée évanouie. Je réfléchis malgré que ma tête me fait souffrir. Si je parviens à soulever le lit et à passer ma main par-dessous son pied, je pourrai me libérer. J'essaie de le relever tant bien que de mal. Tout mon corps est recouvert de corde ce qui ne facilite pas mes mouvements. Je ressemble à un ver de terre ! Enfin, je réussis à décoller mon lit du sol. Je profite de cette occasion pour me glisser sous celui-ci afin que mon corps serve de pilier pour le maintenir en l'air. Je glisse mes mains le long de la base du lit, mais j’atteins à peine son exterminée. J'arrondis mon échine afin de le soulever un peu plus et cette fois-ci, je réussis à libérer. Je me dépêche de retirer cette corde qui m'enveloppe tel un cocon et pars en emportant le katana d'Iruka et quelques kunais et shurikens.
À l'extérieur, les rues sont désertes et il fait déjà nuit. Pourvu que je n'arrive pas trop tard… Je cours en direction du bureau de Tsunade, la porte est fermée à clef et je n'ai pas assez de puissance pour forcer la porte. J'entends des voix à travers la porte.
- Comme c'est mignon, fait une voix masculine moqueuse. Le petit chien veut protéger sa maîtresse.
Le tonnerre se fait entendre dans un grondement sourd, ce qu’il me fait comprendre que je suis énervée. Petit chien…
- N'oublie pas que Tsunade est notre seule propriété, dit une autre voix plus jeune. Nous ne devons tuer personne d'autre. - La ferme, il n'a qu'à ne pas me gêner. - Il a raison, il nous empêchera de nous approcher de l'Hokage, ajoute un autre homme. Il faut l'éliminer. Et puis, nous trouverons un autre argument dans le pire des cas.
Il faut que je trouve un moyen d'entrer, et vite ! Je me précipite vers une fenêtre ouverte, m'accroche rebord et me déplace vers la fenêtre du bureau de Tsunade. Lorsque j’attends l'ouverture, je me hisse par celle-ci et atterris nez à nez avec un homme inconnu.
- Seiko ? murmure Iruka dans une voix étonnée.
Je dégaine rapidement mon katana en effectuant un arc de cercle sur l'homme qui est juste en face de moi. Il esquive d'un simple bond en arrière mon attaque. Je jette un petit coup d'œil sur Iruka. Il est essoufflé, quand à Tsunade, elle est hors de combat.
- Tiens donc… une chienne ? ricane le plus grand homme.
C'est le même dans lequel j'ai lu les pensées quelques heures avant et qui a insulté Iruka.
- Eh, Kenji. Elle a le même regard que l'autre, là… La nouvelle recrue, remarque le plus jeune des quatre hommes. Tu crois qu'c'est sa sœur ? - Imbécile, tu leur trouves un air de ressemblance ? Celle fille est trop faible pour avoir un lien avec lui, et puis le maître serait déjà au courant. - Le maître, hein ? rétorqué-je. Je ne sais pas du tout ce que vous racontez et je m'en fiche, mais vous ne valez pas mieux que nous en terme de " chiens ". - Mais c'est qu'elle a du répondant, cette chienne ! s'amuse le dénommé Kenji. Malheureusement pour toi, tu ne sais pas qui je suis. - Seiko, ne les provoque pas, souffle Iruka. - Ooh, lâche Kenji. Tu tiens à elle, n'est-ce pas ? - Ne la touche pas, crache mon professeur. - Sinon quoi ? - Je te tue.
Kenji étouffe un rire qui lui donne les apparences d'un homme fou à lier. Ses cheveux pâles sont plaqués contre son crâne par la sueur. Il est sûrement le chef de la bande, car il semble avoir un certain pouvoir sur les trois autres. Le plus jeune doit avoir entre 17 et 18 ans. Peut-être plus. Son teint est sombre comme l'ébène et ses yeux sont verts comme l'émeraude. Celui qui se tient à côté du chef est d'une taille beaucoup plus petite, mais d'une carrure impressionnante. Le dernier a les cheveux qui lui arrivent aux homéopathes, ses yeux sont légèrement bridés et son nez est un peu allongé.
- Je vais d'abord me débarrasser de toi, dit Kenji en me regardant droit dans les yeux. Iruka, je te forcerai à voir agoniser la gorge ouverte et les triples à l'air ta protégée. - Tu n'en feras rien. - Tu crois ça ?
Kenji fait quelques pas vers moi.
- Seiko, vas-t-en ! m'ordonne Iruka.
Rien à faire, je reste immobile.
- Vous pensiez m'arrêter avec une simple corde et un morceau de bois ? répliqué-je à mon professeur sans lâcher des yeux mon adversaire. - Tu ne fais pas le poids, je ne veux pas te voir mourir. - Et moi je n'ai pas envie de perdre quelqu'un d'autre !
À ces mots, je me précipite la lame de mon katana en avant sur l'homme au sourire diabolique. Le cri d'Iruka prononçant mon nom ne me fait pas changer d'avis. Je porte mon coup à la ceinture du géant, étant trop petite pour atteindre son coeur. Il esquive d'un bond en arrière. Une lueur d'imagination éclaire mon esprit : si je ne vise que son bassin, il ne peut esquiver qu'en reculant. Il est trop grand pour se baisser et trop lourd pour sauter par dessus mon coup. J'enchaîne donc mes attaques au niveau de ses hanches.
- Je n'ai plus envie de jouer, déclare-t-il en bloquant mon katana. Tu es lassante…
Il agrippe mon arme par la lame au risque de se couper la main et l'attire vers lui en m'entraînant. Il achève son sale coup en me frappant d'un violent coup de point dans le ventre qui me projette dans les airs et un puissant coup de pied dans mes côtes pour m'envoyer valser près d'Iruka. Quelle force… Je sens le goût du sang dans la bouche. Je sens le regard d'Iruka sur moi. Kenji s'approche de nous en ricanant. Il m'attrape par le col.
- Gamine ou homme, dit-il. Quand je frappe, je frappe, et quand je tue, je tue. - J'aimerai voir ça, répliqué-je. Tu t'en prends au plus faibles, t'es qu'une tapette. Tu te prosternes devant les plus forts et leur obéis au doigt et à l'œil. - Et qu'est c’que ça peut t'faire, morveuse ? - Pitié. Ça me fait pitié. - C'est moi qui ai pitié de toi. - Vraiment ? - En fait, non, rit-il en préparant son coup de poing qu'il décoche aussitôt.
Je me retrouve projetée à quelques mètres de lui, crachant du sang.
- J'ai tué des centaines de personnes, et tu ne me crois pas capable de te massacrer ? - Tout à fait, dis-je en lui lançant un regard plein de défi. - Arrête de jouer ! hurle Kenji. Tu saoules ! - T'as tué des centaines de gens, tu penses que je vais te croire ? Tu as besoin de trois copains de jeu que tu as rencontrés hier matin dans un bac à sable. - Seiko, tu vas te faire tuer, murmure Iruka. - Un gosse de 4 ans a plus d'assurance que vous quatre rassemblés, continué-je ignorant l'avertissement de mon professeur. Et vous faites ça pour quoi ?
Kenji me dévisage avec colère.
- Nous obtiendrons la puissance pour contrôler le monde, argumente le plus jeune. Ainsi, nous t'écraserons toi et ton stupide village avec tous ceux qui comptent à tes yeux. - Vous méprisez une personne plus faible que vous, maintenant ? m'enquiéris-je en riant. Et puis, vous imaginez vraiment que votre « maître » vous donnera la puissance pour contrôler le monde ?
Fous de rage, les quatre hommes chargent comme des taureaux.
- On dirait que j'ai mis le doigt sur une faiblesse, pensé-je à voix haute avant m'esquiver.
Je me faufile derrière le bureau.
- C'est un rêve d'enfant, ajouté-je. Un rêve de gamin quand on se fait martyriser pas les plus forts et que l'on est plus faible.
Iruka a bien compris que je les provoque volontairement afin de les attirer ailleurs ou de lui donner une chance d'attaquer. Tandis que je tente d'échapper aux griffes des quatre colosses, je trébuche sur un livre. Toutes les erreurs, mais pas une aussi stupide ! Kenji s'approche d'un pas assurer vers moi. Il plonge sa main dans une bourse et en sort un kunai qu'il place sous ma gorge.
- Je vais t'ég…
Mais il n'a pas eu le temps de finir sa phrase qu'il s'effondre sur le côté, un shuriken planté dans la gorge. Paniqué, l'homme aux cheveux longs me soulève et me place devant lui, se servant de mon corps comme bouclier. Le plus petit homme s'approche de mon professeur, mais celui qui me tient hurle. Un second Iruka se trouve derrière nous. Il vient de lui planter un kunai dans la nuque et en projette un suivant dans la tête du plus petit. Il ne reste plus que le plus jeune. Il est terrifié. L'un des deux Iruka est le vrai, mais il m'est impossible de savoir lequel. Au hasard, le jeune homme se précipite sur celui qui se trouve en face de moi en matérialisant une hache impressionnante au creux de sa main droite. Il s'apprête à donner son coup quand Iruka trouve la force de contrer difficilement à l'aide d'un kunai. J'en conclus que la personne qui m'a sauvée dernièrement n'est qu'autre qu'un clone et que le vrai Iruka est en danger. Je ramasse mon katana et charge sur l'ennemi en poussant un cri de rage. Je plante la lame dans son dos qui traverse son corps, mais le jeune homme que je viens de tuer n'est qu'un clone qui s'évapore dans un nuage de poussière. Je me retourne instinctivement et j'aperçois le benjamin du groupe armé de plusieurs shirukens et kunais dans les deux mains.
- Cette fois-ci, je te tuerai ! s'écrit-il dans un élan de colère.
Il décoche ses projectiles dans ma direction. Paralysée par la peur et sachant que le vrai Iruka se trouve derrière moi, je ne bouge pas d'un cil. Un d'un simple battement de paupière, j'aperçois mon professeur se positionner en face de moi à une vitesse phénoménale, faisant office de son corps pour me protéger de l'attaque.
- Iruka-sensei ? soufflé-je époustouflée, le regard écarquillé.
Il reste sur ses jambes quelques secondes avant de chuter lentement sur le côté.
8. - La vie continue…:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 8 : La vie continue…
- Iruka ! hurlé-je de terreur en me penchant sur lui.
Je retourne mon professeur sur le dos. Il est couvert des armes du jeune homme et celles-ci atteignent plusieurs points vitaux.
- Qu'est ce que je peux faire ? sangloté-je paniquée.
Iruka prend quelques faibles respirations avant de me répondre d'un souffle :
- Protège Tsunade de ce type…
Il laisse échapper une faible plainte avant de cracher une bonne dose de sang. Mon regard croise celui de l'homme aux yeux vert pâle. Je grimace.
- Je vais te tuer, déclaré-je le plus calmement possible en tentant de ne pas faire éclater ma rage.
Mais l'idée de perdre une autre personne qui m'est chère me fait perdre le contrôle de moi-même. Ma colère explose simultanément qu'un éclair qui traverse la fenêtre et frappe à quelques centimètres du jeune homme. Un énorme nuage de pluie recouvre le ciel étoilé. Les carreaux éclatent en plusieurs morceaux de verre et un vent puissant balaye feuilles, livres et encyclopédies. Même le lourd bureau de Tsunade se déplace de quelques centimètres dans un bruit sourd. Les nuages commencent à former des cercles dans lesquels jaillissent des filaments de foudre qui éclairent la pièce de plusieurs vives lumières incessantes. Prit de panique, le jeune homme se précipite à la fenêtre pour s'échapper. Je m'élance à sa poursuite étant folle de rage de savoir que ce type est en train de prendre ses jambes à son cou sans avoir le châtiment que je lui réserve, mais la voix d'Iruka interrompt mon geste. Je me retourne vers lui. Il est là, allongé dans une marre de sang… de son sang… Mon coeur fait un bon à l'intérieur ma poitrine en le voyant dans cet état. Des larmes coulent le long de mes joues.
- Tu pleurs ? s'étonne Iruka. - Oui … - C'est bien, souffle-t-il. Ça… ça veut dire que tu n'es pas stupide. - Que puis-je faire pour vous rendre utile ? - Te rendre utile… pour moi ? - Oui, répondis-je avec peine. - Rien, mais… je veux que tu deviennes forte… et… que tu serves… - Je servirai Konoha comme vous l'avez si bien servi, promets-je. - Ce n'est pas … Kono… Konoha que j'ai servi … j'ai servi ce qui me semble juste et bon … - Je suivrai vos pas, Iruka-sensei, assuré-je en toute évidence. - C'est bien… et une dernière chose, articule-t-il difficilement.
Il plonge son regard dans le mien, puis trouve la force d'esquisser un sourire.
- Le bonheur… c'est ma … c'est ma technique … du sourire permanent, lâche-t-il dans un dernier soupire. - Iruka…
Mais cette fois-ci, il ne me répond pas… son regard est figé et son corps est inerte, mais il a toujours ce sourire sur les lèvres. Ma vue perd en netteté, quant à mon coeur, il se broie sous mes larmes. Iruka À bout de force et de moral, m'effondre de fatigue sur la dépouille de mon professeur.
- Vous m'avez tant appris, murmuré-je en espérant qu'il m'entende.
Tsunade est sûrement toujours inconsciente, mais je n'ai pas la force de vérifier, mes paupières sont trop lourdes et mes yeux me piquent affreusement.
Quatre morts…
Incapable de me tenir éveillée plus longtemps, je m'endors au milieu de sang et de larmes.
Une douleur très désagréable provenant de mes côtes me tire de mon sommeil. Je gémis. Je n'ai jamais ressenti une douleur physique aussi forte depuis longtemps. Je suis alitée dans l'hôpital. Il fait déjà jour et le ciel est brouillé cependant, je ne parviens pas à déterminer si nous sommes le matin ou l'après-midi. Mes pensées se plongent dans les événements de la veille.
- Tu as reçu de nombreuses visites, me surprend une voix familière.
Je dirige mon regard vers la personne qui me parlait. Il s'agit de Kakashi.
- C'est moi qui t'ai trouvé assoupie sur Iruka. Je t'ai amené ici d'urgence, puis je me suis occupé de Tsunade qui n'a juste été droguée. - Elle va bien, soufflé-je soulagée. - Oui et grâce à toi. - Et à Iruka. - Oui… - Et c'est grâce à lui que je suis toujours en vie, dis-je d'une voix étranglée.
« Et c'est à cause de moi qu'il est n'est plus. »
- Ne te dis pas qu'il est mort par ta faute, ajoute Kakashi comme s'il a lu dans mes pensées. Sans ton intervention, il aurait été tué plus tôt avec Tsunade. - L'un des hommes m'a échappé. - Je sais, et nous ne l'avons pas retrouvé, déclare Kakashi. Mais nous pensons que son groupe est au service d'Orochimaru. - Orochimaru, pensé-je à voix haute. Sasuke est sa nouvelle recrue ? - Mmh ? Euh… je suppose. Pourquoi cette question ? s'enquiert-il. - Ils ont dit que je lui ressemble, enfin… celui qui m'a échappé trouve que j'ai des airs de ressemblance, surtout au niveau du regard.
Kakashi ne répond pas. Il se limite à me dévisager durant de longues secondes. J'hésite à lire dans ses pensées.
- Tsunade-sama… je peux la voir ? questionné-je finalement. - Je pense… je vais la chercher, ne bouge pas. - Ça ne risque pas, avoué-je en grimaçant de douleur.
Me voilà donc seule… j'en profite pour rassembler des idées à propos de Sasuke. Je sais qu'il est vivant, mais j'ignore pour combien de temps et la façon dont il évolue auprès d'Orochimaru si j'aurai un jour à l'affronter. Durant plusieurs minutes, je m'efforce de ne pas accorder une seule pensée à Iruka. Tsunade entre dans ma chambre.
- Tsunade-sama… Je… je suis désolée, je n'ai pas obéi à Iruka …
Elle secoue vivement sa tête de gauche à droite signe de désaccord.
- Ne t'excuse pas, tu as fait ce que tu pensais faire de bien. - Oui, mais Iruka … - Si tu es encore en vie, c'est que tu t'es bien débrouillée. - Moi je n'ai rien fait, c'est Iruka qui m'a couvert, déclaré-je tristement. Et maintenant, il est … - Je ne serai plus là si tu n'avais rien fait, me coupe-t-elle. Je te dois une fière chandelle.
Je rougis, à la fois gênée et honorée.
- Quand auront lieu les funérailles de Choji et d'Iruka ? finis-je par demander. - Pour Choji, ça sera dimanche prochain, et pour Iruka, le suivant. - Et quand serai-je debout ? - D'ici quelques jours, affirme-t-elle. Mais si j'y mets du mien, ce soir ça serait bon. - J'aimerai me rendre à la bibliothèque. - Pour quoi faire ? s'étonne Tsunade.
Plusieurs secondes s'écoulent.
- Pour m'instruire afin de m'améliorer, répondis-je d'un ton nostalgique.
Je reste un long moment silencieuse, repensant à mes souvenirs. Avant de me perdre parmi eux, je prends des nouvelles de Naruto.
- Il est dans le même état. - Et Sakura ? L'avez-vous revue ? - Oui, elle m'a demandé d'être ma disciple, dit Tsunade. Seulement, je compte te prendre sous mon aile. - Je suis soulagée qu'elle aille bien, répondis-je. - Pourquoi voudrais-tu qu'elle soit mal ? - Avant que Sasuke ne parte, elle a menacé de se suicider … - Et qu'as-tu fait ? - Je lui ai dit qu'en tant que ninja, elle n'a pas le droit de perdre son sang-froid. - C'est bien, me félicite l'Hokage. - J'aimerai vous demander quelque chose, Tsunade-sama. - Je t'écoute. - J'apprécierai vraiment que fassiez de Sakura et moi vos élèves.
Elle réfléchit durant une dizaine de secondes en me dévisageant. Elle accepte finalement.
- Cependant, je ne vous ferai de cadeau à aucune de vous deux, ajoute la femme. - Ça me convient. - Je vais te remettre debout, décide l'Hokage. - Merci, soufflé-je. - Observe ce que je fais, m'ordonne-t-elle.
Tsunade place ses mains au-dessus de mes côtes. Du chakra vert commence à les envelopper peu à peu. Je sens un mouvement interne, ce sont mes os qui se remettent en place. C'est douloureux, mais ça ne dure pas longtemps.
- Il faut y aller avec une grande précision parce que tu risques de toucher un organe, explique-t-elle. - Je vois… c'est délicat, haleté-je. - Oui, très. - Je peux marcher à présent ? - Repose-toi d'abord. - Bien.
Satisfaite, Tsunade quitte ma chambre d'un pas décidé. Avant de fermer la porte, elle me décoche un sourire charmeur, puis s'en va. Le bonheur, hein… Je sens une larme couler le long de ma joue. Quelques gouttes de pluie commencent à se heurter à la vitre. Il faut vraiment que j'arrive à contrôler ce phénomène … Mais rien y fait, je pleurs, je pleurs encore et encore la mort d'Iruka, je pleurs celle de Choji, celle du quatrième Hokage, celle de ma famille, celle de Naruto qui reste auprès de lui. Je tente de me ressaisir, en vain, je suis noyée par mes larmes et mes souvenirs. Mes sanglots entraînent une averse qui dure plusieurs minutes. Je ne réussis à sommeiller lorsque j'ai épuisé toute l'eau de mon corps.
Une main se pose sur mon épaule. Je me réveille. J'aperçois Sakura.
- Ah, salut, soufflé-je. - Bonjour Seiko. J'ai hésité à te réveiller, mais il faut que tu manges, dit-elle. - Oui, tu as raison …
Mon amie tient une petite assiette dans laquelle est découpée une pomme en plusieurs quartiers.
- Tsunade-sama m'a dit que tu lui as demandé que nous soyons formées ensemble, entame-t-elle. - C'est vrai, déclaré-je en m'emparant du plat. Ça ne te pose pas de problème ? - Non, bien au contraire, ça me rend heureuse. - Tant mieux, souris-je en portant un morceau de fruit à ma bouche. Nous irons chercher Sasuke ensemble si tu m'acceptes.
Ses yeux se mettent à briller de plaisir.
- Merci Seiko-san. - Je t'en pris.
Tsunade entre dans ma chambre.
- Seiko, Sakura. Vous commencerez votre formation dès lundi, engage-t-elle. Seiko, j'ai discuté avec les Junnins et j'ai décidé de t'épargner exceptionnellement les examens de Genins pour que tu suives un bon entraînement. Ton équipe de base est composée de Tenten, Neji et Rock Lee dirigée par le professeur Gai, mais il est possible que tu te retrouves avec des camarades différents lors de diverses missions. - Merci. - Je pense que tu es en état de te marcher, à présent, ajoute l'Hokage. - Très bien. - Je vous donne rendez-vous à 7 heures dans mon bureau. - Entendu, répond Sakura.
Je me lève prudemment, posant mes pieds nus sur le carrelage froid. Un frisson parcourt le long de mon échine. Je m'étire puis bâille pleinement. Puisque la présence est féminine, je me permets de retirer le vêtement qui m'a été attribué durant mon séjour dans l'hôpital et me vêtir de mes habits. Mon katana est la seule chose qui me reste d'Iruka, c'est lui-même qui me l'a offert. Je le place aux creux de mes mains et l'observe longuement. Mon défunt professeur disait ne pas servir Konoha, mais servir le bien.
- Tu as besoin d'aide pour marcher ? se propose Sakura. - Non ça va aller, j'ai surtout soif.
Tsunade me tend un verre d'eau fraîche. Sans chercher à comprendre d'où il vient, je m'en empare et le bois d'une traite.
- Eh bien, soupire Sakura. - Je vais à la bibliothèque, annoncé-je. - Si tu veux, répond Tsunade. - Je t'accompagne, décide Sakura. J'ai aussi quelques lectures à faire. - Allons-y, dans ce cas.
Tsunade nous accompagne jusqu'à la sortie de l'établissement. Je la remercie encore pour ses soins et son arrangement avant de partir.
- Quelle heure est-il ? m'informé-je sur la route. - 16 heures 30.
Le ciel est d'un bleu azur, certains nuages couvrent un peu le soleil, mais ils sont trop fins pour empêcher ses rayons de passer au travers.
- Je passe chez moi déposer mon katana, informé-je mon amie. On se rejoint là-bas.
Elle accepte. Nous partons chacune de notre côté. Je me dépose mon arme précieuse sur mon lit et file vers la bibliothèque. Une fois arriver, j'y trouve Sakura lisant un livre de médecine.
- Tu t'y mets déjà, taquiné-je. - Oui, je tiens à ne plus être un fardeau, répond-t-elle avec sérieux. - Je te laisse te concentrer, dans ce cas. Je compte rester un bon bout de temps ici. - Moi aussi.
Je survole les ouvrages de sciences. J'y trouve un registre qui m'intéresse : Temps, climat et intempéries. Je le retire de l'étagère. Un autre livre attire mon attention : Le comportement animal, tout un langage. Je le cale sous mon épaule. Un troisième parle la végétation. Je ne réussis pas à m'empêcher de le prendre. Avec cela, j'ai de quoi m'occuper toute une soirée. Je dépose le tout sur la table en face de Sakura qui étudie chaque page de son manuel avec détermination. Je commence à lire le premier que j'ai choisi. Durant de longues bonnes minutes, j'acquis de nombreuses connaissances supplémentaires au sujet la formation des nuages, du phénomène du tonnerre et de l'éclair, des vents d'échelles de dangerosité différentes et des déchaînements des océans. Je réfléchis durant quelque temps de ce que je pourrais faire avec tout cela et comment parvenir à le contrôler. Je mets quelques idées de côté et entame le livre sur les animaux. Cette fois-ci, c'est beaucoup plus long, mais plus simple à comprendre, il y a tellement de choses à savoir … Je reste une éternité sur cet ouvrage qui me paraît interminable, mais passionnant. J'ai déjà remarqué que chez les oiseaux, il y a un sifflement différent pour une situation différente, mais de savoir qu'il y en a une multitude … L'animal communique avec un bruit, un regard, une position spéciale du corps. Ça n'est pas très évident de se repérer dans tout ce langage si différent du nôtre, mais si je veux me spécialiser dans ce domaine, je dois savoir communiquer, ne serait-ce qu'interprété les paroles des animaux. Tous ces petits êtres peuvent nous servir grandement dans les missions. Enfin, je termine par le bouquin sur les plantes, très complet, certes, mais trop complexe pour moi. Je pense laisser ceci de côté. Satisfaite de mes nouvelles connaissances, je replace les livres à leurs endroits initiaux. Cependant… Je me dirige vers la bibliothécaire et lui propose de me vendre les deux livres que j'ai lu juste avant. Nous négocions jusqu'à tomber d'accord l'une de l'autre. Je retourne ensuite vers Sakura.
- J'y vais, annoncé-je. À plus. - Hein ? Euh … Attends-moi, j'ai fini moi aussi. - Si tu veux.
Il est 20 heures 45 … nous sommes restées ici pendant plus de quatre heures. Nous partons peu de temps après. Sakura et moi marchons silencieusement, repensant à ce que nous venons d'apprendre. N'avais-je d'ailleurs pas prévu de changer de vêtements ? Lorsque nos chemins se séparent, nous nous disons au revoir, puis continuons chacun de notre côté. J'imagine le style d'habit que je peux porter. Moulant ou large ? Je réfléchis longtemps sur ce sujet. Au final, je réussis à me faire une petite idée. J'ai le choix entre le commander à un tailleur au risque de ne pas obtenir ce que je veux, le tisser moi-même, mais c'est un peu compliqué et d'acheter ou modifier des vêtements. J'opte pour la première option. Après avoir terminé mon dîner, je me couche en repensant à Iruka. Je change tout de suite de pensée, me forçant à fermer les yeux, en vain. J'ai dû dormir trop longtemps à l'hôpital.
Je me lève donc. Qu'est ce que je peux faire ? Un carnet de dessin est posé sur ma table de chevet. J'allume la lampe de ma chambre, prends un crayon et une gomme et commence à dessiner les formes du corps d'une femme de face, des deux profils et de dos. Je trace ensuite au crayon fin sur une autre feuille mes habits désirés. J'effectue plusieurs croquis durant plus de trois heures.
Lorsque j'étais petite, mon rêve était de devenir soit une très grande kunoichi, soit de devenir une styliste réputée internationalement. Mais cette ambition s'est rapidement éteinte suite à la mort de ma famille adoptive. Ma mère était elle-même styliste, c'est elle qui m'a appris les bases.
Finalement, je réussis à représenter ce que je souhaite : une sorte de bas de manteau en cuir noir accroché à ma taille, un simple pantalon gris très foncé en lin, une veste noire moulante sans-manche pour le bras droit et une manche longue s'arrêtant au coude et couvrant le reste de mon avant-bras et cachant ma main gauche telle de longs pétales de coquelicot.
Sentant que mes paupières deviennent de plus en plus lourdes et me surprenant à bayer aux corneilles toutes les cinq secondes, je décide de m'arrêter ici et de donner mes représentations au tailleur dès mon réveil. Je m'endors juste après avoir posé ma tête sur mon oreiller.
Suite du sommaire dans mon prochain message
Dernière édition par Fanfictive le Jeu 19 Juin - 14:18, édité 9 fois | |
| | | Blaze Admin
Messages : 54 Date d'inscription : 10/06/2013 Age : 27 Localisation : Mystère.
| Sujet: Re: I was born for your happiness Sam 10 Mai - 9:24 | |
| Je sais tout ce qui va se passer. Mais je relis puisque ça me plaît | |
| | | Fanfictive Membre
Messages : 187 Date d'inscription : 29/04/2014 Age : 25 Localisation : Là où il y a du wifi !
| Sujet: Re: I was born for your happiness Sam 10 Mai - 9:39 | |
| Quand j'ai relu, j'ai trouvé Seiko particulièrement détestable. Sommaire (3) - Orochimaru:
P. - Prologue:
I was born for your happiness Souvenirs
Prologue
Cela va bientôt faire des mois que j'organise l'arrivée du jeune Uchiwa, bientôt des mois que j'attends avec impatience mon nouveau corps et bientôt des mois que mes bras me font atrocement souffrir. Sarutobi… ce vieux singe… il ne me rendra jamais mes membres… Je suis maintenant contraint de suivre l'horrible traitement de mon subordonné. Je reste là, alité, supportant un handicap terrible et à ruminer mon sort. J'étouffe quelques jurons lorsque la douleur de la malédiction infligée par le Troisième Hokage s'intensifie.
- Kabuto ! hurlé-je dans une voix étouffée par le martyr.
Mon jeune complice fait interruption dans ma chambre la seconde qui suit, à croire qu'il reste clouer devant ma porte.
- Que puis-je faire pour vous Orochimaru-sama ? - Je veux que tu rassembles le groupe du son Kidomaru, Jirobo, Tayuya et Sakon pour aller chercher Sasuke Uchiwa et le ramener jusqu'ici, ordonné-je en haletant. Qu'ils partent au plus tard demain matin et qu'ils reviennent après-demain avec l'Uchiwa. Je ne veux pas qu'ils emploient toute leur puissance contre lui, mais qu'ils ne perdent pas de temps, je ne supporte plus cette douleur…
Kabuto remonte ses lunettes rondes du bout des doigts avant de protester :
- Est-ce vraiment sage de se lancer si soudainement ? - Je sais très bien ce que je fais, craché-je avec mécontentement. Contente-toi d'exécuter cet ordre.
L'homme à la chevelure grisâtre quitte la pièce sans dire un mot en prenant soin de fermer la porte derrière lui. Mon état de santé s'est beaucoup affaibli depuis mon combat contre Sarutobi, je crains avoir affaire à de nombreuses trahisons dans le futur… Pour tuer le temps et pour oublier la douleur, je me remémore les événements anciens, comptant chaque déloyauté que j'ai subit. La première date d'il y a près de quinze ans par mon élève Anko Mitarashi. Elle n'a pas beaucoup évoluée depuis notre dernier combat. Quel dommage… La dernière est celle du Clan Fuuma, insignifiante. Mais quelle sera la prochaine ? Il est évident que je n'ai pas tout vu et que je dois me préparer au pire. Kabuto ? C'est un homme intelligent qui est au courant qu'il n'a pas la moindre chance contre moi dans un face-à-face, cependant, il ne faut pas que je baisse ma garde avec lui bien qu'il semble être très attaché à moi. L'odeur de ma sueur enveloppe peu à peu ma chambre et devient insupportable. Ne voulant pas appeler Kabuto, non pas parce que je ne souhaite pas le déranger mais par refus de dépendance, je puise dans le peu de force qu'il me reste pour ouvrir une des rares fenêtres du repère afin adhérer la pièce sans faire le moindre mouvement. Le vent de l'extérieur rafraîchit désagréablement mon corps submergé par la transpiration. Mes vêtements et mes cheveux trempés sont plaqués contre ma peau. Je décide de me lever pour aller me laver malgré ma grande faiblesse. Arrivé dans les douches, je retire lentement mes vêtements. Au moindre contact du tissu, mes bras me font terriblement souffrir. Je réussis finalement à tout retirer. Je laisse couler l'eau tiède sur ma peau blanche et sur mes bras fragiles. Malheureusement, le bruit de la douche ne parvient pas à couvrir un hurlement de douleur lorsque la peau de mes bras tombe en lambeau de chair putréfiée. La silhouette de Kabuto se dessine quelques courts instants plus tard à travers le rideau de la douche.
- Que se passe-t-il ? s'enquiert-il une main sur sa hanche. - Mes bras me font souffrir, sifflé-je entre mes dents. - Je sais, répond-il d'un ton blasé. - Je te trouve bien familier, Kabuto. - Pardonnez-moi, s'excuse le jeune homme. Mais je vous trouve assez distant avec moi.
Il est vrai qu'avec le recul, Kabuto possède un niveau d'intelligence presqu'aussi élevé que le mien et que s'il ne peut pas me vaincre par la force, il le fera avec la ruse. C'est pour cette raison même que je me méfie de lui, surtout en ces moments si sombres. Je choisis de ne pas répondre à sa remarque.
- Si le groupe tarde trop, je serai dans l'obligation de me trouver un autre corps, commenté-je. - Comme il vous plaira, dit Kabuto. Je vous laisse, j'ai des expériences à tester. Appelez-moi lorsque vous aurez besoin de remettre les bandages. - Bien, fis-je d'une voix satisfaite.
J'espère seulement qu'il ne tentera rien de désavantageux pour moi. Je reste de longues minutes sous l'eau afin de retirer toutes mauvaises odeurs sur mon corps et pour songer à mes futurs projets tranquillement en oubliant la douleur. Une fois que je juge que c'en est assez, je sors de la douche, m'habille d'un kimono et quitte la salle de bain pour me diriger vers ma chambre. Je laisse mes bras respirer durant quelques heures avant de convoquer Kabuto afin qu'il me place les bandages. Avant de sortir de ma chambre, le jeune homme me tend un ver de sirop qu'il a composé lui-même et le porte à mes lèvres.
- Buvez, suggère-t-il. Ça soulagera votre douleur pour la nuit. - Est-ce du poison ? douté-je en détournant vivement ma tête. - Me soupçonnez-vous ? rétorque Kabuto d'un ton offusqué. Si je devais vous trahir, je l'aurai fait depuis bien longtemps.
Je fixe mon subordonné durant quelques secondes avant d'accepter son breuvage écœurant. Il place ensuite une assiette de soupe de légumes. Il m'explique qu'il vaut mieux que je récupère des forces avant de m'emparer du corps de Sasuke, tout en approchant d'une main prudente une cuillère remplie de soupe à ma bouche.
- Vivement que ce cirque prenne fin, chuchoté-je honteusement avant d'avaler la cuillerée.
Le fait de ne pas être capable de me nourrir par mes propres moyens me plonge dans une gêne extrêmement inconfortable, mais je continue de manger en silence. Kabuto me donne mes médicaments une fois mon assiette finie puis quitte la chambre. Je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est, mais sentant que mes paupières deviennent soudainement lourdes, je déduis qu'il est assez tard. Je me résous à m'endormir de si tôt.
Deux journées s'écoulent et Sasuke n'est toujours pas arrivé. Je suis obligé de prendre un autre corps sur-le-champs. Je me dirige dans la salle où sont enfermés de nombreux prisonniers de divers villages accompagné de Kabuto. Après avoir ouvert toutes les cellules, j'ordonne d'une voix forte :
- Entretuez-vous jusqu'au dernier !
J'observe la scène sanglante d'un regard satisfait avant de repartir sous les hurlements de souffrance et de terreur des combattants, Kabuto toujours à mes côtés. Je suis conscient que si je prends possession d'un corps maintenant, je ne serai dans l'incapacité de pouvoir utiliser la technique nécessaire avant trois ans. J'en profiterai pour enseigner à Sasuke des techniques puissantes, en espérant que l'opération se déroule sans plus d'encombre…
Je reviens quelques heures plus tard, alerté par l'absence de bruit dans les cellules. J'aperçois au loin avec contentement un jeune homme aux cheveux pâles qui se déplace avec incertitude entre les cadavres de ses assaillants. Décidé d'en faire mon réceptacle ici-même, je me place face à lui en le considérant avec intérêt. J'ignore en tout point combien de temps son corps daignera-t-il mon âme, mais il est le plus prometteur de tous les autres prisonniers. Je m'avance lentement.
- Encore un ? Dépêchons, je n'ai pas que cela à faire ! déclare-t-il d'une voix agacée.
Amusé par son comportement, je sors de l'ombre qui retenait mon visage caché. Visiblement surpris de me voir en face de lui, il a l'air de regretter les dernières paroles qu'il vient d'énoncer. Je lui assure que mon but n'est pas de le tuer sans pour autant évoquer la raison du combat qu'il venait d'endurer. Avant d'utiliser ma technique, je lui fais me faire tenir une promesse.
- J'aimerai que mon Clan soit remis en liberté, souffle-t-il. - Il le sera.
Sans attendre sa réponse, je transfère mon âme dans son corps, admirant le dernier regard terrifié de ma proie. Épanoui, je retourne dans mes appartements en attendant patiemment l'arrivée du jeune Uchiwa.
- Seiko:
9. - Aube:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 9 : Aube Il est midi lorsque j'ouvre les yeux après une bonne nuit de sommeil. Mon regard se fige sur mon dessin. Je le considère durant quelques secondes avant de me lever, de m'habiller et de partir présenter mes projets au tailleur.
Lorsque j'arrive au magasin, je le vois assis derrière le comptoir attendant des clients.
- Bonjour monsieur, salué-je en m'avançant vers lui. - Bonjour, répondit-il. Que puis-je faire pour vous ? - Pourriez-vous me faire ceci dans les plus brefs délai ? demandé-je en lui présentant mes dessins. - Bien sûr, admit le tailleur d'un oeil critique. C'est pour vous ? - Oui. - Je vais devoir prendre vos mesures. - Très bien. - Ema, appelle-t-il. Une cliente pour toi. - J'arrive, fait une voix derrière. - Prends-lui ses mesures. - Oui. Mademoiselle, si vous voulez bien me suivre ?
Je la suis à l'intérieur du magasin, isolée aux yeux de l'extérieur.
- Déshabillez-vous et gardez les sous-vêtements, dit-elle en s'emparant d'un mètre ruban.
Je m'exécute. Elle s'approche de moi avec l'outil et une feuille dans les mains.
- Si vous permettez, souffle-t-elle en entourant le mètre ruban autour de ma taille.
Alors qu'elle passe dans mon dos pour regarder la mesure, elle se fige. Ne comprenant pas sa réaction, je lui demande ce qu'il se passe.
- Seiko ? murmure-t-elle hésitante. - Euh… oui ? - J'ai travaillé avec ta mère il y a quelques années, dit-elle. Elle t'emmenait de temps en temps ici. - Comment m'avez-vous reconnue ? - Tu as les mêmes tâches de naissance quand tu étais petite sur les épaules. , argumente-t-elle en souriant. Tu ne t'en souviens peut-être pas, c'était il y a si longtemps … Ta mère était une femme extraordinaire, je suis désolée qu'elle ait perdu la vie. - Hum… je vous en pris, faites ce que vous avez à faire…
Elle reprend son travail en silence, notant chaque centimètre de mon corps.
- J'ai fini, tu peux te rhabiller. - Merci Ema.
J'enfile mes vêtements alors que la femme sort pour donner les résultats au tailleur. 1 mètre 43… Je suis petite ! Je me dirige vers la sortie du magasin en grognant ma hauteur.
- Pourrai-je vous payer plus tard ? demandé-je. - Oui, bien entendu, me répond le tailleur. Tu viens le chercher ou je te le fais livrer ? - Je viendrai le chercher. - D'ici mercredi, alors. - Très bien, merci beaucoup. - C'est normal. - Au revoir, dis-je en souriant. - Si tu as besoin d'autres choses, n'hésite pas à revenir, me dit Ema.
Je m'éloigne ensuite en réfléchissant à une solution pour contrôler le climat. Je décide de prendre les livres que j'ai achetés et de sortir du village afin de m'entraîner. Je ne désire pas retourner sur à l'endroit où je m'exerçais avec Iruka, je choisis donc un autre lieu un peu plus éloigné.
J'ouvre le livre parlant du sujet que je souhaite traiter et je me mets à lire les grandes lignes. Ce phénomène est lié à mes émotions… Je concentre mon chakra autour de coeur et le fais tournoyer rapidement pour créer un sentiment puissant telle la colère. Je le fais tourner pendant plusieurs secondes. Le ciel s'assombrit instantanément. Je m'arrête, haletant. Si j'en fais trop, je ne sais pas si mon coeur pourra tenir… Je décide d'y aller plus lentement avec plus de douceur. Je prends une profonde inspiration avant de continuer. Pour l'instant, la colère, la tristesse et la joie sont les sensations qui influencent le plus sur le temps, mais je ne suis pas maître de celles-ci. Il faut que tu parviennes à maîtriser mes émotions, mais ça n'est pas si simple. Un nuage de pluie de concentré au-dessus du soleil. J'amplifie peu à peu la quantité de chakra autour de mon coeur. Je le sens battre de plus en plus rapidement. Une fine pluie traverse les airs. Il y a du progrès, mais j'aimerais que les battements de mon coeur restent réguliers. Comment faire ? Je tente de faire le vide dans ma tête, me concentrant que sur mon exercice et ma respiration. À chaque fois j'oublie de respirer calmement … je tente une troisième fois avec du succès : il se met à pleuvoir. Je multiplie la vitesse du chakra. Le tonnerre gronde. Je m'arrête, émerveillée. Inutile de former un sceau, j'y arrive avec ma simple volonté. Je recommence une vingtaine de fois sans épuiser la moindre goutte de chakra. Je réussis à former des brouillards et lever des vents. Tout cela grâce au livre. Comblée, je retourne à Konoha pour m'exercer sur la technique d'Iruka. Je m'entraîne sur plusieurs personnes et j'aboutis à une pensée claire, nette et précise avec discrétion sur la plupart d'entre elles. Lorsque je décide de m'arrêter un moment, le soleil est déjà en train de se coucher. La température chute, ses derniers rayons éclairent une partie du visage des villageois restant, quelques étoiles font leur entrée dans la partie est du ciel, une demi-lune se dessine dans la voûte céleste et les chants d'oiseaux accompagnent les derniers cris abîmés des marchands. Demain commence mon entraînement avec Tsunade et Sakura. Je juge préférable de ne pas passer une mauvaise nuit, mais avec le décalage que j'ai eu en dormant jusqu'à midi … Je décide quand même de rentrer chez moi, histoire de ne pas trop m'ennuyer. La soirée se déroule normalement en solitude. Avant de me coucher, je règle mon réveil pour 6 heures.
Le lendemain matin, je me dirige d'un pas déterminé vers le bureau de Tsunade. Je sais qu'elle est réputée non seulement pour ses talents de guérison, mais aussi pour sa force magistrale sans oublier son caractère d'acier ; c'est pour ces raisons que je crains que notre formation soit intensive.
Arrivée devant sa table, je la vois dormir à poings fermés. Hésitant à la réveiller, je reste debout, immobile, face à elle. Je regarde ma montre : il n'est pas encore 7 heures 30. J'attends. Finalement, au bout de quelques minutes, je me décide à la réveiller.
- Tsunade-sama ?
Aucune réponse. Je réessaie une seconde fois. Rien à faire, elle dort toujours. Une idée me traverse l'esprit. Je prends l'initiative de lire maladroitement dans ses pensées. Alors que je prépare ma technique, je change d'avis. Son rêve peut être intéressant pour qu'elle puisse dormir aussi profondément. À mes risques et périls, j'entre dans son esprit sans qu'elle le remarque. Plusieurs images défilent dans ma tête.
Je vois trois adultes assis dans un endroit verdoyant où le soleil brille sans aucun nuage pour le gêner. Je ne reconnais que deux d'entre eux, le visage du troisième m'est inconnu. C'est un homme aux cheveux longs et noirs. Son teint est très pâle et ses traits du visage lui donnent des airs reptiliens. Ses yeux ont les pupilles d'un serpent. Parmi les personnes qui semblent discuter, il y a Tsunade et Jiraya. Je suppose que ce sont les trois Sannins Légendaires et que la dernière personne est Orochimaru. Je les vois parler sans les entendre. Jiraya se lève l'air énervé en effectuant un geste sec de la main et en bougeant les lèvres. Tsunade se place face à Orochimaru à son tour, murmurant des paroles silencieuses, le visage grave. L'homme à la longue chevelure noire regarde le sol tristement. Il prononce un mot. Un seul mot que je parviens à lire sur ses lèvres :
- Désolé
Tsunade et Jiraya s'échangent un regard surpris. Orochimaru relève sa tête et se dresse sur ses jambes. Il est à peine plus grand que la femme, mais son visage, malgré son expression triste, fait de lui un homme physiquement impressionnant. L'homme-serpent regarde Tsunade droit dans les yeux. Il tend ses bras avec hésitation, les referme autour d'elle et la serre tellement fort contre lui que j'ai l'impression qui va lui briser les os. Mais rien de se produit. Tsunade, sous le choc de cette étreinte, ne sait pas quoi faire de ses mains. Le visage de son ancien coéquipier est enfoui dans son cou. J'aperçois une larme couler le long d'une joue du criminel. Jiraya s'approche du couple et dépose une main amicale sur l'épaule d'Orochimaru qui se sépare lentement de Tsunade. Le vieil homme aux cheveux blancs tend un sourire apaisant à son ancien camarade, prend sa main au creux de la sienne et y dépose un objet que je ne reconnais que lorsque Jiraya a retiré sa main : le bandeau de Konoha.
Malgré que cette scène me fend le coeur, je sens que le rêve prend fin et je juge préférable de couper le transfert. Je regarde ma montre, il est déjà 8 heures. La scène me paraît beaucoup plus courte, mais en y réfléchissant bien, il est vrai que lorsqu'une personne dort, le temps du rêve est beaucoup plus lent que celui de la réalité. Ou est Sakura ? Je décide d'éveiller Tsunade toujours endormie.
- Tsunade ! - Orochimaru, murmure-t-elle dans son sommeil. - Tsunade-sama, réveillez-vous, prononcé-je en posant ma main sur son bras. Vous bavez…
Peu à peu les yeux de l'Hokage s'ouvrent. En me voyant, elle se redresse brutalement en poussant un cri de surprise, me forçant à retirer ma main de son bras.
- Qu'est ce que tu fais là ? s'étonne-t-elle. - Je suis venue pour l'entraînement… - L'entraînement … oui bien sûr. Où est Sakura ? - Je ne sais pas.
Quelqu'un toque à la porte.
- Entrez, ordonne Tsunade. - Pardonnez-moi du retard, s'excuse Sakura d'une voix gênée en entrant dans le bureau. J'ai croisé Kakashi…
Un sourire triste se dessine sur mon visage. Kakashi a un don pour mettre les gens en retard…
- Ça ne fait rien, déclare Tsunade dans un soupir. Suivez-moi.
L'Hokage se lève de sa chaise maladroitement et sort de la salle, Sakura et moi sur ses talons. Nous arrivons dans une pièce éclairée dans laquelle sont rangés plusieurs livres traitant probablement la médecine. Plusieurs plantes de variétés différentes sont posées sur une grande table en bois ainsi que quelques vieux bouquins empilés les uns sur les autres.
- Je vais vous enseigner les bases de la médecine, entame-t-elle. Il est possible que je sois interrompue pour diverses raisons, je vous demanderai donc de suivre sur les livres posés sur la table.
Sakura et moi acquiesçons d'un vif mouvement de la tête.
- Bien, asseyez-vous.
Nous obéissons. Tsunade consacre de longues heures à nous montrer de nombreuses combinaisons des plantes médicinales et leurs effets. Je réussis à retenir la plupart de celle-ci. Sakura a posé de beaucoup de questions durant toute la matinée, quant à moi, je me suis contentée de suivre attentivement tous les faits et gestes de notre mentor et de boire toutes ses paroles. Quatorze heures arrivant, Tsunade nous annonce le programme de l'après-midi. Notre entraînement va consister à accroître notre puissance physique en usant de notre chakra. Ma camarade et moi nous exerçons durant des heures entières afin de maîtriser parfaitement notre force naturelle. Il fait déjà nuit lorsque nous nous arrêtons de travailler pour cette dure et longue journée. Je quitte le bureau de Tsunade et rentre me reposer la tête remplie de nouvelles connaissances. Cette nuit, je réussis à dormir sur mes deux oreilles. Je n'ai effectué aucune mission jusqu'à présent, mais dès qu'une piste menant à Sasuke apparaîtra sous mon nez, je n'hésiterai pas à sauter sur l'occasion.
10. - Anko Mitarashi:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 10 : Anko Mitarashi Le lendemain, les cours prennent une bonne allure. J'apprends et je m'améliore très rapidement au point d'inquiéter Tsunade. En une matinée, je suis parvenue à refermer une plaie profonde avec mon chakra. À la pause déjeuner, Tsunade profite de l'absence de Sakura pour venir me parler.
- Tu apprends très vite, commence-t-elle en s'asseyant près de moi. Trop vite. - N'est-ce pas un atout ? - Je ne sais pas. Quand tu atteindras tes vingt ans, je crains que tu aies acquis tous les justu du monde… - Vous pensez ? demandé-je. - Oui, affirme-t-elle. Et ta vie deviendra rapidement monotone si tu ne te trouves pas rapidement un rêve, un vrai… si ça n'est pas plusieurs… - Je pense comme vous. - Alors ? Que vises-tu ? - Le bonheur… pour l'instant. - Pourquoi es-tu devenue une ninja ? - Pour me rendre utile premièrement, répondis-je simplement en haussant les épaules. - C'est bien, mais je m'attendais à des raisons plus … motivantes. - Certes, mais allez poser la question à Sakura. Je pense que vous obtiendrez un résultat pas si différent du mien.
Je marque une pause, cherchant mes mots.
- Enfin, repris-je. À présent, son seul désir est de revoir Sasuke, et le mien, de voir mes amis en pleine forme. Sans Sasuke, Sakura ne sera pas au sommet de sa satisfaction.
Tsunade me regarde d'un air interrogateur.
- Je pense que mon rêve se trouve ici, continué-je. - C'est-à-dire ? - Aider ceux qui me sont chers à réaliser les leurs. - D'où le "j'aimerai me rendre utile", en conclut Tsunade. - Oui. - Et si leurs rêves se détruisent ? - Je trouverai un autre sens à la vie. - Tu la prends comme elle vient, dis-moi. - Il le faut, sinon, je serai toujours là à pleurer la mort de ma mère. - J'aime bien ta façon de penser et d'agir, m'avoue Tsunade en regardant le ciel. Je tiens à faire de toi ma meilleure élève. - Et Sakura ? - Cette jeune enfant est totalement différente de toi. Vous êtes le jour et la nuit, comme Naruto et Sasuke. - J'espère qu'il ne va pas se passer la même chose… - Ça ne risque pas, vous avez une mentalité différente, avance-t-elle. Chez les femmes, il s'agit soit de la rivalité, soit de la complicité, et dans votre cas, je ne pense pas que la rivalité ait fait son nid dans votre relation. - J'imagine.
Un long moment s'écoule. Mes pensées se plongent dans le rêve de Tsunade. Je me surprends à penser qu'Orochimaru pourrait être convaincu non pas par une personne qu'il connaît, mais quelqu'un qui a fréquenté ses connaissances. Non, c'est impossible … cet homme est devenu avide de pouvoir dès son plus jeune âge. Néanmoins, une question me trotte dans la tête.
- Pourquoi Orochimaru veut détruire Konoha ? posé-je inconsciemment.
Tsunade se tourne vivement vers moi en me jetant un regard remplis de surprise. Ses ses pénètrent au plus profond des miens, me forçant à les détourner des siens.
- Il n'a pas pût être Hokage, lâche finalement mon mentor en regardant droit devant elle. Il veut une vengeance.
Une vengeance…
- Continuons l'entraînement, suggère Tsunade en apercevant Sakura s'approcher. Nous parlerons de tout cela une prochaine fois.
À la fin de la journée, Sakura et moi sommes épuisées, mais avons appris à nous battre pour un combat qui pourrait durer plusieurs heures. Mon amie a travaillé ses poings, quant à moi, j'ai privilégié mon jeu de jambes étant donné que je manie assez bien le katana. Le lendemain, Sakura et moi continuons à nous entraîner sur les Justu de médecine, je suis plus forte qu'elle au niveau du combat et elle est plus douée que moi dans les soins. Nous formons rien que toutes les deux une bonne équipe, d'après Tsunade. Avant de partir, notre mentor nous enseigne son coup favori. Simple, mais qui demande une grande précision. Elle consiste à faire une pichenette à son adversaire, mais en concentrant tout le chakra dans le majeur de façon à donner un effet destructeur à cette pichenette. Nous nous entraînons durant quelques minutes avant de partir. J'irai chercher mes vêtements demain soir.
Mercredi matin, je m'en vais pour l'entraînement quotidien de Tsunade. Elle nous propose de nous exercer sur tout ce que nous avons appris avec ou sans elle de façon à ne rien oublier. Je lui montre ma technique sur les conditions atmosphériques et sa surprise orne son visage lorsque qu'elle observe le ciel s'assombrir et les vents se lever dans que je me mette en colère, et celle de Sakura encore plus. Cette jeune fille ignorait mes capacités jusqu'à maintenant. Un éclat de fierté éclaircit mon coeur. Je préfère cependant garder la technique qu'Iruka m'a enseignée pour moi. Durant tout le restant de la journée, je m'entraîne à maîtriser les phénomènes naturels grâce aux livres que j'ai achetés, j'effectue des enchaînements de coups au katana et je m'améliore aussi dans le domaine du Taijustu. De temps à autre, je crée un clone pour m'entraîner dans un duel et pour appliquer des stratégies de combat. À la fin de la journée, j'effectue quelques exercices résumant tous les cours de Tsunade : technique de soin et maîtrise du chakra. Le soleil se couche à peine lorsque l'entraînement prend un terme. Avant de rentrer chez moi pour me reposer, je passe chez le tailleur pour aller chercher ma commande. Le magasin est toujours ouvert à mon grand soulagement. Ema crie mon nom et agite la main en m'apercevant.
- Bonsoir Seiko, me salue la femme d'une voix agréable. - Bonsoir Ema, je viens pour la commande. - Oui, je t'attendais, dit-elle en fouillant sous le comptoir. J'ai tenu à la faire moi-même.
Elle dépose la tenue sur la table en bois et l'admire quelques instants avant d'ajouter :
- Je te l'offre. - Pardon ? dis-je voix stupéfaite. - Je te l'offre, répète-t-elle en souriant. C'est un cadeau de ma part.
Cette femme devait beaucoup apprécier ma mère pour me donner gratuitement ce chef-d'œuvre.
- Ce n'est pas un simple vêtement, ajoute-t-elle. Il est très résistant et contre les attaques élémentaires les plus faibles. Une décharge électrique, une boule de feu, d'eau ou autre chose du genre ne passeront pas à travers. Seulement, évite de trop l'utiliser comme bouclier. - Bien, merci beaucoup. Puisque tu ne veux pas que je te paie par argent, je trouverai un autre moyen pour te rendre la pièce. Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas à me demander. - Merci. Ah, n'oublie pas les chaussures. Tu veux un sac pour transporter tout ça ? - Oui s'il te plaît.
Ema range les vêtements dans un sac assez gros pour y faire rentrer la tenue avec les bottes.
- C'est vraiment sympa de ta part, Ema, soufflé-je. - Ce n'est rien, me répond-t-elle en souriant. Tout le plaisir est pour moi.
Je m'éloigne sur ces mots et rentre chez moi en observant les étoiles briller. Arrivée à ma chambre, je m'empresse d'essayer mes nouveaux vêtements. Ils sont parfaits pour ma taille et exactement comme je les ai imaginés et dessinés, sauf la couleur du pantalon. J'ai demandé un gris foncé et j'ai eu du noir. Malgré tout, c'est mieux comme cela. Satisfaite de ma nouvelle apparence, je me prépare pour me coucher, le coeur rempli de bonne humeur.
Le lendemain matin, je pars avec mon ensemble neuf pour l'entraînement. Arrivée dans le bureau de l'Hokage, Tsunade et Sakura me regardent bouche béante. Je leur explique j'ai besoin de changer et que le meilleur moyen pour commencer est de modifier mon apparence.
- Ça nous montre une autre facette de toi, affirme Tsunade. - Oui, on ne te reconnaît plus, ajoute Sakura.
Je souris en précisant que cela est mon but. L'entraînement continue sans changement, je fortifie ma puissance, mes techniques et mes stratégies de combat avec mon amie durant plusieurs semaines. Les funérailles de Chouji et d'Iruka se sont bien déroulées. Beaucoup ont versé des larmes, surtout Shikamaru pour son ami ainsi que son père, son équipe et moi-même. Asuma a retenu ses larmes autant qu'il pouvait, mais je pense qu'il a cédé une fois qu'il était seul. Konohamaru a beaucoup pleuré pour Iruka. Je me suis chargée de le réconforter même si je ne sais pas très bien m'y prendre et que je souffrais autant que lui. Naruto n'est au courant de rien, et cela me fait mal aussi. J'espère malgré tout qu'il se remettra vite sur pied, même s'il y a très peu de chance qu'il s'en sorte.
Comme je commence à prendre beaucoup d'avance sur Sakura, Tsunade décide de partager son temps avec Anko. Je serai donc disciple de deux personnes totalement différentes. Je ne sais pas grand-chose sur Anko. J'ai pris connaissance d'elle que par la bouche de Naruto lors des examens des Chuujins, qu'elle a des tics soi-disant " bizarres ", comme celui de lécher la lame d'un kunai … Je sais aussi qu'elle utilise les serpents comme justu. Je me demande si elle a un lien avec Orochimaru … Je commencerai ma formation avec elle dès le lundi qui vient, une semaine sur deux, ainsi je pourrai effectuer mes premières missions en sa compagnie. Le week-end, je décide de m'exercer pleinement aux leçons de Tsunade et un peu aux miennes afin d'être prête pour mon retour.
J'ai rendez-vous à 6 heures lundi matin devant les portes du village avec des changes pour une semaine pour commencer ma formation avec Anko. J'arrive à l'entrée du village à 6 heures pile. La femme à la chevelure violacée est déjà là, m'attendant en grignotant un dango.
- T'en veux ? dit-elle d'une voix assurée en me présentant une deuxième friandise. - Euh… oui. Je n’en ai jamais goûté, ça sera l'occasion.
Anko hausse les épaules.
- J'espère que ça te plaira, dit-elle en me donnant la gourmandise. Je les ai fais moi-même.
Je mets à la bouche les dangos sous le regard attentif d'Anko. Je mâche la première pâte aux haricots rouges.
- Alors ? s'informe ma professeure en esquissant un sourire. - C'est délicieux !
J'engloutis le reste de l'aliment d'une traite avant de mettre les voiles avec Anko. Sur le chemin, je ne peux m'empêcher d'imaginer quelle kunoichi je ferai plus tard et surtout la réaction de Naruto et de Sasuke lorsqu'ils poseront les yeux sur mes talents pour la première fois. Devenir un ninja médecin ne fait pas partie de mes ambitions, mais il est vrai qu'étudier près de Tsunade n'est pas un mal, malgré que des moments de froideur sont souvent présent lors ses entraînements. Cependant, ça ne m'a pas empêchée de m'améliorer et je suis reconnaissante à l'Hokage d'avoir été sommante avec moi. Sans cette exigence, je ne serai pas là où je suis actuellement.
- Tu es ma première élève, tu sais ? - C'est un honneur pour moi, répondis-je timidement. - Tu manies le katana, remarque Anko en jetant un coup d'œil à ma ceinture. - Plutôt bien d'après Iruka-sensei. - Tu sais te battre sans arme ? - Un peu, j'ai beaucoup appris avec Tsunade-sama, mais j'ai valorisé mon jeu de jambes et Sakura utilise plutôt ses poings. - Je te conseille de devenir aussi bonne au Kenjustu qu'au Taijustu, annonce Anko en me regardant dans les yeux. Si tu te fais désarmer par ton adversaire, il vaut mieux savoir se battre sans arme. - Je comprends.
Le voyage se déroule sans encombre, heureusement. Lorsque nous arrivons au village le plus proche, nous nous dirigeons dans une auberge. Anko commande une chambre pour deux personnes et pour une semaine.
- Pourquoi changer de village ? demandé-je à Anko en entrant dans la chambre. - Je te réserve la surprise. - Je n'ai jamais apprécié les surprises, marmonné-je. - Dans ce cas, tu attendras, répond simplement ma professeure.
Je sors en silence mes affaires de mon sac et les range dans les placards et les tiroirs, me demandant si l'entraînement d'Anko ne sera pas plus dur que celui de Tsunade. Quoiqu'il en soit, je ne pourrai pas revenir moins bonne que ce que je suis.
- Nous commencerons dès aujourd'hui, annonce Anko. - Très bien. Je suis prête. - Habille-toi le plus légèrement possible.
Après mettre vêtus d'un simple t-shirt en lin blanc, nous quittons le village avec quelques rouleaux en main et marchons dans une vallée durant quelques minutes. Mon enseignante s'arrête soudainement.
- C'est ici, fit-elle.
Elle dépose les rouleaux sur le sol et commence à expliquer ce qu'elle attend de moi.
- Ce que je vais t'apprendre n'est pas simple du tout, mais d'après ce que je sais de toi, tu en es capable.
Suite à ces paroles, malgré tout assez convaincantes, je ne peux m'empêcher d'avaler ma salive. Elle me présente son bras. Un serpent de couleur pourpre et d'une taille suffisamment imposante pour impressionner un homme émerge de sa manche.
- Prends-le, exige Anko.
Je n'ai jamais eu l'occasion d'entrer en contact avec un animal de sang-froid, mais paraît-il que c'est étrange au toucher. Me demandant si le reptile est venimeux ou inoffensif, je tends une main tremblante vers lui.
- Tu ne peux pas maîtriser un animal si tu n'en a pas confiance, dit Anko en remarquant mon geste hésitant. C'est comme savoir faire la cuisine en ayant peur des couteaux.
Je sens le serpent s'enrouler autour de mon bras, ses écailles fraîches frotter lentement contre ma peau.
- Pour qu'un serpent s'habitue à toi, il faut que tu sois vêtue un minimum, m'informe Anko.
À quelques moments, j'ai l'impression que le serpent va tomber, mais non, il s'agrippe doucement à mon bras. Sa tête doit faire la taille d'une main d'adulte et son corps est probablement plus gros que la largeur d'un bras d'homme. C'est lourd. Un frisson parcourt mon dos en sentant le serpent atteindre mon cou.
- Tu t'y habitueras assez rapidement, assure Anko en rappelant son serpent. Et pour cela, tu en verras de toutes les tailles et de toutes les couleurs. - Vous les stocker où, vos reptiles ? - J'y viens.
Elle s'empare d'un rouleau et commence à le déplier.
- Écris ton nom ici avec ton sang. Tu vas passer un pacte pour une invocation. - Je veux bien, mais… je ne connais pas mon vrai nom de famille. - Écrit « Seiko Mastuda » - Êtes-vous sûre que ça fonctionnera ? insisté-je. - Fais-moi confiance.
Je me mords le pouce jusqu'au sang et inscris en dessous d'un dessin de serpent mon nom.
- C'est ce qu'on appelle le Kuchiyose no justu, l'art ninja des invocations, explique-t-elle sur un ton plus sage. Si tu enchaînes le sceau du sanglier, du chien, du coq, du singe et du bélier et que tu places ta main à plat sur un appui, il en sortira un serpent.
Sans attendre qu'elle me demande d'essayer, j'exécute l'ensemble des étapes. Plusieurs rayons de caractères japonais s'échappent d'un cercle constitué lui aussi de caractères. Un œuf de serpent apparaît au milieu d'une fumée. Un court instant s'écoule avant qu'Anko ne prenne la parole :
- C'est nul.
Je soupire. Après tout, c'est ma première invocation… Je retente mon coup, mais le résultat reste le même.
- Nul, répète Anko avec une expression indifférente.
Je réessaie une dizaine de fois en faisant face à ses commentaires affligeants, en vain. Un œuf, une remarque. Sentant que la frustration commence à prendre le dessus sur mon esprit, je m'arrête un moment et prends une longue inspiration avant de souffler lentement en fermant les yeux. J'enchaîne à une vitesse surprenante les différents signes et positionne ma main sur le sol et en me concentrant un maximum sur ma technique sous le regard amusé d'Anko. Cette fois-ci est la bonne ! Un nuage de poussière s'élève du sol qui se dissipe peu de secondes après. Un énième œuf ridicule se trouve là, devant moi. Anko soupire d'agacement.
- Voyez-vous mes erreurs, sensei ? demandé-je avant d'entendre un commentaire désagréable. - Oui, et très bien, d'ailleurs. - Puis-je savoir qu'elles sont-elles ? - Tu inverses les sceaux, imbécile.
Imbécile… C'est bien la première fois qu'on me compare à une idiote. Après tout, cela ne sera pas la dernière fois que je me ferai traiter ainsi. Vexée, je lui demande de répéter l'enchaînement avant de le reproduire sans la moindre faille, décidée à lui faire oublier cette image d'imbécile qu'elle a de moi. Un petit serpent de couleur sombre et de petite taille gigotant dans tous les sens apparaît sous nos yeux.
- C'est mieux, conclut Anko avec un sourire satisfait. Avec un peu plus d'entraînement, tu seras capable d'en invoquer des plus gros et avec ta propre volonté.
Le petit animal s'enroule autour de ma main.
- Il t'aime bien, remarque Anko. - Encore heureux, soufflé-je.
Je le sens sa peau fraîche coulisser sur mon pouce et observe sa minuscule tête se placer au-dessus de mon ongle.
- Sais-tu parler ? questionné-je au jeune serpent.
Anko rit aux éclats.
- Pourquoi une telle question ? ricane-t-elle en essuyant une larme de plaisir. - Lorsque Naruto invoquait, ses crapauds étaient dotés de parole, argumenté-je. Donc j'ai pensé que ça pourrait être le cas avec lui. - Tu n'as invoqué qu'un serpent ordinaire, Seiko … les crapauds dont tu parles sont les enfants de leur roi.
J'observe longuement le reptile qui se tortille au creux de ma paume, sortant de temps en temps sa petite langue fine.
- Tu sais qu'il existe d'autres moyens de communication que la parole, continue Anko. Plus tu passeras de temps avec lui, mieux vous vous comprendrez tous les deux. - Il faut que je lui trouve un nom, dis-je sans quitter des yeux mon nouveau compagnon. - Bonne initiative.
Je réfléchis durant quelques secondes.
- Kuromaru, le serpent noir, souriais-je finalement en caressant délicatement ses écailles sombres du bout de mes doigts. Il grandira ? - Bien sûr que oui. Tu devras le nourrir et l'éduquer toi-même. - Que mange un serpent en temps normal ? - Des animaux vivants. - Je vois, dis-je en frissonnant. - Si tu n'as pas envie de lui donner des souris ou des rats, tu peux toujours lui donner du poisson et des insectes. - Des insectes ? - Oui, affirme-t-elle. Mais garde en tête que lorsqu'il aura atteint une taille suffisamment grande pour que des petites sardines et des mignonnes coccinelles ne remplissent pas son estomac, il lui faudra un autre régime plus gros. - Il faudra que je m'y habitue, dans ce cas. Après tout, je suis un ninja, déclaré-je en haussant les épaules. Ce genre de choses n'est pas censé me perturber. - Exactement. - Vous lui donnez quel âge ? - Je dirai entre 3 et 5 mois, me répond Anko d'un ton critique. - Merci de vos conseils et de vos avis. - Je suis là pour ça, dit-elle en souriant. Reprenons l'entraînement.
Durant une journée entière, la femme reptilienne me montre diverses techniques avec les serpents et j'en apprends de plus en plus sur ces animaux sans pattes. Elle m'enseigne une de ses techniques de feu, consistant à concentrer son chakra dans les poumons et de cracher des flammes puissantes. Au départ, j'ai eu du mal, mais au fil des heures d'entraînement, je réussis à la maîtriser un peu. Lorsque nous rentrons au village, elle exige que nous nous prélassions dans les bains publics. Pourquoi pas, après tout.
11. - Infiltration:
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Chapitre 11 : Infiltration Au bout du compte, le terme "prélasser" n'est adéquat que pour ma professeure : elle me demande d'utiliser le reste de mon chakra pour marcher sur l'eau… je n'ai jamais su comment réussir une telle chose et je suis à court d'énergie, mais elle insiste. Je me place donc sur le rebord du bain public et commence à concentrer mon chakra sous mes pieds. Je dépose un pas hésitant sur l'eau, mais voyant que mon pied s'y immerge, je m'arrête pour recommencer. La sixième fois, je réussis à faire quelques pas sur l'eau sous le regard admirateur des citadines et satisfait d'Anko, mais il n'y aura pas de septième fois, je n'ai plus une goutte de chakra… Sur le chemin de l'auberge, Anko me parle de ses animaux favoris. J'en apprends à chaque mot qu'elle prononce, à croire que j'ignorais tout avant de commencer mon entraînement avec elle. Kuromaru est resté enroulé autour de mon bras durant toute la journée, refusant de s'en séparer. Anko a dû utiliser un genjustu pour le rendre invisible dans les bains publics. J'espère qu'il ne restera pas à cette place lorsque je devrai m'endormir…
- Kuro, soufflé-je en tirant désespérément sur son corps. Je vais être obligée de te faire mal si tu persistes…
Rien à faire, le jeune serpent refuse de se détacher. Agacée par cette attitude, je décide d'employer la force pour le retirer. Je concentre mon chakra dans mon poing et commence à tirer doucement. Remarquant une légère résistance, je continue mon action et parviens finalement à me séparer du reptile. Ses yeux ronds orangés me fixent avec intensité si bien que mon regard ne peut se détacher du sien. Nous restons un long moment à nous considérer en silence. Je lui fais comprendre par une expression faciale que mon corps n'est pas censé entre son nid ou que mon bras n'est nullement une branche d'arbre.
- Seiko, le dîner est servi, intervient Anko. - Je viens, annoncé-je en déposant Kuromaru sur mon lit. Toi, tu ne bouges pas.
Lorsque je sors de ma chambre, j'aperçois un buffet sur la table, composée de ramens, de crustacés, de fruits de mer et de légumes japonais, le tout accompagné de plusieurs sauces différentes et de quelques yakidangos.
- Sers-toi, propose Anko avec un sourire amusé. - Je n'allais pas attendre votre autorisation, plaisanté-je en m'agenouillant rapidement près de la table.
Je m'empare des baguettes et commence à piocher un peu dans tous les plats, savourant et découvrant de nouveaux goûts. La fin du repas n'a pas tardé, mon ventre est plein et celui d'Anko aussi. Nous nous couchions rassasiées et contentes de notre journée. Kuro est toujours sur mes draps, enroulé sur lui-même, la tête haute. Il n'ai pas mangé ce soir. Je regarde l'heure. Il n'est pas si tard. J'attendrai qu'il fasse vraiment nuit pour aller chiper quelques nourritures dans les cuisines de l'auberge. Est-ce vraiment prudent ? Je réfléchis de longues minutes sur mon projet, plaçant les points négatifs et positifs. Si je tarde trop, je risque de ne pas pouvoir entrer dans les cuisines.
Au final, je décide de me rendre dans les cuisines sur-le-champ. Je tends l'oreille. Anko dort à poings fermés. Je place Kuro sur mes épaules et quitte la chambre pieds nus. Je me déplace silencieusement dans les couloirs en longeant leurs murs. J'atteins l'escalier central. Je descends lentement les marches en bois qui grincent bruyamment si on ne fait pas attention. Le souffle coupé pour mieux entendre les bruits suspects, j'avance pas à pas dans la salle principale. Quelques sons sont émis depuis une pièce. En reprenant mon souffle, je sens une odeur assez forte, mais agréable. Je la suis. J'arrive rapidement dans les cuisines. J'y jette un rapide coup d'œil et aperçois une, deux, trois personnes, des hommes, des cuisiniers. J'attends qu'ils soient tous de dos pour m'infiltrer dans la pièce très éclairée. Je me place rapidement et silencieusement près d'un plan de travail. J'observe les alentours, réfléchissant où pourrait se trouver la nourriture. Kuro se contenter de ce que je dénicherai le plus rapidement. Je place ma main sur mon cou. Heureusement, il est toujours là. J'avance discrètement dans l'allée, tête baissée. Je me retrouve en face d'un frigidaire. Je regarde à gauche, à droite et derrière moi avant de l'ouvrir. Je survole rapidement du regard ce qui s'y trouve. Mes yeux s'arrêtent sur un paquet de chips. J'arque un sourcil. Des chips dans un frigo ? Je m'empare du paquet sans réfléchir davantage en prenant aussi instinctivement un morceau de viande emballé dans un papier transparent, referme le frigidaire et quitte les cuisines. Le plus difficile est passé, mais ne baisse pas ta garde.
Je me dirige silencieusement vers ma chambre. En remontant l'escalier, une marche grince fortement sous mon poids. Je m'arrête, tous mes sens en alerte, guettant dans l'obscurité toutes formes humaines. Quelques secondes s'écoulent, mais rien ne vient. Soulagée, je continue ma route jusqu'à la chambre. Je referme délicatement la porte derrière moi en prenant soin de ne pas réveiller Anko. Un bon exercice d'infiltration. Sans faire de bruit, ou très peu, je déballe la viande et la découpe en petits morceaux à l'aide d'un kunai que je donne ensuite à Kuro posé sur mon épaule. Il l'avale d'un coup et descend vers les restes tout en effectuant des va-et-vient avec sa langue. J'ai lu dans un livre qu'un serpent est censé se nourrir seul, mais je n'ai pas trop le choix, il est trop jeune pour le moment. Je continue donc à le restaurer en mangeant en même temps le paquet de chips. Mes pensées se tournent vers Choji ; une vague de tristesse envahit mon coeur, me replongeant dans des souvenirs de moments partagés avec lui. Pourquoi sommes-nous si vulnérables ? Le fait même de créer des liens affectifs nous rend fragiles… J'ai déjà perdu Choji et Iruka. Sans compter que Naruto est à mi-chemin entre la vie et la mort. Serai-je capable de supporter un nouveau décès ?
Tandis que plusieurs questions se bousculent dans ma tête, je constate que le sommeil est en train d'envahir mon corps. Je décide d'aller le coucher en prenant soin de nettoyer la table. J'organise ensuite un petit nid avec mes vêtements pour Kuro. Il se fige soudainement et me fixant un long moment. Ne comprenant pas sa réaction, je passe plusieurs fois ma main près de sa gueule. Aucune réaction. Je me souviens soudainement d'une leçon d'Anko : les paupières du serpent sont transparentes. Il doit-être en train de dormir. Je finis par me glisser sous mes draps et à sommeiller à mon tour.
Les paroles d'Anko dans son sommeil me réveillent. Elle prononce des mots incompréhensibles, mais sa voix est agitée. Je me dresse sur mes coudes et regarde par la fenêtre. Le paysage nous offre un merveilleux lever de soleil. Ses premiers rayons éclairent faiblement les nuages longs et fins de l'aube accompagnés des chants d'oiseaux. Je me tourne vers Anko, toujours en train de délirer dans son sommeil. En l'observant plus attentivement, je remarque qu'elle est couverte de sueur. Son état actuel m'inquiète. je m'approche d'elle afin de la réveiller mais au moment où je vais poser ma main sur son épaule, j'aperçois un symbole qui m'est familier au niveau de sa nuque. Il est formé d'un cercle qui contient trois formes semblables aux signes du Sharingan.
Où ai-je pu voir ce signe ?
Je fouille dans mes souvenirs, mais il m'est impossible de retrouver cette forme. Je peux néanmoins connaître rapidement la réponse en m'introduisant dans l'esprit d'Anko, mais je préfère laisser cette option de côté. Je me résous à réveiller ma professeur en la secouant un peu et en répétant son nom à plusieurs reprises. Cette dernière se relève brusquement sur ses paumes en poussant un hurlement de terreur qui m'oblige à reculer. Ses cheveux sont plaqués contre son front et sa respiration est forte. Elle regarde droit devant elle, les yeux écarquillés, haletante. Elle reste dans cette position durant un long moment, sans me regarder. Inquiète, je l'appelle d'une voix hésitante. Son regard effrayé se pose enfin sur mon visage soucieux.
- Seiko, murmure-t-elle en m'enlaçant.
Ne comprenant pas la situation, je me contente de répondre à son étreinte.
- Que s'est-il passé ? finis-je par demander. - Un cauchemar… - Voulez-vous en parler ? - Non. - Comme il vous plaira, soufflé-je un peu déçue de la réponse. Je suis à votre écoute si vous changez d'avis. - Merci, dit-elle en me serrant plus fort.
Elle se retire quelques secondes après et se lève pour enfiler son kimono. Anko prend une profonde inspiration avant de me faire une leçon de moral :
- Tu sais, lorsque tu te bats contre n'importe quel adversaire, tu as beau être une as de la puissance, un coup mal placé peu s'avérer mortel. Nous travaillerons donc l'esquive afin d'éviter un maximum ce genre de problème.
Je me contente de hocher vivement la tête en signe d'accord. Satisfaite, Anko de dirige dans la salle de bain en s'étirant. Sa marque sur son cou m'intrigue beaucoup, mais je préfère ne pas poser les questions trop rapidement. Je jette un coup d'œil à Kuromaru. Il ne dort plus. À cet instant, je me demande si le hurlement d'Anko n'a pas réveillé toute l'auberge. Je soupire. Quelle importance ?
Je me pose sur le balcon, m'accoude à son rebord et observe le paysage, laissant la brise matinale caresser mes joues. J'aperçois une volée d'oiseaux en pointe dans le ciel encore rougi par les premiers rayons du soleil. Plusieurs questions me traversent l'esprit. Des questions que tout le monde peu se poser, des questions courantes et intelligentes, mais parmi toutes, une seule reste encore sans réponse : Que faire lorsque mon objectif sera atteint ? Je réfléchis durant de longs instants et plusieurs options s'offrent à moi mais aucune ne m'intéresse vraiment. Être polyvalente est une sacrée ambition et encore faut-il savoir où l'on va. Je décide de faire un tri dans mes qualités et mes défauts afin de m'y retrouver un peu, mais étrangement, je trouve plus de points négatifs que positifs. Iruka m'a dit que je suis une fille au caractère trempé, timide et qui s'emporte assez facilement. Je devrais poser la question à des personnes qui me connaissent relativement bien et qui sont honnêtes. Je trouverai la réponse plus facilement.
- Seiko, c’est quand tu veux pour la douche.
En me retournant, j’aperçois Anko habillée d’un kimono pâle, les cheveux mouillés et détachés. Je lui souris et me dirige dans la salle de bain. Lorsque je sors de la douche, un petit déjeuner complet est présenté sur la table. Je m’installe après ma professeur. Nous mangeons en bavardant de tout et de n’importe quoi.
- J’ai demandé de la viande crue pour ton serpent, avance Anko. Mais n’oublie pas que si tu ne veux pas qu’il reste un animal de compagnie, il serait préférable qu’il apprenne à se nourrir seul. - Je le sais, mais je ne suis pas une experte en chasse... - Dans ce cas, je t’enseignerai comment lui apprendre. Il faut que se soit toi qui t’occupe de lui si tu souhaites lier des liens puissants avec ton animal. - Je comprends, affirmé-je. Plus les liens sont puissants, plus nous parviendrons à être coordonnés. - Oui. C’est pour cette raison qu’il est impératif que tu t’occupes de son élevage.
Je fais un signe de la tête pour confirmer mon accord. J’apporte ensuite quelques morceaux de viande à Kuromaru qui l’engloutit de si tôt tout en réfléchissant à mon avenir.
- Anko-sensei ? - Oui ? - Si Kuro devient vraiment grand, comment je vais faire pour qu'il passe inaperçu ? demandé-je. Kiba m'a dit que son chien grandira jusqu'à atteindre une taille suffisamment grande pour qu'il puisse monter dessus. Mais moi, c'est un serpent. - Je comprends tes inquiétudes et je t'avoue que je ne connais pas la réponse à ta question. Non … en fait, je n'y ai jamais réfléchi, exprime-t-elle avec un léger sourire. Peut-être en utilisant une technique de scellage. - Je vois… Comme Kyubi avec Naruto ? - Je ne pense pas. Tu sais que lorsque Naruto ressent une forte émotion, Kyubi et lui commencent à fusionner leurs corps et Naruto peut perdre facilement le contrôle. Donc je ne pense pas que ce soit une technique de ce genre qui serait plus appropriée pour le genre de situation tel que la tienne. - Et comme il ne comprend pas le langage humain, poursuivis-je. Il est inutile de lui demander de rentrer dans son monde. - Tu sais quoi ? On verra ça en rentrant au village. - Très bien … - Tiens, déclare Anko en sortant son porte-monnaie de son sac. Achète-moi ça au village.
Elle me tend une liste sur laquelle sont inscrits plusieurs noms d'aliments qui me sont inconnus. Troublée et ne voulant pas passer pour une imbécile, je lui dis qu'il est possible de commander toute cette nourriture à l'hôtel.
- Oui mais non, ici, c'est plus cher, lâche-t-elle avec gêne. Fais ce que je te demande, d'accord ? - Et l'entraînement ? - Nous verrons ça cet après-midi. - Cet après-midi ? répété-je interloquée. Il me faudra autant de temps pour acheter deux trois choses ? - Écoute, fais simplement ce que je te dis, rétorque-t-elle d'une voix agacée. Ne discute pas et ne reviens pas les mains vides. - Bon bon, soufflé-je en prenant la liste. Si vous insistez…
Je quitte l'hôtel sur ces mots en prenant Kuro avec moi. De toutes façons, tout ce que j'ai à faire, c'est demander ce que je cherche. Pas compliqué. Je me dirige dans les rues quasi-désertes à la recherche d'un commerçant. Quelle idée de m'envoyer faire des courses à cette heure-ci… En plus, je vais me perdre si cherche trop… Après des minutes de marche, je finis par me renseigner sur l'heure d'ouverture à un jeune homme aux cheveux pâles et longs. Il me répond avec certitude en souriant :
- Vers 7 heures. - Et quelle heure est-il ? demandé-je après avoir remarqué que ma montre n'est pas sur moi. - Il est 6 heures et demi.
Je lâche un soupir plaintif.
- À croire qu'elle essaie de se débarrasser de moi pour faire quelque chose en cachette, marmoné-je. - Quelque chose ne va pas ? questionne le jeune homme. - Oui, ma mère m'a envoyé faire des courses sans connaître l'heure des premières ouvertures, mentis-je. En plus de cela, je ne connais pas du tout le village.
Je préfère ne pas donner trop d'informations sur mon identité à un inconnu.
- J'en conclus que vous n'êtes pas d'ici, remarque-t-il. - Non, nous venons de Konoha. - De Konoha ? - Exact. - J'ai des amis à Konoha. Quel merveilleux village, dit-il en esquissant un sourire.
Seulement, ce sourire me parait étrange. C'est un faux, de toute évidence. Nous nous mentons mutuellement, et il le sait. Pensant que j'ai l'avantage, j'utilise la technique d'Iruka sur le jeune homme mais mon esprit se heurte à une espèce de mur, m'empêchant d'accéder à ses pensées. En espérant qu'il ne remarque rien, je le salue avant de m'éloigner. Sentant le regard de ses yeux sombres sur moi, j'accélère le pas sans savoir où je vais, cherchant juste à échapper à sa vue. Ce type n'est pas net.
La suite du sommaire dans un prochain message !
Dernière édition par Fanfictive le Jeu 19 Juin - 15:21, édité 10 fois | |
| | | Blaze Admin
Messages : 54 Date d'inscription : 10/06/2013 Age : 27 Localisation : Mystère.
| Sujet: Re: I was born for your happiness Sam 10 Mai - 9:47 | |
| C'est vrai C'est une sale gosse au début | |
| | | Fanfictive Membre
Messages : 187 Date d'inscription : 29/04/2014 Age : 25 Localisation : Là où il y a du wifi !
| Sujet: Re: I was born for your happiness Sam 10 Mai - 16:05 | |
| Je bide Sommaire (4) - Seiko:
12. - Rendez-vous:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 12 : Rendez-vous Je ne sais pas quoi faire… dois-je prévenir Anko qu'un homme suspect traîne dans les rues du village et rentrer sans les courses ou rentrer avec les courses et lui annoncer plus tard ? Je me trouve face à un gros dilemme. Après quelques secondes de réflexion, je juge préférable de rentrer. Il est encore tôt, je ferai ce qu'elle me demande plus tard. Sur le chemin du retour, je m'imagine tous les scénarios qui peuvent avoir lieu si je croise à nouveau l'homme de tout-à-l'heure. Qui est-il, d'abord ? Un ninja ? Ami, ennemi ou neutre ? Ou alors un espion ? Peut-être est-il un peu atteint psychologiquement, ou est-ce simplement un plaisantin ? Toutes ces questions se bousculent violemment dans la tête à la recherche d'une réponse fiable. Arrivée à la chambre de l'hôtel, je ne vois nulle part Anko. J'ai remarqué de loin son manège et je suis quand même montée dedans.
- Quelle idiote je fais ! me reprochais-je à voix haute.
Je descends les marches qui mènent à l'accueil et demande à l'hôtelier si il n'avait pas vu une femme habillée d'un grand manteau beige et d'un t-shirt à dentelle quitter le bâtiment. Il secoue la tête de gauche à droite sans décoller le nez de son journal.
- Et une femme avec les cheveux un peu violacés et les yeux de couleur noisette ? me renseigné-je. - Mmh… attendez-voir… Si. - Où ? - Elle a quitté l'hôtel, dit-il d'une voix traînante. - Je le sais ça ! Mais savez-vous où est-elle allée ? - Oui, elle m'a demandé de vous le dire. - Eh bien ? le pressé-je. - Eh bien quoi ? - Qu'a-t-elle dit, bon sang ? m'énerve-je. - Dit quoi ?
Sentant la colère me monter au coeur, je tente de me contrôler afin de ne pas faire tout geste irréfléchi, mais je ne parviens pas à retenir le grondement du tonnerre. Impressionné, le vieil homme s'exclame :
- D'accord, d'accord, je vais tout dire ! Mais s'énerver autant pour si peu, c'est vraiment pas nécessaire ! Elle m'a demandé de vous retenir autant que je pouvais … - Pourquoi ? demandé-je d'un air surpris. - Je ne sais pas, je ne sais rien de plus ! - Et savez-vous où est-elle partie ? dis-je sur ton plus rassurant. - Non, je ne sais rien du tout… désolé.
Je le remercie pour son aide d'un sourire hypocrite et quitte l'hôtel afin de réfléchir tranquillement à l'air libre. D'abord, il y a l'incohérence des ordres de mon mentor, j'en conclus que c'est pour m'éloigner de quelque chose. Ensuite, il y a ce type bizarre. Et enfin, Anko disparaît sans prévenir. Le plus étrange, c'est qu'elle souhaite apparemment gagner du temps en me retardant. Elle ne dois pas être très loin, dans ce cas. Mais peut-être a-t-elle quitter le village ? Il faut que je trouve un moyen de la retrouver rapidement. Je sens un mouvement sur mon épaule. Surprise, je tourne vivement ma tête. Mon regard se pose sur celui de Kuro. Je l'ai presque oublié… Une idée me traverse soudainement l'esprit. Je retourne dans l'hôtel et monte jusqu'à notre chambre, cherchant une affaire d'Anko. Ses draps sont pliés sur son lit. La femme de chambre ne les a donc pas encore changer. Je place Kuro près des draps et le laisse analyser l'odeur d'Anko. Après une petite minute, je le reprends et sors de nouveau de l'hôtel. Mon astuce est de se servir de l'odorat de mon serpent afin de retrouver la piste d'Anko. Je le place sur mon épaule et le laisse me guider à travers la ville.
Après une série de plusieurs détours, nous finissons par entrer dans un casino. Un nuage de fumée de cigares emplie la salle. L'odeur du saké comble le tout. L'odorat de Kuro ne m'est d'aucune utilité dans cet endroit, je me résigne donc à le cacher pour le moment. Le lieu est bondé et je n'apprécie pas du tout. De plus, je doute fort qu'Anko soit ici. Je décide de fouiller quelques minutes, supportant de moins en moins l'odeur désagréable et la vue troublée par la fumée. Au moment d'abandonner mes recherches, je me heurte au coude d'un homme, visiblement très grand.
- Eh gamine ! J'peux savoir ce que tu fiches dans un endroit pareil ? Regarde où tu vas ! crache-t-il. - Je suis désolée, m'excusé-je en essayant d'éviter les ennuis. - Tu n'as pas répondu à ma question, morveuse. - Quelle question ? - Soit tu es stupide, soit tu me prends pour un imbécile. Et je n'aime pas les gens stupides et encore moins ceux qui me prennent pour un imbécile. Alors qu'est ce que tu fouines ici ? - Je cherche quelqu'un, répondis-je sans lever les yeux, gênée par la fumée. - Regarde-moi quand tu m'parles ! On t'as pas appris la politesse ? hurle-t-il en balançant un verre.
Suite à cette action, tout le monde se tait, laissant place à un silence de mort.
- Je vais te l'apprendre, la politesse !
À l'instant où il approche son énorme main de mon cou, Kuro jaillit de mon t-shirt et inflige une rapide morsure sur le pouce de mon agresseur. Le géant recule de plusieurs pas maladroits avant de laisser échapper un hurlement de douleur tout en tenant fermement sa main couverte de sang. Je reste ébahie face à l'attaque qu'a porté mon jeune ami reptile. Rapide et puissante. Son corps couvert d'écailles sombres passe derrière mon cou. Sa gueule ouverte fait apparaître des petits crochets sur sa mâchoire supérieur. Mon agresseur jure. Ses cheveux longs et abîmes couvrent presque entièrement son visage. Son regard me dévisage avec rage. Cet homme m'effraie tellement que j'ai un mouvement de recul. Lisant la peur dans mes yeux, le caïd s'avance vers moi en étouffant un rire amusé. Quant à moi, le coeur battant à la chamade, je marche à reculons vers la sortie. S'il parvient à m'attraper, c'en est fini de moi !
La frayeur me mord les entrailles. Je n'ai eu qu'un seul véritable combat, je n'ai rien réussi à faire et j'étais avec Iruka. Cette fois-ci, je suis seule sans arme avec un spectateur qui n'oserait pas s'interposer. Mais Kuro est avec moi… Non… ça n'est pas suffisant… Je me heurte à quelqu'un en reculant. Anko ? En me retournant, j'aperçois l'homme de toute-à-l'heure. Ses cheveux gris malgré son jeune âge tombent sur ses épaules. Ses yeux sombres fixent indifféremment l'homme blessé à la main. Il ne m'adresse aucun regard, à croire que je n'existe pas pour lui. Mais, comme pour contre-dire mes pensées, il me place derrière-lui.
- Qu'est ce qu'il a, le binoclard ? crache le géant.
Binoclard ? Il ne porte pas de lunettes …
- Je n'ai pas d'ordre à recevoir d'un gamin de ton genre, continue-t-il. Peu m'importe la personne que tu sers.
Ses dernières paroles raisonnent dans ma tête. Je décide de garder tout les détails en mémoire afin de récolter un maximum d'informations et de m'en servir pour plus tard.
- Tu me crées assez de problèmes comme ça, rétorque calmement le jeune homme en posant une main sur sa hanche. - Hin ! Et maintenant le jeunot fait son chef ! Il n'y a qu'un seul type qui peut me diriger à la lettre, c'...
Mais il n'a pas le temps de finir sa phrase que l'homme aux cheveux pâles se trouve déjà dans son dos et passe ses bras autour de son cou avec un mouvement imprévisible accompagné d'une incroyable vitesse.
- Un mot de plus sort de ta bouche, et couïc, menace-t-il.
Il lui murmure ensuite quelques mots à l'oreille. Impossible de comprendre ce qu'il lui raconte à cette distance, mais le visage du géant hystérique se change en une expressivité de terreur. Je le vois avaler sa salive avant de hocher lentement la tête de haut en bas et de sortir du casino, le regard vide. Un brouhaha de chuchotement perce le silence après son départ. Les hommes murmurent entre eux durant quelques secondes et reprennent leurs activités. Nous quittons le bar pour respirer l'air frai.
- Tu vas bien ? me demande l'homme aux cheveux pâles. - Ou... oui. C'était qui ce type ? - Un de mes hommes. - Un de vos hommes ? Comment arrivez-vous à maîtriser un colosse tel que lui ? - Les mots sont parfois plus convaincants que les poings. - Ça n’empêche que vous l’avez menacé de mort, contredis-je d’un air amusé. - Les menaces sont des mots. - Entre autre. Quel est votre métier pour avoir besoin de recourir à ce genre de solution ? tenté-je de le piéger. - Je ne peux te répondre, dit-il en haussant les épaules. - Vous travaillez pour quelqu’un ? - Oui. - Qui est-ce ? - Tu poses beaucoup de questions. - Je m’informe, c’est tout. - Un peu trop curieuse à mon goût. - Désolée d’être moi.
Il se met à rire et passe sa main derrière sa tête.
- Quel est votre nom, dans ce cas ? - Tu sera présente au village jeudi ? - Euh... Oui, pourquoi ? - Nous en discuterons donc ce jour-ci, décide le jeune homme. Dès que tu as un moment libre, rejoints-moi à l'entrée du village… seule. - N'importe quand ? - N'importe quand.
Il s'éloigne ensuite. Même s'il a l'air sympathique, trop de détails m'échappent pour que je lui fasse confiance. Je garderai donc mes distances avec lui. Maintenant, le problème est Anko. Apparemment, elle n'est pas dans le casino, autrement, elle se serai déjà montrée. Je parcours la rue un peu plus peuplée que tout-à-l'heure du regard. Cet homme m'a tiré d'une affaire délicate mais je ne peux cependant pas l'oublier. Je choisis finalement de ne pas évoquer sa présence à Anko.
- Excusez-moi mademoiselle, fais une voix dans mon dos. Vous avez fait tomber ceci.
Je me retourne. Un homme me tend la liste que ma professeur m'a donné à l'auberge. Je la reprends en le remerciant mais lorsque je me m'apprête à partir pour faire ses courses, l'adulte m'arrête en me demandant ce que je m'apprête à faire avec cette liste. Je lui répond en toute simplicité.
- Sans vouloir vous offenser, ajoute-t-il. Ces aliments n'existent pas. - Comment cela, ils n'existent pas ? - Le jus de nectar à la citrouille verte n'est pas de ce monde, argumente-t-il d'un ton moqueur. Je crains que l'on s'est joué de vous. - Vous êtes sûr ? - Tout à fait. - Très bien... Merci, en tout les cas. Je crois que j'aurai cherché longtemps. - Je vous en prie.
Je rentre ensuite à l'auberge d'un pas lourd, méprisant le mauvais le tour qu'Anko m'a joué. Arrivée devant la porte de ma chambre, je prends une profonde respiration avant de l'ouvrir calmement. Parmi toutes les choses qui ne me font pas sourire, le fait que l'on se paie de ma tête est une des premières ; mais Anko est ma supérieure, je ne peux pas me permettre de lui faire la morale. Je la vois assise, peinarde, lisant son journal, sirotant une tasse de café.
- Tu en a mis du temps pour saisir que je t'avais roulée, déclare-t-elle en portant sa boisson à ses lèvres. - Certes, mais il n'est pas question de durée. Mon interrogation se pose sur le mot pourquoi, rétorqué-je nerveusement. Pourquoi m'avez vous… roulée, comme vous le dites si bien ? - Quelques affaires personnelles à régler m'y ont obligées, mais prends ceci comme un entraînement. - Des affaires personnelles, hein ? répété-je en serrant les poings. Ne pouviez vous pas me demander de ne pas me mêler de vos petites affaires qui m'importent peu au lieu de me faire passer pour une imbécile ? Ça aurait été plus simple, vous ne trouvez pas ? Vous ne vous seriez pas creuser la tête à chercher des noms d'aliments inexistants. - Olà ! Tout doux, jeune fille ! Tu manques soudainement de respect. - Pas autant que vous.
Mon mentor me regarde longuement, ses yeux marrons grisâtres fixant les miens. Puis elle sourit, visiblement intéressée par mon attitude.
- J'ai beaucoup de choses à apprendre de vous, repris-je d'une air plus serein. Continuer sur cette voie ne m'aidera pas à progresser. Je ne veux qu'une bonne entente entre vous et moi, rien de plus. - Je t'aime bien, toi, dit-elle à mi-chemin entre le sourire et le rire.
Elle dépose sa tasse de café sur la table.
- Je ne veux donc pas que tu interfères dans mes affaires personnelles, Seiko. Je te le dis. - Je ne m'y prendrai pas. - Je devrai m'absenter jeudi durant quelques heures. Ne me suis pas.
Jeudi ?
- Très bien, choisis-je de répondre. Je ne vous suivrais pas. - Commençons l'entraînement dès maintenant, décide Anko après s'être levée. Je vais t'initier à la précision.
Elle s'empare d'un sac rempli de kunais et de shurikens qu'elle place sur son dos.
- Allons-y, déclare-t-elle.
Nous quittons le village de ce pas, retournant à l'endroit où nous nous sommes entraînées hier. Anko dépose sur le sol encore mouillé par la rosée ou par la pluie que j'ai déclenché il y a quelques heures le sac. Je sens le corps froid de Kuro se glisser autour de mon bras. Sa petite tête dépasse de ma manche sombre.
- Il a grandi en si peu de temps, observe ma professeur. - Je n'ai rien remarqué… - Disons qu'hier il pouvait s'enrouler autour de ton pouce.
Effectivement, à présent sa tête fait le taille de mon doigt.
- Vous êtes sûre qu'il est un serpent ordinaire ? - Je doute. Si il continue à grandir autant, à la fin de la semaine, il sera capable d'avaler un enfant. - Intrigant, pensé-je à voix haute. - Inquiétant, surtout.
Je m'apprête à ajouter une contradiction, mais je retiens mes paroles de façon à ne révéler aucun indice sur le jeune homme aux cheveux pâles en évoquant ce qu'il s'est déroulé au casino.
- Nous verrons ça plus tard, déclare Anko. Prends un kunai et lance-le sur cet arbre.
J'exécute son ordre. Mon lancer est parfait, cependant, Anko me demande de recommencer sans user la moindre goutte de chakra.
- Tu utiles du chakra pour lancer le kunai sans t'en rendre compte. Il faut que tu réussisses à le maîtriser parfaitement pour avoir un excellent talent de précision. - Je vois. - Essaie, je suis au courant que ce que je te demande n'est pas facile, mais il faut que tu y parviennes.
Je recommence sur ses mots, réussissant du premier coup. Le kunai n’atteint pas l’arbre situé à une quinzaine de mètres de moi. Je me suis contentée de ma force naturelle alors qu’un ninja a besoin d’une faible dose de chakra pour l’accroitre. Épatée, Anko sourit et me tend un second kunai en me félicitant.
- J’ai commencé mes « cours de rattrapage » il y a environ un mois, commenté-je. C’est peut-être parce que je ne suis pas habituée à l’utiliser. - Si je me repose seulement sur les récits d'entraînement d’Iruka-sensei et de Tsunade-sama, je jugerai que tu as l'expérience d’une personne pratiquant le Ninjustu depuis six mois, voire un an. - Six mois ? répété-je étonnée. C’est bien ? - Oui, mais ça n’est pas normal. Je n’ai jamais vu cela au paravant. - Il faut dire que vous êtes jeune... - Je pense savoir à qui il faudra s’adresser pour trouver la réponse. - Ah ? - Les anciens, souffle Anko. - Qui sont-ils ? m’enquiert-je. - Les conseillers de Tsunade-sama. Ils sont détestables, mais je crains qu’ils ne soient les seuls à savoir quelque chose.
Un long moment s’écoule avant de reprendre l’entrainement. À la fin de la matinée, elle sort de ses poches quelques feuilles découpées en carré et m’en donne une. Elle m’explique que pour connaître la nature de son chakra, il suffit d’en transférer dans ce morceau de papier.
- S’il s’enflamme, dit-elle, la nature de ton chakra est le feu. S’il devient mouillé, c’est l’eau. S’il se fend en deux, c’est le vent. S’il se froisse, c’est la foudre. Et s’il se décompose, c’est la terre.
Je tente de transférer mon chakra dans la feuille que m’a donné Anko, mais rien ne se produit. Je réessaie une seconde fois, toujours rien. La troisième arrive, et comme les précédentes, la feuille reste intacte. Ne comprenant pas ma faute, je lance un regard ingénu à mon mentor. Cette dernière soupire avant de m’énoncer la technique.
- Concentre ton chakra dans tes deux doigts et libers-le d’un coup.
Je le réunis donc sur le bout de mon index et de mon majeur avant de le relâcher d’une traite, sans succès.
- Ça ne fonctionne pas, dis-je d’une voix lassée.
Mais avant qu’Anko ne puisse répondre, la feuille commence à briller d’une lumière de plus en plus intense si bien que nous ne pouvons que la distinguer avec difficultés en protégeant nos yeux de nos bras. Finalement, la lumière s'affaiblie et l'objet s'évapore dans une pluie d'étincelles. J'observe mon mentor comme si elle pourrait m'expliquer la situation, mais nos regards sont réciproques.
- Ça ne fait pas parti des critères ! m'exclamé-je. - Effectivement. Je crois que tu l'as fait littéralement disparaître. - C'est du chakra que j'ai en moi ? - Eh bien, normalement oui. - C'est pas autre chose ? - Je n'en sais rien, moi ! Je ne trouve rien d'anormal dans ton chakra. Tu sais quoi ? Demain tu rentreras au village pour te faire examiner. - Demain ? répété-je avec surprise. - Oui, cela te pose problème ? - Je préfère rester encore un peu plus longtemps au village, répondis-je d'une voix traînante. - Et pour quelles raisons ? me demande Anko en posant une main sur sa hanche. - Afin de m'entraîner et de parfaire mon Ninjustu, mentis-je.
Elle réfléchit avant de me refuser son accord. Je ne sais pas pourquoi je tiens tant à ce rendez-vous, mais quelque chose me dit qu'il est très important. Je choisis cependant de ne pas insister au risque d'éveiller les soupçons. Tant pis, je quitterai le village et reviendrai jeudi matin très tôt. Nous mangeons un morceau avant de reprendre l'entraînement. Je récapitule à la fin de la journée ce que j’ai appris d’Anko : l’invocation des serpents et la marche sur l’eau. Le soir venu, je prépare mes affaires et m’endors en songeant à ma journée.
13. - Deux mentors, deux élèves:
Ben, en fait... J'ai oublié de le poster. Lien vers le chapitre [ ici]
- Orochimaru:
1. - Sans réponse:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 1 : Sans réponse Sasuke finit par arriver au bout de quelques jours. Mais il vient seul, sans ses escorteurs. Morts, sans aucun doute, mais peu m'importe, le jeune Uchiwa est là. J'imagine ce qu'il a dû endurer pour se présenter devant moi dans un aussi piteux état. Je l'analyse d'un bref coup d'œil. Quatre côtes cassées, une fracture de l'omoplate, quelques bleus et coupures négligeables… J'ordonne à Kabuto de lui accorder les premiers soins et de lui donner des vêtements propres. Nous marchons ensuite entre les cellules où se tiennent mes cobayes, tous victimes de ma marque maudite.
- Sasuke-kun, considère-toi comme un élu, entamé-je. - Épargnez-moi le bla-bla et donnez-moi plutôt ce que je recherche, réplique-t-il froidement.
Agacé par sa réponse dénuée de respect, je tourne ma tête en sa direction pour lui lancer un regard avertisseur. Kabuto remarque mon attitude et parait l'approuver en se penchant au niveau de Sasuke pour lui chuchoter à l'oreille :
- Il n'en a peut-être plus l'apparence, mais c'est bien Orochimaru que tu as devant toi. Prends garde à ton langage si tu tiens à la vie.
Pour toute réponse, le jeune Uchiwa lui décoche un regard noir. Sur le coup, mon subordonné parait effrayé. L'aura de mon futur réceptacle est savourante… Oui, Mon destin est inscrit dans cet enfant…
Je devine assez rapidement que Kabuto n'appréciera pas Sasuke dans les événements venir, mais cela estompe légèrement mes doutes sur sa loyauté. J'envisage de laisser à Sasuke une journée de repos pour se remettre de ses blessures avant de commencer son apprentissage.
Des semaines passent et le jeune enfant progresse rapidement, à la grande satisfaction. Jusqu'où ira-t-il ? Il est fort probable que Sasuke me surpasse, mais qu'adviendra-t-il ensuite ? Quel choix fera-t-il lorsqu'il se sera rendu compte de sa puissance ? Devrais-je modérer son entraînement ? Il m'est impératif de trouver une solution à ce problème. Je connais les raisons de sa présence à mes côtés, mais une fois qu'il aura ce qu'il désire, il se pourrait qu'il tente de se débarrasser de moi. Je ferai mieux de rester sur mes gardes et trouver rapidement quelqu'un qui pourrait le remplacer provisoirement, mais qui ? Toutes ces questions me trottent dans la tête durant plusieurs jours. J'explore toutes les possibilité et j'en arrive pratiquement toujours au même résultat : Anko Mitarashi, mon ancienne élève. Elle n'a pas grand chose de spécial et elle se refuse à utiliser le sceau maudit, mais elle est tout de même sa meilleure porteuse hors mis Sasuke encore en vie.
Je décide d'envoyer quatre de mes hommes à Konoha de façon à obtenir des informations supplémentaires, et, par la même occasion, tenter un attentat contre l'Hokage. Autant prévenir que mon entrée sur scène ne va pas tarder. J'ordonne ensuite à Kabuto de transférer un message à Anko de ma part de façon à se donner rendez-vous dans un village non-loin de Konoha dans deux semaines.
- Est-il nécessaire qu'elle vienne seule et sans en informer qui que se soit ? demande Kabuto. - Oui. J'ai à lui parler. - Très bien. - Pars tout de suite et reste au point de rendez-vous jusqu'à ce que tu aies la certitude qu'elle y sera. Tu me préviendras ensuite et je viendrai, exigé-je.
Pour toute réponse, mon acolyte tourne le dos et enfile sa longue cape en prenant soin de mettre sa capuche de façon à masquer son visage. Je le regarde s'éloigner dans l'obscurité du repère et disparaître de ma vue. Satisfait, je retourne à mes occupations.
Quelques jours plus tard, le plus jeune des quatre hommes que j'ai envoyé pour espionner le village de Konoha fait interruption dans la salle d'entraînement de Sasuke, haletant. Il est brûlé à plusieurs endroit.
- Orochimaru-sama ! s'écrie-t-il. J'ai des informations sur Konoha, mais mes compagnons sont morts - Quel est le rapport ? m'enquité-je. - Tsunade est l'Hokage mais nous n'avons pas réussi à la tuer, dit-il entre deux respirations. Le village est toujours en réparation.
Il s'arrête un moment. Je devine qu'il hésite à me révéler une information.
- Et puis… il y a une fille étrange, avoue-t-il finalement. - Explique-toi. - Son regard… il ressemble à celui de Sasuke-sama.
Je fronce les sourcils.
- J'en ai déduis qu'elle pouvait être sa sœur, reprend-t-il.
À ses mots, je lance un coup d'œil discret à Sasuke, le visage toujours impassible.
- Quel est son nom ? questionne mon disciple. - Seiko, je crois. - Tu la connais ? me renseigné-je auprès de lui. - Son nom me dit vaguement quelque chose… quel Justu utilise-t-elle ? - Elle n'a pas de Sharingan, répond le jeune homme. Du moins, elle ne l'a pas activé, mais lorsque j'ai tué son professeur, la colère l'a emporté et a provoqué un déchaînement météologique. - Je ne la connais pas, souffle Sasuke en secouant la tête.
Cependant, je me souviens moi-même d'avoir vu mourir un clan mystérieux ayant la capacité de contrôler le climat. L'un deux est devenu mon cobaye, d'ailleurs. Il est évident que Sasuke n’aie pas de se soeur, autrement, je le saurais. Mais qui est cette enfant ? Il me semble que le clan qui se réfère à son justu s’est totalement décimé il y a de nombreuses années.
- Que... Qu’allez-vous faire de moi ? bégaye le jeune homme. - Toi et ton équipe n’avez pas rempli entièrement votre mission, commenté-je.
À ces mots, je vois son visage se crisper. Amusé par son attitude, je lui fais comprendre qu’étant donné qu’il a ramené des informations précieuses, il aura la vie sauve. Sasuke réplique en argumentant que si je le laisse filer, il y a des chances que nous soyons découverts.
- Sasuke-kun, penses-tu vraiment qu’il aura le courage de nous dénoncer ? - Je ne sais pas et je me moque qu’il aie le cran ou non, mais c’est risqué. - Reste tranquille, il n’en fera rien. - Je ne comprends pas comment tu peux être aussi certain... - Il peut nous être encore utile. - Comment ? - Chaque chose en son temps. Continue donc ton entraînement sans moi, j'ai à faire, exigé-je.
Je me retire sur ces mots, renvoyant le jeune rescapé du groupe dans ses appartements. Tsunade est véritablement l'Hokage de Konoha. Et moi qui m'imaginais entendre du bluff lors de notre dernière rencontre ! Enfin… une nouvelle pièce est entrée sur l'échiquier : cette fameuse Seiko. Elle a l'air de vivre à Konoha depuis sa naissance, mais Sasuke ne la connais pas. Néanmoins, il a affirmé que son nom émerge de ses souvenirs. Une question qui reste sans réponse m'a toujours énervée. Je juge préférable de passer à autre chose.
Sasuke évolue trop rapidement à mes yeux, je redoute qu'il prenne facilement le dessus sur moi. Il y a toute fois un certain intérêt à le faire briller. Plus il progresse, plus il deviendra puissant et plus je serai moi-même puissant. Mais pour ne pas prendre de risque, je préfère avoir Anko sous la main. Il sera cependant difficile de la convaincre de me rejoindre… que pourrais-je lui promettre ? Elle s'est refusée à me rejoindre alors qu'elle n'était qu'une enfant. Comment pourrais-je la dissuader aujourd'hui ? Et ce n'est pas comme si son intelligence n'avait pas grandi depuis tout ce temps. Décidément, ce ne sera pas chose facile… Je joue toujours sur le fait que je l’ai abandonné. Lui faire croire que je vais avoir besoin d’elle pourrait la motiver à nouveau, mais si elle découvre la vérité, je doute de réussir. De quelle façon procéder ?
Je reste un long moment à méditer ce sujet. Soudain, une illumination. Je souris…
2. - Héritage:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 2 : Héritage Le rendez-vous est fixé demain dans la matinée aux portes d’un petit village. Kabuto étant déjà sur place pour s’assurer qu’Anko sera présente, je m’y dirige seul. Cette expédition s’avère légèrement risquée pour un criminel recherché tel que moi. Je me déplace en utilisant plusieurs petits chemins de façon à ne croiser personne.
Étrangement, il commence à neiger. Cette neige est tout à fait naturelle, mais ce n’est pas la saison, nous sommes en fin de printemps. Sans oublié qu’il ne faisait pas si frisquet il y a quelques minutes. Elle perdure quelques minutes avant de s'arrêter. Je lève les yeux vers le ciel afin de comprendre cet étrange phénomène. Ces nuages, cette légère brise mélodieuse jouant dans les feuilles des arbres, paisible, douce, plaisante et sereine. De quoi libérer n'importe quel esprit sous l'emprise d'une tension ou d'un surmenage. Une mélodie qui donne la sensation d'être ailleurs, dans un monde où tout prospère, mais dans lequel rien n'existe, où tout n'est qu'illusion, une illusion agréable. Une pluie fine vient me tirer de mes rêveries, coulant sur mes longs cheveux sombres et sur mon visage pâle. J'apprécierai ne pas me rendre à ce rendez-vous, ne serai-ce pour rester ici.
Ce manège perdure jusqu'au soir, puis plus rien. Un peu déçu, je continue ma route durant toute la nuit sans même somnoler.
J'arrive aux portes du village alors que le soleil est déjà haut dans le ciel. Anko y est déjà, à ma grande satisfaction. Kabuto se tient en face d'elle. Une main posé sur sa nuque, mon ancienne élève vacille, puis chute. Décidément, cette marque maudite lui cause des ennuis… Une fois arrivé à son niveau, je la considère un long moment sous un ciel assombrit avant de faire quelques pas en vers elle. Mais j'aperçois du coin de l'œil une chose bouger. Avant de comprendre de quoi il s'agit, j'effectue un bon en arrière. Une gamine habillée en noir rabat un sabre en ma direction.
- Je pensais que tu n'allais pas venir, déclare Kabuto. - Vous ? souffle la gamine en s'adressant à mon subordonné. - Qui est-elle, Kabuto ? demandé-je. - Seiko Matsuda.
C'est une jeune fille de l'âge de Sasuke aux cheveux longs, noir et bouclés. Ils ont du être ensemble à l'académie, mais pour que mon disciple en l'oublie, je doute sur la description que j'ai reçu d'un de mes hommes.
- Elle ? m’étonné-je d’une voix amusée. Elle ne parait pas si puissante que la brève description que j'ai eu. Cette gamine ne fera que nous gêner, autant s'en débarrasser avant qu'elle ne nous cause des conflits à l'avenir. - Ne t’occupes pas d’elle ! s’écrie Anko. Laisse-la partir...
Je m’approche de mon ancienne élève et me place à son niveau en m'accroupissant face à elle. Remarquant qu’elle ne souhaite pas affronter mon regard, je soulève son menton de mon index, l’obligeant ainsi à plonger ses yeux dans les miens.
- Exprimerais-tu de la compassion pour cette enfant qui n’a pas la moindre idée de qui je suis ? - Elle est sous ma responsabilité, dit-elle en se dégageant.
Je reste immobile un court instant en analysant sa phrase, puis me redresse.
- Je vois. Elle est ton élève... Ce n’est pas étonnant que la lueur de la puissance ne brille pas dans ses yeux, provoqué-je. - Quelle lueur voulez-vous entre-voir dans des yeux sombres ? crache la jeune fille. - Je la vois dans ceux de Sasuke-kun. - Sasuke, murmure-t-elle.
Elle comprend. J’exprime une certaine joie en apercevant son regard effrayé. Je décide de la tester. Je fais sortir mon épée Kusanagi par ma bouche et je la projette dans sa direction. Je reste toutefois dans le doute qu’elle atteigne sa cible. Effectivement, elle l’esquive de justesse d'un léger bond sur le côté. Contrairement à Sasuke, elle s’est libérée de la peur par sa propre volonté. Mon élève a du se blesser jusqu’au sang pour pouvoir se libérer de son emprise. Cependant, il ne faut pas oublier que l’effroi qu’à éprouvé Sasuke est d’un niveau bien plus supérieur à celui de Seiko, l’élève de mon élève. Qu’a-t-elle appris d’Anko, d’ailleurs ? Je me le demande bien.
Un souvenir ancien refait surface dans ma mémoire. Tsunade, Jiraiya et moi-même étions devant le monument au mort de Konoha. Mon coéquipier aux cheveux longs et blancs affirme vouloir voyager à la recherche d’un disciple qui sera le fruit du destin du monde. Je trouvais à l’époque que cette ambition n’était pas du tout réaliste et je m’en moquais, mais il a prononcé une phrase à mon attention relative à aujourd’hui :
« Ne voudrais-tu pas avoir un élève qui transmettra tes techniques aux générations futures ? Ce sera une sorte d’immortalité. »
Certes… mais cela n'a rien à voir avec l'immortalité que je recherche. Il y a toutefois une certaine émotion à voir ses techniques naître dans des mains d'un autre corps, plus jeune, et de savoir que la technique perdurera. Je lui ai clairement répondu mes intentions : maîtriser tous les justus, et pour cela, une vie humaine n'est pas suffisante. Je me demande si Anko lui transmettra les techniques interdites que je lui ai enseigné…
Je souris avant de diriger mon épée vers la jeune fille. Elle esquive la simple attaque d'un pas sur la droite tandis qu'elle venait dans son dos. Une vibration du sol se fait ressentir. La réaction de Seiko est réciproque à la mienne, ce n'est donc pas elle qui produit ce phénomène. Anko, Kabuto, mon adversaire et moi-même restons sur nos gardes. Une fissure apparaît entre l'enfant et moi. Un énorme serpent doté d'écailles sombres fait son entrée dans le champs de bataille. Il n'est pas aussi imposant que Manda, mais assez pour qu'il puisse s'enrouler délicatement autour de la gamine et que cette dernière lui gratte gentiment entre les yeux du bout de ses doigts. Ce serpent doit être très fort pour qu'il puisse creuser dans le sol sans user de la moindre goutte de chakra. Et puis non, c'est simple, il n'en a pas…
Des nuages de pluies et d'orages se forment dans le ciel. Des éclairs jaillissent de toutes parts et l'un d'eux éclate à quelques mètres de moi. Ce pouvoir est identique à celui d’hier après-midi, cependant celui-ci semble plus agressif. Est-ce cette jeune fille qui a déclenché les phénomènes de ce jour-ci ? Bien sûr... Pourquoi n’y ai-je pas songé plus tôt ? C’est pourtant évident. Son aptitude à contrôler le climat est toutefois plus intense que celui du clan mystérieux que j’ai connu, c’est impossible qu’elle en fasse partie.
Je la vois fuser en ma direction, son arme en main, prête à porter un coup mortel. Le serpent est retourné sous terre. Elle provoque le ciel de façon à ce que je sois frappé par la foudre. J’esquive les attaques célestes, mais, poussée par le vent qu’elle dirige, elle arrive rapidement en face de moi. La voix d’Anko lui sommant de s’arrêter en argumentant que nous nous lançons dans un combat à mort ne lui fait pas changer d’avis. Elle fonce. Tête baissée, certes, mais elle fonce efficacement. J’arrête adroitement son coup en agrippant son bras. Alors que je commence à porter mon attaque qui sera censée la mettre hors de combat, le reptile noir surgit à nouveau sous mes pieds, me forçant à lâcher la gamine pour esquiver plus facilement. Elle s’immobilise un court instant, le regard vide, tremblante. Elle parait terrifiée. Son sabre pèse lourd dans ses mains. Où est passé le visage remplit de défi ? Elle range finalement son arme maladroitement dans le fourreau qu’elle porte à la taille.
- Je me suis emportée, déclare-t-elle en haussant les épaules. - Pour une raison qui t’es inconnue, ajouté-je. Je n’avais nullement l’intention d’attaquer Anko. - C’était un rendez-vous galant ? C’est pour cette raison qu’elle est à vos pieds ? vanne-t-elle en regardant mon ancienne élève de façon à m'offenser. - Seiko... souffle Anko. - Ça n’empêche que vous auriez pu le dire plus tôt, réplique la gamine. J’allais passer à la casserole. - C’est ce que j’ai fait, idiote. - Je ne sais pas vous, mais moi, je n’ai entendu que « Tu n’as aucune chance contre lui ! », imite-t-elle d’une voix aiguë en secouant la main. Pas qu’il ne vous voulait aucun mal. Il a fallu que j’entende le mot « combat à mort » pour me stopper dans mon élan. - Ne joue pas sur les mots. - Pour arrêter un train, vous donnez un grand coup sur le signal d’alarme, vous hurlez au conducteur de freiner ou vous descendez du train pour saboter les rails ? finis-t-elle par poser après un court moment. Moi, j’utilise le signal d’alarme, mais vous, vous avez l’air de chercher le gros morceau.
Je jette un coup d’oeil à Kabuto pour connaître sa réaction. Contrairement à moi, il a le sourire aux lèvres. Ça l'amuse, on dirait…
- Vous savez quoi ? Nous cherchons toutes les deux à avoir le dernier mot, lance Seiko après de courts échanges. À ce rythme-là, nous allons y passer la nuit. Je pense qu’il vaut mieux pour nous, et nos chers amis forts sympathiques, que nous nous arrêtons là. - Nous réglerons ceci plus tard, décide Anko.
Je regarde la jeune fille. Étrangement, la peur que je lisais dans ses yeux n'est plus présente. Elle paraît ne plus ressentir la moindre crainte envers moi. Qui est-elle pour être aussi décontractée face à un criminel aussi dangereux ? Qu'est-elle pour se remettre parfaitement de ses émotions aussi rapidement ? Cette gamine m’intrigue... Elle n’a rien du clan nomade qui avait la capacité de manipuler le climat : son pouvoir est bien plus puissant. Je me demande si Kabuto ne la pas utilisée pour ses expériences en lui greffant l’ADN du jeune garçon sur lequel j’ai exercé l’Edô Tensei. Anko étouffe un cri plaintif. Je l’avais presque oubliée...
- Qu'est-ce qu'elle a ? Pourquoi est-elle dans cet état ? Demande son élève d’un air inquiet. - Un cadeau de Noël si mes souvenirs sont bons, répondis-je d’un ton moqueur. - Comment cela, de Noël ? Nous sommes en fin de printemps. - Un hiver passé, expliqué-je. - C’est le sceau maudit, précise Anko.
Je considère l’enfant dont le regard est rivé sur la nuque de mon ancienne élève en esquissant un léger sourire du coin des lèvres.
- Nous avons trouvé ce que nous cherchons, Kabuto. Il est temps pour nous partir. - Vous cherchiez quoi, au juste ? - Ce fut un bref moment, mais fort plaisant, choisis-je de répondre en m’évaporant avec mon complice. Si tu veux bien m'excuser…
La suite prochainement !
Dernière édition par Fanfictive le Mar 21 Oct - 11:35, édité 10 fois | |
| | | Helijho Membre
Messages : 409 Date d'inscription : 04/04/2013 Age : 27 Localisation : Paradis de la mort
| Sujet: Re: I was born for your happiness Sam 10 Mai - 18:33 | |
| J'aime bien j'attends que tu postes un nouveau chapitre Darknez | |
| | | Helijho Membre
Messages : 409 Date d'inscription : 04/04/2013 Age : 27 Localisation : Paradis de la mort
| Sujet: Re: I was born for your happiness Sam 10 Mai - 18:34 | |
| PS: regarde tes SMS avant que je te tue | |
| | | Fanfictive Membre
Messages : 187 Date d'inscription : 29/04/2014 Age : 25 Localisation : Là où il y a du wifi !
| Sujet: Re: I was born for your happiness Sam 10 Mai - 18:36 | |
| Ayé ! Merci Par contre, mon portable, je ne le retrouve plus Sommaire (5) - Seiko:
14. - Confusion:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 14 : Confusion En arrivant au bureau de Tsunade, la dirigeante ne cache pas sa surprise en nous voyant plus tôt que prévu en face d'elle avec un immense serpent noir à mes pieds. Sakura entre dans la salle quelques secondes après Anko et moi-même. Elle lâche un cris stupéfié en apercevant Kuro.
- Il n'est pas dangereux, il n'attaque que lorsque j'estime qu'il doit attaquer, tenté-je de la rassurer. - Pourquoi est-il aussi énorme ? s'enquiert Tsunade. - C'est justement ceci que nous n'arrivons pas à comprendre, répond Anko. De plus, nous avons remarqué que Seiko possède un pouvoir étrange. Je n'ai jamais vu et entendu parler de cela auparavant.
Tsunade s'accoude à son bureau en croisant les doigts. Mon mentor me fait signe de montrer ce que je sais faire. Je retrousse ma manche gauche, place mes bras à l'horizontal de façon à ce que Tsunade aie une bonne vue et concentre mon chakra au creux de mes paumes. Comme à son habitude, une énergie blanche émerge de ma main droite, et une noire de la gauche. Surprise, Tsunade s'adosse à son siège et regarde Anko d'un œil interrogateur.
- Tu lui a fait passer le test de la feuille ? demande l'Hokage. - Oui, lorsque le chakra blanc réagit, le papier s'illumine et disparaît sans laisser de trace. Quand c'est le chakra noir, il s'évapore dans une fumée sombre.
Un silence de mort emplit la pièce. Tsunade me fixe, puis regarde Sakura qui n'a pas l'air de comprendre plus que moi la situation.
- Je pense que les Anciens peuvent nous éclairer sur le sujet, déclare Anko.
L'Hokage se lève lentement, se tourne vers la fenêtre située derrière elle, place ses mains dans son dos et regarde le village d'une vue panoramique.
- Les Anciens, murmure-t-elle.
Le ton qu'elle a employé me fait comprendre que cette solution ne lui plait en aucun cas.
- Shizune ! appelle Tsunade
La jeune femme habillée d'un kimono noir et un cochon dans les bras accourt dans la pièce.
- Convoque Neji, exige la dirigeante. - Bien ! - Dis-lui que c'est important et de venir sur-le-champs.
Shizune sort de la salle en courant.
- Que comptez-vous faire ? posé-je. - Je vais trouver une explication moi-même, réplique Tsunade. - Comment ? - Je vais t'examiner, répond-elle en esquissant un sourire inquiétant.
Nous attendons l'arrivée de Neji en écoutant le rapport d'Anko sur mon entraînement sans toutefois évoquer la rencontre avec Orochimaru. Le jeune Hyuuga fait interruption dans la salle accompagné de Shizune. Il regarde d'abord Anko, puis Tsunade, ensuite Sakura et moi.
- Que se passe-t-il ? interroge le jeune homme. - Je veux que tu sondes Seiko et que tu me dises ce que tu vois, ordonne l'Hokage. - Est-ce pour cette raison que vous m'avez fait venir en précipitation ? rétorque désagréablement Neji. - Oui, répond froidement Tsunade.
Les veines situées au niveau des tempes du garçon aux yeux pâles se contractent. Il fronce les sourcils, lui donnant un air sérieux. Afin de lui facilité la tâche, je me place complètement face à lui pour qu'il puisse voir l'ensemble de la circulation de mon chakra. Il m'observe durant des secondes qui me paraissent interminables avant de déclarer en secouant la tête :
- Je ne vois rien d'anormal…
Tsunade se déplace face à lui.
- Tu en es sûr ? - Oui, répond le jeune garçon.
La dirigeante de Konoha me fixe, puis Neji. Elle ferme les yeux et lâche un profond soupir d'agacement.
- Sakura, examine Seiko dans une chambre d'hôpital et fais-moi un rapport comme je te l'ai appris. - Oui.
Je sors du bureau de l'Hokage et me dirige en compagnie de mon amie aux cheveux roses vers la sortie du bâtiment
- Seiko ! me rappelle la voix de Tsunade. Demande à ton serpent de bien vouloir de tenir tranquille !
Je vois la femme tenir Kuro dans ses bras. En temps normal, le reptile ne pourrait être porté que difficilement par un homme ayant la carrure de Jiraiya, mais Tsunade, elle, semble y arriver sans trop d'efforts.
- Je le garde pour le moment, je vais l'examiner au laboratoire et essayer de trouver une solution à sa taille, déclare-t-elle. Sois tu lui fais en sorte qu'il s'agite moins, sois je le fais moi-même. - Euh… je ne sais pas comment communiquer avec lui… Demandez à Anko, elle sera le calmer d'une façon plus… délicate, hésité-je à dire. - Comme tu voudras.
Et elle s'éloigne en emportant l'animal. Quelle femme, cette Tsunade… Sakura et moi partons pour l'hôpital. Je lui demande des nouvelles de Naruto, même si je me doute bien que s'il y avait eu du bon, j'en serais au courant avant même de lui demander quoique se soit. Effectivement, aucune amélioration. Sur la route, l'ambiance entre mon amie et moi est plombante, presque étouffante. Le silence règne sans que je ne puisse comprendre pourquoi. Devinant qu'elle ne lancera pas de sujet, j'entame moi-même la conversation :
- Tu as beaucoup appris lors de mon absence ? - Oui, répond-elle simplement. - Comme quoi ? - Faire des rapports, des examinations… je me suis beaucoup entraînée, aussi. - C'est bien, dis-je en tentant de prendre un ton amical. Personnellement, Anko m’enseigne la maîtrise des serpents et la précision.
Je crois entre un son venir de sa bouche. Il s'agit bien d'un tchip.
- Quoi ? Qu'est ce qu'il y a ? demandé-je en m'arrêtant d'un seul coup. Il y a un problème ? Je te dérange ? - Le problème est que tu apprends des techniques bizarroïdes venant de l'élève d'Orochimaru. - Bizarroïdes ? Des techniques faisant usage de serpents sont qualifiées pour toi comme bizarroïdes ? - C'est le fait que tu sois l'élève de l'ancienne élève d'Orochimaru. - Tu veux parler d'Anko ? Tu peux prononcer son nom, c'est plus rapide, rétorqué-je offensée. - Oui, bon… Anko, si tu veux. - Et si les rôles étaient inversés ? Et si c’était Tsunade qui trahirait le village et Orochimaru qui chercherait à le sauver, aurais-tu réagi de la même façon ? Les techniques de serpent n’auraient pas été si bizarroïdes à tes yeux, n’est-ce pas ? Et la force surhumaine de Tsunade aurai été considérée comme louche. - Tu parles, mais tu n’as jamais vu Orochimaru, tu n’as jamais vu ses techniques... Elles sont répugnantes. - Et alors ? Tu juges les gens sur leurs techniques maintenant ? Quelle mentalité ! m’emporté-je. Je ne supporte pas ce genre de raisonnement. Orochimaru est peut-être un sale type, mais ce n’est pas parce qu’il utilise des techniques bizarroïdes, répugnantes. Ce n’est pas non plus parce qu’Anko a été son élève qu’elle a hérité de son esprit malsain et encore moins que je vais me transformer en je ne sais quel monstre.
Je marque une pause et reprends d’un ton plus posé :
- Es-tu consciente que Sasuke apprend d’Orochimaru en ce moment même ? N’est-ce pas toi qui disait que ce jeune traître n’est pas quelqu’un de mauvais ? J’aimerai bien savoir ce qu’elle mouche t’as piqué durant les quatre cinq jours où je me suis absentée pour que tu deviennes aussi négative à ce point.
Sakura ne répond pas. Devinant que rien ne lui traverse l’esprit en ce moment même, j’ouvre la marche vers l'hôpital. Arrivée à une chambre, elle me demande de me dévêtir en prenant soin de fermer la porte derrière elle, de nouer ses cheveux, de se vêtir d’une blouse et de mettre des gants. Je m'exécute, ne gardant que les sous-vêtements sur moi. Elle place ses mains sur mon bras droit et fait sortir du chakra vert clair de ses paumes. Je la laisse faire ce qu’elle a à faire en silence, notant chaque geste qu’elle effectue. Elle écrit sur une feuille des notifications, puis se déplace dans mon dos pour prendre ma fréquence de respiration. Elle se fige soudainement.
- Qu’est ce que c’est que ça ? murmure-t-elle. - Quoi ? - Il y a deux marques sur ton dos.
Je sens le bout de ses doigts effleurer mon omoplate droite.
- On dirait des tâches de naissance, explique-t-elle. - C’en sont. Elles ne sont pas très grandes, déclaré-je d’un ton neutre. - Tu trouves ? Elles prennent quand même presque une omoplate chacune...
Je ne me souviens pas qu’elles étaient aussi grosses... Elles étaient même beaucoup plus petites il y a quelques jours. Ce n’étaient que deux points auparavant. Je demande à Sakura de me décrire leur forme.
- Celle de droite forme une espèce de goutte d’eau et celle de gauche, un arc de cercle. - Il y a un miroir ? - Oui, dit Sakura en se dirigent vers une armoire. Elle me fait venir près d’elle et ouvre une des portes du placard. Un miroir y est fixé. Je me retourne pour regarder ces fameuses marques.
- Ce sont bien mes tâches de naissance... elles ont énormément grossi. - Je vois ça... mais leurs formes sont trop nettes pour être des défauts de peau.
Je me tourne vers Sakura, ne comprenant pas où elle veut en venir.
- Ce que je veux dire par là, c'est qu'à mon avis, il ne s'agit pas de simples tâche de naissance et je pense que ces marques ont un rapport précis sur tes origines. - Tu as peut-être raison, soufflé-je en me rhabillant. - Ton état de santé est bon, les nombres de globules blancs et de globules rouges sont dans la moyenne et je ne constate rien d'anormal à part ces traces. Je te propose d'en parler avec Tsunade. - Je pensais à la même chose, ça sera pour demain. Il est tard, je ferais mieux de me reposer. - L'entraînement a été dur ? - Oui, mentis-je pour éviter d'aboutir à un sujet qui est censé rester secret. - Je te laisse rentrer dans ce cas.
Je quitte l'hôpital sur ces mots en songeant à ma journée éprouvante. Lorsque je rentre chez moi, je range les affaires de mon sac et me couche directement sans rien manger. D'abord la découverte d'un nouveau pourvoir, puis la rencontre avec Orochimaru et l'apparition de marques étranges sur mon corps. Cela fait beaucoup en une journée. À peine ai-je fermer les yeux que je m'endors aussitôt.
Mon réveil sonne. Sept heures du matin. Je me lève et m'étire en baillant. Je me rappelle d'avoir confié Kuro à Tsunade afin qu'elle effectue des recherches consternant sa taille. Je mange un morceau de sandwich avant de quitter ma maison pour voir où en sont les recherches. Lorsque j'arrive au bureau de l'Hokage, je ne vois nulle part Tsunade. À sa place se tient son bras droit.
- Shizune, excusez-moi, je cherche votre supérieure. C'est au sujet de Kuro. - Le serpent noir ? pose la femme habillée d'un kimono noir. - Oui. - Actuellement, elle se repose. Ton reptile a eu un régime un peu spécial: il a mangé des espèces de pommes de terre qui l'ont fait grandir très rapidement, explique Shizune. Tu lui as donné de la nourriture qui t'a parut étrange ?
Je fouille dans mes souvenirs…
- Vous gardez cela pour vous, déclaré-je. J'ai été piquer un paquet de chips dans un frigo il y a quelques jours. Mais je ne pense pas qu'il s'agisse de cela, j'en ai aussi mangé. - Des chips dans un frigo ? As-tu gardé le sachet ? - Je ne pense pas.
Shizune se frotte le visage en soupirant.
- Nous avons trouvé ce qui cause la croissance rapide de ton serpent, déclare-t-elle. Cependant, je ne parviens pas à identifier les ingrédients utilisés pour cette nourriture. Tu en as consommé en grande quantité ? - Plus que Kuro. - Je vois, souffle-t-elle. Sakura m'a transmit ton rapport. - Qu'en est-il ?
Shizune sort d'un tiroir un dossier et commence à le feuilleter.
- Je pense que Sakura t'as déjà tout énuméré comme le fait que ton sang est plus fluide que l'habituel, entame l'assistante de Tsunade.
Je lui lance un regard interrogateur.
- Elle ne te l'a pas dit ? - Non. - Ah, souffle-t-elle. Retiens que cela peut s'avérer comme un handicap dans le monde des shinobi. Évite de te faire toucher jusqu'au sang, tu en perdras plus qu'en temps normal. Entraine-toi ainsi à l'esquive. Mais en ce qui concerne les marques sur tes omoplates, je pense savoir où tu peux trouver des renseignements - Où ? m'empressé-je de demander. - Je te conseille de rendre visite à Shiho pour en savoir d'avantage.
La jeune femme range le dossier là où elle l'a pris.
- Très bien, merci, prononcé-je en prenant l’image avant de quitter la pièce.
Je mène mes pas vers la bibliothèque. Arrivée au bâtiment, je me renseigne sur l'emplacement de Shiho auprès d'un vieil homme posté devant l'écran d'un ordinateur. Il m'indique qu'elle se trouve derrière le rayon des livres sur le comportement humain. Je m’y dirige. J’aperçois la jeune fille de mon âge ou ayant une ou deux années supplémentaires que moi le nez plongé dans un bouquin. Ses cheveux blonds emmêlés tombent sur le longs de son dos. Je l’appelle. Elle se retourne. Je ne peux deviner la couleur de ses yeux à travers ses lunettes.
- Excuse-moi Shiho, commencé-je. J’ai besoin d’un renseignement. As-tu déjà vu des marques semblables à une goutte d’eau et à un arc de cercle, comme sur cette photo ? demandé-je en lui montrant l’image que m’a donné Shizune.
La jeune fille aux cheveux mal coiffés la prend et la fixe durant d'innombrables secondes. Elle me la rend ensuite en secouant de gauche à droite sa tête :
- Pas à mes souvenirs.
Je soupire.
- Merci tout de même pour ton aide... - Je suis désolée, Seiko. - Ça ne fait rien, déclaré-je en esquissant un sourire déçu.
Je retourne sur mes pas, me demandant où je pourrais trouver un indice. Je suis à la recherche de mes origines, mais je n'ai aucune trace, si ce n'est que les marques sur mes épaules. Peut-être pourrais-je dénicher quelque chose d'intéressant dans les livres les plus anciens ? Shizune est un rat de bibliothèque, pas plus que Shiho, mais elle a dut voir les marques dans un ouvrage. Je me mets à sortir les plus vieux en prenant soin de ne pas les abîmer plus qu'ils ne le sont. Je tourne chaque page jaunie par le temps avec délicatesse, parcourant en diagonale les grandes lignes, la photo placée à mes côtés. Je reste assise durant de longues heures à feuilleter les vieux livres avec précaution, à la recherche d'un dessin semblable à celui que j'ai sur mon corps. En vain. Lorsque je retire mon regard des lignes manuscrites, je me rends compte que j'ai étalé sur la table plus d'une dizaine énormes bouquins. Dans un soupir désespéré, je range les livres à leurs emplacements respectifs et quitte les lieux d'un pas traînant. Estimant avoir passé des heures entières sur mes recherches, je me décide à prendre des nouvelles de Kuro en me rendant dans le bureau de l'Hokage. Cette fois-ci, Shizune est debout et c'est Tsunade qui se tient accoudée sur la table étouffée par des feuilles, des parchemins et des rouleaux.
- Tu auras pût frapper avant d'entrer, me reproche Godaime. - Excusez-moi, soufflé-je. - Ton serpent est ici, dit-elle en me désignant du menton une cage posée à ma droite sur une étagère.
Kuro est enroulé autour d'une branche d'arbre, ayant retrouver sa taille originale.
- Je lui ai extrait la cause de sa croissance prononcée. Tu peux à présent le transporter comme bon te semble, déclare Tsunade. Il ne pourra cependant pas servir de compagnon d'arme.
Anko, qui se tient en face du bureau, a un regard dur. Cette révélation me dégoute, mais j'ai appris depuis bien longtemps à encaisser les nouvelles embarrassantes et à vivre avec. Cependant, j'ose espérer que la disciple d'Orochimaru trouve une solution pour le rendre utile lors de mes futures missions. Faire de Kuro un vulgaire animal de compagnie est loin de mes espérances. Décidément, cette semaine reste mauvaise jusqu'au bout…
- Et moi qui voulais faire de lui un coéquipier parfait… je pense que je peux abandonner cette ambition, murmuré-je sur un ton rempli de reproches. - Qu'as-tu dis ? me demande Tsunade. - Rien…
Extrêmement déçue, je sors Kuro de sa cage. Je caresse ses petites écailles sombres, froides, lisses et sans déformation. Il est comme avant, mais je ne sens que quelque chose qui a changé chez lui. Le reptile noir s’enroule délicatement autour de mon bras droit, monte jusqu’à mon cou et passe derrière ma nuque sous les regards attentifs d’Anko et de Tsunade.
- J’ai besoin de solitude, soufflé-je après quelques instants de silence.
Je me dirige vers la porte du bureau. Avant de quitter les lieux, j’adresse à mes mentors un dernier regard afin qu’elles comprennent parfaitement que cette solution ne me plait pas du tout.
Je rentre chez moi, Kuro sur les épaules. Je me demande si Tsunade lui a volontairement retiré sa capacité de combat et si elle l'a vraiment fait. Je m’installe sur mon lit en jouant avec l’animal à sang froid tout en méditant sur la situation. Que voulait-elle dire par « servir de compagnon d'arme » ? Je ne pourrais pas me battre aux côtés de Kuro ? Et pour quelles raisons ? Qu'a-t-elle fait pour qu'il ne puisse plus se battre ? Qu'a-t-il de moins à l'exception de sa taille minimale ? Toutes ces questions se bousculent violemment dans mon esprit jusqu'au point de provoqué des maux de tête.
Désemparée, je m'allonge sur mon lit, le regard levé vers le plafond, songeant à d'autres choses, à ce que j'aurais pu être, à ce que j'aurais pu faire, à ce à quoi la vie ressemblerait si je n'existais pas. Iruka serait encore de ce monde, mais Tsunade, elle, serait probablement morte. C'est ainsi que je me console car il est vrai que le départ d'Iruka m'afflige encore. Je me retourne sur le ventre et sert mon oreiller contre moi.
Un peu perdue dans les événements passés, je ne remarque qu'au bout de cinq minutes de réflexion que le collier que je porte autour de mon cou me gêne. C'est un cadeau de ma mère adoptive. Ce bijou est la seule chose qu'il me reste d'elle, j'y tiens énormément à un tel point que je n'ose jamais le retirer par crainte de l'égarer. Mais même temps, je risque de le perdre en mission… Non… le retirer serai tabou. Il est comme un lien unissant ma mère et moi.
Elle dessinait et écrivait souvent, d'ailleurs, mais elle ne me laissait jamais regarder. J'ai tenté plusieurs fois une opération en douce, la nuit, lorsque tout le monde dormait, mais il m'était impossible de m'en emparer sans cette clef qu'elle portait toujours sur elle. J'ignore à quel point ce qu'elle cachait était important et je n'ai jamais réussi à percer son secret. Maintenant qu'elle n'est plus de ce monde, je crains que ce ne soit trop tard…
Deux pensées pour deux morts amènent à une troisième attention pour un troisième défunt. Choji... En y réfléchissant, nous avions de bonnes relations dans le passé. Je ne le considérais pas comme mon meilleur ami, nos délires et nos crises de rires faisaient cependant de nous un bon binôme. Pas autant que lui avec Shikamaru, mais c'était tout comme.
Et comment va Shikamaru ? Je n'ai pas eu de nouvelles de lui depuis la mort de Choji… J'espère qu'il s'en remettra rapidement. Enfin... Son état de santé ne peux pas être pire que celui de Naruto, mais qu'en est-il de son moral ? Lorsqu'il s'agit de consoler quelqu'un, je ne suis pas la meilleure, je préfère ne pas lui rendre visite au risque d'aggraver les choses…
Le temps est bon, un doux vent tiède parcourant silencieusement les rues de Konoha traverse ma fenêtre et vient ainsi caresser mon visage de sa quiétude. Mes pensées se tournent soudainement vers Orochimaru. Sans que je ne puisse comprendre pourquoi, son visage me parait très familier, si bien que j'ai la sensation de l'avoir déjà vu dans un passé lointain, mais la question est où et surtout quand. Je grommelle. De toute façon, c'est le cadet de mes soucis. Mon premier problème est mes origines et elles m'intriguent de plus en plus.
Je réfléchis longuement avant de me lever et de prendre l'air en emportant Kuro. Le magasin de fleurs d'Ino ne se trouve pas bien loin de chez moi ; je décide de lui acheter quelques plantes. Elle ne cache pas sa surprise en me voyant entrer. Effectivement, j'achète rarement des fleurs, mais aujourd'hui, je compte me recueillir sur la tombe de ma mère afin d'honorer nos bons moments passés ensemble. Marchant d'un pas traînant la route du cimetière au milieu d'une foule, je ne peux m'empêcher de songer à mes souvenirs qui me paraissent, aujourd'hui, si lointains… Soudainement, une sensation étrange m'envahie. Elle n'a rien en rapport avec mes pensées précédente. Non… c'est totalement différent. J'ai la satanique impression d'être suivie. Évidement, dans un endroit bondé, cela va de soit, mais en plus de ce sentiment, je sens qu'on observe. Comment le saurais-je, de tout façon ? Ce n'est qu'une impression, mais toutefois trop intense. Je me retourne automatiquement et observe tout mouvement ou visage suspect, mais je ne vois que les mêmes têtes souriantes des passants. Une idée me traverse l'esprit. Je regarde le ciel d'un bleu immaculé. Aucun nuage à l'horizon, juste quelques oiseaux. En temps normal, il est censé faire beau toute la journée, j'estime que personne ici-présent n'a prévu une quelconque pluie. Le ciel s'assombrit à ma volonté. Les premières gouttes d'eau tombent. La foule se fait déjà de moins en moins bruyante et tous observent les nuages de pluie. Puis vient une averse. Les lamentations des citadins ne m'amusent pas du tout. Je trouve moi-même cette action égoïste de ma part, mais tant pis. De toute façon, cette forte pluie ne durera que quelques minutes, ne serait-ce pour confirmer mes doutes. Je réduis des trois quarts l'effectif de la foule grâce à ces intempéries. Tandis que je continue à mener mes pas vers le cimetière sous une pluie torrentielle, mes sens sont toujours à l'affût des moindres gestes, bruits, individus ou impressions suspects. Je me retourne vivement. Je regarde à gauche. À droite. Sur les toits. Rien de percevable, mais toujours cette maudite sensation. Après quelques instant de réflexion, je fais cesser la pluie et reprends ma route, un bouquet de fleur en main.
Me voilà arrivée au cimetière. En ne me fiant qu'à mon instinct, je dirige mes pas entre les allées. C'est inutile de chercher du regard la tombe de ma défunte mère ou de me souvenir des fois où j'y suis venue me recueillir, je marche vers elle, c'est tout ce que je sais. Je m'arrête près d'une tombe et baisse les yeux pour lire : « En mémoire de Konohana Matsuda. » Je ferme les yeux. Je ne peux retenir ni la larme qui souhaite couler sur ma joue, ni le froissement de mon cœur, ni le goût amère de la tristesse, ni la légère pluie qui traverse à présent le village… Je me ressaisit et soupire. Je dépose le bouquet de fleurs sur la tombe de ma mère puis me redresse en fixant la sépulture durant d'innombrables minutes, me remémorant des souvenirs que j'ai voulu enterrer avec elle, et, enfin, décide de lui accorder ce murmure :
- J'étais bien trop rattachée à toi, Maman, et cela ne m'étonnes pas, car avec le père que j'ai eu, il y a une raison à ce lien puissant. J'avais besoin de quelqu'un et je t'avais à mes côtés, mais à présent… tu n'es plus là. J'ai longtemps compté sur ta protection pour avancer sans me douter que tu finirais par disparaître. Mais maintenant, Maman, je grandis. Regarde-moi de là où tu es. Souviens-toi de la petite Seiko naïve, peureuse et heureuse d'être stupide et compare-la à celle d'aujourd'hui et à celle de demain, car, crois-moi sur paroles, si hier je n'ai pas eu la force nécessaire pour te sauver, je l'aurai demain pour te rendre la monnaie de la fierté, parce que sache qu'avoir une mère comme toi, Maman, me remplissait le coeur de joie. Entends mes larmes et mes rires, écoutes mes plaintes et mes cris de joie, suis-moi dans mes crises de nerfs et mes purs moments de délire. Regarde-moi, Maman, observe-moi attentivement et sois fière de ce qui va en suivre, car à partir de maintenant, je ne te décevrais plus.
15. - Fierté:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 15 : Fierté Je reste longtemps immobile à considérer la tombe.
- Je n'aurai pas pensé te trouver ici, me fait sursauter une voix masculine.
Je me retourne. Kakashi se tient à mes côtés. Je le regarde un instant, puis baisse les yeux.
- Il s'agit de ma mère adoptive, expliqué-je. Il est vrai que me rendre dans un endroit aussi sinistre ne me ressemble pas, mais j'avais besoin de me confesser auprès d'elle. - Je comprends ce que tu ressens, souffle le ninja copieur.
Je laisse s'écouler quelques seconde avant de déclarer :
- J'imagine que vous n'êtes pas venu pour me parler de tout cela, n'est-ce pas ? - Effectivement.
Devinant à mon silence que j'attends des explications, il reprend :
- J'ai remarqué qu'Anko agissait étrangement depuis votre retour. - Que fait-elle ? - Elle est souvent distraite par une ou plusieurs pensées et ça ne lui ressemble pas.
Je ne détache pas mes yeux de la sépulture et me demandant s'il est au courant pour Orochimaru. Je suis tout à fait consciente que si je reste silencieuse à cette remarque, il finira pas se douter de quelque chose. C'est une information qui est censée rester entre Anko et moi.
- Je le suis tout autant qu'elle à cause de mon charka, choisis-je de répondre. Surtout que je commence à me poser de réelles questions sur mon identité. - Seiko, prononce-t-il.
Pour toute réponse, je lève ma tête dans sa direction.
- Je sais ce qu'il s'est passé.
Craignant qu'il ne s'agisse d'une ruse pour me faire cracher le morceau, je fronce les sourcils afin d'imiter une pseudo-incompréhension. Je n'avouerai rien tant qu'il ne mentionnera pas le nom d'Orochimaru.
- Range-moi ce faux regard et écoute-moi, exige-t-il. - Dans ce cas cessez de tourner autour du pot et dites-moi clairement que qui vous tracasse. - Je sais que vous avez affronté Orochimaru, lâche-t-il finalement.
Je détourne mon regard sur le monument en honneur à ma mère.
- Anko a affronté son regard et j'ai affronté sa force, précisé-je. - Tu es folle. - Vous ne savez pas, vous n’étiez pas là à ce moment, me défendis-je. Je ne comprenais pas ce qu'il faisait ici, et l'état d'Anko m'inquiétais, je ne savais pas quoi faire. À mes yeux, la meilleure défense est l'attaque. Je ne pouvais pas fuir sans savoir ce qu'il allait advenir d'Anko. Tout ça, c'était avant que je ne sache qui il est. Quand j'ai saisi qu'il fait du trio des ninjas légendaires, j'ai compris que je ne pouvais plus faire marche arrière. J'ai paniqué et j'ai attaqué. C'est Anko qui m'a remis l'esprit en place.
Sentant ma gorge se serrer, je me frotte le nez de l'index, cligne plusieurs fois des yeux. Je ne ressens plus la chaleur du soleil, le ciel se couvre.
- L’attitude de mon père, soufflé-je la voix étranglée par l'émotion. L’attaque sur Konoha, la mort de ma mère, puis celle de Choji, l’état critique de Naruto, le décès d’Iruka, la manifestation d’un pouvoir inquiétant dans mon corps, ma rencontre avec Orochimaru, le comportement de Sakura, les marques étranges sur mon dos, Kuro, des souvenirs que j’espérais oublier refont surface, mon identité…
Une pluie fine vient se poser sur le village.
- Et puis j’en ai marre de ça ! On sait dans quel état je suis rien qu’en regardant le ciel ! éclaté-je à mi-sanglot. J’en ai marre... C’est trop pour moi... trop en si peu de temps... trop de morts par ma faute... Je craque...
Je sens quelque chose de chaud descendre sur mes lèvres. Je retire mes mains de mon visage et remarque qu’elles sont maculées de sang. Ma tête me fait mal... Je saigne du nez...
- Trop d’émotions à évacuer, à ce que je vois, souffle Kakashi en me tendant un paquet de mouchoir. Tu peux le garder.
Je le remercie en plaçant le mouchoir en dessous de mon nez et me mouchant.
- Tu te mouches alors que tu saignes du nez, remarque l’homme masqué. - Ma mère m’a appris que lorsque l’on a ce genre chose sans avoir de lésion interne, c’est parce qu’un vaisseau sanguin a éclaté, expliqué-je en tentant de me calmer. Il faut donc retirer sa membrane pour stopper l’hémorragie. Le meilleur moyen est de se moucher, bien que ce ne soit pas agréable. - Je ne savais pas, avoue Kakashi d’une voix basse. - On vous surnomme le ninja aux milles techniques, mais vous n’êtes pas au courant des précautions à suivre d’un simple saignement de nez ? - Je n’avais pas ma mère pour m’enseigner ce genre de choses et mon père s’occupait de missions dangereuses jusqu’à sa mort, répond-il en esquissant un sourire que je ne comprends pas. - Je suis désolée... - Tu ne savais pas.
Gênée, j'évite son regard. Je devrais prêter plus d'attention à ce que je dis… Avant que je ne parte trop loin dans mon mal-être, Kakashi intervient :
- Je ne suis pas venu te voir pour te raconter ma vie, mais pour te faire part de mises en garde. - De mises en garde ? répété-je en arquant un sourcil. Que voulez-vous dire ?
L'homme à la chevelure grise cherche ses mots.
- Anko m'a raconté les détails du rendez-vous avec Orochimaru, commence-t-il. Elle-même, qui était censée être seule, ne connais pas ses intentions. Apparemment, Kabuto a tenu à ce que tu sois là. Avant de partir, souviens-toi qu'Orochimaru a mentionné le fait que lui et son subordonné aient trouvé ce qu'ils cherchaient. - Je m'en souviens. J'ai posé la question mais aucune réponse ne m'est parvenue. Avez-vous une quelconque idée ? - Anko m'a demandé de ne pas t'en parler, mais je pense que c'est mieux ainsi. Elle a beaucoup observé le comportement des deux hommes durant ce passage. Avant de prononcer cette phrase, Orochimaru a porté son attention sur toi. - Vous voulez dire que… - Je ne sais pas ce qu'il veut, je ne l'ai jamais compris. C'est une personne d'imprévisible… enfin, si on peut le qualifier de personne… Il avait apparemment opter sur son ancienne élève, mais ton existence l'a peut-être fait changer d'avis. Sur quoi ? Je ne sais pas. C'est une hypothèse qu'Anko et moi ne souhaitons pas écarter. J'ai pris l'initiative de t'en parler malgré le désaccord de ma collègue.
Je le regarde droit dans les yeux.
- Kakashi-sensei… Si aller vers lui est son but, pensez-vous vraiment que je le ferai ? Je n'ai aucune raison de me placer dans son camp et de le servir dans ses propres intérêts en estimant chaque heure passée à ses côtés ma durée de vie. Il pourra très bien faire comme avec tous les autres, me considérer comme un vulgaire objet jetable. Et puis, vous savez que je ne peux pas supporter Sasuke. Il n'y a donc aucun risque que je le suive dans ses intentions. D'ailleurs, si Sasuke est encore en vie, c'est sûrement parcequ'il sera son hôte. Autrement, je pense qu'il serait déjà mort et enterré au jour d'aujourd'hui avec ses airs prétentieux et arrogants. Je me refuse à vivre ainsi.. ou plutôt, à survivre. - C'est ce que je voulais entendre, déclare Kakashi. Je n'ai plus besoin de t'avertir des dangers, mais laisse-moi te dire une chose. Garde en tête qu'Orochimaru est prêt à tout pour assouvir ses désirs. J'ignore totalement ce qu'il compte faire, mais fais attention à tes faiblesses, surtout morales. Il sait très bien s'en servir. Jusqu'à présent, cette technique à fonctionner sur tout le monde, sur les gosses de l'examen chuunin, sur Anko, sur Sasuke, sur le village entier de Suna et j'en passe. Il suffit juste qu'il te trouve un intérêt, la fissure de ton cœur et boum ! Tu passes du statut de vivante à morte-vivante, et de morte-vivante à morte. Sympa, non ?
Je laisse échapper un pouffemment de rire, mais au fond, il n'y a rien d'amusant. Je regarde le soleil s'éclipser vers l'ouest.
- Bien… je dois te laisser, à plus, dit Kakashi en me saluant d'un geste de la main avant de disparaître.
Me revoilà à nouveau seule… Bien la discussion que je viens d'avoir avec lui est à l'encontre d'Orochimaru, je ne sais pas ce que je donnerai pour revoir Sasuke et lui mettre la pâtée qu'il mérite. Mais cette ambition qui me tient à cœur est dénuée d'intérêt et irréalisable pour le moment. Choji est mort par sa faute et Naruto est dans le coma, je ne comprends pas comment peut-il rester indifférent. Il s'agit tout de même de ses anciens camarades… Il n'est pas responsable de ce qu'il est, il est responsable de ce qu'il fait. Je lui en veut énormément pour cela… s'il savait… Seulement, ce sentiment ne me donne pas le droit à la vengeance. Tant pis, je continuerai de le mépriser en silence. Je pose à nouveau mon regard sur la tombe de ma mère un instant en me remémorant mes dernières paroles lui étant destinées et esquisse un sourire triste avant de tourner les talons vers l'orée du crépuscule.
Le sommaire suit plus bas !
Dernière édition par Fanfictive le Ven 25 Juil - 18:49, édité 5 fois | |
| | | Helijho Membre
Messages : 409 Date d'inscription : 04/04/2013 Age : 27 Localisation : Paradis de la mort
| Sujet: Re: I was born for your happiness Sam 10 Mai - 18:47 | |
| Ok t'es morte | |
| | | Helijho Membre
Messages : 409 Date d'inscription : 04/04/2013 Age : 27 Localisation : Paradis de la mort
| Sujet: Re: I was born for your happiness Sam 10 Mai - 18:47 | |
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| | | Helijho Membre
Messages : 409 Date d'inscription : 04/04/2013 Age : 27 Localisation : Paradis de la mort
| Sujet: Re: I was born for your happiness Sam 10 Mai - 18:47 | |
| Ou CB Bien le triple post? | |
| | | Fanfictive Membre
Messages : 187 Date d'inscription : 29/04/2014 Age : 25 Localisation : Là où il y a du wifi !
| Sujet: Re: I was born for your happiness Mar 13 Mai - 5:49 | |
| Bien. Sommaire (6) - Seiko:
16. - Ma première mission:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 16 : Ma première mission Les jours passent et je m'occupe comme je le peux. Tsunade ne trouve pas le temps d'enseigner quoi que se soit à Sakura et à moi-même. De plus, Anko est actuellement en mission. J'utilise mes occasions libres à m'entraîner rudement et à entretenir la tombe de ma mère ainsi que celles d'Iruka et de Choji. Je suis officiellement dans l'équipe Gaï composée de Neji, Rock Lee et Tenten, mais il m'arrive plusieurs fois de penser qu'être dans celle de Kakashi serait plus appropriée en vu des derniers événements tel que le départ de Sasuke et l'état critique de Naruto. Enfin, Kakashi est aussi en mission avec Anko, Asuma, Gaï et Kurenai.
Quelqu'un sonne à ma porte. Lorsque je l'ouvre, j'aperçois Tenten habillée de sa tenue officielle. Rock Lee se tient à ses côtés.
- Tsunade souhaite s'entretenir avec nous. Prépare-toi, on va chercher Neji, Sakura et Shikamaru, m'annonce la jeune fille aux chignons.
Je la considère un instant, puis regarde Rock Lee.
- Donnez-moi cinq minutes, déclaré-je assurément.
Je me dirige dans ma chambre d’un pas rapide afin de me vêtir de mes vêtements officiels. Après avoir enfiler mes chaussures, je file vers le salon où sont rangés mes clefs. Je les prends et rejoints ensuite mes camarades à l’extérieur.
- Afin d’être plus efficace, je vais chercher Sakura. Occupez-vous de Neji et de Shikamaru, proposé-je en fermant la porte. On se rejoint devant le bureau de Tsunade. - Excellente idée, commente Rock Lee. Viens Tenten ! On a pas de temps à perdre !
Le jeune garçon attrape le bras de Tenten et l’entraîne avec lui dans les rues de Konoha. Je les regarde s’éloigner en soupirant avant de mener mes pas vers la maison de Sakura. Arrivée à sa maison, je sonne à sa porte. C’est sa mère qui se présente sur le seuil. Je demande à voir sa fille. En lui expliquant la situation, j’aperçois Sakura passer derrière.
- Ah bah, laissé-je échapper.
La mère se retourne.
- Prépare-toi ma puce, l’Hokage te réclame, dit-elle en lui accordant un sourire chaleureux. - On y va avec Neji, Rock Lee, Tenten et Shikamaru, précisé-je. - Une mission ? interroge Sakura. - J’en ai l’impression. - Dépêche-toi, Sakura, la presse sa mère.
La jeune fille grommelle :
- Oui, oui...
Je discute avec la femme en attendant mon amie. Cette dernière ne tarde pas à arriver.
- Allons-y, déclare-t-elle. - Tu reviendras pour me dire ce qu’il se passe, d’accord ? - Oui M’man, de toute façon, je suis obligée... souffle l’enfant. On y va ? - Je t’attends.
Nous partons de ce pas sous le regard protecteur de la mère. Une fois que Sakura juge que nous sommes assez éloignées, elle me dit :
- Qu’est-ce qu’elle peut être agaçante. - Comment ça ? - Elle est trop souvent sur mon dos, ça me saoule... - Elle fait attention à toi, c’est bien, je trouve. C’est mieux qu’une mère qui n’en à que faire... - Oui c’est sûr, mais quand c’est trop, c’est énervant. - Tu n'es pas privée de liberté non plus. Tu n’as pas à te plaindre, contredis-je d’un ton posé. En plus d’avoir tes deux parents à tes côtés, tu as la chance qu’ils soient toujours en vie. Je ne connais pas mes parents biologiques, ma mère adoptive est décédée sous mes yeux et mon père me battait avant de quitter le village.
J’aperçois du coin de l’oeil Sakura me regarder, puis baisser la tête. Je décide de ne pas en ajouter et mon amie en fait de-même. Nous arrivons devant le bâtiment de Tsunade en même temps que Neji, Tenten, Rock Lee et Shikamaru. Nous nous saluons et montons ensemble les marches vers le bureau. Tenten se charge de toquer à la porte et d'entrer en première. Nous la suivons en silence. Shikamaru, étant le dernier de la file, referme la porte derrière lui. La dirigeante de Konoha est accoudée sur son bureau, les doigts croisés et le bas du visage caché derrière ses mains. Elle observe chacun d'entre nous. Je jette un coup d'œil sur Shikamaru afin de m'assurer qu'il est en bonne santé. II a l'air de s'être remis du décès de Choji, mais je vois dans son regard une pointe de crainte d'être responsable d'une seconde mission.
- Tenten, Neji, Sakura, Rock Lee, Seiko, Shikamaru, nous appelle respectivement Tsunade. J'ai une mission à vous confier. Shikamaru, je te veux en tant que chef d'équipe. - Je refuse, déclare le jeune garçon concerné. Je cède ma place. - Et pourquoi donc ? s'enquiert l'Hokage. - Je… je ne veux pas avoir de morts supplémentaires sur la conscience. - Shikamaru, souffle la femme. Tu vas être amené à diriger des shinobis tout comme ceux qui sont actuellement à tes côtés. Tu vas forcément te retrouver avec un cadavre dans les bras, du sang sur les mains et une lettre d'adieu à donner à une famille, et ce, plusieurs fois. Tu ne pourras malheureusement pas sauver tout le monde.
Shikamaru baisse la tête. Bien que mon état d'esprit soit tout à fait en accord avec les paroles de Tsunade, je ne peux m'empêcher de penser qu'imposer une telle responsabilité soit une méthode un peu trop rude pour replacer les personnes sur leur confiance. Enfin, le mieux étant de connaître les détails de la mission avant de juger quoique se soit. Sakura me devance en posant la question.
- Attraper un voleur, répond simplement Tsunade.
Ma première mission consisterait à mettre la main sur un bandit ? Un vulgaire bandit ? Enfin, pour bâtir une œuvre architecturale, il faut bien commencer par placer la première pierre… Quoiqu'encore faut-il savoir où la poser et pour cela, un plan de l'œuvre est nécessaire. Finalement, cette expédition me convient.
- Dans les détails de l'histoire, il est mentionné qu'il est surnommé « la main fantôme » reprend Tsunade. Il œuvre aussi bien le jour que la nuit et il est très rapide. - Je ne vois pas la signification de cette dénomination, remarqué-je. - J'y viens. D'après des témoignages récents, ses victimes affirment ressentir une légère brise au moment d'être volées, la plupart du temps, il vole dans une brume et personne n'a réussi à identifier son visage. - C'est parce qu'il doit porter un masque, ou quelque chose du même genre, estime Neji. - Voyez cela avec le chef du village. Il détient toutes les informations nécessaires de cette enquête. Rendez-vous au village de Takumi. Il se trouve au sud-ouest du pays de la Foudre. Shikamaru, j'aurai vraiment appréciée te savoir chef d'équipe, mais si tu refuses, je ne peux pas te forcer la main. Donne-moi ton dernier mot maintenant.
Le manipulateur des ombres baisse son regard sur moi un court instant.
- Je prends, c'est chiant, mais je prends, décide-t-il.
J'esquisse un sourire amusé. Je reconnaitrais Shikamaru entre mille personnes ne serait-ce qu'avec cette phrase. Tsunade, qui avait remarqué son geste, me regarde en fronçant les sourcils, comme si elle attend de moi une explication. Pour toute réponse, j'hausse les épaules. Je ne sais pas à quoi pensait Shikamaru lorsqu'il m'a dévisagée, mais ce dont je suis sûre, c'est qu'il a répondu de la manière la plus naturelle, et cela me rassure fortement.
- Quand partirons-nous ? pose Tenten. - Demain, à l'aube. Profitez de cette journée afin de vous organiser correctement, vous n'aurez pas d'adulte pour vous prêter main forte.
Nous quittons la salle après avoir salué la dirigeante. Nous voilà à présent à l’extérieur. Chacun d’entre nous réfléchis en silence sur cette affaire. Enquêter. Il faut enquêter. Rock Lee se tourne vers nous et nous propose de dîner ensemble afin de mettre en commun nos idées. J'approuve en première. Les autres suivent. Shikamaru nous offre le repas et nous invite à manger chez lui. C’est une suggestion séduisante au tel point que nous acception sans même réfléchir, cependant, Neji reste immobile.
- Eh, Neji, tu vas bien ? demande Tenten d’une voix inquiète.
Le jeune garçon ne lui répond pas. Il se contente à utiliser son don héréditaire. Je m’approche de lui en demandant ce qui ne va pas. Il se retourne à la vitesse de l’éclair en direction d’une ruelle sombre de Konoha.
- J'ai vu quelqu’un ici, murmure-t-il. - Konoha est bondé de monde, ça ne m’étonnerai pas, réplique Tenten.
Mais Neji n’est pas stupide. Il y a quelqu’un d’étrange dans les rues du village qui nous observe... ou qui m’observe. Je repense à la sensation que j’ai ressenti il y a quelques jours.
- Allons voir, lance Sakura. - Non, l’arrêté-je. C’est inutile à présent. Si quelqu’un se trouve vraiment derrière tout ça, il est sûrement parti se planquer. - Qu'est-ce que ça nous coûte ? réplique-t-elle. - De l'indiscrétion et du temps, expliqué-je en chuchotant. Faisons profil bas pour le moment. Laissons approcher et frappons ensuite. - Elle a raison, ajoute Rock Lee. Laissons croire que nous nous doutons de rien. - Qu'en penses-tu, Shikamaru ?demande Neji. - Je suis d'accord. Jouons le jeu pour le moment. - Oui, je comprends, tu as des œufs chez toi ? demandé-je brutalement de façon à masquer notre discussion. On pourrait faire une salade. - Je n'aime pas les œufs durs. - On les fera cuir, au pire des cas, déclare Tenten. - Choisissez ce que vous voulez, je mange de tout, intervient Rock Lee.
Je regarde Neji et Sakura, quelque peu désorientés. Je leur décoche un sourire afin qu'ils se prêtent au jeu.
- Très bien ! Salade aux œufs pour ce soir ! conclut joyeusement Tenten.
Je jette un coup d'œil sur Sakura qui n'a pas l'air de suivre l'enthousiasme de l'invocatrice des armes… elle parait ailleurs, ses pensées sont tournées vers autre chose, son visage est si triste… Je décide de m'introduire dans son esprit afin de connaître la raison de ce tint blafard. Elle pense à Sasuke et il lui manque affreusement. Bien que je sois dans l'incapacité de comprendre ce sentiment, en tant qu'amie, je me dois de lui venir en aide. Sans trop réfléchir, je lui agrippe le bras en l'entraînant vers les autres qui étaient déjà devant.
- Qu'est-ce qui te prends d'être ainsi dans la lune ? Il y a des jours où j'apprécierai vraiment savoir ce qu'il se passe derrière ce grand front ! provoqué-je. - Qu'est-ce que tu as dit ? s'offusque soudainement Sakura.
Mais le coup est déjà parti. Je réussis à l'esquiver in extremis.
- La prochaine fois que tu répètes une chose de ce genre, je te massacre ! s'exclame-t-elle.
Je souris. Même si je l'ai mise en colère, j'ai réussi à lui changer les idées. Elle dégage son bras et avance d'un pas lourd, la tête haute.
Sasuke… Mes amis versent larmes, sang et donnent leur vie pour toi. Au bout du compte, tu ne vaux pas mieux que ton frère Itachi… Je me demande si Sakura en est consciente. Elle n'est pas stupide naturellement, mais son amour pour toi la rend aveugle à un tel point que je n'ose même pas lui ouvrir les yeux au risque d'aggraver les choses…
Le soleil se cache derrière les bâtiments de Konoha. Ses rayons, devenant moins nombreux, donnent une légère teinte rose au village. Il fait encore bon. Les oiseaux chantent l'approche de l'été. D'après des analyses médicales, je suis née en début juillet, avec presque deux ans de moins que Neji. Une fois arrivés chez Shikamaru, sa mère nous invite à nous mettre à l'aise. Nous nous exécutons en retirant nos chaussures à l'entrée. La propriété de la famille de Shikamaru est grande, immense, même et très accueillante. Elle est constituée généralement d'un bois très bien travaillé, lissé, décoré et poli. Aujourd'hui est la première fois que je vais chez Shikamaru et je m'y plais bien. Je me surprends à vouloir faire partie de sa famille, ne serait-ce que pour loger ici. Cette pensée me fait sourire sarcastiquement.
- Je vous prépare à manger, s'empresse la mère de Shikamaru. - Non, ne vous prenez pas cette peine. Nous allons nous en charger. - J'insiste, rétorque la femme. Vous êtes les invités, non ? - Dans ce cas, laissez-nous vous aidé, propose Sakura. - C'est gentil de votre part, ça ne sera pas Shikamaru ou Shikaku qui se ménagera pour ce genre de chose… Mais je refuse, contentez-vous de patienter !
Tandis que les autres se chargent de convaincre la mère de Shikamaru, j'observe chaque recoin du bâtiment, notant tous les moindres détails. En parcourant des yeux la salle à manger, mon regard se pose sur un meuble en bois. Des photos encadrées y sont posées. Je les regarde une par une. Soudain, je me fige. Je vois Shikamaru avec… Choji… Un sentiment de peine envahi mon coeur à une vitesse tellement vertigineuse que je pourrai en vomir. Je me frotte le front et respire profondément. Une large main vient se poser sur mon épaule droite. Je me retourne, et lorsque mon regard croise celui de Shikaku, je ne peux m'empêcher de la retirer brusquement, de m'éloigner d'un bref pas et de percuter le meuble. Par chance, rien ne tombe… mais sans que je ne puisse comprendre pourquoi, mon coeur bas rapidement. Je me sens frémir de tous mes membres… je tiens à peine sur mes jambes. Cette émotion… je l'ai déjà ressentie… Je remarque que les regards de tout le monde sont posés sur moi. Sakura, Neji, Rock Lee, Tenten, Shikamaru, sa mère, et surtout son père. Intimidée, je baisse la tête…
- E… excusez-moi… J'ai besoin de prendre l'air, bafouillé-je en le dirigeant vers l'extérieur. - Qu'est-ce qu'elle a ? demande indiscrètement Rock Lee.
Mais aucune réponse ne lui parvient. Moi-même je l'ignore. Je reste assise un long moment à considérer le coucher du soleil tout en réfléchissant sur ce qu'il vient de se passer. Shikaku vient s'assoir à ma droite, et cette fois-ci, je ne le repousse pas.
- Ce n'est pas contre vous, m'excusé-je. Je crois avoir un sérieux problème. - Que s'est-il passé pour que tu réagisses ainsi ? - Je ne sais pas… Je ne comprends pas…
L'homme balafré garde le silence et regarde dans la même direction que moi, vers le crépuscule, puis fini par s'excuser. La seule réponse qui me vient aux lèvres est un vulgaire « 'Pas grave ». Or, si, cela l'est pour moi. Il a juste déposé une main sur mon épaule et je me mets dans tous mes états. Pourquoi ? Et j'ai le sentiment d'avoir déjà éprouvé ce genre d'émotion. Shikaku se lève et rentre à l'intérieur. Me voilà seule… encore une fois… seule avec mes problèmes qui ne regardent que moi. Alors je m'occupe à rêvasser jusqu'à ce qu'on me dise que le plat est prêt. Je m'assois entre Neji et Sakura. Un petit temps s'écoule avant que Shikamaru ne prenne la parole :
- En ce qui concerne la mission, vous ne trouvez pas étrange le phénomène de la brume ? - Eh bien… les bombes fumigènes existent, répond Tenten en haussant les épaules. - Et comment explique-tu la légère brise ? - Euh… un ventilateur ? propose-t-elle bêtement.
La réponse fait rire toute la table, hors mis moi. Je suis trop préoccupée par des sujets personnels pour me permettre de rire à une simple plaisanterie. Sakura, qui a remarqué mon attitude marbre, me donne gentiment d'un coup de coude au bras. Je la regarde et lui tend un sourire forcé, puis je me replonge dans mes pensées en prenant quelques feuilles de salade et deux ou trois morceaux de tomate entre mes baguettes. En plus d'avoir un chakra étrange et de me poser des questions existentielles au sujet de mes origines, voilà qu'apparemment j'attire le regard reptilien d'Orochimaru sur moi. Je ne peux m'empêcher de frémir à la simple vision de son visage… Cet homme… enfin, si je peux le qualifier d'être humain, est tout bonnement effrayant, repoussant, répugnant, malsain… il est… démoniaque. Oui, c'est un démon. Comment ai-je pu restée aussi décontractée face à lui ? Je ne comprends pas… Je ne me comprends plus… Personne à Konoha n'est au courant de la rencontre avec Orochimau à l'exception d'Anko et de Kakashi. Devrions-nous en parler à Tsunade ? Si je prends en compte l'hypothèse du ninja masqué, je ne suis pas en sécurité si l'administration n'est au courant de rien. Je me surprends à imaginer les pires scénarios possibles s'il parvenait à me mettre la main dessus.
- Seiko, tu vas bien ?
Je sursaute. Non, je ne vais pas bien, je ne vais pas du tout bien. Mais ce « non » reste coincé à l'intérieur de ma gorge. Je me contente d'hocher lentement la tête.
- Tu en penses quoi ? me demande Shikamaru. - Excuse-moi, j'étais ailleurs. Je n'ai pas suivi la conversation… - Nous disions que le voleur en question est probablement un ninja originel du village caché de la Brume. Qu'en penses-tu ? - J'ai le souvenir que Sakura avait participé à une mission qui consistait à tuer un ninja de la Brume. Je pense que c'est tout à fait possible. - Tu veux parler de Zabuza ? pose la jeune fille aux cheveux roses. - Oui. - Notre mission n'était pas de le tuer. Il était une alternative. - Autant pour moi, m'excusé-je. Ce que je veux dire par là, c'est que Zabuza était capable d'utiliser le pouvoir de la brume et celui de l'eau. Il est possible que ce type sache en faire de même, mais à la place de l'eau, c'est le vent. - C'est ce que je disais avec Sakura, approuve Shikamaru. - Ok, lance Neji. Admettons qu'il soit du village de la Brume. Que viendrait-il faire au village de la Source ? - Je n'ai jamais affirmé qu'il venait du village de la Brume, interviens-je. C'est une hypothèse. Nous n'avons pas assez d'informations pour admettre quoique ce soit, autrement, nous nous perdrons dans nos solutions. - Non, contredit-il. Si Tsunade nous accorde un peu de temps, c'est pour nous préparer. Elle l'a elle-même précisé. - Très bien… faites ce que bon vous semble et pensez ce que vous voulez. Moi, j'attends d'avoir plus d'informations pour définir.
Je continue de manger en les écoutant polémiquer. Certaines hypothèses sont cohérentes, d'autres sont à se couper les cheveux en quatre. Je trouve que cette méthode ne nous permettra pas d'avancer. Elle ne nous servira qu'à savoir qui a raison et qui a tort, et c'est même possible que personne n'ait raison. Je remarque que Neji et Tenten font équipe. De même pour Sakura et Rock Lee. Shikamaru est seul. Les parents se contentent d'observer, tout comme moi. Le ton monte autour de la table. Une atmosphère pensante, presque étouffante, plane dans la pièce. Les provocations prennent le dessus sur les arguments puérils, puis s'en suivent les insultes. Un point frappe sur la table, Neji se lève et se place face à Shikamaru qui se dresse à son tour. Rock Lee se positionne entre les deux de façon à les calmer, mais le jeune Hyuga le bouscule et fait un pas de trop vers Shikamaru. Oui. Un de trop. Sakura a déjà décoché le coup de point et propulse Neji à l'extérieur. Ce-dernier atterri dans le bassin. Déjà qu'il était difficile de la contenir il y a quelques temps, voilà qu'à présent elle possède une force surhumaine qu'elle a hérité de Tsunade. Tout comme moi, en passant, mais je n'ai pas le souvenir de m'en être servie contre quelqu'un. Cependant, c'en est de trop. Je me suis arrêtée de manger pour mieux suivre la scène, mais je ne peux pas me permettre de rester indifférente face à un tel conflit dénué d'intérêt. Sentant que mon entrée sur scène ne va pas tarder, je m'apprête à me lever dans un grondement de tonnerre mais Shikaku et sa femme interviennent plus rapidement sommant de cesser ce désordre. Sakura et Tenten se foudroient du regard, Neji et Rock Lee dégagent un aura menaçant, quant à Shikamaru, il reçoit une correction de le part de son père par une gifle magistrale. Je savais très bien que cette discussion ne ferait que causer des embrouilles, mais cela, personne ne l'a entendu. Seul le Tic Tac de la pendule règne dans la pièce et le Plic Ploc des vêtements mouillés de Neji. Autrement, je pourrais entendre le grincement des dents des personnes présentes dans la salle à manger. J'exagère à peine.
- Sortez.
La voix de Shikaku résonne sèchement dans le salon. Inutile pour lui de répéter, le ton qu'il a employé suffit grandement à nous faire comprendre. Étant trempé, Neji retire ses vêtements du haut. La mère de Shikamaru s'empare d'une serviette propre et recouvre le torse nu du jeune homme. Cela m'étonne de la part de ce-dernier de s'être emporté. Je l'ai toujours décrit comme une personne de cool, zen, tranquille, qui ne cède à la violence qu'en cas de grande nécessité.
- Shikamaru, monte dans ta chambre, ajoute le père.
Je regarde le jeune Nara monter des escaliers, la main collée sur sa joue et l'autre serrée. Franchement, je ne peux pas dire que cette soirée était une bonne idée, bien qu'elle aurait pu très bien se dérouler. Je me souviens que pour se faire frapper, Neji a carrément insulté Sakura, chose que jamais je n'aurai osé imaginer venant de lui. Enfin… il faut avouer que les équipes étaient déjà formées, avec Tenten qui est en extase devant Neji au point de lui baver dessus et Rock Lee aux pieds de Sakura et toujours en rivalité avec Neji… C'est presqu'à croire que j'aurais pût tout prédire. Avant de partir à mon tour, je remercie la mère de Shikamaru pour le dîner et je souhaite aux deux parents de passer une agréable fin de soirée. La dernière phrase leur arrache un sourire ironique. Comprenant mon erreur, je garde le silence et quitte la propriété en dernière. Sakura ne m'a pas attendu. Ni elle, ni personne, d'ailleurs. J'avoue ne rien avoir espéré non plus. Avec le conflit de tout à l'heure, j'imagine que l'on va avoir du mal à nous y mettre demain. Je rentre chez moi. Il fait nuit. J'entends un bruit dans mon dos, mais je n'y prête pas attention. Après quelques mètres de traversés, un second craquement. Cette fois-ci, c'est sur les toits. Je me doute bien que je suis suivie, mais par qui… ou par quoi ? J'accélère mon rythme de marche. Je me faufile dans les ruelles les plus étroites de Konoha, bien qu'il ne s'agisse pas de mon itinéraire initial. En matière de discrétion, il n'est pas très fort, mais peu importe, je ne supporte pas d'être espionnée. Je m'arrête un moment. Néanmoins, une question me trotte dans la tête. Pourquoi ? Pourquoi suis-je suivie ? Pourquoi suis-je espionnée ? Je réfléchis un court moment en relatant les derniers faits. Cette sensation… où l'ai-je ressentie ? Au cimetière puis pendant quelques jours et enfin devant le bâtiment de Tsunade… et chez Shikamaru. Il s'est passé pas mal d'événements. Je reprends ma marche sans faire preuve d'une quelconque panique. Soudain, je me fige. Et si… ? Un frisson d'horreur à hérisser les cheveux court le long de mon échine. Je n'ose même pas penser plus loin. Non… ça ne peut pas être ça… enfin si, ça le peut, mais ce n'est pas ça… ça ne doit pas être ça… Je n'ai pas fait gaffe à ce que je disais pendant toute cette période… il a probablement pris beaucoup de choses en note sur moi… Et si c'était le dénommé Kabuto ? Ou même pire ! Orochimaru en personne ! Non, non, non et non ! Il est le dernier que je souhaite revoir, avec mon père adoptif… Mais si c'est le cas ? Il faut prévenir Tsunade qu'Orochimaru rôde dans le village et lui dire que je suis en danger ! Ce type me fait vraiment flipper, je ne peux pas l'imaginer encore une fois se tenir face à moi. Non, ça ne peut pas être lui… il est un des Sannin, il se déplacerait avec plus de discrétion — bien que l'on m'ait toujours félicitée pour mon oreille fine — Oui, ça doit être cela. Mais alors, qui est-ce ? Si c'est Kabuto, je ne vois pas ce que ça change. Je sais qu'il travaille pour le renégat. Ils doivent sûrement être à la recherche d'informations sur moi. Dans ce cas, je devrai me montrer plus attentive à mes faits et gestes, et surtout à mes paroles. Je n'ai pas du tout envie d'avoir de mauvaises surprises, mais je préfère avoir le cœur net. Je pense à tenter de sonder les alentours avec la technique d'Iruka. En visualisant une personne, il m'est possible de lire dans ses pensées seulement si elle est dans les environs. Je compte utiliser cette technique à l'envers. Je ne sais pas pourquoi, mais je préfère commencer par Orochimaru. Probablement parce que j'ai toujours aimé défier mes propres limites… et afin de me débarrasser du plus pesant. Son visage m'a tellement marqué que je pourrai le dessiner les yeux fermés sans problème. J'exagère à peine. Je le visualise limite à contrecœur sans laisser les plus petits détails m'échapper, puis je concentre la totalité de mon chakra au centre de mon front. Mon esprit parcourt quelques mètres avant de revenir. Quelque peu rassurée, je tente la même chose pour Kabuto. Même résultat. Je souffle de soulagement. Aucun des deux n'est dans le coin, mais alors qui ? Avoir le Byakugan m'aurait fortement aidé… mais en même temps, je ne ressens aucune présence dans les alentours. C'est peut-être moi qui devient paranoïaque. Non… il y a bien quelqu'un qui me suivait. Je reprends ma route, frustrée savoir que je suis observée comme un vulgaire animal sans pouvoir agir. Arrivée chez moi, je me charge de verrouiller l'entrée à double tour, de fermer toutes les fenêtres et de baisser tous les stores, et c'est à peine si j'ose me déshabiller et me doucher. Vivement que cette situation prenne fin ! Lorsque je me couche, je tente de ne penser qu'aux bonnes choses, de faire abstraction des mauvaises… et j'y parviens ! Mais avec un peu de mal car chaque bonne pensées dérivaient sur des moins bonnes…
Le lendemain, après une nuit de sommeil agité, je me lève extrêmement tôt. Quatre heures trente du matin. Je mange rapidement et prépare des affaires pour trois semaines grand maximum. Au moment de m'habiller, j'observe mon dos nu couvert de cicatrices disgracieuses à travers le miroir de ma chambre. Quelques flashs font interruption dans mon esprit : Un homme, grand, chauve… tenant une ceinture dans une main… et une bouteille de saké dans l'autre. La ceinture claque dans l'air. La bouteille se brise. Une énorme main s'approche de moi… je hurle… et ça s'arrête là. Revenant à mes esprits, j'enfile mes vêtements en grognant. Ces cicatrices ne disparaîtront probablement pas. Je me dirige vers l'entrée du village. Pour le moment, il n'y a personne, les premiers rayons du soleil ne vont pas tarder. Je patiente encore un peu. Toujours personne, et pourtant, c'est l'aube. Je regarde dans les alentours et je ne vois que quelques commerçants préparer leurs boutiques. Je patiente une demi-heure, puis je me décide à sonner aux portes. Je commence par Sakura, la plus proche. Lorsqu'elle m'ouvre, elle me dit que ses parents l'ont punie. En même temps, il n'était pas prévu qu'elle mange chez Shikamaru… Quel ennui… enfin, tant pis… Je me dirige ensuite chez Neji. Il ne viendra pas non plus, sous prétexte qu'il a attrapé un mauvais rhume. Je vais chez Tenten. Je me doute bien que si Neji ne vient pas, elle ne viendra pas non plus.
- Je n'ai pas envie de revoir Sakura, déclare-t-elle. - Elle ne vient pas. - Et Neji ? - Non plus. - S'il ne vient pas, je ne viens pas.
Et elle me referme la porte au nez. Quelle mentalité pourrie ! Enfin, elle a confirmé mes doutes. Je me rends chez Shikamaru. Lui non plus… Il ne manque plus que Rock Lee, mais il n'est pas chez lui. Agacée, je mène mes pas vers le bureau de Tsunade et lui explique la situation.
- Bon… il n'y à plus qu'à annuler la mission. À moins que tu veuilles la faire seule, mais j'en doute. - Je suis prête, moi.
L'Hokage me regarde, incrédule. Je me contente d'hausser les épaule en souriant.
- Seule ? - Seule. - Très bien… Seule… - Ça ne me cause aucun problème. Il y a eu une embrouille hier entre Shikamaru, Neji, Sakura, Tenten et Rock Lee. Du coup, ben… - Je vois, soupire Godaime. Si tu as un souci, revient au village. - Entendu.
Une gamine de 12 ans enquête sur une affaire criminelle… C'est un peu gros, je trouve, mais j'aime me donner de l'âge bien que cela voudrait dire « jouer dans la cour des grands. » Inspectrice Seiko… ça sonne plutôt bien à l'oreille. Je longe les rues sinueuses du village. Le gravier crisse sous mes botte de cuir, les pétales de fleur de cerisiers décorent le sol terni par la pluie de la nuit dernière. À l'entrée du village, ce sont toujours les mêmes personnes qui montent la garde mais il m'est impossible de mémoriser leurs noms. Il faut dire que je ne les vois pas souvent non plus… Je les salue d'un sourire amical avant de franchir les portes de Konoha.
17. - L'enfant du lac:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 17 : L'enfant du lac Afin de me réduire le temps de trajet, je passe par la forêt située à l'est. Cette forêt, je la connais très bien. J'y cueillais des fraises des bois et des cerises avec ma mère. À quelques mètres de moi se situe l'endroit où Iruka m'entrainait. Je ne peux m'empêcher d'y mener mes pas. J'enjambe les fougères, les ronces et les racines des arbres. Du bout des doigts, j'effleure les entailles laissées par mes mauvais lancers de kunai sur la vieille l'écorce d'ébène. Sentant ma gorge se nouer et mon coeur se contracter, je lance un dernier regard à cet endroit avant de continuer ma route.
Qu'elle n'est pas ma surprise lorsque je croise Rock Lee marcher sur ses mains.
- Seiko ? - Tiens donc… - Qu'est-ce que tu fais là ? - Je pars en mission, répondis-je d'un ton neutre. Personne n'y va, alors je me dévoue. - J'ai été voir à l'entrée du village, mais il n'y avait pas un chat, déclare-t-il en se redressant. Je suis donc allé chez les autres mais aucun ne voulait et tu n'étais pas chez toi. - Tu aurais pu prévenir Tsunade. - Oui, avoue le fauve de Jade. Mais comme il était tôt, je n'ai pas osé la déranger… je suis donc parti m'entraîner.
Il est vrai que je ne me suis même pas posée la question de l'heure.
- J'y serai bien allé seul, continue Rock Lee. Mais… - Mais ? - Je ne suis pas assez stupide pour penser que quelqu'un comme moi est intelligent ! Dis-moi sincèrement, tu me vois résoudre une enquête en solo ? - Sincèrement ? Non, répondis-je avec un léger sourire. Mais je t'avoue tout de même que tu y as ta place. - Oui, je joue le rôle de la grosse brute qui se charge d'attraper le criminel… - Pourquoi est-ce que tu cherches à te dévaloriser ? - Pour me donner de nouvelles limites ! s'exclame-t-il joyeusement. - Si tu l'entends comme ça, écoute… - Je peux venir avec toi ? - Bien sûr. - Tu seras mon cerveau et je serai tes muscles !
Je ne nie pas que la force physique m'ait toujours manquée, mais avec les cours de Tsunade, je peux décupler le peu que j'ai. Je préfère toutefois garder mon air angélique et mon apparence frêle afin de dévoiler cet atout et de surprendre l'adversaire. Laisser sous-estimer, jouer la comédie… c'est un style de combat envisageable.
- Préviens Tsunade, tout de même. - Oui, j'y vais, avance sans moi, je te rejoints.
Je suis du regard le jeune homme s'éloigner en courant à vitesse grand V vers le sud. Je me dirige ensuite vers le nord d'un pas modéré durant de longues minutes en me demandant si mon compagnon viendra. Je crains devoir faire cette mission seule, au bout du compte. Je sens un mouvement dans mon sac. Intriguée, je tire lentement la fermeture éclair. Je fouille prudemment, le souffle coupé, entre mes affaires, puis ma main se referme sur quelque chose de long, froid et lisse. Je fronce les sourcils. Je sors cette chose de mon sac qui est visiblement un serpent violet. Exempt la couleur, il ressemble énormément à Kuro. Même taille, même regard… Se pourrait-il qu'il s'agisse d'une mutation ? Quelques pentagones sont dessinés sur sa peau. Il s'enroule autour de mon bras et passe sa tête derrière ma nuque comme Kuro l'aurait fait. J'imagine que c'est lui, mais quand s'est-il introduit dans mon sac ? Je crois bien qu'il fera parti du voyage…
- On n'y va ?
Je ne peux m'empêcher d'étouffer un cri de surprise. En me retournant, j'aperçois Rock Lee.
- Ne réapparaît plus comme cela dans mon dos ! m'opposé-je en lui donnant une tape amicale sur l'avant bras. - Excuse-moi de t'avoir effrayé. - Ça ne fait rien. - C'est ta première mission ? s'enquit le jeune homme. - Oui, affirmé-je. C'est pour cette raison que je tiens absolument à la faire et à la réussir.
Il hoche la tête en signe de compréhension. L'avantage avec Rock Lee, c'est qu'il est difficile de s'énerver avec lui et il est loin d'être détestable. Sa coupe au bol, ses énormes sourcils et son regard un peu ahuri m'ont toujours amusés, et ce qui me plait sincèrement chez lui, c'est sa volonté de montrer qu'être ninja est une chose qui s'apprend, il est l'avatar de cette théorie.
- Il faut traverser la Vallée de la Fin, passer par le pays des Crocs et Tsume, indiqué-je. On arrivera ensuite au village de Takumi. - Entendu, hoche Rock Lee. Au fait, Tsunade m'a précisé que quelques shinobi du pays de la Foudre sont déjà sur place, mais Takumi manque d'effectif. - Je vois, soupiré-je. - Et nous ne sommes que deux enfants, souligne-t-il. - À la base, nous devrions être six, rappelé-je. Sans oublier qu'un adulte était censé nous accompagner, mais aucun d'eux n'est disponible. - Quelle image le pays de la Foudre aura du pays du Feu ? se désole-t-il. - Des gamins valent mieux que rien. Nous n'avons qu'à représenter notre village et notre contrée. Nous pourrons ainsi porter fièrement nos bandeaux.
Je dépose une main amicale sur l'épaule de Rock Lee et lui décoche un sourire rassurant.
- Tout va très bien se dérouler. - Je compte sur toi. - Moi de-même.
Nous continuons notre route vers le nord jusqu'à une cascade entourée de deux immenses statues délabrées. C'est ici qu'a eu lieu le combat entre Naruto et Sasuke. J'observe avec attention les nombreux dégâts matériaux. Quelques impacts d'ici et de-là, des arbres arrachés, un énorme rocher immolé, et surtout, la trace d'une énorme explosion. J'imagine que le combat a dû prendre fin lors de celle-ci. Je me réjouis de sortir des portes protectrices de Konoha pour la première fois, surtout pour effectuer une mission d'un rang plus ou moins élevé. Nous arrivons au pied de la grande statue d'Hirashima, le premier Hokage, puis nous traversons la rivière pour aller du côté d'Uchiwa Madara. Nous continuons ensuite toujours vers le nord avant de s'enfoncer dans une foret. Cela fait pas mal d'heures de marche. Rock Lee est en pleine forme, mais moi, je suis complètement épuisée. Nous avons marché près une journée entière. Le soleil est déjà en train de s'éclipser. La forêt est immense ! Je n'ai même pas le souvenir qu'une telle végétation prospère au pays des Crocs. D'ailleurs, nous ne devrions pas tarder à apercevoir ses montagnes. Nous marchons encore une demi-heure en direction de l'est.
- Et si on s'arrêtait pour la nuit ? lancé-je exténuée. Il commence à faire sombre. - Où ? - Ici, fis-je en pointant du doigt une clairière. - Si tu veux. - Merci… Tu penses que nous devrions faire un feu ? Parce que le nuit risque d'être froide bien que nous approchons de l'été. - Non, c'est trop risqué. Gaï-sensei me répète toujours que la discrétion est le mot d'ordre chez les ninja. - Oui, tu as raison. J'ai repéré un étang à quelques mètres d'ici, vers l'ouest, qui parait propre. J'y vais chercher de l'eau. - Je reste ici. S'il y a quoique se soit, cri de toutes tes forces. - Trop gentil, le taquiné-je en trouvant un morceau de bois formant une demi-sphère.
Je m'éloigne sur ces mots en emportant Kuro dont le nom n'est plus adéquat. Je me dirige comme convenu vers l'ouest. Les grillons chantent leurs premières mélodies et les lucioles s'allument timidement. Étrangement, je n'ai ni vu ni entendu d'oiseau depuis que nous sommes entrés dans cette forêt, probablement parce qu'ils immigrent vers une région plus chaude. Oui, ça doit être cela et pas une présence hostile comme je le redoute. Je mets peu de temps à retrouver l'étang dont j'ai parlé, mais d'après des photographies des manuels de l'Academie, il est censé être plus grand. Beaucoup plus grand… Sûrement est-il en train de s'assécher. Je plonge le récipient de fortune dans l'eau tiède. Dommage qu'elle ne soit pas fraîche. Je suis capable de modifier la température atmosphérique. Peut-être que je pourrai rendre l'eau plus fraîche me concentrant sur celle-ci. Autant tenter le tout pour le tout. Je réunis mon chakra autour ne mon cœur en le malaxant de façon à faire chuter la température tout en fixant l'eau intensément durant quelques secondes, puis je me relâche. Je trempe ensuite le bout de mon auriculaire dans le liquide transparent afin de connaître le résultat de mon expérience. Je me réjouis de constater qu'elle a fonctionné à merveille. Cette satisfaction ne dure que peu. Je commence à frissonner et à avoir la chair de poule, le pire étant que je suis légèrement habillée et ce n'est pas Kuro qui va m'arranger cela… il ne fait qu'aggraver mon cas en glissant sur mon torse ! Je ne le repousse cependant sous aucun prétexte, ce n'est pas de sa faute après tout, il n'est qu'en quête de chaleur. De retour au camp, j'aperçois Rock Lee exécuter des pompes. Je ne le dérange pas dans son activité sportive, je me contente de trouver un endroit plat pour poser le récipient. Je sors de mon sac une couverture plus ou moins épaisse. Après une journée entière de marche, je suis trop épuisée pour faire quoi que se soit avec la température. Je m'enveloppe dans ma couverture chaude en serrant Kuro contre moi et en me pelotonnant. Je pose un regard admirateur sur Rock Lee, sûrement parce que je suis incapable de faire un centième de se qu'il fait. Je suis née ainsi, avec une force naturelle vraiment sous la norme. Mon ami s'arrête, ingurgite une gorgée d'eau fraîche et reprend ses pompes. À chacun sa manière de se réchauffer, après tout… Le sommeil ne tarde pas à venir de poser sur mes paupières.
Rock Lee me réveille en secouant mon épaule.
- Debout ! Il ne fait plus noir ! s'egaye-t-il.
À vrai dire, il ne fait pas très clair non plus. C'est à peine si les oiseaux du matin commencent à chanter. Je me frotte les yeux afin de chasser la fatigue restante, puis je me dresse en m'étirant de tous mes membres.
- Tu as l'air d'avoir bien dormi, se réjouit Rock Lee. - Je t'avouerai que j'ai connu des nuits meilleures, grommelé-je en étant prise d'un horrible mal de crâne. Je vais remplir nos gourdes, je reviens dans un instant. - Je range les affaires en attendant.
Je m'empare de nos deux bouteilles et m'éloigne dans les profondeurs de la forêt. À présent que je connais le chemin, il m'est possible de retourner plus rapidement à l'étang. Je me penche sur au dessus de l'eau, plonge la première gourde et la rebouche. Je fais de-même avec la troisième. Au moment de me redresser, je faillis de faire tomber le récipient à l'eau en apercevant sur la même rive que la mienne un garçon habillé d'un kimono blanc. Il me fixe de ces yeux d'un bleu irréel. Ses cheveux noirs comme la nuit descendent sur ses épaules. J'en déduis qu'ils sont probablement longs. Son visage pâle, n'affichant aucune émotion, lui donne une apparence spectrale. Non… c'est carrément un fantôme. Ses pieds ne touchent pas le sol et je parviens à distinguer vaguement le décors à travers lui.
- Tu t'es perdu ? me risqué-je.
Pour toute réponse, le garçonnet qui doit avoir cinq ans tout au plus pointe du doigt l'étang sans détacher son regard du mien. Je regarde la surface d'eau quelques secondes, puis l'enfant. Est-il mort en essayant de traverser le lac ? Il se déplace ensuite en flottant et se pose sur l'eau.
- Tu as perdu quelque chose ?
Le jeune garçon hoche affirmativement la tête. J'imagine que ce qu'il a égaré se trouve dans l'étang. Avec mon mal de crâne, plonger dans l'eau refroidie par la fraîcheur de la nuit ne me convient pas du tout, mais je m'en voudrai si je tourne les talons avant de n'avoir rien tenter. À contre-cœur, je retire mes chaussures et concentre mon chakra sous mes pieds de façon à marcher sur l'eau. Je rejoints ainsi l'enfant du lac. Une fois arrivée à son niveau, il baisse la tête et me fait comprendre que ce qu'il recherche est juste en dessous.
- En espérant que ça ne soit pas trop profond, soupiré-je à mon attention.
Je fais disparaître mon chakra progressivement afin de m'enfoncer lentement dans l'eau froide. Ce n'est pas du tout plaisant, mais tant pis. Une fois la tête complètement immergée, j'ouvre les yeux. Je parviens à distinguer un objet brillant à quelques mètres de profondeur à travers l'eau trouble. Je remonte à la surface afin de prendre la quantité d'air nécessaire. J'observe le gamin dont les yeux sont rivés sur moi. Pourquoi est-ce que je fais cela ? Je prends ma respiration sans me poser plus de questions et plonge de nouveau dans les profondeurs aquatiques. Je nage durant quelques secondes avant d'attraper l'objet qui émet une faible lueur et remonte à la surface. Je sors ensuite de l'eau avec le totem du défunt enfant et une poignée de boue dans le creux de mes mains. Il s'agit d'un collier dont le pendentif est une perle azurée, de la même couleur des pupilles du garçonnet et très bien conservé.
- J'espère qu'il a beaucoup de valeur à tes yeux, chuchoté-je en lui tendant le bijou.
Mais il ne le prend pas. Au lieu de cela, il me sourit de toutes ses dents de lait et laisse échapper un rire coquin.
- Toi, magicienne ! s'agaye-t-il de sa voix aiguë.
Tout son corps, ou plutôt son esprit, se met à briller intensément et se désintègre dans une pluie de petites étincelles qui s'éloignent dans le ciel de l'aube sous un rire enfantin. Ne comprenant pas la situation, je baisse les yeux sur le collier. Les fantômes sont-ils tous des âmes errantes à la recherche de quelque chose ou ayant un quelconque remord ? Déroutée par ma rencontre, je reste un petit instant immobile à considérer le pendentif. Que vais-je en faire ? Je n'ai pas le cœur à le remettre à l'eau, je le glisse alors dans la poche de mon pantalon, puis lève mon regard vers le soleil levant.
- Magicienne, murmuré-je tout bas.
Le rire de l'enfant résonne dans mes oreilles et me fait sourire. Je retourne ensuite sur la rive. Je reste ébahie lorsque je m'aperçois que mes vêtements sont secs. De plus en plus décontenancée, je remets mes bottes, reprends les bouteilles pleines et me retourne au camp d'un pas lent. Étrangement, Rock Lee ne semble pas avoir remarqué mon retard. Tant mieux, d'ailleurs, je n'aime pas me justifier. C'est un grand défaut de ma part ajoutant une pointe d'arrogance dans mon caractère.
La suite du sommaire dans un futur message !
Dernière édition par Fanfictive le Ven 25 Juil - 19:00, édité 4 fois | |
| | | Blaze Admin
Messages : 54 Date d'inscription : 10/06/2013 Age : 27 Localisation : Mystère.
| Sujet: Re: I was born for your happiness Mar 13 Mai - 8:41 | |
| Tu as changé quelques dialogues non? Pas la même version que dans celui que tu m'as passé par email. | |
| | | Fanfictive Membre
Messages : 187 Date d'inscription : 29/04/2014 Age : 25 Localisation : Là où il y a du wifi !
| Sujet: Re: I was born for your happiness Mar 13 Mai - 14:43 | |
| C'est probable. - Seiko:
18. - Le voleur à la poigne spectrale:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 18 : Le voleur à la poigne spectrale Nous continuons notre route vers l'est, franchissons le pays des Crocs, remontons vers le nord et traversons Tsume. Nous arrivons deux jours plus tard à Takumi, le village se situant dans la partie sud du pays de la Foudre. Les architectures sont totalement différente des nôtres : les habitations sont peu nombreuses mais très hautes et relativement bien espacées les unes des autres. Comment un voleur peut-il se faufiler et échapper à ses poursuivants dans un endroit comme celui-ci dont les rues sont à un nombre plutôt réduit ? À Konoha, je comprendrai, il y a trois avenues reliées par de nombreuses rues, quelques ruelles et chemins dotés d'escaliers. Enfin, c'est très complexe contrairement à ici. Mais il faut avouer que les tours de Takumi se ressemblent pratiquement toutes à défaut des adresses notées sur chaque porte. Quelques shinobi du pays de la Foudre patrouillent les allées. Rock Lee se dirige vers un de ceux qui passent près de nous, moi sur ses talons.
- Bonjour, nous sommes des ninja de Konoha, commence-t-il. Pouvez-vous nous indiquer le chemin vers votre chef ? - Bonjour, vous n'êtes que deux ? - Euh… - Oui, devancé-je mon ami. Nous manquons aussi d'effectif à Konoha. - Au point de nous envoyer deux gamins ? - Vous serez surpris du résultat, lancé-je avec un sourire au coin.
Le patrouilleur nous regarde longuement.
- Très bien, suivez-moi, suggère-t-il. Il n'y a pas de chef ici. Le seul dirigeant est le Raikage. Question militaire, c'est Omoi qui le soutient. - À qui avons nous l'honneur ? voulus-je savoir. - À Omoi, me répond-il.
Tandis sur je marche derrière le garde, Rock Lee se penche à mon oreille et me chuchote :
- Tu nous as peut-être sur-estimés… - C'est possible. Il est vrai qu'être sous-estimé est quelque peu avantageux. Mais c'est tout de même déshonorant. L'honneur est un des mes mots d'ordre. - Et quels sont les autres ? - Justice et loyauté, lancé-je. Du moment que je respecte ces trois principes, je me considère comme l'Alliée Fidèle à ma patrie. - Tu ne trahiras jamais Konoha, si je comprends bien, conclut-il. - Je ne trahirai jamais Tsunade, rectifié-je en me remémorant les dernières paroles d'Iruka. Du moins, je ne trahirai pas ses idéologies actuelles. - Et si elle change ? - Ça dépend. Si c'est faire le bien pour le bien, je la suis. Faire le mal pour le bien, j'essaierai de trouver une autre solution. Faire le bien pour le mal, je me méfierai. Faire le mal pour le mal, je la quitterai, et si Konoha ne se soulève pas, je partirai. - Tu es honnête, remarque mon ami.
M'attendant plus à un reproche qu'à un compliment, je me contente à le remercier. Nous entrons dans un des bâtiments du village. Un homme de la vingtaine au teint d'ébène et au cheveux mi-blonds mi-blancs se tient debout avec une sucette à la bouche face à un bureau. Sa chevelure courte couvre son œil gauche. Je suppose qu'il s'agit d'Omoi.
- Ah ! Konoha est là ! s'enthousiaste le présumé bras droit du Raikage. Je me demandais ce que je deviendrai sans vous. Je n'aurai pas réussi à attraper ce maudit voleur, j'aurai été viré, je ne trouverai plus de travail puisque je serai pris pour un bon-à-rien, et j'aurai fini à la rue, je serai mort misérablement et je ne serai même pas enterré !
Je pense qu'il doit être un excellent stratège, mais un peu trop paranoïaque à mon avis.
- Enfin ! Vous êtes là, je peux oublier ma vie de misérable ! continue-t-il. Euh… dites-moi… où sont les autres ? - Omoi… ils sont deux, avance le patrouilleur. - Deux ? - Deux. - Je suis Rock Lee, le fauve de Jade de Konoha. Enchanté. - Et moi, Seiko…
Avec ma petite taille, je suis beaucoup moins convaincante que Rock Lee. Et même, cela s'entend…
- Bon… eh bien, souffle Omoi, j'imagine que nous n'avons pas le choix. - Relatez-nous les faits, exigé-je en supportant de moins en moins ces regards désespérés qui se posent sur nous. - Une personne s'empare des biens des autres. Elle agit le jour comme la nuit. D'après ses victimes, le voleur ou la voleuse s'exerce dans une brume et lorsqu'il ou elle passe à l'action, on ressent une petite brise, mais c'est déjà trop tard. - Je vois, soupire Rock Lee. Il est rapide. - Rapide et efficace. J'ajoute que personne n'a jamais vu son visage à cause d'un masque que cet individu porte sur lui, mais nous savons qu'il loge dans le village ou dans les alentours. - J'ai une question, avancé-je. Comment un voleur peut-il vous échapper dans un village où nous avons limite une vue panoramique à chaque pas que l'on fait ? - C'est à cause du brouillard. - Une silhouette se distingue tout de même assez bien dans un nuage, non ? - Le brouillard est tellement épais que lorsque l'on se déplace, on doit marcher à tâtons et il englobe tout le village. Personne ne sait à quel moment il va frapper. - Quelles tentatives avez vous eu recours afin de l'arrêter ? - J'ai posté des soldats à chaque croisement d'allées, mais comme vous l'avez entendu, avec un brouillard aussi épais, il est impossible de voir quoique ce soit. - Il suffit de dissiper cette brume, proposé-je. - Le vent est trop faible dans cette région. - Je peux m'en charger.
Rock Lee me lance un regard étonné. En même temps, je ne me souviens pas de lui avoir fait part de mes dons. Il n'est pas non plus au courant que je suis capable de maîtriser deux natures de chakra opposées et encore inconnues.
- Avez-vous pensez à vous servir d'un volontaire pour jouer le rôle d'un appât afin de l'attirer " Avez-vous engager un volontaire pour servir d'appât ? lance Rock Lee. - Non, puisqu'il n'y en a pas. - Le problème est réglé. Je me propose, annonce-t-il en souriant. - Pourquoi n'y en a-t-il pas ? m'enquis-je plutôt.
Omoi, qui s'est assis sur son fauteuil durant la discussion, se lève, fait quelques pas vers nous et plonge son regard dans le mien.
- Toutes ses victimes, après s'être faites volées, deviennent folles et se suicident au bout de quelques jours, déclare-t-il sans détour.
Décidément, cette affaire est bien plus complexe que ce que je n'aurai osé imaginer.
- Vous comprenez à présent pourquoi nous avions demandé un renfort d'au minimum six personnes. - Nous étions les seuls disponibles, riposté-je. - Tu veux me faire croire que Konoha manque de puissance ? - Tout-à-fait. - Le village caché du pays du Feu est devenu faible ? - Après la mort d'Hiruzen Sarutobi et bien d'autres événements, on ne peut pas dire que notre puissance reste stable. Mais qu'en est-il de la votre ? - Seiko, souffle Rock Lee. - Notre contrée connait aussi des problèmes tels que celui-ci et nous devons diviser nos forces. Ce n'est pas une gamine de 12 ans qui va me faire un cours de je-ne-sais-quoi. - Très bien, vous souhaitez savoir pourquoi nous ne sommes que deux ? m'offensé-je. À la base, nous sommes six gosses, mais suite à une gué-guerre, je me suis retrouvée seule à vouloir y aller. Sur le chemin, j'ai croisé mon ami ici présent qui m'a rejointe. Pourquoi est-ce que je tiens tant à la résoudre ? Tout simplement parce que cette mission est ma première malgré mon âge. Rien ni personne ne se mettra en travers de mon chemin, et je détruirai toute ombre hostile qui pourrait entraver mes décisions. Estimez-vous heureux de recevoir de l'aide, bien qu'elle soit infime. La balle est dans votre camp, à présent. C'est à prendre ou à laisser.
Les oreilles bouillantes, je quitte le bâtiment d'un pas furieux. Je me rend compte une fois à l'extérieur que mon humeur a provoqué un orage qui s'est abattu sur la région. Je m'abrite alors en me collant contre le mur frais et essaie de me calmer en respirant profondément et en songeant à une façon de résoudre cette maudite affaire. Je veux prouver que deux enfants, un de 14 ans et une de 12 ans, sont à-même de venir à bout d'une enquête. Je tente d'abord de trouver une explication rationnelle. Le voleur peut utiliser des bombes fumigènes et attendre que le vent se lève pour dérober et en profiter pour injecter discrètement une drogue mortelle à sa victime. Il faudrait déjà savoir si un tel poison existe en ce monde, mais avant toute chose, j'apprécierai de m'assurer d'un fait. Je rentre dans le bâtiment. En m'apercevant, Omoi détourne le regard de Rock Lee.
- Tu t'es calmée ? - Oui, maugrée-je. Reste-t-il une victime encore vivante ?
L'homme aux cheveux pâles secoue négativement la tête d'un air désolé.
- Avez-vous autopsier les corps ? - Pas encore. - Je pense que la possibilité que le criminel ait fait usage d'une drogue mortelle n'est pas à écarter, affirmé-je.
Omoi me fixe intensément. Je n'hésite pas à m'introduire dans son esprit.
"Douze ans et elle parle comme une adulte…"
Embarrassée par ce compliment silencieux, je coupe la communication.
- Ils sont à la morgue de Kumo, déclare le capitaine. Souhaitez-vous vous y rendre et y assister ou attendre les résultats ?
Rock Lee capte sur mon visage un refus évident. J'ai déjà vu des corps sans vie, j'avoue trouver ceci effrayant et j'ai entendu dire que l'odeur est plus que repoussante. Plonger mes mains dans un cadavre ne m'est jamais venu à l'esprit et voir des organes humains fait partie de mes cauchemars.
- Nous attendrons les résultats, décide Rock Lee en mon nom.
Apparemment, voir du sang et des boyaux ne le fait pas frémir, mais moi si. Il faudra pourtant que je m'y habitue, sans oublier que je n'ai que douze petites années.
- J'envoie un message à Kumo. - Avez-vous une bibliothèque ? demandé-je. - Comme dans tous les villages. - Avez-vous des livres traitant la médecine et les sciences ? - Probablement, mais je doute qu'ils soient nombreux. - J'aimerai y jeter un coup d'œil. - Si tu veux.
Son regard se trouve vers Rock Lee.
- Est-ce possible d'interroger les villageois ? veux savoir mon ami. - Menez votre enquête comme bon vous semble, mais ne mettez pas de vies en danger inutilement, répond Omoi. Je servirai de point de rassemblement des informations. - Merci, nous feront aussi vite que nous le pouvons. assure Rock Lee. - Conduis-les à l'auberge, ordonne le capitaine à son second.
Après avoir reçu des encouragements de la part de l'homme à la peau sombres et aux cheveux clairs, nous quittons le bâtiment pour nous rendre dans l'auberge du village. Je regarde au loin les nuages de pluie s'éloigner avec satisfaction. Le garde nous indique que nous n'aurons pas à payer les chambres, Omoi s'en chargera avec les fonds du pays. Rock Lee et moi-même entrons dans une pièce qui sent le renfermer. Nous ouvrons toutes les fenêtres afin de l'aérer un maximum, puis nous rangeons nos affaires dans les placards.
- Je vais interroger les gens du villages, déclare Rock Lee après avoir placer son dernier vêtement. Fais ce que tu as à faire à la bibliothèque. Nous nous retrouvons dans deux heures en face du bureau de Omoi. - Entendu.
Nous nous séparons pour effectuer nos recherches. Je me dirige d'un pas rapide vers la bibliothèque. J'en aurai lu, des livres, Iruka serait fier de moi s'il était toujours de ce monde. Cette pensée me fait sourire. Arrivée à ma destination, je pousse les portes de la tour et me dirige droit en direction des ouvrages scientifiques. Je ne tarde pas à trouver celui qui m'intéresse puisqu'effectivement, y en a peu. Je le tire de l'étagère et l'ouvre directement sur le sommaire afin de ne pas perdre de temps. Par chance, je trouve un article sur les drogues et les poisons meurtriers, mais aucun des exemples correspond aux symptômes de démence et de suicide, cependant, quelques uns s'en rapprochent. J'imagine que quelqu'un a trouvé un moyen de mettre une personne dans un état de grande folie avec tout les renseignements qui se trouve dans un bouquin ouvert à tous… Si c'est le cas, cela doit être écrit quelque part, mais où ? Je sais qu'il y a beaucoup de revues scientifiques à Konoha en raison du statut de Tsunade, et anciennement d'Orochimaru qui n'a pu emporter que quelques bouquins lors de sa désertion, mais je ne peux retourner au village, ce n'est pas à la porte d'à côté ! Je regrette que Sakura est été soit-disant punie, elle m'aurait apporter d'une grande aide puisqu'elle a suivi les cours de Tsunade et je n'ai passé que quelques jours à apprendre d'Anko qui n'a pas trouvé le temps de me parler de poison ou d'autres choses du même genre. Je reste un long moment assise à réfléchir à une solution qui pourrait me sortir de ce doute permanent. J'appuie mes coudes sur la table et pose mon menton entre mes mains en soupirant. Je décide de tenter de contacter Tsunade par un système télépathique innové par mes soins… à l'instant même. Puisque la technique d'Iruka est une sorte de transfert, je pense que si j'ai des paroles en tête, mon destinataire devra entendre mes pensées. Je tente le tout pour le tout. Je fais le vide dans mon esprit afin d'accentuer ma concentration, visualise le visage de Tsunade et concentre mon chakra au centre de mon front.
_Tsunade, vous m'entendez ?
Aucune réponse ne me parvient. Évidement, puisqu'elle ne se trouve pas dans les alentours… Au moment d'interrompre le transfert, la voix de Tsunade résonne dans mon esprit.
_Seiko ? _Je communique par télépathie, m'empressé-je de répondre. Je viens d'inaugurer une technique alternative. _Mais… comment ? _Je vous expliquerai ceci plus tard, j'ai besoin d'un renseignement. _Pose ta question. _Savez-vous s'il existe un poison ou une drogue qui agit sur l'esprit tellement intensément qu'il peut provoquer des troubles du comportement comme la folie et le suicide ? _Cela a-t-il un rapport avec ta mission ? _Oui, les victimes des vols du criminel ont des crises de démence et meurent de leurs propres mains. La situation est critique… _Je ne te le fait pas dire… Il existe effectivement une drogue qui agit comme cela. _Pouvez-vous m'en dire plus à son sujet ? _À l'exception qu'elle a été concoctée par Orochimaru et que ça a la forme d'un liquide vert moche, non. _Je vois. J'espère seulement qu'il n'y a pas de lien… A-t-il écrit quelque chose sur celle-ci ? _C'est très probable, mais ses livres et ses notes ont été détruites après son départ par mesure de sécurité. _Les a-t-il rendus publics durant une certaine période ? _Avant la guerre. La troisième. Ses livres étaient dans la bibliothèque de Konoha, ils ont été retirés. _Je comprends… Merci pour les renseignements. _Je ne vois pas trop comment je t'ai pu être utile, fait Tsunade _Vous m'avez affirmé l'existence d'une telle drogue dont la composition a été probablement rendue publique à Konoha. Sans compter que j'ai probablement une partie de l'identité du voleur. Merci encore. _De rien. Si tu as besoin d'informations supplémentaires, contacte-moi comme tu l'as fait. _Il ne me manque plus que la composition pour savoir si ce médicament néfaste peut être fait par tout le monde ou seulement une catégorie de personnes, déclaré-je. _À qui vas-tu t'adresser ? se méfie la femme. _N'allez pas croire que je vais communiquer avec Orochimaru pour avoir ce que je désire ! Je ne suis pas assez folle pour faire ce genre de chose, bien que ce moyen me paraisse plus rapide. Seulement, je n'aurai probablement pas besoin de cette réponse. _Et si tu en as besoin ? _Je remonterai le temps, bien évidement, déclaré-je avec un soupçon d'humour. _T'es une comique, toi. _Dans toute plaisanterie, il y a une part de vérité. Je veux dire que pour rien au monde je m'adresserai à Orochimaru. _Tu le connais à peine… _Anko m'a parlé de lui et de ses expériences malsaines, mentis-je. C'est suffisant pour savoir qui il est. _Bon courage, dans ce cas. _Merci.
Je ne tarde pas à me déconnecter de son esprit. Mentir par télépathie est un exploit, franchement. Anko m'a demandé de me taire au sujet d'Orochimaru, mais s'il s'en prend à moi, je ne sais pas si je serai capable de garder le silence. Cependant, le fait que Kakashi soit au courant me rassure. C'est un homme de confiance, je le sais. Je regarde la pendule. Il me reste une heure-et-demie pour mes recherches et j'ai déjà ce qui me convient. Je prends l'initiative de rejoindre Rock Lee, mais je ne sais pas du tout où il se trouve actuellement. Je sillonne les rues quasi-désertes du village à la recherche de mon ami que je finis par trouver au bout d'un quart d'heure.
- Lee-san ! l'interpellé-je. - Ah, Seiko, tu as fini ? - Oui, et j'ai appris des choses intéressantes. - Comme quoi ? - Que cette drogue a été conçue par Orochimaru en personne et que la recette a été publiée à la bibliothèque de Konoha il y a deux décennies avant d'être retirée et probablement détruite. Elle est sous forme d'un liquide vert. - Comment tu as fait pour apprendre toutes ces choses-là en seulement quarante cinq minutes ? s'étonne Rock Lee. - C'est un secret que je ne compte pas révéler et encore moins ici. - Si tu y tiens… qu'en déduis-tu ? - Je pense que notre voleur doit avoir plus de vingt ans et qu'il a visité Konoha durant cette période. Et toi, qu'as-tu appris ? - La brume fait son apparition dans des tranches horaires précises, de huit heures à onze heures, de dix-sept heures à vingt heures et de deux heures à cinq heures. - Durant trois heures, murmuré-je. - Oui, mais je crois qu'il n'y aura plus beaucoup de victimes, car les villageois ont compris qu'il ne fallait pas sortir durant ces périodes. - Une bonne chose de faite. Quelle heure est-il ? demandé-je. - Quinze heures passées, répond Rock Lee.
Je plonge mécaniquement la main dans ma poche, mes doigts touchent le collier que m'a laissé l'enfant du lac. Je choisis de le placer autour de mon cou pour éviter de le perdre. Étrangement, il me semble avoir déjà vu cette perle azurée.
- Très beaux colliers, remarque Rock Lee. - Merci. Celui-ci m'a été offert par ma mère adoptive, dis-je en montrant le pendentif ressemblant à une feuille s'enroule sur sois-même. L'autre, c'est un enfant qui m'en a fait cadeau. Je tiens aux deux et je ne veux pas les savoir entre des mains de quelqu'un autre que moi.
Mon compagnon hoche la tête en signe de compréhension. Nous décidons de retourner voir Omoi pour lui faire le rapport afin d'écouter ce qu'il en pense. Une fois que nous sommes face au capitaine, nous lui relatons nos trouvailles et donnons nos conclusions. Il parait agréablement surpris, d'ailleurs. J'annonce ensuite que je souhaite voir cette brume de mes propres yeux, et quand je précise qu'il faut que je sois à l'extérieur, son expression ébahie laisse sa place à un regard terrifié.
- C'est trop dangereux ! hurle-t-il en se levant brusquement. Tu peux en mourir ! - Je sais, affirmé-je calmement. Mais si je parviens à dissiper le nuage, il ne pourra pas s'en prendre facilement à moi. - Tu es vraiment capable de lever les vents ? s'inquiète Rock Lee. - Oui. - Et si tu n'y arrives pas ? ajoute Omoi. - Je créerai un clone. J'aurai une chance sur deux de m'en sortir. - Et si tu ne t'en sors pas ? - Je mourrai, évidement, déclaré-je en haussant les épaules. - Comment peux-tu dire ça aussi banalement ? s'énerve Omoi. - C'est vous qui ne cesser de voir la fin des histoires qu'en tragique, je n'ai pas l'intention de mourir maintenant et je connais des personnes qui pourront me tirer de ce pétrin !
Un grand silence règne dans la salle. Je suis tout à fait consciente que je prends un énorme risque en sortant dans cette brume, mais je n'ai pas vraiment le choix.
- Si tu tiens tant à voir ce brouillard, monte sur les toits, décide Omoi. - Très bien, acquiescé-je. J'y serai dans deux heures, j'ai besoin de repos. - Fais attention à toi, me prie mon ami en combinaison verte.
Je lui décoche un sourire rassurant avant de me rendre à l'auberge en le laissant avec le capitaine. Un puissant mal de tête me prend, la conversation télépathique que j'ai eu avec Tsunade en est peut-être la cause… Je m'allonge sur mon lit et tente de m'endormir. En vain. Je passe une main tremblante sur mon front et me débarrasse de la douleur et m'endors aussitôt.
Rock Lee me réveille deux heures plus tard en m'annonçant que la brume est apparue. Je me lève rapidement, vide mes poches, retire de préférence mes colliers et demande un accès au toit de l'auberge. L'homme qui s'en occupe s'empare d'une clef, m'emmène au sommet du bâtiment et m'y laisse seule. Après m'être assurée que Rock Lee ne m'ait pas suivie, je crée un clone et je m'éloigne ensuite. Je m'arrête sur le toit d'une des nombreuses tours. Je constate que le brouillard s'étant entièrement sur le village et ne va pas tarder à m'engloutir malgré mon altitude. Avant de ne voir que du gris, je lève un puissant vent de façon à chasser le nuage, persuadée que cela fonctionnerai. Mais j'ai beau le faire souffler comme pas possible, la brume reste immobile et fini par m'atteindre. Prise au dépourvue, je fais cesser le vent. Je ne peux compter que sur mon clone et mes sens pour me sortir de là. J'entends le martèlement sourd de mon sang dans les tempes. Le souffle coupé, je sors discrètement le seul kunai que j'ai laissé dans ma sacoche fixée autour de ma jambe droite. Tous mes sens sont aux aguets. Quelques minutes s'écoulent, puis j'entends des pas se précipiter dans ma direction, puis s'éloigner. Un léger vent vient caresser mes cheveux. Était-ce le voleur ? Je sens comme une gêne au niveau de mon bassin. Je pose automatiquement ma main dessus et retire une épine fine et la rapproche de mon visage pour mieux l'observer. Un liquide verdâtre couvre sa pointe.
19. - Kaliachi Kirino:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 19 : Kaliachi Kirino J'étouffe un juron. Il ne s'en est pas pris à mon clone, mais à moi. Est-ce du hasard ou a-t-il su faire la différence ? Et comment ce fait-il que la brume ne se soit pas dissipée alors sur le vent a soufflé très fort ? Je cesse de me poser des questions sur l'affaire et je me concentre plutôt sur ma santé. Pour le moment, je vais bien, à l'exception que je panique. Un poison mortel court dans mes veines ! Non, tout va pour le mieux, Tsunade m'a appris à extraire ce genre de chose. Je tente d'utiliser mon chakra, mais rien ne se produit. Je ne peux pas mourir ainsi, je ne peux pas mourir maintenant ! Je sens mon cerveau s'engourdir, j'ai la tête qui tourne et je ne tiens plus sur mes jambes. Je trébuche mais ne tombe pas. Je m'empresse de quitter le toit sur lequel je suis perchée. Je manque de chuter mortellement et tombe maladroitement sur le sol. J'essaie de me relever mais n'y parviens pas. Puis le noir.
À mon réveil, je suis sanglée à un lit dans une pièce blanche et éclairée par la lumière du jour. Je mets un certain temps à comprendre que je me trouve seule dans une chambre d'hôpital, car mon cerveau fonctionne au ralenti. Je m'efforce de me remémorer les derniers événements. Je me souviens d'être montée sur un toit et de m'être faite attaquer par le criminel. Je décide d'appeler quelqu'un, une infirmière, Rock Lee, ou même Omoi, mais personne ne répond puisqu'aucun son ne sort de ma bouche tellement ma gorge est sèche. Apparemment, le poison n'a pas d'effet sur moi, mais je suis tout de même attachée… Une trentaine de minutes s'écoulent avant qu'une femme habillée de blanc entre dans ma chambre. Je lui demande de me détacher, mais elle refuse. Je lui indique alors que je souhaite boire quelque chose et elle me place un verre d'eau à ma bouche que j'engloutis de deux traites.
- Je veux voir Omoi et Rock Lee, déclaré encore faiblement.
Elle acquiesce d'un hochement de tête et s'éloigne dans les couloirs d'un pas rapide. Peu de temps après, le chef de la garde de Takumi et mon ami entrent simultanément dans la pièce.
- Détachez-moi, exigé-je en supportant de moins en moins les sangles. - Avant tout, dis-moi qui es-tu, ordonne Omoi. - Quoi ? Mais … Bon, si vous le souhaitez… Je suis Seiko Matsuda de Konoha, pays du Feu, fille adoptive de Konohana. Cela suffit ?
Le capitaine jette un œil sur Rock Lee. Ce-dernier sort de sa poche cinq objets et me les montre : deux sont mes colliers, les trois autres sont probablement des objets décoratifs.
- Lesquels des cinq ne te rappelle rien ? demande mon ami. - La perle bleue pâle et le pendentif ressemblant à une feuille argentée et noire se torsadant sur elle-même sont les seuls que je connais. Le reste, jamais vu. - Elle va bien, assure Rock Lee en se tournant vers Omoi. - Bien sûr que je vais bien, maugrée-je. Vous pouvez me détacher, à présent ? - Oui oui, souffle l'homme aux cheveux pâles.
Rock Lee et Omoi se chargent de retirer les sangles solidement reliées aux extrémités du lit. Une fois ceci fait, je me redresse en respirant profondément et leur demande où nous sommes, ce qu'il s'est passé avant de me retrouver ici et pourquoi le poison n'a pas fait effet sur moi. Avant de me répondre, Omoi attire une chaise vers lui et s'y assoit à l'envers en appuyant ses membres antérieurs sur le dossier et son menton sur ses bras. Je devine alors que les faits ne sont pas banals par son silence. Mon camarade parait tout aussi attentif que moi, il attend patiemment la réponse aux côtés du capitaine.
- Pour commencer, Rock Lee s'est inquiété à ton sujet et est parti à ta recherche lorsque la brume se dissipait. Il t'a ensuite trouvée évanouie sur le sol avec un type masqué à tes côtés. Il allait probablement te tuer, d'ailleurs, puisqu'il tenait un couteau sous ta gorge. Rock Lee l'a frappé avant qu'il ne fasse quoique se soit et a réussi à lui ôter le masque, mais n'est pas parvenu à voir son visage. Nous t'avons ensuite amenée ici, à Kumo, pour te soigner d'urgence, seulement le poison était déjà incrusté dans ton sang. On t'a donc attachée par mesure de sécurité et on a prélevé un échantillon de ton sang et extrait le poison mais ils n'ont pas trouvé de groupe sanguin. Une semaine plus tard, tu te réveilles. - Merci Lee-san, tu m'as tirée d'une situation délicate, je te revaudrai ça. - Ça ne sera pas nécessaire, s'oppose-t-il. - J'insiste. Je n'aime pas avoir des dettes. Mais j'apprécierai en savoir plus en ce qui concerne mon groupe sanguin, déclaré-je en me tournant vers Omoi. - Tu n'as ni de globules rouges, ni de globules blancs, précise-t-il. - J'ai des globules roses ? ricané-je nerveusement. - En quelques sortes.
Mon sourire plaisantin s'efface de mes lèvres. Je promène mon regard inquiet sur Rock Lee qui n'a pas bien l'air de comprendre.
- C'est-à-dire ? me risqué-je. - Tes globules "roses" occupent à la fois la fonction des globules blancs et à la fois celle des globules rouges. - C'est complètement illogique… - C'est pourtant ce qu'il se passe dans ton corps. - Mais je ne suis pas humaine ! m'horrifié-je. - Normalement, tu l'es, tente de me rassurer Omoi. - Normalement ? répété-je. Mais ce n'est pas normal, ça ! - Ne panique pas. - J'ai des globules roses dans mon corps et je suis censée rester assise calmement… Pourquoi pas, après tout ? - En fait, tes globules "roses" sont aussi tes phagocytes, ajoute-t-il. Ce qui peut éventuellement expliquer ta défense immunitaire remarquable. - J'ai donc des lymphagohémacytes* qui se baladent dans mon organisme, souligné-je. - Tu inventes de ces mots… - Lymphagohémacytes ou globules roses phagocytiques, comme vous voulez. - Vous me donnez mal à la tête, tout les deux, souffle Rock Lee en passant sa main sur son front. - Moi je me demande plutôt comment elle arrive à plaisanter sur un sujet aussi sérieux, commente désespérément Omoi. - Je suis ainsi de nature, rétorqué-je. C'est un moyen de décompresser.
À vrai dire, ceci m'inquiète bien plus que cela ne devrait. À Konoha, lorsqu'on m'a fait mon analyse de sang, on m'a dit que tout va bien à l'exception de sa fluidité. Une femme comme Tsunade ne peut pas se tromper sur ce genre de chose. Ni elle, ni Shizune, d'ailleurs. On m'a donc cachée une chose aussi importante…
- Si je comprends bien, aucun poison ne peut m'affecter, repris-je. - Je pense, affirme Omoi. - Pourquoi me suis-je évanouie, dans ce cas ? - La brume n'est pas un nuage ordinaire, déclare Rock Lee qui s'est tut durant presque toute la conversation. J'ai pataugé pour connaître sa nature. - Tu as trouvé ? questionné-je. - Oui, il s'agit d'un ninjustu. - C'est donc un ninja, pensé-je à haute voix.
Rock Lee hoche la tête de haut en bas.
- C'est une femme, ajoute Omoi. - Comment le sais-tu ? - Sa démarche est féminine, complète mon ami. - Le filet se ressert, murmuré-je avec satisfaction.
Je récapitule les faits : une ninja, probablement originaire du village de la Brume, vivait à Konoha il y a près de vingt ans, puis elle s'est installée ici et a commencé sa série de crimes.
_ Tsunade-sama ? appelé-je par télépathie. _ Seiko ? Comment avance l'affaire ? _ Très bien, en oubliant quelques contre-temps. C'est une voleuse probablement originaire du village de la Brume qui a vécu à Konoha il y a vingt ans. Avez-vous une liste des Nukenin ? _ Oui, bien sûr. _ Pouvez-vous me la trouver ? Elle utilise le Justu de la brume et peut-être celui du vent. _ Contacte-moi dans une petite heure. _ Entendu.
Après avoir coupé la communication, je me tourne vers Rock Lee et lui sourit.
- La mission prendra bientôt fin.
Mon ami me regarde d'un air ébahi, puis jette un coup d'œil sur Omoi qui semble tout aussi intrigué par mon assurance. Je me contente de garder le silence et de me retirer de l'étreinte des draps. En posant mes pieds nus sur le sol froid, je me rends compte que je suis vêtue d'une simple chemise de nuit blanche. Omoi me dit qu'il m'attendrait à la sortie de l'hôpital avec Rock Lee. L'homme et l'adolescent sortent de la chambre. D'abord, il y a cet étrange chakra, puis les marques bizarres sur mon dos, ensuite le collier de l'enfant qui immerge de mes souvenirs et mon sang qui n'est pas humain… sans compter les mystères que Maman a emporté avec elle, et comme si cela ne suffit pas, il semblerait que j'ai attiré l'œil d'Orochimaru. En plus, je me dois de garder secret cette rencontre. Je suis censée vivre avec tout cela sur la conscience… Quelque part, je comprends pourquoi Shizune ne m'a pas révélée la vérité sur moi, au risque de me rajouter une pierre dans le sac. Je finis par m'habiller au bout de quelques minutes de réflexion en oubliant que je suis attendue. Je rejoints ensuite Omoi et Rock Lee afin de retourner à Takumi. Sur le chemin, personne ne prononce un mot, chacun d'entre nous réfléchis à ses problèmes. Le capitaine doit méditer sur l'enquête, Rock Lee sur son cœur, je sais qu'il est fou de Sakura, et moi sur mes origines, évidement… Nous rentrons au village pour 16 heures, une heure avant le lever de la prochaine brume. Contacter Tsunade m'est complètement sorti de l'esprit, je communique d'urgence avec elle.
_ Tsunade-sama… _ Ah ! enfin ! se réjouit-elle. Que faisais-tu ? _ Je n'ai pas vu le temps passé, excusez-moi… _ Ce n'est pas grave. J'ai trouvé une femme dans nos dossiers Nukenin correspondant aux critères que tu m'as énoncés. _ Quel est son nom ? voulus-je savoir. _ Kaliachi. Kaliachi Kirino. _ Merci infiniment. _ De rien.
J'annonce ma nouvelle information aux deux hommes. Ces-derniers me dévisagent intensément et finissent par me demander comment j'ai pût savoir une telle chose. Avant de leur répondre, je regarde dans les alentours, et, n'apercevant rien de suspect, je leur dévoile mon secret en chuchotant :
- C'est ce qu'on appelle de la télépathie. J'ai communiqué avec Tsunade à l'instant et j'ai utilisé cette technique pour déterminer le poison. - Tu peux faire ça ? s'étonne Rock Lee. - Sache que je n'ai pas fini de te surprendre. - Épatant ! s'égaye Omoi. Comment fais-tu cela ? - C'est top secret ! - Sérieusement… - J'ai promis de ne rien dire à mon professeur. Je respecterai sa volonté. - J'irai lui demander, dans ce cas. - Il est mort, lâché-je. Vous pouvez toujours essayer, mais je doute que le résultat soit satisfaisant. - Je m'excuse, souffle Omoi. - Ça ne fait rien, vous ne saviez pas. Avez-vous une liste des habitants ? - Oui, elle est dans mon bureau. - Si vous pourriez me la montrer… - Avec plaisir, en espérant que cela fera avancer l'enquête.
Nous continuons notre marche jusqu'à atteindre les portes Nord de Takumi. Nous traversons les rues peu peuplées, et pourtant, il reste encore du temps avant que la prochaine brume ne s'installe.
- Il y a si peu d'habitants ? - Sûrement parce que nombreux d'entre eux ont quitté le village, faute de cette affaire, me répond Rock Lee. - C'est ça, affirme Omoi. Les conditions de vie sont rapidement devenues difficiles. Les marchands n'ont que quelques heures pour installer leur boutique, vendre leurs produits et ranger leur matériel avant que la brume n'apparaisse. Ils partent donc ailleurs, et les habitants se retrouvent sans nourriture. Ils sont donc obligés d'emprunter à Kumo et les frais reviennent chers. - Je vois… - Si ce n'est pas le poison qui les tue, ajoute-t-il, c'est cette situation.
Nous rentrons dans le bureau d'Omoi et nous nous empressons de fouiller dans le paquet de dossiers bazardés sur sa table.
- Je l'ai ! s'exclame Rock Lee en tirant une feuille du tas au bout de quelques minutes.
Le capitaine la lui arrache limite des mains pour regarder lui-même, cherchant à l'aide de son doigt le nom de Kirino Kaliashi. Il a cessé de mordiller le bâtonnet de sucette qui doit visiblement dater de plusieurs jours. Il se fige soudainement, puis, comme sortie de nulle part, une femme de la quarantaine fait son apparition dans la pièce. Je constate avec effroi que brume est entrée par la porte que nous avons oublié de fermer. Mon regard se dépose sur l'individu de sexe féminin et de taille moyenne, armé d'un couteau qui est pointé sous la gorge d'une gamine dont le visage a perdu ses couleurs, sûrement parce que la pauvre enfant ne sort jamais. C'est donc elle qui m'a agressée il y a quelques jours… Que puis-je faire ? Que pouvons-nous faire contre cette femme détenant un otage, qui est, de plus, une gamine qui doit avoir six ou sept ans ?
- Donnez-moi vos affaires de valeur et je laisse le village en paix, exige-t-elle. Sinon, je tue la fille.
Omoi, qui n'a pas l'air de vouloir voir le sang couler, commence à retirer des objets brillants et les jette au pied de la femme.
- Faites ce qu'elle dit, nous recommande-t-il.
Voyant que Rock Lee ne porte rien d'intéressant, la voleuse me regarde et pointe du menton les deux colliers que je porte précieusement autour de mon cou.
- Non, murmuré-je. - Dépêche-toi ! - Ce ne sont pas de simples bijoux ordinaires, ils sont symboliques pour moi, expliqué-je. - Rien à faire ! hurle la femme en appuyant la lame du couteau sous la gorge de l'enfant.
Devinant que communiquer est impossible, je décide de reprendre mon calme afin de réfléchir rapidement à une solution. Sa main gauche est occupée à immobiliser la gamine, l'autre se charge de tenir fermement l'arme.
- Qu'est-ce que tu attends ? s'énerve l'hystérique. - Seiko, magne-toi, me presse Omoi.
Il est hors de question pour moi de remettre mes pendentifs à cette femme malsaine. Par chance, ma montre est à mon poignet et je n'y tiens pas autant que mes autres bijoux. Je la retire lentement sous le regard attentif de la criminelle.
- Attrapez.
À peine ai-je finis mon mot que je lance mon bracelet munit d'un cadrant en direction de la main qui tient le couteau, l'obligeant ainsi à avoir un moment d'inattention et à écarter son arme de l'enfant. Sans attendre, je pioche dans la sacoche de Rock Lee, sort un kunai, le lance dans la direction de la main droite de la femme et percute sa lame de plein fouet, la désarmant complètement. Apercevant le moment occasionné, Omoi et mon ami fondent droit sur la dénommée Kaliachi tandis que je m'occupe de libérer la gamine de ses griffes et la placer dans un endroit à l'écart des coups.
- Reste ici, ordonné-je à la petite fille qui pleure à chaudes larmes.
Je lui carasse affectueusement la tête pour la rassurer et lui promet de revenir, puis je me dirige vers la scène de combat.
20. - Une sortie digne de ce nom !:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 20 : Une sortie digne de ce nom ! Rock Lee et Omoi ont facilement réussi à repousser la femme hors du bâtiment et la combattent avec vigueur. Les coups pleuvent de toutes parts, impossible de m'incruster dans leur danse sans me prendre une raclée. La voleuse hurle un mot et une dizaine d'hommes accourent, probablement à son secours.
- Je me charge d'eux ! indiqué-je.
Heureusement, mon katana est à ma taille. Je le dégaine rapidement sans m'occuper de mes compagnons d'armes et fonce vers l'ennemi. J'ai suffisamment d'expérience dans le Kenjustu pour m'en sortir contre une dizaine d'hommes. Je concentre mon chakra dans mon bras de façon à me donner un peu plus de puissance. Cinq de mes adversaires se séparent du groupe pour seconder Kaliashi, les autres sont destinés à m'affronter. Cela fait si longtemps que je suis en manque d'action que je ne compte pas me contenir.
Je provoque le ciel de façon à ce qu'il lance des éclairs droit sur l'ennemi. Deux sont foudroyés mortellement, les trois autres se chargent de croiser le fer avec moi. Le premier arrive avec un sabre qu'il abat à la verticale. Je l'esquive en chassant du pied, et, me baissant au bon moment, je parviens à lui briser le genou du manche du katana sous un craquement couvert par un hurlement de douleur. La rage au coeur, mon assaillant qui se trouve à terre effectue une vive attaque horizontale destinée à me trancher les jambes. Malheureusement pour lui, j'arrête son mouvement en plantant mon arme dans son bras avant que sa lame n'atteigne sa cible, puis la retire. Le second, plus grand, a pour arme une lourde massue qu'il tient à deux mains en la faisant trainer sur le sol. Il balaye la terre battue de son gourdin orné de pics, levant un nuage de poussière qui m'empêche de voir quoi que ce soit. J'effectue un mouvement souple partant de la gauche vers la droite de mon bras libre afin de déclencher une rafale qui emporte la cause de ma cécité, puis fait frapper la foudre mortellement sur l'homme. Le troisième parait horrifié, mais fonce tout de même sur moi en arrachant un cri de rage, une épée fine en main. Cependant, il parait avoir plus d'expérience que les autres puisqu'il se déplace en zigzagant, m'empêchant ainsi de déterminer son parcours. Sentant que je ne vais pas pouvoir esquiver son coup, je me place en position défensive, mais un énorme serpent pourpre jaillit du sol, attrape l'homme dans sa gueule et retourne sous terre en laissant une traînée de sang sur son passage. Il l'a tué, Kuro l'a tué. Mais comment se fait-il qu'il est atteint de nouveau cette taille ? Enfin, peu importe, je dois aider Rock Lee et Omoi. Je m'avance vers leur zone de combat, c'est du six contre deux. Trois autres hommes arrivent par les toits. Lorsqu'ils sautent pour atteindre le sol, je déchaîne un vent puissant dans leur direction opposée de façon à ce qu'ils percutent le mur de plein fouet si bien que si Rock Lee et Omoi ainsi que les ennemis ne s'étaient pas maintenus au sol à l'aide de leur chakra, ils se seraient probablement écraser comme les trois autres.
- Dès qu'elle me regarde, frappez-la ! ordonné-je à mes compagnons qui se sont débarrassés de quatre hommes sur cinq.
Je connecte mon esprit à celui de la femme maladroitement de façon à ce qu'elle tourne involontairement sa tête vers moi. À cet instant, elle reçoit un violent coup de la part de Rock Lee sur la tête. Le cinquième homme est abattu par Omoi.
Le combat s'arrête ici.
- Combien ? me demande mon ami à la combinaison verte. - Huit dont quatre blessés. - Et le reste ? s'inquiète-t-il. - Morts. - Morts ? - Morts. - Tu les as tués ? bafouille-t-il. - Ben, oui. - Mais… pourquoi ? - Parce qu'ils avaient la ferme intention de me passer sur le corps, tu crois quoi ? Sur les treize, il y en a cinq qui ont été touchés mortellement. - Comment peux-tu dire ça en hochant les épaules ? s'horrifie Rock Lee. - Tu ne vas pas faire ta petite fleur bleue, j'espère ? Cette femme, là, elle était prête à égorger une enfant de six ans sous nos yeux par pur caprice, sans compter qu'elle allait moi aussi me tuer si tu n'étais pas intervenu, et ses hommes n'étaient pas armés de kunai ou de shuriken mais d'épées et de massues. Rock Lee, nous sommes des guerriers et ce terme désigne les personnes faisant la guerre. Une guerre mène à des pertes humaines, non ?
Mon ami ne répond pas. Il sait très bien que je chercherai à avoir le dernier mot, alors, il préfère ne rien ajouter. Omoi n'est pas intervenu dans notre débat sur le droit de vie et de mort, mais je devine qu'il est de mon parti, puisqu'il en a tué un, lui aussi. Enfin, l'enquête est close, nous avons mis la main sur Kaliachi Kirino, bien que je trouve que cela a été rapide. Il ne faut cependant pas oublier que normalement, je devrai être morte. Cette pensée me fait frissonner… Mais à présent, il faut que cette femme soit jugée pour ses actes, mais par qui ? Le pays du Feu pour l'avoir déserté ou le pays de la Foudre pour ses meurtres ? Je n'hésite pas à poser la question à Omoi qui se contente d'hausser les épaules. Il y a cependant quelque chose qui m'échappe : aucun garde n'est venu à notre secours, pourquoi ? Sans prononcer un mot, je m'éloigne du duo, traverse les allées, et atterris sur une montagne de cadavres. J'appelle Rock Lee et Omoi qui accourent sans plus attendre. À la vue des corps, le capitaine tombe des nus.
- Bon sang, réussi-t-il enfin à articuler.
Mes pensées tournent automatiquement vers la petite fille que j'ai laissé au bureau. Je crée un clone et fonce avec lui en sa direction. Arrivée au bâtiment, j'aperçois la femme, toujours évanouie. Par mesure de sécurité, je vérifie qu'elle ne porte par d'arme sur elle et je trouve cinq coutelas cachés sous sa manche. J'envoie mon clone me chercher une corde de façon à attacher Kaliachi, s'assurer que la gamine va bien et la raccompagner chez elle. Après avoir ligoté la criminelle, je retourne sur mes pas vers Omoi et Rock Lee.
- De façon à se facilité la tâche, elle a dû ordonner la mort de vos hommes, estimé-je. - C'est possible… - Je propose que nous ramenons Kaliashi à Konoha de façon à écouter ce qu'elle a à nous dire, et nous vous la renvoyons pour appliquer votre sentence. Nous possédons un interrogatoire, cela sera rapide. - J'en discute avec le Raikage, affirme Omoi encore sous le choc.
À peine a-t-il fini sa phrase qu'un brouhaha s'élève dans le village. Les habitants sortent de leurs tours dans des cris de joie, mais ils sont armés de bâtons, de couteaux, enfin, de toutes choses pouvant faire du mal. Ils se dirigent vers nous en acclamant nos noms, leurs armes de fortune levées vers le ciel. Je jette un regard inquiet sur Omoi, comme s'il pouvait savoir l'utilité de cet arsenal bas-de-gamme. Les habitants se compte par dizaine, pas plus, pas moins. Après la séries de surnoms affectifs, une voix grave s'élève de la foule :
- Où est-elle ? - Que voulez-vous lui faire ? choisis de répondre Omoi. - Elle doit payer pour le mal qu'elle a causé ! répond hardiment la voix. - Mon mari est mort à cause de son venin ! proclame une femme. - Mon frère s'est sacrifié pour une boucher de pain ! s'exclame une autre. - Elle a tué mon fils ! - Ma mère s'est donnée la mort par sa faute !
Et les exemples de meurtre n'en finissent pas…
- Je comprends votre colère, mais elle doit être jugée par le Raikage ou l'Hokage, s'oppose Omoi. - Et quoi ? reprend la voix grave. Elle va être derrière les barreaux, ce n'est pas ce qu'elle mérite ! Elle doit être tuée ! - Je pense savoir où elle se trouve, affirme une autre personne. Tous au bureau du capitaine !
Ils sont peut-être restés enfermés durant plusieurs jours, mais cela n'a pas réduit leur capacité de réflexion… Malgré les contestations d'Omoi, la foule se dirige d'un pas rapide en direction du bureau sous un nuage de vengeance.
- Elle est ma prisonnière ! hurlé-je dans un grondement de tonnerre en oubliant Rock Lee.
L'attroupement s'arrête net, nullement impressionné. Toutes les têtes se tournent dans ma direction et les regards de travers me fusillent. Quelqu'un murmure quelque chose :
- Il faut les tuer. »
Je transmets le message à Rock Lee et à Omoi.
- Seiko, ils en ont après toi plus particulièrement, remarque Gros-Sourcils. Attire-les ailleurs, je me charge de protéger Kaliachi. On se retrouve à la frontière Ouest de Tsume. Et… ne tue personne. - Oui oui. - Et moi ? interroge Omoi au bord de la panique. - Vous, vous venez avec moi, décidé-je. J'ai à vous parler. - Ce n'est pas trop le moment… - Nous aurons le temps, croyez-moi. Venez, à présent. Vous courrez vite et longtemps ? - Il le faudra, dit-il en regardant la foule s'approcher dangereusement.
Sans perdre une seconde, j'emboite une formidable course poursuite en direction de la porte Sud de Takumi, Omoi sur mes talons.
- Ils s'échappent !
Rock Lee nous suit et tourne deux ou trois allées après. Tout en courant, j'aperçois Kuro jaillir du sol et ramper à nos côtés, bien plus gros qu'il y a quelques minutes.
- Qu'est-ce que c'est que ça ? s'horrifie Omoi. - Mon fidèle destrier. Montez. - Mais je ne suis jamais monté sur un serpent ! - Moi non plus.
Je bondis à l'aide de mon chakra sur le dos du reptile qui doit bien faire 1 mètre 60 de haut.
- Je dirais au Raikage que je suis monté sur un serpent rose géant en voulant échapper à une foule de tarés, marmonne Omoi. La prochaine fois, prévois une licorne magique…
Kuro accélère le rythme, mais le capitaine et moi tenons bon malgré le mouvement sinusoïdal qui fait remonter l'estomac. C'est plus rapide, mais bien moins confortable.
- Continuez vers la porte Nord de Takumi, je vous rejoints. - Où vas-tu ? demande Omoi. - Chercher nos affaires. Je ferai vite, promis.
Je demande à Kuro de s'arrêter, et, comme s'il a compris mon ordre, il stoppe sa course pour laisser descendre Omoi, puis la reprend en direction de l'auberge. J'entre dans le bâtiment désert et fonce vers la chambre où sont rangées nos affaires que je mets en vrac dans les sacs, en me souciant toutefois des appartenances. Une fois ceci fait, je place celui de Rock Lee sur mon dos et je prends le mien en main avant de me presser vers la sortie. Je ne tarde pas à entendre les hurlement de rage des villageois à mes trousses, je cherche donc Kuro du regard, mais je ne le vois nulle part. C'est avec stupeur que je l'aperçois en baissant ma tête : il a repris sa taille originale ! Je l'attrape sans me poser de question et fuse vers la porte Sud de Takumi. J'ai remarqué que les villageois ne sont pas normaux, je me demande bien si la brume n'est pas un nuage toxique… Ne pas tressaillir au simple son de ma voix n'est pas surprenant, je suis loin d'être impressionnante, vouloir la mort de la femme non plus, mais s'en prendre ainsi à nous est tout de même louche et c'est pour cette raison que je dois parler à Omoi, il doit forcément avoir les résultats des autopsies et donc, la réponse à ma question. Je cours tellement que mes jambes me font souffrir, mais il est impensable de s'arrêter pour reprendre mon souffle, je dois continuer coûte-que-coûte… Je passe devant le tas de cadavres puant semblable à un amas de feuilles sans y prêter attention. J'y suis presque… je continue à me tuer les jambes inlassablement.
- Seiko !
Je fais volte-face. Omoi se trouve devant un gros rocher, le mettant ainsi à l'abris du regard de Takumi. Le pauvre homme halète, tentant désespérément de retrouver son souffle, puis réussit à articuler :
- Attends-moi…
Je le regarde, tout aussi essoufflée que lui.
- Avec plaisir.
Nous continuons notre route ensemble en marchant, et, généreux comme il est, il m'offre son aide pour transporter les sacs. Nous retrouvons comme prévu Rock Lee avec Kaliachi Kirino à la frontière Ouest du pays de la Foudre et de Tsume en fin d'après-midi. Apparemment, la femme s'est réveillée. Cela tombe bien, car j'ai plusieurs questions à lui poser, mais avant tout, j'apprécierai qu'Omoi réponde à celles que je vais lui énoncer.
- Omoi, quels sont les résultats de l'autopsie ? - Ils ont détecter le poison mortel dans le sang et les poumons des victimes sont remplis d'un gaz toxique. - C'est bien ce que je pensais, murmuré-je. - C'est l'effet de ma brume, avoue Kaliashi. L'intoxication prend du temps, mais elle est efficace. - Vous voulez dire sur tout le monde ici est infecté ? demande Rock Lee. - Oui, mais pas assez pour que vous deveniez comme les habitants de Takumi. - Qu'ont les villageois ? - Ils sont fous, devancé-je Kaliachi. Mais j'aimerai savoir une chose : pourquoi n'avez-vous pas changer de nom ? Nous vous avons dénichée si facilement. - Je voulais qu'il me retrouve plus rapidement… - Il ? interroge Rock Lee.
Kaliachi tourne la tête vers le sol et rougit mais garde tout de même le silence.
- Encore des histoires à la mord-moi-le-nœud, marmonné-je tout haut.
Omoi me lance un regard désapprobateur et me somme gestuellement le silence en plaçant son doigt sur sa bouche. Quelque peu offensée, je me contente à m'assoir sur une pierre en attendant patiemment la réponse de la femme, qui, apparemment, est bien décidée à ne rien nous dire. À moins qu'elle n'ose pas ? Si c'est cela, il faut que je me prépare à entendre le pire…
- J'accepte de vous dire de qui il s'agit, commence-t-elle. - Ah ! se réjouit Omoi. - Seulement si cette guenon s'éloigne suffisamment, reprend-elle en me fixant. - Vous êtes attachée et sans défense, je peux faire ce que je veux de vous, comme une grillade de truie, répliqué-je froidement. Et rien ni personne ne pourra voler à votre secours, pas même votre prince charmant, surveillez votre langage avec moi. - Tu comptes tuer ta prisonnière ? provoque-t-elle sur un timbre de voix qui ne me plait pas du tout. - Je ne peux pas vous tuer puisque nous nous devons de vous ramener en vie à Konoha, maugrée-je. Mais rien ne m'empêche de vous laisser à moitié morte. - N'essayez pas d'avoir le dernier mot avec Seiko, c'est tout bonnement impossible, lui recommande Rock Lee.
Satisfaite, je tourne les talons en lançant un dernier regard rempli de défi sur Kaliashi et m'éloigne d'un pas léger. Je m'arrête au bout de 100 mètres, estimant qu'à cette longueur, je ne peux ni entendre, ni lire sur les lèvres, puis patiente. Je les regarde discuter et, tout d'un coup, les grands yeux de Rock Lee me paraissent plus énormes. L'adolescent est probablement choqué, ce qui provoque pour la première fois mon désir de connaître l'identité de la personne probablement aimée par Kaliashi. J'attends qu'Omoi me fasse signe de revenir pour rediriger mes pas vers le groupe. Une fois à leur niveau, je les regarde un par un. Je me tourne ensuite vers Kaliachi.
- Bon, maintenant, puis-je au moins savoir pourquoi avez-vous commis ces crimes ? - C'est pour qu'il me remarque, déclare-t-elle. - C'est pour qu'Orochimaru la remarque, précise Omoi.
Tous nos regards se tournent vers le capitaine, celui de la femme en premier. Je penche légèrement la tête sur le côté en signe d'incompréhension.
- Ne me regardez pas comme ça, je ne voyais pas pourquoi Seiko devait être tenue à l'écart…
L'homme devine à mes yeux que j'attends une explication.
- Je suis sûr que tu comprends, déclare-t-il. - Orochimaru serait-il cette personne ? risqué-je.
Le silence confirme mes doutes.
- Je t'ai éloignée parce qu'il convoite ta puissance, décide d'avouer la criminelle. - Quoi ? s'exclame Rock Lee qui n'est au courant de rien. - Et c'est pour cette raison que vous avez tenté de me tuer, j'imagine. - Oui. - Mais… quand as-tu pu le voir ? demande mon ami aux gros sourcils. - Il y a quelques semaines, je crois. Avec Anko. - Je ne comprends plus rien… - Je te dois des explications, tout comme j'en dois à Tsunade… De toute façon, je ne peux plus me terrer ainsi, je comptais lui en parler. Je ne sais même pas pourquoi Anko m'a demandé de rester silencieuse là-dessus. Enfin… je te raconterai tout ça sur la route de Konoha.
En regardant Kaliachi, je ne peux m'empêcher de m'inquiéter au sujet de sa santé mentale. C'est une belle femme aux cheveux châtains et ondulés, au regard de noisette et au visage fin, mais delà à baver sur Orochimaru qui a déjà, d'après ce que j'ai entendu, de graves problèmes psychologiques… Il faut avouer que l'allure de savant fou lui va très bien. J'ai du mal à me l'imaginer combattre pour Konoha et pour la paix, chose qu'il a fait durant la Quatrième Grande Guerre Ninja. Je me demande bien ce qui a pu le changer ainsi… Une personne ? Un événement ? Une paroles ? Si je me pose autant de questions sur lui, c'est bien parce qu'il y a des détails qui m'échappent, des choses bonnes à savoir. Pourtant, il y a des personnes qui vivent très bien sans et qui n'en ont rien à faire.
- Je vais informer le Raikage de la situation, annonce Omoi. - Maintenant que nous savons pourquoi elle a fait tout ce bazar, déclare Rock Lee, nus pouvons vous la laisser. - Non, m'opposé-je. Tsunade aura probablement des questions à lui poser. - Tu ne peux pas communiquer avec elle à distance et transférer les questions et les réponse ? demande Gros-Sourcils. - Non, ça me donne un mal de crâne horrible à la fin. Je suis obligée d'utiliser mon chakra pour m'en défaire. - Dis tout de suite que je suis de mauvaise compagnie, interfère Kaliachi avec un sourire moqueur. - Un peu, oui. Nous allons passer à côté du pays du Son, et si nous faisons une rencontre hostile, tu ne nous sera pas d'une aide généreuse, réplique l'adolescent. - T'inquiète pas pour ça, la morveuse saura me remettre à ma place.
Sans pouvoir me retenir, j'attrape la femme par le col à la vitesse de l'éclair et place son visage à quelques centimètres du mien, plongeant mon regard sombre dans ses yeux couleur noisette. Je l'observe longuement, penchée sur elle.
- C'est cette morveuse qui a vaincu huit de tes hommes, rappelé-je enfin. C'est elle qui t'a ligotée, c'est elle qui te tient par la peau du cou actuellement, et surtout, c'est sa puissance qui a attiré l'attention d'un des Sannin Légendaires de Konoha alors que toi, même en tuant des dizaines et des dizaines de personnes, même en étant sur le point de rayer un village de la carte, tu n'y parviens pas. Ne prends pas ce genre de liberté avec moi, je te rappelle que tu es notre prisonnière et que tu es à ma merci. Je te prie donc de bien vouloir cesser ta provocation avant que je ne change les règles de la mission, puisqu'après tout, il me suffit de dire qu'il y a eu un accident, un simple accident de communication. Ne crois pas être sauvée par une justice trop gentille, car je m'emporte assez facilement, à ce qu'on dit. Alors fais attention à toi, car ton principal danger, à présent, c'est moi.
Je libère le pull de Kaliachi de ma poigne, la laissant s'affaler sur le sol, puis me redresse, toujours en la fixant droit dans les yeux.
- On la ramène à Konoha, décidé-je sur un ton grave.
En me retournant, je vois Omoi barrer la route de Rock Lee de son bras. Mon ami a sûrement tenu à m'arrêter, mais le capitaine l'en a empêché. Les deux hommes restent silencieux, probablement surpris de me voir dans cet état. L'homme au bâtonnet au coin des lèvres baisse lentement son bras, mais Rock Lee ne bouge pas d'un cil, il se contente de me dévisager avec stupeur.
- Le message n'aurai pas pu être plus clair, s'amuse Omoi.
La femme, elle, ne prononce pas un mot.
- Ne les laisse pas seules toutes les deux, chuchote le capitaine à l'oreille de Rock Lee. - Bien sûr que non ! s'exclame ce-dernier.
Je me contente de rire ironiquement. Dans le but de faciliter la marche, je demande à mon ami de l'immobiliser afin lui lier les mains dans le dos et de libérer ses jambes de la corde. Une fois ceci fait, Omoi nous salue et nous remercie de notre aide avant de s'éloigner vers le Nord. Rock Lee relève notre prisonnière en lui empoignant le bras, la place devant lui sans la brusquer et attache le reste de la corde à son bandeau qui est fermement noué à sa taille. Je me positionne alors devant la femme afin d'ouvrir la marche. Nous entamons ainsi notre route pour Konoha.
Suite au prochain post de la prochaine page !
Dernière édition par Fanfictive le Mer 30 Juil - 16:07, édité 8 fois | |
| | | Helijho Membre
Messages : 409 Date d'inscription : 04/04/2013 Age : 27 Localisation : Paradis de la mort
| Sujet: Re: I was born for your happiness Mar 13 Mai - 16:23 | |
| Bien j'attends de voir comment se demerde Seiko, la swit! | |
| | | Adci Admin
Messages : 293 Date d'inscription : 01/04/2013 Age : 23 Localisation : In my life ~
| Sujet: Re: I was born for your happiness Mar 13 Mai - 20:34 | |
| J'aime plus trop l'univers de Naruto et j'ai un peu de mal avec le présent dans un récit. Donc je sais pas si je continuerais à lire. A voir. "endormie sous l'ombre d'un cerisier" Ce cliché ... Mais bon courage pour la suite. | |
| | | Blaze Admin
Messages : 54 Date d'inscription : 10/06/2013 Age : 27 Localisation : Mystère.
| Sujet: Re: I was born for your happiness Mer 14 Mai - 12:34 | |
| Écris une fic' sur Shingeki no Kyojin, toi. | |
| | | Fanfictive Membre
Messages : 187 Date d'inscription : 29/04/2014 Age : 25 Localisation : Là où il y a du wifi !
| Sujet: Re: I was born for your happiness Mer 14 Mai - 12:48 | |
| Je ne touche pas aux chapitres, je les poste comme je les ai écrit plus ou moins il y a un an. Sommaire (7) - Seiko:
21. - Double mystère:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 21 : Double mystère Nous marchons durant plusieurs jours. Parfois, Kuro s'éloigne pour revenir quelques heures plus tard, je pense qu'il chasse. Je me réjouis de savoir qu'il a sa propre alimentation, mais cela ne m'empêche pas de partager mes repas avec lui quand je le peux. Je raconte aussi à Rock Lee les circonstances de ma rencontre avec Orochimaru et Kabuto, la mise en garde de Kakashi et l'hypothèse d'Anko qui a été confirmée par Kaliachi, qui a apparemment appris les intentions du Sannin par son jeune complice. C'est d'ailleurs lui qui collectait des informations sur moi, tantôt discrètement, tantôt bruyamment, mais il faut dire que comme Konoha est en reconstruction, il devient délicat de se déplacer sans se faire repérer. Cependant, cela ne me rassure pas du tout. Il n'est pas nécessaire d'être très futée pour comprendre qu'Orochimaru ne s'arrêtera pas avant d'avoir obtenu ce qu'il veut, je ne vais donc pas me débarrasser de lui aussi facilement que je le voudrais, surtout que l'on dit qu'il est en quête d'immortalité et de jeunesse éternelle. Cela fait froid dans le dos… Je me demande bien comment Kaliachi peut être prise d'un amour fou pour lui qui n'en a rien à faire d'elle. C'est un détail qui m'échappe, une fois de plus… Elle doit être ensorcelée. C'est pareil avec Sakura et Sasuke, je ne comprends pas. Et moi donc ? Je n'est jamais été amoureuse de qui que ce soit, et pourtant, des beaux hommes, on en croise à tous les coins de rues de Konoha. Déjà de ne pas être entièrement humaine, il faut que j'ai un sentiment en moins… Vivement que je connaisse mes origines, même si cela doit être dur à entendre, je suis prête depuis longtemps à l'écouter, mais plus le temps passe, plus je me rends compte que mon organisme s'éloigne de celui de l'Homme. Suis-je au moins née sur ce monde ? Il ne manquerait plus que je sois une extraterrestre et que des mandibules me sortent par la bouche lorsque je serai adulte, ou d'autres anomalies de ce genre… J'abandonne ces idées absurdes pour me réfugier dans les souvenirs du combat opposant Kaliachi et ses hommes contre Omoi, Rock Lee et moi. Il est vrai que j'ai enfreint une règle en tuant quatre complices, mais il ne faut pas nier non plus qu'ils ne m'auraient pas laissé la vie sauve avec leurs armes redoutables. Rock Lee me dit que tuer est mauvais, mais d'après moi, la meilleure défense est l'attaque. Je ne vais pas attendre de me faire arracher les bras pour porter un coup, de me faire trancher les jambes pour avancer ou de me faire décapiter pour réfléchir. Je ne vais pas patienter sagement la venue de ma mort pour me mettre à accomplir mes rêves. Non, je ne suis pas ainsi, je n'attends pas qu'il soit trop tard pour faire ce que j'ai à faire. Personne ne sait ce que l'avenir nous réserve, la preuve en est : combien de fois ai-je regardé la mort dans les yeux ? La première était lors du décès de Maman, l'homme qui l'a tuée a eu pitié de moi et m'a épargnée, la seconde date d'il y a quelques mois, avec Iruka, Kenji et sa troupe, et la dernière est la fois où je suis sortie dans la brume, alors autant profiter un maximum du présent afin de partir sans regret. Tout ce que je veux, c'est découvrir d'où je viens, je ne me permettrais pas de mourir avant… Pour en revenir à notre mission, il y a tout de même une chose qui m'intrigue. Nous avons réussi à combattre dans une brume épaisse grâce à une lumière intense échappée de mon corps qui l'a dissipée, d'après Rock Lee. J'ai remarqué que le brouillard avait disparu, mais jamais je ne me serai jamais douté que c'est moi qui en est la cause… Décidément, je m'inquiète de plus en plus. Durant notre trajet, Kaliachi s'est tenue à carreau, à ma grande satisfaction. Elle n'a pas prononcé une seule remarque désobligeante et n'a rien tenté pour s'enfuir. En même temps, elle n'en a pas l'occasion : nous étions trois à la surveillée, Rock Lee, Kuro et moi-même. Oui, même mon reptile y a contribué. Je me demande d'ailleurs ce qu'a changé Tsunade pour le rendre ainsi, ou peut-être n'a-t-elle rien fait. Si c'est le cas, elle m'a menti en me disant qu'il ne peut pas servir de compagnon d'arme, sûrement parce qu'elle le trouve trop dangereux. Il a tout de même tué un homme. Nous rentrons à Konoha après trois jours de marche de Takumi.
Nous passons dans les avenues bondées de touristes. C'est censé être un village caché, pourtant… Rock Lee et moi décidons alors d'emprunter des rues plus désertes, c'est-à-dire les endroits où l'ont croise aucune boutique de souvenirs, de façon à accélérer notre rythme vers le bureau de l'Hokage. Lorsque Tsunade nous voit rentrer avec une prisonnière, elle lance un regard épaté sur notre duo. J'ai d'ailleurs une longue discussion à tenir avec elle au sujet d'Orochimaru et de moi.
- Rapide ! s'agaille-t-elle. - Mais dangereux, souligné-je. J'aurai à vous parler. - Seiko s'est mise dans tous ses états pour qu'on ramène Kaliachi, précise mon compagnon en soufflant. - J'ai estimé qu'elle avait des choses à dire à Konoha. - Très bon réflexe. - Merci. Mais sans Rock Lee, je n'en serais pas sortie vivante… - Ce n'est rien ! s'exclame-t-il. - C'est ma vie ! m'offensé-je. - Félicitations, Rock Lee.
L'adolescent ne cache pas son embarra, ses pommettes prennent une teinte rose.
- Shizune, emmène la chez Ibiki, ordonne Tsunade. Quant à toi, Seiko, parle-moi. - J'ai deux sujets à traiter, indiqué-je. Une information importante et une question. Je commence par quoi ? - Par ta question. - Très bien. Lorsque nous avons été en mission, je suis sortie dans le brouillard et je me suis fait attaquée par Kaliachi. Normalement, je devrais être en train d'hurler à la folie voire même morte. Cependant, et heureusement, son poison n'a pas eu d'effet sur moi. Savez-vous pourquoi ?
Bien que Tsunade connaisse la réponse, elle garde le silence.
- Parce que mon sang n'est pas humain, lâché-je. Il est rouge, il a le goût, mais ce qui le compose… est tout autre. Pourquoi ? - Je n'en sais pas plus que toi Seiko. - Non… Pourquoi ne m'avez-vous rien dit ? - J'estimais que tu n'étais pas prête à l'entendre, déclare-t-elle. Je suis navrée. - Navrée ? Pourquoi être navrée ? Pour ne m'avoir cachée la vérité ou pour ce que je suis ? Est-ce un comble d'être différente ? Devrais-je en pleurer ? Avec tout ce que j'ai vécu, j'étais parfaitement prête à encaisser.
Je m'arrête un moment, puis reprends d'un ton plus calme :
- Tsunade-sensei… je continuerai à suivre vos cours afin d'en apprendre plus sur le corps humain. Je pourrai ainsi connaître plus rapidement mes origines et savoir si j'ai été victime d'une expérience ou si je viens d'ailleurs…
Godaime plonge son regard de couleur ambre dans les miens, tout en cachant le bas de son visage derrière ses doigts.
- Très bien, souffle-t-elle. Et en ce qui concerne l'information importante ?
Par où entamer ? C'est à prendre avec des pincettes… Bah, autant commencer par le commencement… Respire profondément avant de lui dire ce que j'ai sur le cœur. Je ne peux plus reculer, à présent. Rock Lee, qui connait déjà les grandes lignes, reste tout de même à mon écoute.
- C'était lors de mon entraînement avec Anko. Un jour dans la semaine, un homme m'a donné rendez-vous aux portes du village un jeudi. - Et tu vas me dire que tu es amoureuse, s'amuse Tsunade. - Non ! C'était loin d'être un rendez-vous galant, puisque cet homme se nomme Kabuto. Je vous en prie, ne me couper plus la parole… - Très bien, je t'écoute, dit-elle avec un visage bien plus sérieux. - Si j'ai bien compris, Anko était censée rencontrer Orochimaru le même jour et Kabuto m'a en quelques sortes invitée, mais suite à la découverte de mon chakra, elle m'a ordonné de rentrer au village. Je lui ai désobéis et j'ai été au rendez-vous de Kabuto. Quelle chance j'ai eu de me retrouver nez-à-nez avec Orochimaru ! ironisé-je nerveusement. Apparemment, il ne voulait aucun mal à Anko, sûrement avait-il l'intention de lui parler. Mon intervention a dû chambouler ses plans… ou les améliorer. C'est ce que pense Anko, et elle avait raison. Si je me fie aux paroles de Kaliachi Kirino, Kabuto collectait des informations sur moi durant plusieurs semaines et il doit en avoir un sacré rayon avec cette histoire de sang pas humain. C'est d'ailleurs en pensant que j'attirais l'attention d'Orochimaru que Kaliachi a tenté de m'assassiner. - Elle avait donc un lien avec lui… - Oui, elle en est même folle. - Folle de lui ? s'étonne Tsunade. - En amour, confirmé-je. - Vraiment ? - Au point de vouloir détruire un petit village pour qu'il pose les yeux sur elle et de me tuer pour des raisons totalement stupides ! - Je vois. C'était donc par pure jalousie. - Si je vous en parle maintenant c'est parce que Rock Lee est au courant et surtout parce que je sens un danger proche qui fonce droit sur moi. - Tu angoisses ? - C'est normal, non ? Ce type m'effraie vraiment… - Tu n'as aucune raison de t'inquiéter. Konoha est avec toi, me rassure Rock Lee. - Choji est mort en voulant protéger Sasuke, rappelé-je. Et Naruto… Je ne veux pas qu'il se passe une chose semblable. - Il n'en fera rien, assure Tsunade.
J'hoche la tête en signe de compréhension, mais cet air inquiet plane encore dans mon esprit. Comme si Sasuke ne suffit pas à Orochimaru, il faut qu'il s'en prenne à moi… Je reste un long moment, les yeux rivé sur le sol, songeant à ce qu'il pourrai m'arriver. Je crains le pire… mais qu'est-ce le pire avec cet homme ? Je m'apprête à faire demi-tour pour errer dans Konoha quand Tsunade me signale que ma formation reprendra lundi.
- Et quel jour sommes nous ? - Samedi, me répond-elle. Tiens, voilà ta paye que tu partages avec Rock Lee.
Elle dépose sur son bureau une bourse remplie de Yens. N'importe quelle personne de jetterai dessus de peur qu'elle ne s'envole, mais moi, je m'y dirige d'un pas lent, m'empare du petit sac et le fourre au fond de ma poche.
- Merci, prononcé-je. Au fait, le pays de la Foudre va peut-être réclamer Kaliachi.
Je m'éloigne ensuite, en prenant soin de ne pas oublier mon sac à dos qui ne m'a servi pratiquement à rien…
Les semaines passent à petite vitesse. Mes entraînements alternent à présent entre Tsunade, Anko et Gai, puisqu'après tout, je suis dans son équipe. Les exercices sont rudes avec lui, mais ils s'avèrent efficaces. Avec le talent de précision d'Anko, la vitesse de Gai et les techniques de soin de Tsunade, je fais à présent une shinobi capable de se défendre seule contre d'autres assez expérimentés. Ma célérité rivalise presque avec celle de Rock Lee.
Un bon matin, tandis que je m'entraîne avec Tenten dans le maniement des armes, Sakura court jusqu'à nous, les larmes aux yeux.
- Seiko ! Tenten ! s'écrie-t-elle.
Inquiètes, ma camarade et moi stoppons notre combat amical afin de laisser la jeune fille parler. Un sourire radieux se dessine sur ses lèvres.
- C'est Naruto, déclare-t-elle entre deux souffles. Il s'est réveillé !
Mon sentiment d'espoir se transforme en une joie intense. Je savais ! Je savais qu'il allait s'en sortir !
- Où est-il ? m'empressé-je de poser. - À l'hôpital, tout le monde y est déjà ! Il ne manque plus que vous.
Je laisse tomber le katana d'entraînement pour me précipiter en direction du bâtiment indiqué par Sakura, les deux filles sur mes talons. Nous arrivons enfin dans la chambre du rescapé de la mort, du moins, juste en face. Il y a tellement de monde que nous ne rentrons pas tous dans la chambre. Je me soulève alors sur la pointe des pieds pour ne serait-ce qu'entre-apercevoir le visage de mon ami, mais rien y fait, je n'entends que sa voix… Je veux le voir, moi aussi, mais une forêt de têtes m'en empêche. Je maudis silencieusement ma petite taille quand je sens de larges mains me prendre par les hanches et me retirer du sol aisément. Sur le coup, je panique, mais je finis par calmer ma peur incompréhensible lorsque je me rends compte qu'il s'agit de Jiraiya. Ce-dernier me place sur ses épaules comme l'aurai fait un père avec son jeune enfant.
- Ah… merci, soufflé-je, intimidée.
Du haut des un mètre 90 du Sannin, il m'est largement possible d'admirer de nouveau le visage de Naruto, rayonnant de bonheur. Il sourit, rit et s'esclaffe à toutes les paroles de ses amis, quel qu'elles soient. J'aperçois Hinata près du lit, n'osant rien dire. Elle doit être une des premières à être venue. À la droite du jeune infirme se trouvent Kiba portant Akamaru sur sa tête, Rock Lee, Ino, Shikamaru, Kakashi et Tsunade. À sa gauche, Neji, Hinata, Asuma, Ayame et son père, Rock Lee et Sakura. En face se tiennent Konohamaru et ses camarades, Gai, Kurenai, Shino et Shizune. Naruto semble chercher quelqu'un du regard et ce n'est pas moi.
- Est-il au moins au courant pour Choji et Iruka ? demandé-je à Jiraiya tout bas. - Je ne crois pas, déclare-t-il. Il est sorti du coma il y a à peine quelques heures. - Pensez-vous qu'il les cherche ?
Le silence de l'homme répond à ma question.
- Je n'ai jamais excellé dans l'annonce de mauvaises nouvelles, commenté-je. - Moi non plus, mais autant dire les choses comme elles sont. - Regardez-le comment il est heureux… - Shikamaru, où est Choji ? finit par demander Naruto sans se douter de quoique ce soit.
À ce moment même, le brouhaha de questions sur le combat opposant le blondinet avec Sasuke se rompt d'un seul coup. Tous se tournent vers le jeune Nara en attendant sa réponse tragique, et moi, je dois me préparer à lui annoncer la mort d'Iruka, son tuteur, puisqu'il sait que j'ai été son élève avant qu'il ne sombre coma. Il me posera sûrement la même question.
- Il est mort au combat, laisse tomber Shikamaru. - Tu… tu sais que ce genre de blague est de très mauvais goût, balbutie Naruto.
Le jeune homme détourne le regard et fourre ses mains dans ses poches.
- Ce qu'il dit est vrai, appuie Neji. J'ai moi-même faillit y rester. Choji a utilisé une pilule mortelle pour tuer son adversaire, et il y a laissé sa vie.
Quelle opinion aura Naruto de Sasuke à présent ? Continuera-t-il à lui courir après ?
- Et… Iruka ? réussi-t-il à articuler.
Cette phrase, bien que je m'y suis préparée, me donne l'effet d'avoir un poignard planté dans l'abdomen. Je titube, hésitant à prononcer un seul mot…
- Il est mort, lui aussi, murmuré-je enfin dans un silence total. Tsunade s'est fait attaquée. Il y a eu un attentat contre elle. Je l'ai su et j'ai averti Iruka qui est parti à son secours. Je l'ai rejoint, mais je n'ai pas pu le sauver. Je n'étais pas assez forte… Je suis désolée. - Si tu m'avais écouté… Seiko… Si tu m'avais écouté… Si tu avais repris ton entraînement plutôt, tu aurais pût le sauver… Mais au lieu de ça, tu n'en as fait qu'à ta tête ! tonne-t-il. C'est de ta faute s'il est mort ! Ta faute ! Ta faute, ta faute, ta faute !
Pour la première, j'ai mis Naruto en colère, et pour la première fois, il m'a mise en colère. Il ne suffit que de regarder par la fenêtre pour en être conscient : le ciel s'est assombri rapidement et le grondement sourd du tonnerre martèle la mélodie du vent. Un tas de phrases se forment dans mon esprit, mais, me connaissant, Rock Lee me déconseille d'ajouter quoique ce soit d'un simple regard. Alors je me tais, puis me retire des épaules de Jiraiya avant de quitter l'hôpital le cœur lourd de rage et de chagrin. Puisque je ne peux pas bombarder Naruto de contre-arguments, je fais tomber un éclair sur un arbre de Konoha afin de libérer ma colère. Ce-dernier s'enflamme dans le fracas d'un grondement de tonnerre, faisant paniquer les habitants se trouvant dans les alentours. Il est une heure matinale, mais à cause des nuages, on pourrait de croire en fin de soirée. Ce qu'a dit Naruto n'est pas totalement faux, cependant, il est inutile de me le rappeler. Je me dirige droit chez moi d'un pas rapide, quand je me fais accoster par trois adultes aux intentions malsaines. Vu que je ne porte pas ma tenue officielle et mon bandeau, il est impossible de savoir si je suis au service militaire de Konoha ou une simple gamine.
- Laissez-moi passer, ordonné-je d'une voix claire. - Tu vas où, comme ça, fillette ? demande l'un. Ce n'est pas un temps à sortir. - Ça ne te regarde pas. - Oh… mais c'est qu'elle a du mordant, la tigresse, commente un autre en approchant sa main de mon visage.
Au moment où je sens que m'a colère va s'abattre mortellement sur mes trois agresseurs, deux hommes, très grands, mesurant près de deux mètres, si ce n'est pas plus, apparaissent à mes côtés. L'un porte un haut-de-forme de couleur claire, une lunette ronde qui se rattache à l'aide d'un fil noir à son oreille. Un long manteau violet à col et à motifs blancs et rouges est posé sur ses épaules et attaché au niveau du cou. Sa barbe, courte et blanche aux reflets platines, est taillée en pointe. Ses lèvres sont ornées d'une moustache remontant légèrement. Il tient dans une de ses mains une sorte de canne se terminant en pointe et dont la poigne est une sphère blanche. L'autre est du même style, mais au lieu d'être dans les tons argentés, il semble avoir choisi les teintes dorées, mélangeant les couleurs jaunes et marron. Il parait cependant plus grand que le premier et possède une barbe châtaine qui lui arrive à la racine du cou. Son chapeau, au lieu d'avoir une base plate comme le l'autre, remonte des côtés gauche et droit, et, à la place d'être argenté, il est doré. Le premier homme me fait reculer derrière lui, le second déclare d'une voix grave :
- Elle est avec nous. Veuillez nous laisser passer.
Impressionnés par l'allure des deux inconnus, le trio reculent d'un pas.
- E… excusez-nous… Nous ne recommencerons plus…
Ils nous contournent sur ces mots tout en lançant des regards effrayés et déguerpissent. Étrangement, en la présence de ces deux hommes, ma colère s'est dissipée. Il fait un temps magnifique…
- Merci, murmuré-je en étant consciente qu'ils m'ont simplement empêcher de faire couler le sang inutilement. - Nous te raccompagnons chez toi, indiquent-ils. - Cela ne sera pas nécessaire, m'opposé-je. Je vous remercie pour votre soutien. - Nous y tenons.
Mon regard se pose sur l'un, puis sur le l'autre. Comme ils n'ont pas bien l'air méchants, je leur accorde ce qu'ils souhaitent. L'Argenté se place à ma gauche, quant au Doré, à ma droite. Je remarque qu'ils portent des mocassins noirs.
- Je ne vous ai jamais vu à Konoha, noté-je en ouvrant la marche. - Nous y sommes pourtant depuis douze printemps. - Ah bon… Et, si je peux me permettre, qui êtes-vous ? - Tu le découvriras tantôt, répond l'Argenté.
Qu'est-ce que cela veut dire ? Je ne vais me faire avoir une seconde fois par des personnes qui me cachent leur identité…
- Et que faites-vous ici ?
Les deux géants se regardent simultanément, mais ne prononcent aucun mot. Agacée par leur silence, j'accélère le pas. Le tap-tap de leurs chaussures sur les pavés de Konoha résonne affreusement dans mes oreilles, mais, étonnement, je me sens en sécurité auprès d'eux. Nous sillonnons les rues de Konoha durant des minutes qui le paraissent interminables jusqu'à arriver devant chez moi. Les deux hommes aux haut-de-forme restent immobiles telles deux statues gardiennes, à me considérer.
- Bien… euh… merci pour votre intervention, réussis-je à articuler, intimidée par leur regard que je ne parviens même pas à distinguer. - Nous t'en prions.
Ils courbent l'échine simultanément, faisant une gracieuse révérence, avant de disparaître sous mes yeux, sans laisser de trace. Stupéfaite par ce que je viens de voir, je tourne ma tête à gauche, puis à droite, espérant vainement trouver une explication à ce phénomène étrange. Ai-je rêvé ? Sentant qu'un mystère en plus vient de faire son apparition dans ma vie, je tourne la clef dans la serrure de mon appartement, troublée. J'entre ensuite en prenant soin de refermer la porte derrière moi, puis me dirige vers ma chambre. Je m'empare d'une feuille et d'un crayon, m'installe sur mon lit en prenant un support, et commence à dessiner ces deux étranges personnages. Au bout de quelques heures, je trouve le résultat satisfaisant. Je considère ma création en réfléchissant longuement. Qui peuvent-ils être ? Ce ne sont pas des villageois comme les autres. Des ninja ? Non… autrement, je les aurais déjà vu au moins une fois et je m'en souviendrai, leur style est bien trop particulier pour les oublier… Ils ont disparu devant moi, à peine ai-je cligné des yeux, comme par magie… Par magie… Magie…
- Des magiciens ? murmuré-je.
Magiciens… Le fantôme du lac… il m'a qualifiée de magicienne… Le collier qu'il m'a offert a-t-il un lien avec eux ? Ou un lien avec moi ? Ou alors, cet enfant a un lien avec ces deux hommes, ou moi, j'ai un lien avec lui… ou ces types ont un lien avec moi ? Mais comment est-ce possible ? Je n'ai le souvenir ni de ce gosse, ni de son pendentif, ni de ces deux individus… Non, je dois me tromper sur toute la ligne… et pourtant, j'ai l'impression de toucher quelque chose, une chose importante me concernant, très importante, un indice, un signe sur mes origines… Je reste une, ou plutôt, deux bonnes heures à méditer intensément sur ce sujet sans trouver d'explication plausible. Comme c'est frustrant ! Mais ce n'est pas tout de suite que je vais avoir une réponse… pas au bout de quelques mois de recherches… peut-être faut-il que je voyage à travers le monde pour découvrir ce que je recherche… C'est difficile, et je n'ai pas le cœur à ce genre d'expérience, mais en même temps, j'ai un nombre incalculable d'arcanes à élucider pour mon jeune âge… Trop pour me permettre de mourir avant de tout savoir…
22. - Hostile:
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Chapitre 22 : Hostile Finalement, la fin de ma journée se déroule bien mieux que la matinée. Parait-il que Naruto sort de l'hôpital dans quelques jours. J'imagine que ce délai de courte durée est issu du pouvoir de Kyubi, mais je ne m'en réjouis pas plus que cela, suite au face-à-face que j'ai eu avec lui. Les jours passent, puis les semaines, puis un mois, vient ensuite l'anniversaire de Neji le 3 juillet. Je n'ai pas trouvé mieux comme cadeau qu'une fleur, une violette, plus précisément. D'après Ino, elle symbolise la timidité, la pudeur et la modestie.
- Bah… c'est juste pour son esthétique, avais-déclaré en haussant les épaules.
Puis, dans la même semaine, nous fêtons mon anniversaire. Le 7 juillet. Cela aurait pu être le 1er, comme le 2, le 4, le 5 et le 6, mais nous avons choisi le 7, puisque personne ne connait ma véritable date de naissance. On sait juste que je suis née la première semaine de juillet. Sasuke est né le 23. J'ai eu des objets décoratifs très plaisant que j'ai placé dans ma chambre. Naruto, lui, il m'a offert quelque chose de bien plus coûteux. Non… en fait, cela n'a pas de prix. L'amitié a une valeur, mais pas de prix. Il s'est excusé des propos qu'il m'a annoncés il y a quelques semaines. Enfin ! Je l'attendais ! Et comme il a estimé que cela ne suffirait pas, il m'a enseigné une de ses techniques. Sa première, celle qu'il a créé, son fameux « Sexy no Jutsu » qui fonctionne toujours sur Tsunade, Sakura, Ino, Anko… enfin, elle fait baver toutes les filles… J'irai loin, avec ça ! Les semaines et les semaines passent, j'apprends énormément et j'effectue plusieurs missions rarement seule, la plupart, c'est un duo ou un trio, de rangs C à A. À ma grande surprise, Orochimaru ne s'est pas manifesté une seule fois. Je m'en réjouis, d'ailleurs, j'espère ne pas l'intéresser. Les deux étranges individus ne sont pas réapparus non plus. Nous touchons à Septembre. Naruto, qui va sur ses 14 ans, s'est laissé poussé ses cheveux blonds, ce qui lui donne une sacrée tignasse. Jiraiya s'amuse à dire qu'il lui ressemble ainsi lorsqu'il avait son âge et il en est fier. Je trouve personnellement qu'il y a effectivement une ressemblance physique, mais aussi caractérielle. Combien de fois je me suis retrouvée à discuter avec lui de sujets un peu dérivés ? Et à force de le fréquenter, je m'y mets aussi… juste un peu… pas beaucoup… C'est une maladie, mais je ne lui en veut pas pour cela, contrairement à Sakura, qui, elle, préfère les sujets plus… saints.
Puis, un jour, Tsunade envoie en mission Kakashi, Anko, Naruto, Sakura, Rock Lee, Neji, Hinata, Kiba, Shino et moi afin de capturer un criminel de rang A. Le scélérat a déjà été identifié, il ne nous reste plus qu'à l'arrêté. C'est une quête qui s'avère risquée, mais l'Hokage estime que nous faisons l'affaire. Je lui fais confiance et je promets de faire de mon mieux. Nous sommes plusieurs, nos chances sont donc parfaites. Nous partons dès l'aube d'un week-end de septembre, après que le dernier soit arrivé, c'est-à-dire Kakashi.
Nous voyageons vers le sud durant une demi-journée avant de s'arrêter dans une forêt, puisque c'est ici qu'a été repérée notre cible pour la dernière fois. Nous ignorons cependant si elle y demeure toujours, à présent. Nous décidons alors d'explorer les environs par binômes. Kakashi et Neji se dirigeront vers le nord, Anko et Hinata vers l'est, Rock Lee et Naruto au sud, et Sakura et moi irons à l'ouest. Kiba et Shino restent au campement.
- Rendez-vous dans une heure, a prononcé Kakashi. Nous ferons la même chose le lendemain.
Nous partons donc pour quatre heures. Sakura et moi marchons en silence, non pas parce que nous n'avons rien à nous dire, mais parce que tous nos sens sont aux aguets, à l'affût du moindre bruit, de la moindre odeur. Parfois, quelques craquements se font entendre, mais ce ne sont que des animaux… Au bout d'une demi-heure, Sakura indique que nous ferions mieux de rentrer, et, étante de son avis, nous tournons les talons en direction du campement. Nous y retrouvons les quatre binômes. Mes compagnons discutent de tout et de rien, mais moi, je me garde de prononcer un mot, intriguée par le silence du lieu. Aucun chant d'oiseaux vient frémir à nos oreilles, aucun insecte ne vient nous importuner. Cette forêt est hostile, ses arbres paraissent morts… J'ai un mauvais pressentiment, et je sais que les précédents se sont toujours avérés vrais.
- Je monterai la garde cette nuit, assure Neji.
Si ce n'est pas aujourd'hui, il se passera quelque chose de mauvais demain. J'en suis persuadée.
- Nous relaierons, décidé-je sans cacher mon inquiétude.
Neji me fixe de ses yeux vides en fronçant les sourcils. Il a capté mes doutes. Tant mieux, il redoublera donc de vigilance. La nuit est tombée il y a une demi-heure. Neji se place sur la branche d'un arbre située à cinq mètres du sol et s'y assoie paisiblement, quant à nous autres, nous nous enroulons dans nos couvertures. Je ne parviens cependant pas à fermer l'œil et ce n'est pas l'envie qui me manque. Je reste donc éveillée quelques heures jusqu'à ce que Neji vienne me dire qu'il a besoin de sommeil. Je me lève alors, m'étirant quelques secondes. Je regarde les visages paisibles de mes compagnons en me promettant de veiller sur eux. Heureusement, Tsunade m'autorise à présent à prendre Kuro dans mes missions, alors, je sors le reptile sans patte de ma couverture et je le laisse ramper sur moi jusqu'à les épaules, et, en même temps, je grimpe sur l'arbre nous servant de tour d'observation.
- Réveille-nous lors des premières lueurs de l'aube, suggère Neji.
Je suis nerveuse, et Kuro aussi… pourquoi ? Pourquoi donc ? Je préfère toutefois laisser de côté ces questions afin de le concentrer d'avantage sur mon rôle de vigie. Nous sommes toujours au pays du Feu, à Tanzaku Gai qui se situe à 7 kilomètres de Konoha en partant vers le sud-ouest. La forêt est d'une quiétude … inquiétante. Cette pensée me fait sourire nerveusement. J'aperçois une chouette effraie dont le plumage blanc et ses yeux sombres lui donnent une allure spectrale se déposer sur une branche voisine. Sa présence me rassure quelque peu. Je me demande bien ce qui l'a attiré… Kuro, peut-être ? Je décide de le cacher sous mes vêtements en grognant, puis je porte attention sur le paysage.
Au bout de cinq heures de pur ennui, les premiers rayons apparaissent enfin, donnant une teinte rouge aux arbres agonisant. C'est en réveillant les autres que je suis saisie d'une immense fatigue. Remarquant mes bâillements incessants, Kakashi me propose de me reposer quelques heures afin de rattraper ma nuit. J'accepte volontiers son offre, puis me blottie dans l'étreinte de mon épaisse couverture et m'endors au bout d'une dizaine de secondes, probablement moins, tellement que je suis exténuée par ma nuit blanche, sans être gênée par les mouvements incessants de Kuro.
Soudain, je me redresse, regarde à gauche, à droite, et mon regard se pose sur celui d'Hinata. Elle se tient debout, à mes côtés.
- J'allais te réveiller, explique-t-elle doucement. - Il se passe quelque chose. - Non, pourquoi ? - Ce n'est pas une question, répliqué froidement, le regard rivé vers l'ouest. Où sont les autres ? - Ils patrouillent… - Dans cette direction ? - Non, à l'est. - Pourquoi fait-il nuit ? - Tu… tu as dormi toute une journée, alors…
Je la regarde longuement. Hinata est étrange, jamais elle n'a affiché sa timidité face à moi… Et puis, on l'a laissée seule, à ma charge, alors que le système de Kakashi consiste à avoir au moins deux personnes conscientes dans un même groupe ? Mais si la fille qui se tient face à moi n'est pas celle qu'elle prétend être, cela voudrai dire qu'on m'a laissée dormir ici, seule… Pour en avoir le cœur net, je lui déclare :
- J'imagine que Kuro est parti avec eux. Il était censé monter la garde… - Oui, mais je suis là, Seiko.
Je sais à présent qu'il s'agit d'un imposteur. La vraie Hinata connaît l'existence de mon serpent, elle devrai être interloquée par le fait que je parle de lui comme un être humain. De plus, elle utilise souvent un suffixe après avoir prononcer mon nom, or, ici, elle ne l'a pas fait… Je me lève.
- Tu penses réellement que tu allais m'avoir ainsi ? m'amusé-je. Tu n'es pas Hinata. - Quelles différences y a-t-il entre la vraie et moi ? s'exclame soudainement la copie d'une voix grave. - La tonalité que tu emploies, tout simplement, soufflé-je sur un ton qui semble dire "Quel imbécile tu fais…". Les masques sont tombés, dis-moi qui tu es.
Sur ces mots, la fausse Hinata se met à rire, puis passe sa main sur son visage et arrache la peau, qui, à première vue, paraît être du caoutchouc fin, ou une sorte de colle.
- Tu me reconnais, hein ? demande le jeune homme au teint d'ébène.
En le regardant plus attentivement, il est vrai qu'il m'évoque quelqu'un. En fait, ce sont ses yeux clairs, d'un vert laid qui émergent de mes souvenirs. Il est celui qui a tué Iruka. Sentant mes muscles se crisper sous une émotion qui refait surface, je ne peux m'empêcher de le fixer avec rage. Un rage tellement intense que je fais pleuvoir une pluie d'éclairs.
- Ma puissance s'est grandement améliorée depuis notre dernière rencontre, je n'ai plus rien à craindre de toi, désormais, rit-il. - Dommage, soufflé-je. Je comptais m'amuser un peu, mais je n'en ai pas le temps.
Aveuglée par la colère, je fais tomber un éclair. Un seul, un puissant qui pourfend les airs et qui vient frapper le sol provoquant le frémissement les arbres dans un fracas suraigu, comme si des milliards de vitres en verre venaient de se briser simultanément, faisant l'effet d'une bombe dans le corps du jeune homme. Une tâche de sang vient se poser sur ma joue. Je l'essuie du revers de la main, puis tourne les talons vers l'ouest, assouvie.
Je m'engage dans la direction opposée que la victime ma indiquée, espérant pouvoir venir en aide à mes camarades à temps. Je sprinte durant de longues minutes sans me fatiguer pour autant grâce aux entraînements de Gai. "Rien de mieux qu'un bon petit footing après s'être réveillé !", disait-il. Mais je suis loin de me douter que mon chemin n'est qu'autre qu'un piège. C'est en apercevant une silhouette familière, au loin, de plus en plus proche, que je m'en rends compte. Cela devait arriver, j'ai été stupide de penser qu'il m'avait délecter de ses ambitions et même, j'aurai dû m'en douter lorsque que j'ai croisé son acolyte.
- Orochimaru:
3. - La solution:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 3 : La solution Kabuto et moi nous retrouvons devant le repaire. Cette gamine serait peut-être plus apte à devenir mon hôte en cas de problème au lieu d’Anko. Son chakra n’a pas l’air bien puissant, mais elle a quelque chose que les autres shinobi n’ont pas, quelque chose d’individuel, d'inqualifiable, d’unique. J’étudierai un peu plus son pouvoir avant de lui poser la marque maudite ; je ne peux pas me lancer dans un sujet que je ne maîtrise pas.
- Kabuto, sache que tu as bien agit en faisant venir cette enfant, déclaré-je avec un sourire sur les lèvres.
Le jeune homme ajuste ses lunettes rondes du bout de son annuaire et ajoute :
- J’ai vu son potentiel dès que j’ai posé mes yeux sur elle. - Tu étais donc au courant de mes projets ? m’étonné-je. - Je m’en doutais et lorsque vous m’avez envoyé au village pour m’assurer qu’Anko viendrai, j’ai compris vos intentions, explique-t-il. J’ai pris les devants et je vous ai réservé la surprise. - Ça, pour une surprise. Tu as des hypothèses sur son pouvoir ?
Kabuto hausse les épaules.
- Il faudrait que je connaisse son historique. Je n’ai pour le moment aucune information sur elle si ce n’est que son nom et sa promotion. - Je te laisse gérer ceci. Concentre tes recherches sur elle, exigé-je. - Compris. - Ne peux-tu pas obtenir des renseignements avec tes cartes ? - J'ai essayé et étrangement, je n'ai pas réussi. Je n'en avais que très peu et inutiles. - Montre-la moi, ordonné-je.
Kabuto sort de sa poche un tas de cartes orange et cherche celle de la jeune fille concernée. Il finit par m'en tendre une. Je la retourne pour lire le peu de choses qu'il y a dessus : Seiko Matsuda est née en début juillet. Son lieu et sa date exacts de naissance ne sont pas déterminés ainsi que le nom de son clan biologique. Elle est entrée à l'académie à l'âge de 7 ans et a obtenu le rang de Genin à 12 ans. Elle a arrêté sa formation pour une raison qui n'est pas indiquée et la reprise après quelques mois de pause. Aucun coéquipier. Ce sont les seules informations que j'ai en ma possession pour le moment. Je soupire. Même ses statistiques ne sont pas inscrites… Pousser les recherches un peu plus loin risque de nous faire perdre du temps, mais récolter des informations difficiles d'accès est tout de même la spécialité de Kabuto. Qui ne tente rien n'à rien. Seiko sera, j'espère, plus facile à convaincre.
- Kabuto, débrouille-toi pour avoir un maximum d'informations. J'évaluerai moi-même ses capacités.
Il acquiesce d'un mouvement de tête. Assouvi, j'entre dans mon repaire afin de poursuivre mes recherches tandis que mon fidèle bras-droit se charge de collecter des informations sur Seiko Matsuda.
Sasuke vient à moi afin de me demander de lui enseigner une nouvelle technique. Il a encore beaucoup de choses à apprendre de moi, cependant, je ne peux plus me permettre de le faire progresser à une vitesse relativement rapide. Il suffit qu'il devienne plus fort et qu'il en prenne conscience pour se refuser à m'offrir son corps et ainsi à tenter de me tuer, tout en sachant qu'il n'est pas stupide au point de m'attaquer alors que je serais en pleine forme. Non, il attendra que mon corps s'affaiblisse pour avoir un maximum de chances contre moi. Que pourrais-je lui apprendre ? Une technique suffisamment dangereuse pour qu'il en voie l'utilité et à la fois inoffensive pour sa cible. Je réfléchis.
- Très bien, Sasuke-kun, déclaré-je au bout de quelques secondes de réflexion en me tournant vers lui. Ce n'est pas une technique que je t'enseignerai aujourd'hui, mais l'art des maniements des armes. - Je m'en sors très bien à mains nues, réplique-t-il. - Le mieux est de savoir tout faire.
Cette fois-ci, il ne répond pas. Il se contente à me fixer d'un air arrogant qui ne me plait guère. En plus de me déranger dans mes recherches, le voilà qu'il prend ses grands airs. S'il n'était pas destiné à être mon hôte, je lui aurais probablement déjà arraché la langue et les yeux pour son manque de politesse, si ce n'est pas tué.
- Je t'enseignerai les bases, ce sera à toi de suivre ton propre chemin, dis-je en l'accompagnant à la salle d'entraînement.
Bien entendu, le fait qu'il crée son style de combat est à mon avantage. Une fois que je me serai emparé de son corps, j'obtiendrai, en plus d'un corps plus jeune, de nouvelles capacités … dont le Sharingan que je convoite depuis tant d'années. J'ouvre les portes de la salle d'entraînement et entre avec Sasuke. Une veille odeur d'enfermé plane dans la pièce. Seules quelques bougies l'éclairent. Quelques katana t'entrainement sont posés à l'intérieur d'une boîte. Je m'empare de deux armes et commence le cours. Sasuke suit attentivement mes leçons, buvant à grande gorgée mes paroles. Ce rituel dure plusieurs jours et futur réceptacle apprend d'une vitesse implacable. Je le laisse ensuite s'entraîner seul.
Kabuto n'est rentré qu'hier au soir avec une quantité d'informations relativement bonne et de qualité intéressante :
« Comme vous l'avez probablement remarqué, elle possède un talent rare, m'a-t-il dit. Elle est capable invoquer une énergie sombre et une énergie lumineuse dans chacune des paumes de ses mains. Sa mère est aussi décédée lors d'une attaque d'un village ennemi de Konoha. »
Cette jeune enfant est bien plus mystérieuse que je ne l'aurais osé imaginer, du moins, ses capacités le sont. Il faut que je sache de quoi elle est capable et d'où vient ce pouvoir inconnu à mes yeux. Une si étrange puissance et une si faible quantité de chakra… C'est ce que j'ai remarqué lors de notre rencontre… Plus j'y songe, plus elle m'intrigue. Envoyer Kabuto recueillir d'autres informations n'est qu'une perte de temps. Je dois savoir ce que vaut cette énergie mystérieuse. Personne n'a été capable de tester correctement un shinobi dans mon village, devrais-je prendre le risque de défier une force inconnue ? Je m'assois sur une chaise en grognant. Il faut qu'elle soit suffisamment faible psychologiquement, qu'elle ait une faille dans son esprit, un vide dans son coeur. D'après Kabuto, sa mère est décédée. Elle semble cependant s'en être remise et ne vouloir aucune vengeance. Il a aussi remarqué des stigmates sur son dos ayant pour cause les coups de son père. Il semble aussi qu'elle ait un humour particulier. "Un moyen de décompression", disait-elle. Elle entretien un lien étroit avec l'enfant-renard, actuellement dans le coma, et a une haine envahissante pour Sasuke qui se trouve entre mes mains. Elle est aussi en possession d'une intelligence et d'une capacité à analyser très rapidement une situation, qu'importe son degré de dangerosité. Bien que le nombre de pertes humaines qu'elle ait subi en peu de temps soit considérable, je ne peux pas dire que les ténèbres lui ont rongée le cœur, juste, peut-être, une infime partie. La tâche semble être très difficile… Je laisse apparaître sur mon visage un sourire. Dans ce cas, je créerai moi-même cette obscurité le moment venu.
Suite plus bas !
Dernière édition par Fanfictive le Mer 30 Juil - 16:15, édité 5 fois | |
| | | Blaze Admin
Messages : 54 Date d'inscription : 10/06/2013 Age : 27 Localisation : Mystère.
| Sujet: Re: I was born for your happiness Mer 14 Mai - 13:38 | |
| Ah bon? Je dois être aveugle alors. | |
| | | Fanfictive Membre
Messages : 187 Date d'inscription : 29/04/2014 Age : 25 Localisation : Là où il y a du wifi !
| Sujet: Re: I was born for your happiness Mer 14 Mai - 13:51 | |
| Ben... Presque que pas, deux trois choses. À la rigueur, je peux tout refaire pour la forme. Sommaire (8 ) - Seiko:
23. - Danse avec le démon:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 23 : Danse avec le démon Je m'arrête nette dans ma course, puis me cache derrière un arbre, souhaitant de tout mon cœur qu'il ne m'ait pas repérée. Mais quelle idiote… Bien sûr qu'il sait que je suis là ! Mais maintenant que je me suis planquée, il ne peut pas me voir, et moi non plus… J'ignore où il est, mais il sait où je suis. Non… il me veut vivante… je ne suis donc pas en danger de mort. Cette pensée me rassure… un peu… pas beaucoup, mais c'est déjà ça… Cependant, il suffit que je le déçoive… et c'en est fini… J'avale ma salive, puis j'essaie de trouver les points positifs… mais je ne vois que du rouge ! Le seul bon angle, c'est que je suis en état de combattre… mais pas à la hauteur d'un Sannin ! Bon… voyons voir… quelles autres personnes l'ont combattu et s'en sont plutôt bien tirés ? Euh… Tsunade et Jiraiya, ainsi qu'Anko… et… le trio Naruto-Sakura-Sasuke. Ou plutôt, le duo Naruto-Sasuke. Mais le hic, c'est deux derniers n'étaient pas conscients de son statut. Ils l'ont affronté comme si c'était un participant de l'examen… un simple participant… Voilà ! C'est ce que je dois faire ! Je ne connais pas Orochimaru, je ne sais pas qui il est, je ne l'ai jamais vu et son nom, jamais entendu… Je ne le connais pas, je ne le connais pas, je ne le connais pas. Lentement, je sors de ma cachette tout en répétant cette phrase dans ma tête.
À peine ai-je émergé de l'ombre de l'arbre que je m'apprête à percuter quelqu'un. Par réflex, je me stoppe brutalement, mais cela suffit à me faire glisser sur un tas de feuilles mouillées par la pluie, puis tomber en arrière. Lorsque je lève la tête, j'aperçois avec plus d'effroi que de surprise un homme pâle aux cheveux longs et noirs, vêtu d'habits inqualifiables et dont la taille est entourée d'une corde violette torsadée. Je recule de quelques centimètres en effectuant une centaine de mouvements, tout en amplifiant le rythme de ma phrase qui finira par être tabou, reprenant ainsi peu à peu mon calme. Il me laisse me relever, lentement. Je le considère longuement, dans les moindres détails. Il ne fait aucun geste, et moi non plus, et pourtant, cet homme est bien réel, puisque je le vois respirer. Cela pourrait très bien être une scène romantique, mais la tâche de sang mal effacée que j'ai sur la joue et l'arme dans les mains font tourner ce vent ridicule. Ah ! J'en connais une qui brouillerait de jalousie en nous voyant ainsi… Quelle ironie… Au moment où je me prépare à lancer une de mes multiples plaisanteries osées, j'entends la voix de Sakura crier mon nom. Je me retourne, puisque ce son aigu provient de derrière moi en répondant par un "Oui" allongé. Lorsque qu'elle apparaît enfin sur les branches des arbres, elle prononce :
- Seiko, tu vas bien ? Nous nous sommes fait attaqué et…
En apercevant l'homme qui se tient derrière moi, elle se fige.
- Ah, Sakura, tu tombes à pic. Tu veux peut-être te joindre à notre discussion qui est… euh… très passionnante ? déclaré-je sur un ton plaisantin. - C'est Orochimaru ! - Qui ça ? 'Connais pas. - Arrête de jouer et éloigne-toi de lui ! hurle-t-elle. - Le jeu, la plaisanterie ou tout ce qui est ludique est un moyen de décompresser, de tuer la peur. Alors soit tu te joints à moi et tu me donnes un coup de pouce, soit tu t'assois avec un pop-corn dans les mains et tu regardes l'artiste en silence, mais je t'en pris, cesse donc de crier, tu me donnes mal à la tête… Je te préviens cependant : si tu descends, tâche de servir à quelque chose sans me gêner. - Il n'est pas une personne avec laquelle on joue ! - Allons allons, soufflé-je en haussant les épaules. Je suis ainsi de nature… Tu viens ou tu restes perchée ? - As-tu seulement une idée de ce dont il est capable de faire ? - Tout à fait.
Bien que je ne le montre pas du tout, je suis terrifiée à l'idée de devoir l'affronter dans un combat réel, et si on analyse bien la situation, ce n'est pas moi qui joue, mais lui. Cet affront est à son avantage, il est pour lui, c'est lui qui mène la danse, qui mène les pas, et moi, je suis prisonnière de sa volonté. Sakura a une chance de s'en sortir en fuyant, mais moi, non. Si je veux me tirer de cette affaire, il va falloir que je lui en mette plein la vue, que je ne le déçoive pas. Et, lorsqu'il aura eu sa dose de satisfaction, je sais à quoi je devrai me préparer… Je regrette soudainement de ne pas avoir de col-roulé. Il est hors de question qu'il pose sa foutue marque sur moi !
- Je viens, déclare Sakura. - Tâche de ne pas mourir…
Je recule d'une cinquantaine de mètres pour me retrouver au niveau de mon amie. Mon arme ne me sera d'aucune utilité et je risque de blesser ma congénère. Mes poings et mes kunai devront faire l'affaire… normalement. Mais je suis bien mieux avec un katana entre les mains ! Enfin, si Sakura et moi combinons nos forces, nous avons une chance de s'en sortir indemnes, à condition, seulement, qu'elle y mette du sien. De toutes façons, Orochimaru ne me laisse pas le choix.
- Je te pris de ne pas me décevoir, Seiko, prononce-t-il avec son sourire.
Ça y est ! Je vois un avantage ! Enfin ! Il me sous-estime, encore une fois. Il ne connais pas mes capacité, et il ignore que je suis l'élève de Tsunade, et donc, que je suis capable de faire preuve d'une force surhumaine, tout comme Sakura. D'ailleurs, je me demande si, finalement, impliquer cette fille aux cheveux roses dans ce combat est une bonne idée… Je lui propose alors de prévenir les autres, mais elle refuse.
- Tu en es certaine ? C'est moi qu'il veut, il ne me tuera donc pas. Mais toi, tu lui importes peu. S'il t'attrape, c'est possible qu'il te tue sur-le-champ. - C'est bon, je ne suis plus la fille à protéger. - J'espère bien, c'est un Sannin, et il n'est pas le plus tendre. - C'est toi qui me dis ça ? s'étonne-t-elle. - Il faut croire… - Je suis bien plus robuste que ce que j'en ai l'air. - Il faut croire, répété-je. Si ça tourne mal, file prévenir les autres. - Pourquoi moi ? - Quoi ? Tu veux rester avec lui ? taquiné-je. - Bien sûr que non. - Bon alors ? - Ça va, j'irai… Je voudrai que tu saches que combattre à tes côtés est un plaisir. Avec Ino, tu es ma meilleure amie et je tiens à … - Fais taire ces violons, coupé-je. Tu n'excelles vraiment pas là-dedans. Prête plutôt attention à lui. Il est fort… très fort. - Tsunade nous a appris à combattre à deux et à coordonner nos coups. - Cessons de réfléchir et faisons travailler nos petits muscles. Je veux de l'action, moi ! Reste cependant silencieuse durant le combat. Toute parole que tu diras sera à son avantage.
Elle acquiesce d'un vif mouvement de tête comme si elle exagérait sur mon avertissement. Je plante mon arme dans le sol. Sakura prend sur la droite, moi sur la gauche, obligeant ainsi Orochimaru à ne suivre des yeux qu'une d'entre nous. Mon amie n'exprime aucune crainte, contrairement à moi, elle fonce, concentrant son chakra dans sa main gauche afin de décupler sa puissance physique. Soudain, notre adversaire se tourne vers elle en grimaçant. Au moment où elle arrive à son niveau, il tente de l'attraper au cou, mais elle esquive de justesse sa poigne glacée. Quant à moi, je m'empresse d'utiliser une technique d'immobilisation, faisant sortir de ma manche un flot de serpents, s'enroulant autour du Sannin, l'empêchant de faire un quelconque mouvement. Bien que je sois décidée à ne pas lâcher prise, Orochimaru parvient à s'échapper en un rien de temps, en remplaçant son corps par de la boue. Agacée, je fais rentrer les reptiles dans ma manche tout en surveillant mes arrières et en cherchant du regard l'adversaire. Il n'est pas en haut, ni à droite, ni à gauche. Derrière ? Non. Devant ? Non plus. Il ne reste plus que…
- Sakura ! Bouge ! hurlé-je en devinant qu'il est sous nos pieds.
Mais c'est trop tard. Orochimaru réapparaît juste derrière elle, enroulant son bras autour de son cou et posant sa main derrière son crâne. Il semble lui murmurer quelque chose, et, dans une fraction de seconde, il effectue le mouvement mortel sous mes yeux horrifiés. Les muscles de la jeune fille se détendent, son corps finit par s'effondrer sur le sol, aux pieds du bourreau, inerte. Ce-dernier pousse du pied le cadavre de Sakura comme on le ferait pour un vieux jouet qui traîne sur le sol.
- Elle te gênait, non ? dit-il avec son sourire habituel.
Je n'ai jamais autant ressenti de colère et de haine que j'en vomis le peu que j'ai dans l'estomac. C'est inutile de crier son nom. Elle est morte. Sakura est… morte. Jamais je n'aurai dû lui proposer de venir… jamais… jamais ! Cette rage… elle me fait frémir de tout mes muscles. Cette rage qui me consume, cette rage qui me dévore, cette rage qui me ronge, cette rage qui me donne la force. Ces pulsions… ces envies meurtrières… C’est de ma faute, tout est ma faute... Choji... Iruka... et maintenant Sakura… Non… Il n’y a qu’un fauteur de trouble, et c’est cet homme… Mes doigts commencent à gesticuler par excitation de la colère et de la haine. Je regarde le corps de Sakura, ressentant une dégoût intense envers son meurtrier. Je recule jusqu'à récupérer mon arme.
- Ce combat... est un combat à mort, laissé-je échapper.
À présent, mon but n’est plus de survivre, mais de tuer, faisant abstraction du ravin qui nous sépare. Les vents se déchaînent, faisant déraciner les arbres, attirant les nuages de pluie les plus proches. Ces-derniers commencent à tournoyer dans le ciel, formant un creux en leur centre. Les branches des arbres les plus souples claquent violemment dans les airs, puis, je provoque une rafale me permettant de décupler ma célérité, et je m'élance dans les airs, fusant dans la direction de ma cible, l'arme en main, portée par le vent. Avant que je ne puisse lui transpercer le cœur, Orochimaru sourit, tourne les talons et se sauve en zigzagant de façon à éviter la foudre qui manque à chaque seconde de s'abattre sur lui. Il est rapide et agile, mais pas assez pour me filer entre les doigts. Je m'empresse de le pourchasser en lui hurlant qu'il ne m'échappera pas. Nous nous engageons dans une superbe course poursuite qui dure plusieurs minutes sous le regard glacial d'une lune d'argent. Cette rage me donne les ailes que j'ai toujours espéré avoir… Orochimaru s'agrippe au tronc d'un arbre épargné par la tempête, transforme ses jambes en corps de serpent, et grimpe en hauteur en s'enroulant autour, quant à moi, avide de vengeance, je me déplace de branche en branche, usant d'une partie de mon chakra à chaque saut. Il s'apprête à s'engager sur un autre arbre lorsque, arrivée à son niveau, je lance trois shuriken en sa direction. Il s'arrête net, alors, je le rejoints en me posant sur la même branche que lui. Le voilà étendu devant moi, son corps encore sous la forme d'un serpent et ses doigts crispés sur l'écorce de l'arbre. Je pointe mon arme délicatement sous son menton, le forçant à lever la tête vers moi. Je le fixe un long moment à travers un voile de haine, et, bien qu'il soit à ma merci, j'hésite… Le tuer maintenant arrangerait beaucoup de choses. Se serait terminer le travail du Troisième Hokage, se serait sauver des vies, se serait libérer le monde de sa folie. Le visage souriant de Sakura apparaît dans mon esprit. Je me crispe, retire ma lame de son menton, la pointe vers le bas et vise sa nuque. Seulement, au moment où je m'apprête à lui ôter la vie, un kunai foncer sur mon sabre qui vient se planter à quelques centimètres du cou du criminel. Surprise, mon regard de tourne brutalement vers l'origine de ce lancer. J'aperçois l'acolyte d'Orochimaru perché sur une branche voisine. Je le fusille du regard en silence à travers ses lunettes rondes. S'il fait le malheur de s'avancer… et il le fait.
- Dégage ! hurlé-je avec rage en effectuant un bref geste horizontal du bras, déclenchant ainsi un vent violent.
En plein saut, Kabuto vient se cogner lourdement contre le tronc d'un arbre, puis chute dans le vide avant de s'écraser sur le sol, situé à une dizaine de mètres. Il ne se relèvera pas. Je me tourne ensuite vers Orochimaru… mais il a disparu ! Sentant ma colère s'amplifier, je fouille les lieux d'un regard, tout en tournant sur moi-même. Je remarque que mon arme n'est plus là… Quel coup prépare-t-il ? Plusieurs minutes passent avant qu'un bruit suspect vienne frémir à mon oreille. À gauche ! Je me retourne brusquement, mais trop tardivement. Des serpents que je compte sur les dix doigts de ma mains viennent me retenir prisonnière de leur étreinte, me serrant de plus en plus fort, lentement. Instinctivement, mon chakra lumineux se propage dans tout mon corps en créant une lumière aveuglante, et, en à peine cinq secondes, il fait disparaître les reptiles. Je tache ensuite de retrouver rapidement mon souffle avant de voir Orochimaru foncer sur moi à une vitesse vertigineuse. Je parviens à esquiver son coup de poing et son coup genou aisément grâce aux exercices de Gai. Il me disait toujours de travailler mes réflexes, et je me suis empressée de suivre son conseil, alors, contre un expert du taijustu, je parvenais toujours à trouver la bonne position pour éviter les coups. Contre Orochimaru, j'ai l'avantage de la taille : je suis une cible bien plus petite, de ce fait, je peux me faufiler un peu partout. Seulement, combattre sur une branche à peine plus large que le dos d'un cheval haut de dix mètres s'avère mortellement risqué. Tout est question d'équilibre et de précision dans les mouvements. Tandis qu'il enchaîne ses attaques, variant entre ses poings, ses genoux et ses pieds, je les esquive, les amortie ou les dévie et contre-attaque de temps-en-temps lorsque je me trouve en mauvaise posture. Que peux-je faire avec ma faible force ? Si j'use de celle de Tsunade, il aura une information en plus que je ne souhaite pas savoir entre ses mains. De toute façon, il s'épuisera le premier. Mais je vois bien dans ses mouvements qu'il se retient, ce n'est sûrement pas en dépit de mon jeune âge. Une mystérieuse gamine de 13 ans tient tête à un Sannin psychopathe de la cinquantaine… Quel gag de mauvais goût ! Après dix minutes d'échange, du moins, ce qui me paraît être dix minutes, les coups d'Orochimaru deviennent plus lents et moins dynamiques : c'est ma chance ! Je ne peux cependant pas combattre ici, alors, je descends de l'arbre en courant sur le tronc, Orochimaru à mes trousses. Me voilà plus libre de les mouvements, à présent, et lui aussi, d'ailleurs… Pourquoi n'y avons-nous pas songé plutôt ? Ce qu'on peut être distrait lors d'un combat ! Je me concentre d'avantage sur mon ennemi, jurant silencieusement de venger la mort de Sakura et de tous les autres. Il payera, tout comme Sasuke ! Je redouble d'efforts grâce à cette pensée qui agit comme une adrénaline. J'enchaîne mes coups, mais la fatigue arrive ainsi plus rapidement. Je n'ai pas le temps de souffler, il faut qu'Orochimaru meurt ! Et je compte le tuer avec mes petits poings et mes muscles qui ne valent rien…
- Fini de jouer, souffle-t-il.
D'un mouvement sec et rapide, il m'agrippe le poignet droit, puis le gauche avec la même main, et, d'un regard, il parviens à tétaniser tous mes muscles, mon corps ne répond plus… Ma haine envers lui se transforme en une peur incontrôlable qui paralyse tous mes membres. Ce regard… j'en ai déjà entendu parler… Je me rends compte, enfin, qu'un simple contact avec les hommes peut me faire tressaillir, faute des coups que j'ai subi de mon père adoptif, ce qui peut éventuellement expliquer mon comportement envers Shikaku. Lentement, Orochimaru fait passer le bras avec lequel il m'empêche de me mouvoir derrière moi, m'obligeant ainsi à suivre le mouvement. Le contact froid de sa peau me fait frémir après m'avoir collée contre lui et dégager les mèches de cheveux couvrant mon oreille de sa main libre.
- Montre-moi comment tu te libéras, chuchote-t-il.
Je sens un liquide chaud naître de mon nez, couler sur mes lèvres et s'égoutter silencieusement sur le sol. Terrorisée, mais nullement attentionnée par cette réaction, je reste immobile, tremblante, aux airs maladifs, incapable de faire le moindre mouvement. Orochimaru m'étouffe de plus en plus ! Il faut que je me sorte de ce pétrin, que je fasse taire ma peur, qu'elle disparaisse. Alors je ferme les yeux et entre dans une phase de méditation extrême en commençant par tenter de régulariser ma respiration. Je finis par oublier le sang qui coule abondemment de ma narine droite, puis la main froide d'Orochimaru, son regard pétrifiant, et, en une dizaine de secondes, il n'est plus là. Il ne reste que ma peur et moi, mais, comme mon esprit estime que le danger est passé, je ne vois plus l'utilité de ce sentiment. Il disparaît peu à peu, libérant mon cœur d'une lourde angoisse. Mes paupières s'ouvrent de nouveau. Je suis à présent capable de bouger !
- Lâchez-moi, soufflé-je en supportant de moins en moins sa présence trop proche.
Il n'a pas l'air de m'écouter, puisqu'il continue à m'étouffer lentement.
- Lâchez-moi, répété-je. C'est un avertissement.
Rien y fait, il m'écrase…
- Lâchez-moi !
À peine ai-je finis de prononcer ma phrase qu'un éclair vient frapper le sol à quelques centimètres de lui. Visiblement surpris, il me libère enfin. Je me retourne vivement et le repousse.
- Il n'y a pas marqué "Free Hugs" sur mon front, marmonné-je en essuyant le sang sur mon visage. - J'imagine qu'il n'est plus nécessaire de te cacher que ta camarade est en vie, déclare-t-il.
Je lève les yeux vers lui, incrédule.
- Pardon ? - Tu m'as très bien entendu.
Évidement… il a fait usage d'une illusion afin de provoquer ma colère. Ma méditation a non-seulement extrait ma peur, mais aussi tous les sentiments négatifs. Ma plaisanterie en est la preuve. Et, d'un autre côté, s'il avait tué Sakura, il est au courant que jamais je ne le rejoindrais.
- N'espérez pas trop, lancé-je avec un sourire au coin. Je suis bien plus têtue que Sasuke.
J'entends la voix de Naruto crier mon nom derrière-moi. Je tourne ma tête dans sa direction. Le blondinet est accompagné de Sakura, Kiba, Hinata, Neji, Kakashi, Rock Lee, Anko et Shino.
- Sei… Attention ! hurle-t-il, horrifié.
Le temps que je me retourne, il est déjà trop tard : les canines d'Orochimaru traversent ma chair dans une douleur effroyable. Je me mords la lèvre inférieure jusqu'au sang pour m'éviter de crier. Il m'est malheureusement impossible d'effectuer le moindre mouvement, encore une fois. Il doit utiliser une technique de paralysie… Il n'en a pas marre, ma parole ! Pourquoi est-ce qu'il s'acharne autant sur moi ?
Il se dégage enfin, admirant son œuvre. Finalement, son expression satisfaite se change rapidement en une surprise. Je m'appuie contre un arbre afin d'éviter de poser un genou à terre, haletante, une main posée sur mon épaule. Suis-je à présent porteuse de la marque maudite ? Mon regard croise celui d'Orochimaru. Pourquoi paraît-il inquiet ? Qu'est-ce que j'ai, encore ? Il devrait plutôt se réjouir : il a réussi à poser son sceau… à moins que… ?
- Je t'interdis de la toucher ! s'écrie la voix d'Anko avec rage.
Je vois la femme se précipiter sur le Sannin, un kunai en main. Il la repousse d'un geste vif. Kakashi vient épauler sa collègue afin de la mettre en garde des gestes irréfléchis. Naruto et Sakura viennent jusqu'à moi. Je tiens à peine debout que mes jambes finissent par me lâcher malgré moi.
- Tu n'as rien, souffle mon amie en dégageant ma main. Juste deux trous. - J'ai vu Orochimaru te tuer… - C'était un genjustu. - Je le sais bien, ça. Mais quand ? - Lorsqu'il m'attrapée au cou. J'ai réussi à m'échapper grâce à toi, alors j'ai préféré partir prévenir les autres, et il m'a laissée. - Je vois… c'était fin de sa part… - Autrement, tu vas bien ? demande Naruto, inquiet. - On dirait que mon système immunitaire est très puissant, soufflé-je. - Au point de repousser le sceau maudit, note Sakura.
Je hoche la tête de haut en bas pour marquer l'affirmation.
- Seiko, il n'en aura pas fini avec toi, souligne Naruto. - J'imagine… - Promets-moi que tu ne feras pas comme Sasuke. - J'ai une tête à vouloir faire comme lui ? - Non, mais… - Pas de mais, tranché-je, vexée. - Promis ?
Je détache mon regard de Naruto. Quelque chose à bouger derrière Orochimaru qui a toujours le regard fixé sur moi et cet air attentif. Kabuto apparaît à sa gauche en parfaite santé. Je l'avais pourtant tué… ou presque.
- Tu m'as causé bien des ennuis, déclare-t-il sur un ton détestable.
Mes sourcils se froncent sous mon incompréhension.
- Tu aurai pu le tuer plus soigneusement, continue Kabuto en haussant les épaules. - Il a explosé. Ce n'est pas de ma faute, j'ai perdu le contrôle, marmonné-je en devinant à qui il fait référence. - J'ai dû gaspiller un de mes précieux cadavres par ta faute ! - Je ne comprends pas. - Il a la capacité de contrôler les corps sans vie, explique Kakashi. - Mais c'était bien Kabuto que j'ai vu, répliqué-je. - Alors, il l'a maquillé à son image.
C'est donc un type à ne pas prendre à la légère… et puis, ce n'est pas pour rien qu'il est le bras-droit d'Orochimaru. Cela va faire deux fois que je me fais duper par la même personne. J'y pense… ce n'est pas de ma faute s'il a perdu un cadavre et ce n'est pas moi qui lui cause des ennuis, mais l'inverse ! C'est lui qui m'a fait rencontrer Orochimaru alors que je n'en avais nullement envie et qui m'a empêchée de le tuer ! Non mais je rêve… Pour qui se prend-il ? C'est le Sannin qui lui doit un cadavre, pas moi ! D'ailleurs, il ne s'est pas défendu alors que j'allais le mettre à mort. Il n'a pas bougé le moindre petit doigt... Pourquoi ? C'est vraiment une attitude paradoxale pour quelqu'un en quête d'immortalité. Je me souviens aussi d'avoir hésité sur mon geste. Que s'est-il passé ? Ai-je eu un sentiment de pitié ? Non, pourtant… tuer en regardant mon adversaire droit dans les yeux m'est arrivé plusieurs fois et ce n'est pas pour une personne telle que lui que je vais exprimer une même émotion… Toutes ces questions se bousculent violemment dans ma tête.
- Tu as encore tué ? me reproche Rock Lee. - Écoute, je n'allais pas attendre qu'il me plante un couteau dans le cœur pour réagir, retorqué-je froidement. On ne peut pas sauver tout le monde, ce type-là était déjà perdu. - Tu as raison, Seiko, appuie Shino. Mais tu aurais pu le mettre hors d'état de nuire. - Eh bien, quoi ? C'est ce que j'ai fait, il est mort. - Ce n'est pas ce qu'il voulait dire, ajoute Kiba. - Vous n'allez pas me faire une leçon de morale ? grogné-je avec mécontentement. Entre l'autre qui me reproche de ne pas l'avoir fini proprement et vous qui revendiquez mon acte, je ne sais plus où donner de la tête… Toujours étant qu'il ne nous gênera plus. - Il faut vraiment que tu apprennes à te contenir, réplique-t-il. - Vous m'agacez sérieusement. De toutes façons, nous sommes tous destinés à mourir un jour ou l'autre. Ce gars-là n'avait pas d'avenir, je lui ai simplement rendu service. - Je ne suis pas d'accord avec toi, contredit Naruto. - C'est ma vision des choses. Je ne demande à personne de juger mes faits et gestes. Tu as un avis différent du mien et un horizon plus tendre de la vie. Rappelle-moi le nombre de fois où tu as vu la mort. Pas souvent, que je sache. Une ou deux fois. Pas plus. Mon père adoptif m'a battu durant six longues années. Il frappait une enfant fragile et sans défense. Quant à mère adoptive, elle a été assassinée sous mes yeux. Elle était quelqu'un de bien, tu sais, et pourtant, on lui a arraché la vie sauvagement. Il n'y a pas de justice qui soit bonne dans ce monde, alors que l'on ne vienne pas me parler de bien faire ou de mal faire. - Ton arrogance te perdra, souffle-t-il. - Ne confond pas arrogance et façon de voir le monde et de le décrire. Je ne suis pas comme toi, Naruto : je n'ai pas manqué d'attention, mais d'œillères. Voilà la raison pour laquelle je n'ai pas cette sensibilité. - Seiko, intervient Sakura. - C'est bon, je me tais.
Mon regard se repose sur Orochimaru. Vu qu'il ne peut pas me poser son sceau maudit, il tentera sûrement autre chose. Je me redresse. Il n'a pas détaché une seule fois ses yeux de moi depuis qu'il a su que sa marque ne fonctionne pas. À quoi pense-t-il ? Au moment où je m'apprête à m'introduire dans son esprit, il déclare d'une voix assurante :
- Kabuto, nous en avons fini ici. - Orochimaru-sama ? s'étonne son bras-droit. - Rentrons. - Mais…
Le Sannin lance un regard à glacer le sang au jeune homme. Ce-dernier a tellement été effrayé qu'il effectue un mouvement de recul. À sa place, j'éviterai de l'ennuyer, déjà que le fait qu'il n'ait pas réussi à poser sa marque maudite sur moi doit fortement l'agacer… Enfin, c'est Orochimaru et Kabuto… tout le monde sait qu'il s'agit des meilleurs amis du monde… Plus sérieusement, si son acolyte proteste, c'est qu'il y a un désaccord quelque part… le tout est de savoir où. Sur moi, probablement. Peut-être qu'Orochimaru envisage de me laisser tranquille. Si c'est le cas, je prends sans hésiter son parti… Cependant, un mystère a toujours attiré les regards curieux, il est donc possible qu'il garde un œil sur moi. Que va-t-il se passer par la suite ? Et si tout cela n'est qu'une comédie pour masquer un de ses plans diaboliques ?
- Toi ! Dis-moi où est Sasuke ! hurle la voix de Naruto à l'intention du Sannin. - Sasuke offrira son corps comme réceptacle à Orochimaru-sama pour une simple histoire de vengeance, répond calmement Kabuto. - Sasuke ne lui suffit pas ? Il compte nous prendre Seiko ?
Je ne sais pas ce qu'il entend par "prendre", mais il faut savoir que Sasuke est venu à Orochimaru par sa propre volonté. Or, je ne vois pas par quels moyens je pourrais avoir envie de rejoindre ce type… la folie, peut-être ?
- Seiko-chan n'est qu'une option, prononce l'homme au teint pâle.
Une option ? Je ne suis qu'une option ? Cette parole me fait bouillir sur place ! Je ne suis peut-être pas humaine, mais je suis loin d'être un quelconque projet ou objet ! J'ai le droit à ma dose de respect, tout de même !
- Je parlerai bien de chose abjecte en vous regardant, prononcé-je avec retenue. Alors ne me comparez pas à un vulgaire outil.
Un sourire moqueur est facilement distinguable sur ses lèvres. Naruto place sa main devant sa bouche afin de s'empêcher de rire à son aise, Sakura, elle, tousse bruyamment. Je ne vois pas ce qui a de drôle dans ma phrase…
- Qu'attendez-vous de moi ? demandé-je d'un ton sérieux en trouvant le courage de fixer avec franchise le regard terrifiant d'Orochimaru.
Une brise matinale vient caresser les feuilles des arbres, comblant de cette façon un long silence. J'imagine qu'il cherche ses mots.
- Sasuke-kun progresse étonnement vite, déclare-il enfin. Tu comprends si je ne te dis que cela, n'est-ce pas ?
Toutes les têtes de tournent simultanément vers moi, sourcils froncés, me plongeant dans un profond embarra. Un raisonnement se forme dans mon esprit malgré les onze regards rivés sur moi, dont deux amusés et neuf interrogatifs. Étonnement vite… Est-ce de la satisfaction ? Non, autrement, il ne serait pas ici… De l'inquiétude, dans ce cas ; mais pourquoi ? Des idées me passant par le tête travaillent tel l'engrenage complexe d'une machine avant de parvenir à une solution potentielle.
- Je pense, fis-je calmement. - Tu as ta réponse, répond Orochimaru. - N'y songez que dans vos rêves. - Quelqu'un peut me dire ce qu'il se passe ? hurle Naruto. - Il se passe que ce type veut faire les mêmes choses qu'il compte faire à Sasuke sur moi… du moins, il le souhaitait. - Mais… pourquoi ? - Là est la question, répondis-je sur un ton proche du dégoût.
Orochimaru, d'un air malicieux, se tourne vers Kabuto, sans me lâcher du regard. Sa voix rauque et déraillée résonne dans l'aube. Il murmure quelques mots à son acolyte, puis tourne ses yeux sur Anko qui se crispe de colère.
- Je ne te laisserai pas partir ! s'écrit-elle en dégageant Kakashi.
Elle s'apprête à se jeter à nouveau sur lui, lorsque le Sannin l'arrête nette en prononçant son nom calmement.
- Si t'obstines tant à vouloir m'affronter, enchaîne-t-il, rattrape donc ton élève.
Il n'a jamais affronté Anko lorsqu'elle était aveuglée par la colère au point de ne vouloir que la mort et le chaos autour d'elle, à ce que je vois… Effectivement, le fait qu'il tue sois-disant Sakura sous mes yeux a éveillé la furie qui sommeille au plus profond de mon être. Je n'ai jamais vu Anko dans cet état, et je n'aimerai pas être présente lorsque cela se produira… Toujours étant que je ne me connais pas assez pour m'auto-juger, alors je ne vois pas comment, lui, peut le faire. Tant que je n'ai pas le plein contrôle de mon corps, je ne peux pas me permettre de placer mes capacités au-dessus de celles des autres. C'est tout. Enfin, le tout étant que je ne connais pas la grille d'évaluation d'Orochimaru. Il doit y avoir des critères pas très nets…
- Espèce de, étouffe Anko.
Je me demande bien ce qu'il s'est passé entre eux pour qu'une haine aussi intense émerge de la voix de la jeune femme. Il ne s'agit pas d'un simple abandon d'élève, à ce stade-là. Non… ce ne sont pas mes affaires, je n'ai pas à farfouiller dedans… Mon regard se tourne vers le soleil levant. À ma grande surprise, des chants d'oiseaux nous parviennent, et, ensemble, écoutons la forêt s'éveiller d'une nuit où le sang a été versé silencieusement. Cependant, il semblerait que le combat que j'endure pour percer les vérités et les multiples mystères qui s'offrent à la vie ne fait que commencer ; et plusieurs obstacles se mettent en travers de ma route. Orochimaru est le principal, les autres sont des arcanes plus ou moins négligeables.
- Kakashi ! Contre eux, nous avons l'avantage du nombre ! constate Anko. - Je suis d'accord ! s'écrit Naruto en frappant son poing contre la paume de sa main.
On dirait bien que combattre Orochimaru ne motive que ces deux jeunes gens. Pour ma part, je suis exténuée… Toute mon énergie est partie dans le combat m'opposant au Sannin. Mon regard se pose sur lui. Il ne parait pas non plus aussi enthousiaste que son ancienne élève et le blondinet. Ses cheveux sombres tombant sur ses épaules et descendant dans son dos se mettent à danser dans le vent. Quelques mèches se séparent de la chevelure, puis reviennent. Son cou large laisse deviner qu'il est un homme aux muscles finement développés. Épaules carrées, dos droit, cou épais : il a la carrure d'un sportif. Puis, c'est un fin épéiste, paraît-il. Sa peau pâle prend une légère teinte orangée au contact des premiers rayons de soleil. Bien que son visage soit fin, son menton est carré. Ses lèvres minces dessinent un léger sourire au coin. Son nez allongé est pointu, ses yeux couleur de blé accentuent son regard droit, en plus de ses sourcils fins et un peu froncés ainsi que de des marques violettes qui se sont tracées autour de ses yeux, descendant en finement en pointe de part et d'autre du dos de son nez et s'arrêtant à sa moitié. Ses bras tombent le long de son corps. Une grande délicatesse se laisse transparaître sur ses mains… Mais ce regard profond qui en dit tant m'intrigue vraiment… Je le dévisage minutieusement, sans laisser le moindre pigment de peau me filer entre les doigts, jusqu'à ce que, probablement parce qu'il se sent observé avec insistance, il détourne son regard sur moi. Je m'empresse alors de regarder ailleurs, éprouvant une certaine gêne.
- Kabuto, allons-y, déclare-t-il enfin après un silence de quelques secondes. - Attends ! hurle Anko et Naruto en cœur.
Mais il ne les écoute pas. Il se contente de tourner les talons et de s'enfoncer dans la forêt à moitié éveillée, suivit de près par Kabuto, jusqu'à disparaître sous nos yeux, tel un mirage.
24. - Cinquante cinquante:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 24 : Cinquante cinquante Nous restons un long moment immobiles, un peu secoués par les événements. Anko n'a pas bougé, mais je peux ressentir son accablement… et le comprendre. Je jette un rapide coup d'œil à mes compagnons. Personne ne semble blessé. La morsure d'Orochimaru sur mon épaule me fait terriblement souffrir et je ne peux rien faire contre cette douleur puisque cette blessure bloque la circulation de mon chakra par je-ne-sais quel moyen, et Sakura refuse d'utiliser ses premiers soins pour deux misérables petits trous. Sauf sur ces deux misérables petits trous sont en fait les marques des canines d'Orochimaru. L'inconsciente… je me fierai à Tsunade, dans ce cas. Elle saura se montrer plus compréhensive. Nous retournons au campement en marchant, sans prononcer un seul mot, mais ayant tous la même chose en tête : rentrer au plus vite afin de raconter ce qu'il s'est passé. Après une journée entière de marche et quelques heures de repos, nous nous retrouvons devant le bureau de Tsunade qui reste stupéfaite face à nos péripéties.
- Il fallait s'y attendre, lâche-t-elle au bout de quelques minutes de silence.
L'Hokage me fixe de ses yeux ambre et finit par se renseigner sur ma santé.
- Ça fait mal, mais ça va, répondis-je en haussant l'épaule qui n'est pas affectée. - Laisse-moi jeter un coup d'œil.
Je dénude alors mon cou un maximum sous le regard attentif et inquiet de mes congénères. Tsunade se place derrière moi et dégage quelques mèches de cheveux. Ce geste me répugne, me rappelant celui d'Orochimaru… mais je choisis de garder le silence.
- Tu n'as rien de grave, déclare-t-elle. - Alors pourquoi ne puis-je pas utiliser mon chakra correctement ? - Cette blessure endommage le réseau. Par un pur hasard, j'imagine, il t'a mordu sur la circulation de ton chakra. - Je vois… ne pouvez-vous rien faire ? - Repose-toi, simplement. Laisse ton corps se régénérer naturellement.
J'acquiesce d'un mouvement de tête. Tsunade revient à son bureau et dépose une bourse remplie de yens.
- Ah ! La récompense ! s'enthousiasme Naruto. - Un instant, interpèle Kakashi. D'où vient cet argent ? - Bonne question. Un membre de l'ANBU m'a donné une boîte contenant la moitié de la récompense. - Et où est l'autre moitié ? se fâche le blondinet. - Je ne sais pas. Mais je pense connaître la provenance de cet argent.
Un silence plane dans la salle. Tsunade comprend que nous attendons son hypothèse.
- Orochimaru. - C'est ridicule, rétorqué-je. - Pas tant que ça, se défend l'Hokage. - Pourquoi une personne comme lui ferait-elle un don ? grogné-je. - Orochimaru a toujours été un moqueur. - Et pourquoi la moitié ? C'est un moqueur radin ?
Tsunade soupire.
- Partagez-vous la somme en neuf. Moi, je n'en veux pas, craché-je.
Je fais demi-tour en claquant malencontreusement la porte derrière moi. En traversant les rues de Konoha, je fais en sorte de ne pas penser à ce qu'il s'est passé. Je focalise plutôt mon regard sur le décor. Le village est actif et plein de vie, il est difficile de s'imaginer que de grands problèmes le touchent. J'aperçois au loin les trois hommes qui m'ont accosté il y a quelques temps. Ils paraissent abasourdis de voir le bandeau de Konoha pendre à ma ceinture. Je passe devant eux, la tête haute, sans crainte, d'un pas assuré. Toujours étant qu'afin de leur arriver au torse, je dois me mettre sur la pointe des pieds…
En circulant sur la rue principale de Konoha, mon regard rencontre celui d'un vieux couple au teint blafard avec un homme de la quarantaine à leur côté. Ils s'immobilisent à ma vue, puis s'échangent des yeux stupéfaits. La femme tient fermement le poignet du vieillard, quand à l'homme, il reste bouche-bée. Un peu gênée par leur attitude, je continue ma marche sans leur accorder plus d'attention, jusqu'à ce que le plus jeune m'interpelle en m'agrippant le bras :
- Excusez-moi, nous nous connaissons ?
Je me retourne et me dégage vivement, effrayée son geste. Interloqué par mes abords, il recule d'un pas. Derrière lui se tiennent ses parents, je suppose. La vieille femme pose une main brutale sur son cœur et commence à suffoquer, faillit même de s'évanouir. L'homme qui se tient à ses côtés n'en est pas moins…
- Pardonnez mon comportement, soufflé-je, embarrassée.
À ma voix, l'individu de la quarantaine passe une main tremblante sur son nez. Que se passe-t-il ?
- Vous devez faire erreur, continué-je. - N… notre fille, entame avec difficulté le vieil homme. Elle…
Mais il ne parvient pas à terminer sa phrase. Sa compagne éclate en sanglot. J'imagine que la personne dont il parle doit être morte.
- Je ne connais pas votre fille, répondis-je en m'apprêtant à faire demi-tour. Désolée. - Attends ! rugit la femme. - Maman, calme-toi, lui prie le plus jeune.
Les boucles blanches de la vieille femme flottent dans le vent. Le visage mate de son fils se tourne vers moi.
- Tu… tu lui ressembles tellement, laisse-t-elle tomber en cachant ses lèvres derrière sa main squelettique. - Même regard, même visage, même voix, souffle son mari. - Ma sœur est décédée durant la Troisième Grande Guerre Ninja, il y a vingt ans, explique le quarantenaire. Nous vivions à l'époque à Kiri. Pendant cette guerre, les conditions de vie étaient très difficiles, et elle a perdu toute raison de vivre jusqu'à ce qu'elle sauve un homme de Konoha des griffes de la mort alors qu'il était en mission à Ame. Il est resté quelques temps et il s'est passé quelque chose entre eux, puis elle a été tuée lors d'un massacre du pays de la Foudre… Nous étions trois frères et une sœur. Ils sont tous partis, il ne reste plus que moi. Je n'ai plus le nom de l'homme qu'elle a aimé en tête, mais son visage… je m'en souviendrai. Il était… - Écoutez, le coupé-je froidement. Cette histoire ne me regarde pas. Je ne suis pas celle que vous pensez.
Un long silence s'écoule.
- Excusez-moi. Je dois rentrer. - Avant cela, m'arrête l'homme, j'aimerai que tu prennes ceci…
Il baisse la tête, passe ses mains derrière sa nuque, trifouille quelque chose et les réunit devant mes yeux. Au creux de sa paume repose un collier se portant court munit de plusieurs perles d'argent de taille minimales séparées régulièrement de petits tubes de la même matière. Je considère l'homme à la chevelure châtaine et légèrement ondulée, puis son offre.
- Elle s'appelait… Eiksha, bafouille-t-il en retenant ses larmes. - Tu ne comptes pas lui offrir ce collier, j'espère ? s'énerve son père. - Si… - Je ne peux pas accepter… je suis navrée. - Je t'en pris… c'est tout ce qu'il me reste d'elle… c'est le cadeau que lui a fait l'homme qu'elle aimait. - Raison de plus pour le garder, défendis-je. - C'est complètement insensé ! hurle le vieil homme. - Je suis malade, m'informe-t-il en faisant la sourde oreille. Je vais en mourir et mes parents se font vieux. Je n'ai personne à qui le donner. J'aimerai partir à la recherche du guerrier de Konoha, mais mon était de santé ne me le permet pas. - Il est possible de vous soigner. - Même le Premier, dont les techniques de soins dépassent celles de sa petite-fille, ne pouvait rien faire. - Il a raison, mon chéri, chuchote la vieille femme à son mari. - Je ne peux pas porter le collier d'une défunte, soufflé-je. Ce n'est pas bien vu. - Je ne t'oblige pas à le porter, mais à le garder. Tu es son sosie parfait, je ne vois que toi comme successeur.
Ses yeux marrons et rongés par la fatigue se mettent à briller intensément. Sentant que ses larmes ne vont pas tarder à faire surface, je prends lentement le collier dans ses mains pour lui laisser le temps de refuser, puis, comme il ne s'y oppose pas, je le range dans ma poche. Je pourrais toujours le vendre pour une somme considérable, puisque c'est de l'argent. Et puis, j'aurai besoin d'argent vu que je suis en congé. Je hoche lentement la tête de haut en bas, puis dirige mon regard sur les trois personnes en réfléchissant qu'ils doivent être tellement affligés par le décès de leur proche pour la confondre avec une autre et me donner son collier. Combien vaut-il, d'ailleurs ? Je dirais bien dix milles yens ! Je m'en débarrasserai demain. Avant de tourner les talons, je salue le trio, puis m'éloigne. Je reste toutefois troublée par cette petite anecdote. En rentrant chez moi, je m'allonge sur mon lit, tournée vers le plafond, plonge la main dans ma poche et sors le collier. Je ne prends pas le temps de ranger mes affaires. C'est un bijou d'une incroyable beauté, d'un argent pur, étincelant à la lumière. L'homme qui l'a acheté devait être très fortuné et tenait probablement fortement à son amante pour lui en faire cadeau, surtout en temps de guerre. Cette histoire est bien triste… Je reste un long moment allongée à considérer le collier, m'y attachant de plus en plus, puis me redresse et m'assoie en tailleur en laissant échapper un soupire. En posant un regard pensif sur l'extérieur, je me surprends à imaginer que ce collier peut avoir un lien avec mes origines. C'est tout de même étrange qu'une famille m'aborde ainsi dans la rue et me confonde avec une de leur membre qui est, de plus, décédée depuis vingt ans. Je devrais faire un tour à Kiri afin de me renseigner sur cette fameuse Eiksha… mais je ne bougerai pas d'ici tant que cette blessure ne soit pas totalement disparue. Mon estomac commence à travailler dans le vide et je n'ai plus beaucoup d'argent. Je suis en congé, cependant, elles ne sont pas payées ! Il faudrait que je me rende utile au village pour gagner en monnaie… mais avec cette blessure… Au final, prendre la part de la récompense aurait été mieux. Je décide de sortir et d'aller me chercher à manger avec le peu d'argent que j'ai. Je m'apprête à prendre mes clefs quand je remarque que mes mains sont maculées de terre. Je soupire en me dirigeant vers la salle de bain. Je pense qu'il doit y en avoir sur tout mon corps… Je fais donc couler un bain chaud. En regardant un miroir, je constate avec amusement que la trace de sang déposée sur ma joue lorsque j'ai tué la fausse Hinata n'a pas totalement disparue. Et je me suis baladée dans le village ainsi… Pour quoi me suis-je donc fait passer ? Une tueuse assoiffée du sang de ses victimes ? Et puis, habillée tout en noir, une expression grave sur le visage, cela peut expliquer la réaction des trois hommes qui m'ont abordée il y a quelques temps… Je retire mes vêtements et m'immerge dans la baignoire d'eau chaude, éprouvant un vif plaisir au contact du liquide pur et transparent, mousseux par le savon. Savon dont l'odeur est fraîche et très herbacée. Parfum violette. Je ferme mes paupières en soupirant agreement, puis m'assoupis, exténuée par ma mésaventure.
Une douleur intense provenant de mon épaule vient me sortir de mon sommeil. J'y pose une main tremblante en laissant échapper un grondement plaintif. Je me rends compte que la mousse étant présente avant que je ne m'endorme a totalement disparue et que l'eau claire au départ a pris une légère teinte grisâtre. Je me redresse donc en tentant d'estimer la combien de temps je suis restée dans le bain. Je vide l'eau, me savonne, puis me rince avant de quitter la baignoire. Je me sèche à la va-vite et enfile un kimono. En entrant dans le salon, je m'empresse de regarder l'heure. Il est bientôt minuit… j'aperçois un objet inconnu sur la table. Une bourse. Un mot y est laissé, plié en quatre.
« Ce fut un moment divertissant, mais malheureusement trop bref. Au plaisir… »
Troublée, j'ouvre le petit sachet si lourd et constate avec stupéfaction qu'il est rempli de yens, mélangeant pièces et billets. Je prends le temps de compter durant dix bonnes minutes afin de confirmer mes doutes et la somme revient à trois-cent mille ! Si je me souviens bien, la récompense de la mission équivaut au double de cette somme… La moitié a été partagée en neuf… serait-ce la deuxième qui manquait à l'appel ? Et maintenant que je lis ce message, je ne peux plus exclure l'hypothèse de Tsunade. Trois-cent milles… Trois-cent milles yens ! C'est énorme ! Donc six milles… Non… je dois rêver… comment peut-on donner une telle fortune ? Je me sers un verre d'eau, puis me dirige sur mon balcon, m'adosse au mur en croisant les bras, observant la lune située vers le nord-ouest. Je bois le verre à petite gorgée, réfléchissant.
Comment s'est-il procuré tout cet argent ?
Dernière édition par Fanfictive le Mer 30 Juil - 14:57, édité 7 fois | |
| | | Fanfictive Membre
Messages : 187 Date d'inscription : 29/04/2014 Age : 25 Localisation : Là où il y a du wifi !
| Sujet: Re: I was born for your happiness Mer 14 Mai - 14:02 | |
| Et merci, Adci. Sommaire (9) - Seiko:
25. - Un au revoir:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 25 : Un au revoir Je reste un long moment pensive, toujours adossée à mon balcon, le verre d'eau en main. Le sommeil ne m'atteint plus. Les fines odeurs du soir se mêlent à celles du village endormi, le hululement d'un hibou se fait retentir dans la pénombre accompagné du chant des criquets. Quelques lucioles virevoltent ici-là, émettant leur lumière avant de se perdre dans celle des lampadaires de Konoha. Un vent frai vient caresser les feuilles des arbres et jouer dans mes cheveux. Je bois la dernière gorgée de mon verre. La sensation de l'eau fraîche dans ma gorge, puis dans mon estomac, perdure quelques secondes avant de se dissiper lentement, faisant taire ma faim. Je respire à plein poumon la douce odeur des cerisiers avant de rentrer à l'intérieur, frissonnant un peu de froid. Nous sommes en automne, après tout. N'étante pas assez fatiguée pour m'endormir à nouveau, je demeure éveillée jusqu'à l'aube. J'adopte un sacré décalage durant plusieurs jours, jusqu'à m'y remettre parfaitement. Mais je vis relativement bien grâce aux trois-cent mille yens qu'Orochimaru m'a offert. La blessure du Sannin a d'ailleurs fini par disparaître, mais pas la douleur qui refait surface aux pires moments. Je décide finalement de me rendre à Kiri malgré cet handicap épuisant. Je me rends donc un dimanche de pluie chez Tsunade pour lui annoncer mon départ. Je toque à la porte, patiente quelques secondes avant d'avoir son autorisation d'entrée.
- Ah ! Seiko ! se réjouit-elle. Heureuse de te revoir, comment va ta blessure ? - Elle a disparu. - Parfait ! Tu pourras reprendre tes services. - Euh… justement… - Oui ? - Je prends l'initiative de quitter Konoha pendant quelques temps afin de me mettre sérieusement à la recherche de mon identité. Je pense que rester ici ne m'avancera pas vraiment.
Le visage de Tsunade se durcit. L'Hokage pose ses coudes sur son bureau, croise ses mains et y cache le bas de son visage. Ses yeux couleurs ambres me fixent avec une telle insistance que j'en frémi, mais je garde toutefois la tête haute, espérant qu'elle accepte. À quoi pense-t-elle ? Au moment où je vais pour m'incruster dans son esprit, elle prononce d'une voix claire :
- Je ne peux pas te laisser partir. Pas maintenant.
Je la dévisage avec regret, puis réfléchis durant quelques secondes avant de comprendre éventuellement le pourquoi de son refus.
- Je reviendrai, assuré-je.
Tsunade secoue négativement la tête.
- J'ai besoin de me rendre à Kiri, persisté-je. - Je refuse. - Ce ne sera que pour quelques temps… - Non.
Je sers les points, me sentant bouillir sur place.
- Cessez votre crise paranoïa ! explosé-je. J'ai un rêve à suivre, moi aussi ! Je veux savoir qui je suis… ou ce que je suis… Je vous dis que je reviendrai si je ne trouve rien. N'allez pas penser que c'est une ruse pour rejoindre qui que se soit ! - Tiens donc... Tu devines plutôt facilement mes pensées. - Mais c'est n'importe quoi… vous n'avez qu'à engager quelqu'un pour m'accompagner si vous doutez de ma loyauté. - Tu accepterai ce genre de choses ? semble s'étonner l'Hokage. - Si c'est le seul moyen de vous faire accepter sans que j'aie à déserter, oui. - Plus tard. - Non, demain, tranché-je. - Plus tard, répète-t-elle avec agacement. Ce n'est pas toi qui décide. - Je ne dépends de vous qu'en tant que shinobi. Alors soit vous me laissez partir et je reviens, soit je déserte et je vous dis adieu. - Te sens-tu réellement capable de laisser en plan tes amis ? N'est-ce pas toi qui disais que leur bonheur t'importait beaucoup ? - Si, mais… j'ai besoin de savoir. Je ne peux pas demeurer un mystère pour moi-même.
Le vieil homme qui se tient aux côtés de Tsunade a suivit la scène de très prêt. Appuyé sur sa canne en bois, il me fixe tout aussi intensément que l'Hokage. Il n'est pas très grand, mais plutôt impressionnant malgré ses allures lymphatiques, et puis, la moitié de son visage est couvert de bandages.
- Pars donc, lâche finalement la femme. Vas et reviens. Mais dans une semaine. Je te laisse cinq mois. - Merci, soufflé-je. Qui sera mon compagnon de route ? - Sai pourra l'accompagner, se mêle le vieillard. - Sai ? Il est une de tes meilleures pièces et tu l'envoies pour ce genre de choses ? - Il est actuellement de service, répond-il.
Oulà… tout cela me parait bien complexe, et apparemment, cet homme n'est pas un client. Un nuage de fumée apparaît à mes côtés. Quelque peu surprise, j'effectue un mouvement de recul. Le jeune garçon qui en émerge pose un genou à terre.
- Sai, prononce son supérieur. Tu escorteras cette demoiselle dans une semaine, à Kiri, et tu la ramèneras ici dans cinq mois.
Avec l'autre qui me considère comme une option, voilà qu'à présent je prends la qualification d'une marchandise pour le vieux… eh bien, ma réputation commence bien ! J'ai plutôt intérêt à faire bouger les choses… Le jeune homme acquiesce avant de repartir comme il est venu avec l'autorisation du vieillard.
- Satisfaite ? s'enquiert Tsunade à mon intention. - Oui, merci bien. - À quelle heure comptes-tu partir, se renseigne l'homme. - Dès les premiers rayons de soleil. - Très bien. - Avec votre permission, j'aimerai me retirer. - Tu as ma permission, s'amuse Tsunade. Sai est un membre de la Racine, une branche de l'ANBU, dirigée par cet homme, Danzo.
De la Racine, carrément !
- Enchantée, fis-je en souriant. Je suis Seiko Matsuda, fille adoptive de Konohana Matsuda.
Mais le vieux ne me rend pas mon sourire. Il se contente d'hocher la tête.
- Bien, soupiré-je, un peu vexée. Je vous laisse.
Je quitte la salle sur ces mots. Eh bien… Depuis le temps que je vis ici, les arcanes s'enchaînent et n'ont jamais été résolues. Avec le manque d'information sur mes origines, mon étrange pouvoir, les marques sur mon dos, le gamin du lac, mon sang, les deux hommes au haut-de-forme, cette Eiksha, je ne sais plus où donner de la tête. Cependant, il semblerait que cette défunte aie un lien fort avec moi… et d'ailleurs… d'où vient ma capacité de maîtriser le climat ? Enfin… j'obtiendrai toutes les informations nécessaires dans peu de temps.
En sortant du bâtiment, je me dirige droit sur le magasin d'art du village. Je pousse lentement la lourde porte. À peine ai-je posé un pied à l'intérieur que les fines odeurs du papier mélangées à celles du bois et du fusain, le tout déteignant sur les émanations de l'encre et de la peinture, viennent frémir à mes narines. Quatre rangées de rayons ornes le magasin. Le premier présente du matériel de dessin professionnel, comme des sacoches spéciales. Le second, moins complet, se charge de mettre en valeur les produits tels que l'aquarelle et le pastel. Le troisième semble offrir des toutes sortes de crayons et de feutres. Quant au quatrième, du papier. Je dirige mes pas vers le deuxième rayon, éprouvant un confus besoin de peindre. Qu'elle n'est pas ma surprise lorsque mon regard rencontre celui du jeune homme qui sera mon accompagnateur de la semaine prochaine ! Il est à peine plus âgé que moi, ses cheveux descendent le long de son cou et tombent sur son front pâle. Il tient sous son bras droit plusieurs petits rouleaux de couleur noire, bleue et rouge. Cependant, il semble que son étonnement ne soit pas aussi intense que le mien. Je le considère d'un œil curieux, ravie de penser que ce jeune homme trouve aussi son plaisir dans l'art. Il sourit.
- Seiko, c'est cela ? demande-t-il. - Oui, répondis-je. Et tu es Sai, si je ne me trompe pas. Tu m'escorteras à Kiri. - Oui. - Je vois que tu apprécies la peinture, remarqué-je après un long moment de silence. - Toi aussi ? - Et mais pas seulement. J'aime beaucoup le fusain et les pastels ! - Je vois, sourit-il. - C'est étrange, tout de même, qu'un membre de la Racine se charge d'une telle mission, noté-je. - Danzo en a décidé ainsi, fait-il simplement. Pourquoi souhaites-tu te rendre à Kiri ? - Je cherche quelque chose, affirmé-je d'un ton rêveur. Je ne sais pas qui je suis, ni d'où je viens. Je crois qu'en me rendant à Kiri, j'aurai une partie de mon identité. - C'est tout ? - Comment cela, c'est tout ? m'offensé-je. - J'aurai espéré quelque chose de plus enthousiaste. - Malgré mon apparence, je suis loin d'être humaine, expliqué-je. Physiquement, j'ai tout. Mais la composition de mon sang s'avère être le contraire. Cette vérité ne fait qu'affuter cette soif de connaissance, de savoir, cette curiosité qui me dévore.
Je marque une pause, considérant avec insistance le visage impassible de Sai.
- Tu ne m'as pas l'air très motivé pour quelqu'un qui se plaint d'un manque d'enthousiasme, me moqué-je en posant une main sur ma hanche. - J'ai appris à cacher mes sentiments. - Et tu le fais très bien, soupiré-je. - Merci. - Ce n'est pas vraiment un compliment… Pourquoi te terres-tu ainsi ? C'est un critère indispensable à la Racine ? - Oui. - Et pourquoi ? - Je ne peux pas te répondre. - C'est classé top secret, hein ? marmonné-je.
Sai ne prononce aucun mot… De toutes façons, ce n'est pas mon souci. Et puis, si j'ai besoin de savoir, je lui ferai cracher le morceau… du moins, j'essaierai. Il est tout de même un membre de l'ANBU, ne l'oublions pas. Je me dirige vers lui, ayant dans l'optique de prendre de l'encre de Chine. Mon stock commence à sombrer… Il se décale pour me laisser la place. Je fais jouer mon index dans le vide afin de choisir correctement ce que je souhaite.
- Ah ! Le voilà !
Je m'empare du flacon noir, me redresse et le rapproche de mon visage afin de lire la notice. C'est bien celui que je cherche. Sai me considère avec curiosité.
- Quel genre de technique utilises-tu pour te battre ? veut-il savoir. - Mon chakra me permet de contrôler le temps par ma propre volonté, ou presque, expliqué-je. Lorsque mes sentiments prennent le dessus et que je perds le contrôle, le ciel se déchaîne. Autrement, je me spécialise dans le corps à corps, et j'ai un compagnon reptilien qui m'épaule. - Je vois. - Et toi ? Comment te débrouilles-tu ? - Le dessin. - Le dessin ? - Je dirai plutôt l'encre. - C'est-à-dire ? - Je suis capable de donner vie à mes œuvres. - Vraiment ? m'émerveillé-je. J'espère avoir l'occasion de te voir faire ! - Je dois partir, fait-il brutalement. On se voit dans une semaine.
Pas très sociable, ce gars-là. De toutes façons, j'ai aussi à faire. Le jeune garçon s'éloigne en emportant son précieux butin, quant à moi, je me charge de compléter mon inventaire. Je passe à la caisse une dizaine de minutes plus tard.
En rentrant chez moi, je croise le blondinet.
- Seiko-chan ! - Naruto ! m'égayé-je. Comment vas-tu ? - Je vais bien, mais toi… - Ça va, répondis-je rapidement. Quoi de nouveau chez toi ? - Je pars mercredi avec Ero-Sennin. Il va m'entraîner durant trois ans. - Trois ans ! Tu vas quitter Konoha pour trois ans ! - Mais je reviendrai plus fort ! - Et dire que j'allais pour t'annoncer que je quitterai moi aussi le village pour un mois à la recherche de mon identité… - Tu pars quand ? s'inquiète-t-il. - Dans une semaine. - Très bien ! Ça te dirai d'aller pique-niqué demain avec les autres ? - La plage ? répété-je, surprise. - Oui, pour passer un moment tous ensemble avant mon départ ! - Si ça peut te faire plaisir, je ne dis pas non, écoute…
Le visage de mon ami se rempli de joie, ses yeux de mettent à briller de mille-feux.
- Seiko-chan ! Je suis heureux de te compter parmi nous ! s'écrie-t-il en me serrant dans ses bras. - Euh... moi aussi, soufflé-je, grandement embarrassée. Il y aura qui ? - Tout le monde ! hurle-t-il dans mon oreille. - Tout le monde ? - Sakura-chan, Kiba, Hinata-chan, Shino, Shikamaru, Ino, Rock Lee, Neji, Tenten, Kakashi-sensei, Anko-sensei, Gai-sensei, Asuma-sensei, Kurenai-sensei, Ero-Sennin, Konohamaru, Udon et Moegi-chan. - Tsunade ? - Non, trop occupée, elle a dit, se désole-t-il en se détachant. - Dommage… - Ça te fera de bonnes vacances, parce qu'avec Sourcils-45º sur le dos, tu dois être épuisée. - Sourcils-45º ? - Sac à main sur pattes ! Tu sais ? Celui qui parle hyper lentement ! - Ah ! Oui, effectivement… - Tu ne m'as pas raconté les détails du combat… Fais-le ! - Est-il réellement indispensable de parler de lui ? - Dis-moi au moins comment tu l'as démonté… - Je ne l'ai pas démonté. Orochimaru est réellement fort… Il peut te tuer d'un regard si l'envie le prend ! - Sérieux ? - Oui… il te tétanise et fait ce qu'il veut de toi. - Comment tu t'en es sortie ? s'impatiente Naruto. - Ne rigole pas si je te dis que je suis entrée en pleine méditation alors qu'il m'étranglait… - Trop fort ! s'exclame-t-il. T'es comme Sasuke !
Ses propos ne me plaisent pas, bien qu'il s'agisse pour lui d'un compliment de haut grade. Je lui lance un regard rempli de reproches, il se reprend en se souvenant que Sasuke reste la dernière personne avec laquelle je souhaite subir une comparaison.
- Excuse, souffle-t-il.
Je me contente de grommeler silencieusement.
- Mais j'ai réussi à te faire parler de Sourcils-45º et de votre combat ! - Pas faux, ricané-je à l'entente de ce surnom.
Naruto n'a pas qu'un don. En plus de celui de faire changer les gens, il sait trouver ses appellations sur les sourcils. Gros-Sourcils, Pas-de-Sourcils et à présent, Sourcils-45º.
- L'Ébouriffée de Konoha contre Sac-à-main sur pattes, ça le fait, non ? s'enthousiasme-t-il. - Euh… non. - Bon alors, l'Ébouriffée de Konoha contre Sourcils-45º ! - Tu as un problème avec mes cheveux ? m'offensé-je. - Ils sont en bataille… - Ils sont bouclés, rectifié-je en tournant les talons. Les tiens sont en bataille.
Je reprends ma route, le sac de course contre mon ventre, Naruto sur mes talons.
- Cheveux bouclés sont égaux à ébouriffés, chez toi ! - Arrête avec ça… - Un surnom plus poétique, peut-être ? me taquine-t-il en courant à mes côtés. Je dirais… la Violette de Konoha, parce que ton cadeau pour Neji était une violette, contre… euh… aide-moi pour Sourcils-45º ! - Je ne sais pas, moi, rouspété-je. Golden-Eyes ? - Ça fait bizarre pour quelqu'un comme lui… Mais si tu veux, va pour Golden-Eyes ! - Cesse de crier, tu me donnes mal à la tête… - D'accord !
Je soupire désespérément avant de continuer notre marche. Nous nous amusons à trouver toutes sortes de surnoms aux personnes que nous connaissons. Une fois arrivés devant la porte de mon modeste appartement, Naruto me salue et me laisse seule. Je regarde la tête blonde s'éloigner joyeusement dans les rues, puis tourne la clef dans la serrure et ferme la porte derrière moi, d'un air pensif. Ne pouvant plus m'y tenir, je m'empare d'une vingtaine de feuilles vierges et commence à effectuer des esquisses rapides que j'enrichis par des précisions, relatant mon passé, ma mère, mon père, jusqu'à la mort d'Iruka. Je m'arrête ici, assise sur mon matelas, le cœur lourd, plongée dans une mémoire qui ne s'effacera pas. Il fait vraiment un temps pourri… Je m'adosse à la tête du lit et lève les yeux vers le plafond, un tas de feuilles à mes pieds. La douleur de la morsure d'Orochimaru refait surface. Quand partira-t-elle ? Cela va bientôt faire deux semaines que j'en souffre ! On ne peut pas dire qu'il ne m'a pas loupée ! J'aurai deux mots à lui dire s'il a le malheur de me croiser sur son chemin… Il m'étrangle, il me mord, et ensuite, il se fiche de moi en m'offrant une fortune qui vient de je-ne-sais-où ! La douleur s'accentuant est telle un lion m'arrachant lentement la clavicule à l'aide de ses crocs, si bien que mes hurlements qui auraient dus surgir de ma gorge se convertissent quelques larmes, venant elles-même mourir sur mes lèvres. J'en oublie presque de respirer ! Je reste un long moment à maudire Orochimaru, l'insultant de tous les noms qui me passent par l'esprit. Je finis par être à court d'idée et de voix intérieure qu'au bout d'une demi-heure. Et puis, la douleur est éphémère… Je me redresse avec difficulté, haletante et en sueur, une grimace d'agacement gravrée sur mon visage.
La journée ne se passe pas plus mal, heureusement. Nous sommes en octobre, à présent. L'anniversaire d'Anko approche et je ne serai pas là pour le lui souhaiter. Tant pis… je tâcherai de lui trouver quelque chose une fois rentrée de Kiri.
Le lendemain, c'est le pique-nique. Nous nous sommes donnés rendez-vous aux portes du village. Naruto et Jiraiya arrivent les premiers, et moi, deuxième en compagnie de Kuro.
- Tu emmènes ce serpent avec toi, grimace le Sannin en apercevant mon animal. - C'est une histoire d'amour, plaisanté-je.
Il grommelle en se retournant et en croisant les bras.
- Ero-Sennin a une sainte horreur des serpents, me chuchote Naruto à l'oreille.
Je jette un coup d'œil sur le concerné. La cause de ce dégoût le lit clairement…
- Bah… il s'y fera, fis-je en haussant les épaules. - Je peux le porter ? s'enthousiasme le blondinet.
Je fais passer le reptile sur les épaules de Naruto. Ce-dernier parait tout heureux de se lier d'amitié avec un animal aussi dangereux que lui… Ah, mais j'en oublie qu'il héberge un démon.
- Tu m'autorises à le garder durant le trajet ! - Ce n'est pas une question, ça… - Tu m'autorises à le garder durant le trajet ? reprend-il. - Si tu veux, mon jeune ami, ricané-je. - Je suis plus âgé que toi, je te signal ! - Ah, oui, tient. C'est vrai… d'un an. J'ignore pour quelle raison j'ajoute ce qualificatif…
Quelques secondes après la prononciation de ces mots, Jiraiya tourne son regard sur moi. Il me fixe d'un œil critique tandis que son élève s'amuse avec Kuro. Ne comprenant pas forcément l'attitude du vieil homme, je me contente de lui sourire.
- Seiko-san !
En me retournant, j'aperçois Sakura arriver en courant.
- Ma pauvre ! Désolée de t'avoir laisser avec ces deux pervers ! - Je ne m'intéresse qu'aux femmes déjà faites ! se défend Juraiya. Tu le sais ! - Exactement ! appuie Naruto en passant son bras autour de mon cou. Tu sais aussi que Seiko-chan peut avoir cet esprit !
Je m'apprête à dire quelque chose lorsque Naruto me ramène vivement contre lui et frotte durement mes cheveux avec sa main libre.
- Tu me fais mal, Naruto, m'énerve-je. Arrête-ça. - Désolé…
Il me libère.
- Hinata est en chemin avec Neji et Tenten, nous informe Sakura.
Shikamaru arrive en compagnie d'Ino, de Kiba avec Akamaru et de Shino. Plus tard vient le groupe indiqué par mon amie. Kurenai et Asuma, puis Moegi, Konohamaru et Udon. Enfin, Gai, Rock Lee, Kakashi et Anko.
- Coucou ! s'exclame joyeusement l'homme masqué. - Cet imbécile n'était pas encore réveillé lorsque nous sommes venus le chercher, justifie ma professeur en le désignant. - Nous avons eu droit à une superbe vue de son torse nu, hein Anko ! pousse du coude Gai.
Cette dernière n'hésite pas à frapper son provocateur d'un coup de poing sur la tête en le comparant à un idiot. J'arque un sourcil en m'assurant intérieurement qu'il serait tout aussi intéressant de savoir ce qui se trouve sous son haut que sous son masque. Naruto, Sasuke et Sakura ont déjà tenté le coup, en vain. Ce pique-nique nous révélera probablement de belles choses…
- Ce serpent est à toi, Naruto ? questionne Tenten, perplexe. - Non, c'est celui de Seiko-chan. - Ah d'accord… Je peux ? demande-t-elle en se tournant vers moi.
Je lui répond par un mouvement affirmatif de la tête. Naruto détache alors Kuro de lui et le place autour sur la jeune fille aux chignons. Elle semble ravie du contact.
- Beurk ! fait la petite voix de Konohamaru.
Le blondinet lui lance un regard désapprobateur puis ouvre la marche vers la sortie du village, Jiraiya sur les talons, sans oublier les sacs. Il reçoit le soutien de Rock Lee et de Gai. Aujourd'hui, c'est journée spéciale Naruto…
Nous rentrons en fin de soirée, rassasiés de nourriture et de bonheur. Grâce à cette petite organisation, j'ai pu tisser des liens plus étroits avec les autres. Cependant, aucune image concernant Kakashi… Les au revoir s'effectuent au retour. Naruto part demain avec Jiraiya. Je reprends paradoxalement Kuro à présent sur les épaules de Konohamaru.
- Par où partez-vous ? souhaité-je savoir. - Vers l'ouest, répond Jiraiya. - Oh… nous partons vers l'est… Si vous passez à Kiri avant cinq mois, nous pourrions peut-être nous rencontrer. - Tu y sera ? - Je ne resterai pas plus de cinq mois. - Nous essayerons de passer, alors.
Tsunade se joint à notre discussion.
- Vous nous quittez demain, donc, avance-t-elle. - C'est ça. - Comment s'est déroulé le pique-nique ? - Nous nous sommes très bien amusés, n'est-ce pas, Naruto ! - Hein ! Euh… Oui… - Tu boudes ? s'amuse Jiraiya. - Non, c'est que je vais quitter mon village et tous mes amis pour trois ans. Ça fait bizarre de se dire que c'est pour mon bien… - Tu les retrouveras. - Je sais ! Mais voilà, quoi… - C'est bon Toison-d'or, interviens-je. Ne t'en fais pas pour nous, Tsunade-sama veille. Nous serons là à ton retour pour un nouveau pique-nique ! Allez, dépêche-toi d'augmenter ta puissance et faire revenir Sasuke à la raison. Je pourrai ainsi lui faire part d'une correction…
Naruto me dévisage de son regard pétillant. Il s'avance vers moi et se penche pour m'enlacer amicalement.
- Et toi, dépêche-toi de grandir, bon sang ! - Oui, j'y penserai, plaisanté-je.
Il se détache puis ajoute :
- Tu as vraiment une tête à câlins, ça peut être pratique, tu sais ! - C'est toi qui le dis…
Naruto ne peut s'empêcher de rire bêtement, ne sachant probablement pas à qui et à quoi je pense. Jiraiya s'approche à son tour et dépose sa main sur ma tête, puis s'adresse à Tsunade :
- Un vrai petit bout de femme, celle-là ! s'écrit-il joyeusement. Tu dois être fière de la compter parmi tes élèves. - Je le suis, crois-moi.
Je me sens rougir jusqu'aux oreilles, flattée par ces compliments.
- Je serai curieux de voir ce qu'elle deviendra dans trois ans. - Elle est pleine de surprises, tout comme Naruto, assure l'Hokage. - Je pense aussi !
Le vieil homme me frotte gentiment la tête avant de disparaître dans un nuage de fumée. Naruto me sourit.
- Ne poireaute pas pendant que je m'améliore de mon côté, ordonné-je. Allez ! Du nerf !
Il rit.
- Allez… À plus, et prends soin de toi, Seiko-chan.
- Orochimaru:
4. - Sous son regard:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 4 : Sous son regard Quatre mois sont passés, j'ai eu le temps de machiner quelques plans : créer une fausse mission afin de l'attirer avec tout les préparatifs nécessaires. Tsunade aurait été stupide de ne pas l'envoyer. Cependant, comme il risque d'il y avoir du monde, j'ai dû élaborer une solution afin d'isoler Seiko de son groupe, et, tout compte fait, cela a fonctionné, puisqu'elle se trouve actuellement face à moi avec des yeux affolés. Bien qu'elle soit sous l'emprise de la peur et que son apparence fragile soit remarquable, je parviens à voir en elle quelque chose de puissant et d'inqualifiable. Son pouvoir surpasse peut-être celui d'un Uchiwa… Si c'est le cas, je ferai mieux de rester sur mes gardes, car ni elle, ni moi savons de quoi elle est réellement capable. Après cette brève analyse, une voix se fait retentir, criant le nom de l'enfant qui se trouve face à moi. Cette-dernière se retourne en lui répondant, et, sur la branche d'un arbre, apparaît une gamine aux cheveux roses. Je l'ai déjà rencontrée, auparavant.
- Seiko, tu vas bien ? s'enquiert-elle. Nous nous sommes fait attaqué et…
Elle m'a vu.
- Ah, Sakura, tu tombes à pic. Tu veux peut-être te joindre à notre discussion qui est… euh… très passionnante ? déclare Seiko. - C'est Orochimaru ! - Qui ça ? 'Connais pas. - Arrête de jouer et éloigne-toi de lui ! hurle-t-elle. - Le jeu, la plaisanterie ou tout ce qui est ludique est un moyen de décompresser, de tuer la peur. Alors soit tu te joints à moi et tu me donnes un coup de pouce, soit tu t'assois avec un pop-corn dans les mains et tu regardes l'artiste en silence, mais je t'en pris, cesse donc de crier, tu me donnes mal à la tête… Je te préviens cependant : si tu descends, tâche de servir à quelque chose sans me gêner. - Il n'est pas une personne avec laquelle on joue ! - Allons allons, souffle Seiko en haussant les épaules. Je suis ainsi de nature… Tu viens ou tu restes perchée ? - As-tu seulement une idée de ce dont il est capable de faire ? - Tout à fait. - Je viens. - Tâche de je pas mourir…
Le fruit de ma présence en ces lieux recule jusqu'à la fille aux cheveux roses, puis échange quelques mots avec elle avant de planter son arme dans le sol. Seiko vire sur la droite, quant à sa camarade, sur la gauche. Je suis du regard la gamine habillée de noir, mais je ne peux pas voir l'autre. Autant me débarrasser d'elle sur-le-champs… quoique… Lorsque la fille aux yeux clairs arrive à mon niveau, je crée un genjustu, l'attrape par le cou aisément et la rapproche vivement de moi.
- Va chercher les autres, commandé-je, ou je te tue.
À ce moment même, une dizaine de serpents viennent m'entourer la taille, me forçant à lâcher la gamine. Je la fixe intensément, l'obligeant à comprendre que je suis prêt à mettre mes menaces à exécution si elle ne m'obéit pas. Elle tourne finalement les talons après avoir jeté un coup d'œil inquiet sur Seiko qui n'a aucune idée de ce qu'il se passe réellement. Le genjustu que j'ai activé lui fait voir autre chose. Dans sa vision, sa camarade se fait tuer, ce qui déclenche en elle une immense colère. Je la provoque en poussant le faux cadavre de la gamine du pied. Folle de rage, Seiko s'élance à ma poursuite en commandant mentalement à la foudre de me frapper. J'évite ses attaques en courant de gauche à droite à travers la forêt durant de longues minutes, l'enfant à mes trousses. Une fois sur je juge l'avoir suffisamment éloignée, j'annule le genjustu qui ne me sera plus d'aucune utilité, transforme la partie basse de mon corps en celui d'un serpent afin de facilité ma mobilité, grimpe au tronc d'un arbre en m'enroulant autour et entame une branche. Soudain, trois shuriken se plantent juste devant moi, me forçant à m'arrêter dans ma course. Seiko, avec une agilité surprenante, vient se poser face à moi, un masque de haine sur le visage.
Cependant, lorsque mon regard croise le sien, il me devient impossible d'effectuer le moindre mouvement. Impuissant, égaré dans son iris où règnent les ténèbres en dictature. Ses yeux sans pupille, d'une obscurité absolue, semblent m'attirer dans un gouffre profond. Je cherche une lueur, mais je ne vois que du noir, du noir et encore du noir. Une noirceur intense et effrayante… Un visage m'apparaît. Celui d'une femme souriante d'un certain âge. Une douce mélodie se laisse entendre dans cette obscurité. Je l'a connais, elle sifflait dans le vent lors du rendez-vous avec Anko, sauf qu'ici, il ne s'agit pas d'un sifflement, mais d'un piano. Aucun doute. Cette femme est sa mère adoptive et c'est bien Seiko qui faisait chanter le vent dans la vallée. Le visage s'assombrit et se remplit d'un aplat rouge-sang avant de disparaître. Les sanglots d'un enfant retentissent… non… d'une enfant. La silhouette d'un homme, plutôt de grande taille, probablement chauve, se découpe à travers un fin contour pourpre. La musique change de rythme et de tonalité. Plus rapide, plus grave… un claquement, un hurlement. Claquement, hurlement, sanglots. Le colosse rit aux éclats. Claquement, hurlement, rire, sanglots… et cela se répète tel un refrain sanglant. Le géant disparaît. Puis un silence, long, éternisant.
Le bruit de lames s'entrechoquant me fait revenir à la réalité. En tournant ma tête vers la droite, je constate avec stupeur que l'arme de la gamine est plantée à quelques centimètres de ma nuque. Il va sérieusement falloir que je reste sur mes gardes…
- Dégage ! hurle la jeune fille en se tournant vers la gauche.
C'est ma chance. Je me déplace discrètement dans les hauteurs des arbres, hors de sa vue en prenant le soin de ne pas lui laisser son arme à porter de main. Ravi que Kabuto soit intervenu, autrement, je ne pense pas que je m'en serai sorti aussi simplement. La gamine provoque une puissante rafale de vent afin de détourner la trajectoire de Kabuto dans les airs. Ce-dernier vient se cogner violemment contre un arbre et s'écrase sur le sol. Heureusement pour lui, ce n'est qu'un cadavre ambulant maquillé à son image. Seiko aurait pu le constater si elle n'était pas sous l'emprise de la colère… Elle devient potentiellement dangereuse, je ferais mieux de calmer le jeu… mais je n'en ai pas fini avec elle. En se retournant, elle remarque que je ne suis plus en face d'elle. Seiko tourne autour d'elle-même, scrutant l'obscurité de la forêt d'un œil avide de vengeance. Elle en est presque effrayante.
Afin d'évaluer ses capacités, je fais apparaître un flot de reptiles rampants de ma manche droite qui vient entourer le corps de l'enfant. Cette-dernière se tourne au même moment vers moi et parvient à se libérer simplement en créant une intense lumière autour de son corps qui fait littéralement disparaître les serpents. J'enchaîne alors en fondant sur elle. Elle esquive de peu mon coup de poing d'un pas en arrière. À droite et à gauche, c'est du vide, ce qui rend les déplacements bien plus complexes et divise l'attention en deux. Seiko se contente de d'éviter et de contrer mes attaques. On dirait que je n'ai plus affaire à une débutante… De plus, elle est avantagée par sa petite taille. À chaque coup, je ne fais que l'effleurer, si bien que cela en devient frustrant, et, en échange, elle tente à plusieurs reprises, toutefois vaines, de me faire chuter. Décidément, elle veut ma mort… Cependant, je m'essouffle relativement vite et cela se voit, bien que j'essaie de le cacher.
Seiko s'empresse alors de rejoindre le sol en courant sur le tronc de l'arbre. Je la suis. La gamine saute à terre et se retourne vivement vers moi en balançant souplement sa jambe vers le haut. Frappe que j'esquive in extremis. J'enchaîne avec une série de coup de poings dans le vide, ne parvenant pas à l'atteindre. Il faut avouer que ses déplacements sont plus que bons. Si elle fait le malheur de me regarder dans les yeux, le combat se terminera aussitôt. Nous échangeons nos coups durant de longues minutes qui me paraissent interminables. Je m'ennuie autant que je me fatigue…Il semblerait toutefois que l'enfant prenne un certain plaisir à faire durer l'affront, malgré la colère qui l'aveugle, au sens figuré, puisqu'elle anticipe extrêmement bien mes mouvements. Je tente alors une feinte en déplaçant mon point dans la direction où sera censé être son esquive si le coup irait droit sur elle. Elle ne tombe pas dans le piège, bien au contraire, elle agrippe mon bras de ses deux mains et effectue une roue magistrale par dessus celui-ci en m'envoyant le fourreau de son arme en plein dans la figure. Je l'esquive de justesse. Elle retombe de l'autre côté de son appui, puis, avec un élan remarquable, trace dans les airs un arc de cercle avec mon bras et le plaque violemment contre le sol, entraînant mon corps entier dans le mouvement. J'ai le temps de faire une chute arrière, mais pas de souffler : elle se précipite sur moi, avec une vivacité digne d'un rapace fondant sur sa proie dans les jambes, le poing en arrière, prêt à frapper. Je trouve le moyen de contrer son attaque, puisqu'il m'est impossible d'esquiver avec un genou à terre. Je peine à me relever. Elle enchaîne avec une série de coups très bien calculés, m'obligeant à me livrer à des mouvements déstabilisants. Bien que ceux de Seiko manquent de puissance, ils ont la capacité de me faire perdre très facilement l'équilibre. L'enfant me contraint à me baisser pour me frapper au visage. Me voilà donc sur la défensive. Ce combat prend de l'ampleur, j'aime ça ! La gamine réussit à me faire reculer jusqu'à me retrouver dos contre un arbre. Au moment où elle arme son coup, une fine lueur se laisse apparaître dans son regard sombre. J'ignore en tout point ce qu'elle s'imagine et ce qu'elle prépare, mais je sens bien qu'amorcer sa frappe serait une grande erreur de ma part. Je m'esquive d'un pas sur la droite avant d'entendre un craquement sourd. Aurait-elle… ? Oui… Son poing a littéralement brisé l'arbre en deux ! C'est la lueur que je recherchais ! Mais le temps de se réjouir n'est pas encore à son apogée. Cette force surhumaine est synonyme d'une élève de Tsunade, ce qui signifie qu'il vaudrait mieux que je mette un terme à ce combat, et vite, à mon grand regret. En plus d'être agile et rapide, il fallait que ses apparences frêles soient trompeuses… Je n'ai plus le choix, je vais devoir me contenter d'esquiver ses attaques. Et puis, le temps m'est compté. Je dois poser la marque maudite avant que les autres se mêlent au jeu. Au pire des cas, leur intervention me permettra de me sortir d'un éventuel faux pas. Ils vont arrêter Seiko si je ne peux pas le faire moi-même sans la tuer, et puis, j'ai Kabuto. Mais il s'agit vraiment du cas extrême. Il faut faire vite, parce que je n'en ai pas totalement fini. J'attends une faille dans ses mouvements pour attraper ses poignets.
- Fini de jouer, soufflé-je.
Interloquée, elle lève son regard sur le mien. Son visage crispé par la haine et la colère se détend, ses yeux s'écarquillent. Je la tétanise. Son corps ne lui obéit plus. Je la fais tourner sur elle-même, toujours en encerclant ses poignets, puis la rapproche de moi. De ma main libre, je dégage les quelques mèches qui obturent son oreille, me penche à cette-dernière et chuchote :
- Montre-moi comment tu te libéreras.
La gamine se met à trembler. Je passe un bras sous son sternum, l'autre qui tient ses mains sous sa gorge, puis serre dans le but de l'étouffer. Je la sens frissonner contre moi, sa respiration s'accélère. Elle panique. Quelques minutes s'écoulent avant que ses poumons se remplissent d'air régulièrement. Ce qui me fascine à ce moment-même, c'est que son corps semble s'être endormi, et en plus de cela, elle parvient à respirer calmement malgré mes bras qui sont censés l'en restreindre.
- Lâchez-moi, prononce-t-elle.
Je ne réagis pas.
- Lâchez-moi, c'est un avertissement.
Que va-t-elle faire ?
- Lâchez-moi !
À peine a-t-elle finit sa phrase qu'un éclair vient frapper le sol à quelques centimètres de moi, m'obligeant à libérer l'enfant. Cette dernière se retourne et me repousse. Pas mal, son système de méditation. Vraiment, trouver le temps de se concentrer en pleine situation de danger de mort n'est vraiment pas une chose aisée.
- Il n'y a pas marqué « Free Hugs » sur mon front, grogne-t-elle. - J'imagine qu'il n'est plus nécessaire de te cacher que ton amie est en vie, choisis-je plutôt de répondre.
Seiko pose sur mon un regard rempli de surprise.
- Pardon ? - Tu m'as très bien entendu.
Un silence. Je la laisse réfléchir.
- N'espérez pas trop, lance-t-elle, visiblement amusée. Je suis bien plus têtue que Sasuke. - Seiko !
C'est la voix insupportable de l'enfant-renard. Avec lui se trouvent Anko et Kakashi. Le reste, je ne connais pas. Je grimace. Ils arrivent plus rapidement que prévu. Je n'ai plus de temps à perdre, il faut que je lui pose le sceau maudit. Je croise mes mains, ne gardant que majeurs et index levés, puis croise à nouveau les deux groupes de doigts, comme pour conjurer un malheur. Mon cou s'étend jusqu'à la jeune fille.
- Sei… Attention ! hurle le gamin accompagné des autres.
Seiko n'a pas le temps de se retourner pour s'esquiver. Je goûte déjà à sa chair. Son trapèze se crispe sous mes crocs que je fais creuser jusqu'à sa clavicule. Je me retire ensuite. Voilà qui est fait. La gamine titube, vacille, faillit chuter, mais s'appuie contre un mur et se laisse glisser dessus, pétrifiée par la douleur. J'observe attentivement sa nuque, puis commence à m'inquiéter : la marque n'apparaît pas ! Comment est-ce possible ?
- Je t'interdis de la toucher ! la défend Anko.
La femme se précipite en ma direction, le visage dévoré par la rage, un kunai en main. Je l'a renvoie comme elle est venue. L'homme masqué de joint à elle.
- Ne prend pas de décision hâtives, conseille-t-il.
Anko le repousse d'un mouvement agacé de l'épaule tout en me fixant d'un air qui ne m'impressionne point. Du côté de Seiko, les choses sont tout autre.
- Autrement, tu vas bien ? demande Naruto, inquiet, après avoir eu une brève explication du combat. - On dirait que mon système immunitaire est très puissant, souffle la jeune fille. - Au point de repousser le sceau maudit, note son amie aux cheveux roses qui s'est empressée de la rejoindre.
C'est quoi cette histoire ? Qu'est-ce qu'elle a ?
- Seiko, il n'en aura pas fini avec toi, souligne Naruto. - J'imagine… - Promets-moi que tu ne feras pas comme Sasuke. - J'ai une tête à vouloir faire comme lui ? semble-t-elle s'offenser. - Non, mais… - Pas de mais. - Promis ?
Kabuto revient à mes côtés.
- Tu m'as causé bien des ennuis, commence-t-il. Tu aurai pu le tuer plus soigneusement. - Il a explosé. Ce n'est pas de ma faute, j'ai perdu le contrôle, marmonne Seiko. - J'ai dû gaspiller un de mes précieux cadavres par ta faute ! - Je ne comprends pas. - Il a la capacité de contrôler les corps sans vie, explique Kakashi. - Mais c'était bien Kabuto que j'ai vu ! - Alors, il l'a maquillé à son image.
En y repensant, il est vrai que Kakashi ait eu à faire à Kabuto il y a quelques mois…
- Tu as encore tué ? s'agace un jeune garçon en combinaison verte. - Écoute, je n'allais pas attendre qu'il me plante un couteau dans le cœur pour réagir, rétorque Seiko. On ne peut pas sauver tout le monde, ce type-là était déjà perdu. - Tu as raison, Seiko, appui un autre. Mais tu aurais pu le mettre hors d'état de nuire. - Eh bien, quoi ? C'est ce que j'ai fait, il est mort. - Ce n'est pas ce qu'il voulait dire, ajoute un troisième. - Vous n'allez pas me faire une leçon de morale ? s'énerve la jeune fille. Entre Kabuto qui me reproche de ne pas l'avoir fini proprement et vous qui revendiquez mon acte, je ne sais plus où donner de la tête… Toujours étant qu'il ne nous gênera plus. - Il faut vraiment que tu apprennes à te contenir. - Vous m'agacez sérieusement. De toutes façons, nous sommes tous destinés à mourir un jour ou l'autre. Ce gars-là n'avait pas d'avenir, je lui ai simplement rendu service. - Je ne suis pas d'accord avec toi, contredit Naruto. - C'est ma vision des choses. Je ne demande à personne de juger mes faits et gestes. Tu as un avis différent du mien et un horizon plus tendre de la vie. Rappelle-moi le nombre de fois où tu as vu la mort. Pas souvent, que je sache. Une ou deux fois. Pas plus. Mon père adoptif m'a battu durant six longues années. Il frappait une enfant fragile et sans défense. Quant à mère adoptive, elle a été assassinée sous mes yeux. Elle était quelqu'un de bien, tu sais, et pourtant, on lui a arraché la vie sauvagement. Il n'y a pas de justice qui soit bonne dans ce monde, alors que l'on ne vienne pas me parler de bien faire ou de mal faire. - Ton arrogance te perdra, souffle-t-il. - Ne confond pas arrogance et façon de voir le monde et de le décrire. Je ne suis pas comme toi, Naruto : je n'ai pas manqué d'attention, mais d'œillères. Voilà la raison pour laquelle je n'ai pas cette sensibilité. - Seiko, intervient la gosse aux cheveux roses. - C'est bon, je me tais.
Je retiens le visage de chacun des membres du groupe. Tous ont participé aux épreuves éliminatoires, et seulement trois d'entre eux ont été qualifiés : Naruto avec le garçon aux lunettes noires qui se cache derrière le col d'une veste grise, et un plus âgé aux cheveux longs. Il fait parti d'un clan au chakra spécial, tout comme trois autres. Une jeune fille aux apparences timides me fixe avec des yeux terrifiés, de la même famille que le précédent. Son cousin, il me semble. Et un autre du même âge sous une capuche avec un chien blanc sur la tête, au physique bestial. Respectivement Uzumaki pour leur résistance, Aburame pour leurs insectes, Hyûga pour leurs yeux pâles, et Inuzuka pour leurs compagnons canins. Les quatre autres, Mitarashi, Hatake et Haruno. Je ne connais pas l'enfant en combinaison verte et seule Seiko demeure sans identité véritable.
- Kabuto, nous en avons fini ici. - Orochimaru-sama ? s'étonne mon bras-droit. - Rentrons. - Mais…
Sa protestation ne me plait pas du tout, et il le comprend parfaitement.
- Toi ! Dis-moi où est Sasuke ! s'écrit l'enfant-renard. - Sasuke offrira son corps comme réceptacle à Orochimaru-sama pour une simple histoire de vengeance, répond Kabuto en mon nom. - Sasuke ne lui suffit pas ? Il compte nous prendre Seiko ? - Seiko-chan n'est qu'une option, provoqué-je. - Je parlerais bien de "truc abject" en vous regardant, se mêle la gamine. Alors ne me comparez pas à un vulgaire outil.
Sa réaction me fait sourire. Les deux gosses qui se tiennent à ses côtés s'en empêchent fermement, elle, cependant, reste marbre.
- Qu'attendez-vous de moi ? demande-t-elle d'un ton sérieux en me regardant droit dans les yeux avec audace.
Je cherche mes mots à travers une brise matinale. Comment lui faire comprendre sans trop donner d'indications ?
- Sasuke-kun progresse étonnement vite, trouvé-je enfin. Tu comprends si je ne te dis que cela, n'est-ce pas ?
Je la laisse méditer longuement sur la question. Je m'apprête à annoncer une seconde fois notre départ quand elle prend la parole :
- Je pense. - Tu as ta réponse, répondis-je. - N'y songez que dans vos rêves. - Quelqu'un peut me dire ce qu'il se passe ! s'énerve Naruto. - Il se passe que ce type veut faire les mêmes choses qu'il compte faire à Sasuke sur moi… du moins, il le souhaitait. - Mais… pourquoi ? - Là est la question… - Cette enfant est plutôt perspicace, chuchoté-je à Kabuto, amusé. Elle me rappelle une certaine personne. Mais nous allons devoir y aller.
Anko est suffisamment proche pour avoir entendu mes propos, et elle semble refuser mon départ en se jetant à nouveau sur moi.
- Anko.
Elle s'arrête nette.
- Si t'obstines tant à vouloir m'affronter dans un réel combat, continué-je, rattrape donc ton élève.
Je l'observe longuement en train de grimacer. Elle m'injure. Nous nous considérons longuement, puis je passe en revu le reste de l'assemblée. Les gosses sont en position d'attaque… je ne compte plus me battre, de toutes façons.
Me sentant observé avec insistance, je pose mes yeux sur Seiko qui s'est relevée. Elle s'empresse de détourner son regard, un air gêné la trahissant. C'est en m'attardant d'avantage sur les détails de son visage que je remarque le grain de beauté placé juste à la droite de son nez court et rond. Sa silhouette de détache de l'obscurité de la forêt. L'aurore lui offre une légère nuance orangée à certains endroits, et c'est ainsi que je distingue sa pupille noire à travers une iris de couleur noisette à l'aide des premiers rayons du soleil. Iris que je qualifierai d'une couleur discrètement plus sombre. Une mèche de boucles tombe sur l'œil droit de Seiko. Le reste de sa chevelure noire descend sur la main fine dotée de doigts arachnéens, ornés eux-même d'ongles longs, posée sur sa blessure. Elle a légèrement dénudé son épaule afin de faciliter l'arrêt de l'hémorragie. Sa chevelure qualifiée de quelques ondulations, descend toujours plus bas, jusqu'à sa poitrine, mais je sais bien qu'elle atteint ses hanches derrière son dos. En promenant une seconde fois mon regard sur son visage, je constate qu'elle ne porte aucun maquillage. Pourtant, les enfants de sa génération commencent à se soucier de leur apparence. C'est ce que je note en la comparant aux deux autres gamines du groupe. Plutôt bien bâtie pour son âge. Elle possède déjà des formes bien dessinées… étrange… Elle grandit très rapidement. Quatre mois auparavant, elle avait le physique typique d'une enfant de douze ans, et voilà qu'aujourd'hui elle ressemble à une femme miniature. Si sa croissance est accélérée, je ne vois plus l'utilité de la prendre comme réceptacle, puisqu'il se trouve qu'elle vieillira aussi vite. Je fixe ses yeux toujours marron qui ne me regardent pas. Au final, m'emparer de son corps au lieu de celui de Sasuke n'est peut-être pas une bonne idée, mais je ne peux pas la laisser dans les mains de Tsunade. Pas cette puissance. Il me la faut. Mais que fait-elle à Konoha ? Elle n'a pas du tout la même idéologie… D'après ce que j'ai pu comprendre durant notre combat, Seiko compte parmi les cas de maltraitance. Elle a du énormément souffrir, et pourtant, aux premières apparences, il est impossible de deviner quoique se soit tellement elle le cache à travers son humour déplacé. Tout comme le Jinchuriki de Kyûbi. Mais ils sont tout de même différents. L'un a perdu ses parents alors qu'il n'était qu'un nourrisson, mais tous connaissent l'identité de ces-derniers, ce qu'ils ont fait, et ce qui se terre en lui. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il a été rejeté par la société. À l'opposé, on ne connait rien de Seiko, ni ses liens parentés, ni d'où elle vient, ni ce qu'elle est. Elle reste un mystère complet aux yeux de tous. Je dois avouer qu'elle est la personne qui m'a le plus intrigué jusqu'à présent, et en plus de tout cela, il se trouve que le sceau maudit ne fonctionne pas sur elle. Ses yeux en amande semblent fixer le vide, jusqu'à ce qu'elle se morde la lèvre inférieure sous la douleur. Lèvres roses et humides sur son teint mat. Un papillon bleu virevoltant entre elle et moi me tire de mes rêveries. Je constate alors que mes adversaires me regardent avec des yeux interrogateurs et inquiets.
- Kabuto, allons-y.
Il me dévisage de la même façon que les autres, mais préfère ne rien dire. Il se contente d'acquiescer d'un mouvement de tête. Je tourne les talons, quelque peu troublé et m'éloigne avec mon bras-droit. Un son me parvient, mais ne m'attarde pas à le déchiffrer. D'autres pensées me trottent dans l'esprit.
Dernière édition par Fanfictive le Jeu 11 Sep - 14:16, édité 2 fois | |
| | | Helijho Membre
Messages : 409 Date d'inscription : 04/04/2013 Age : 27 Localisation : Paradis de la mort
| Sujet: Re: I was born for your happiness Jeu 15 Mai - 15:12 | |
| Très bien balance la suite | |
| | | Fanfictive Membre
Messages : 187 Date d'inscription : 29/04/2014 Age : 25 Localisation : Là où il y a du wifi !
| Sujet: Re: I was born for your happiness Jeu 15 Mai - 19:27 | |
| Avec plaisir. Sommaire (10) - Seiko:
26. - Voir du rouge:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 26 : Voir du rouge Voilà trois mois que je loge à Kiri en compagnie de Sai. Il n'est pas bien bavard, mais sa présence n'est pas dérangeante puisqu'il est de tempérament calme. Il fait ses affaires de son côté et je fais les miennes. Je n'ai pas vraiment avancé sur le sujet, mais plus sur cette étrange Eiksha. J'ai trouvé l'endroit où elle repose, mais de qui me choque le plus est que sa tombe reste totalement à l'écart des autres et est complètement délabrée. J'ai ensuite appris que son village l'a reniée, elle et sa famille, en raison de ses activités loufoques. Cependant, le massacre durant la guerre ayant provoqué l'anéantissement en presque totalité du village, personne ne se souvient de son visage et de ce qu'elle était. De plus, un vieux journal intime que j'ai retrouvé dans la petite ferme dans laquelle elle vivait indique qu'elle se rendait à son village qu'en cas d'urgence pour faire ses courses. Elle pratiquait énormément la médecine à base de plantes et grâce à cette mémoire écrite, j'en ai beaucoup appris. Plus tard, je découvre dans un mémorial qu'elle a été adoptée avec un autre de ses frères. Peut-être est-ce celui que j'ai rencontré, ou peut-être pas. Eiksha dessinait beaucoup, s'instruisait sans cesse et appréciait jouer du piano, tout comme ma mère… C'est d'ailleurs un instrument que j'adore écouter. Ma foi, cela fait beaucoup d'informations, mais étrangement, je ne trouve rien en ce qui concerne le collier que je porte à présent au cou et l'homme qui lui a offert… Mieux aurait valut que j'écoute l'histoire de son frère… Je le questionnerai à mon retour, en espérant qu'il ne soit pas trop tard…
En rentrant à l'auberge complètement exténuée par mes recherches, je trouve Sai, assis contre mur, dessinant dans un livre. Je ne me gêne pas à m'assoir à ses côtés pour suivre ses mouvements. Ses esquisses représentent un petit personnage en armure aux cheveux mi-longs et pâles combattant un guerrier qui parait redoutable.
- Qui est-ce ? demandé-je. - Mon frère. Je compte lui montrer le livre une fois fini. - Ton frère ? Il ne te ressemble pas tellement, vu comme cela… - Nous avons été formés ensemble. Nous ne sommes pas encore de véritables membres de la Racine. Il faut passer une épreuve pour l'être. Nous la passerons ensemble. - C'est bien… Tu me raconteras comment ça se sera déroulé.
Il continue de dessiner en silence dans son livre sous mon regard attentif. Puis je m'évade dans mes pensées tout en suivant ses coups de pinceau et finis par m'endormir presqu'instantanément sur son épaule.
Lorsque mes yeux s'ouvrent enfin, j'ai une vue directe sur le livre de Sai ouvert à une nouvelle page. Ses doigts tiennent à peine l'outil et sa respiration est lente. Il dort. Je lui emprunte son œuvre pour la feuilleter. Bien que nos styles de dessin différent en tout point, j'apprécie grandement le sien. Je remarque que l'ouvrage se lit dans les deux sens. De gauche à droite, il s'agit du "frère" de Sai. De droite à gauche, de lui-même, du moins, il lui ressemble bien. Les pages le concernant ne sont pas encore entamées. Je repose le livre entre ses mains puis me lève pour prendre une douche. Sai dort toujours quand je sors. Je n'attends pas qu'il se réveille pour reprendre mes recherches. Ces temps-ci, je suis en proie d'une grande fatigue bien que je complète mes nuits, mais il se trouve que ce n'est pas suffisant. Cependant, il est hors de question de rentrer à Konoha maintenant. Je n'en ai pas fini ! Je continue à me balader dans le village, à fouiller la ferme d'Eiksha et à questionner les habitants jusqu'à ce que l'un d'entre eux me conseille de visiter le doyen, seul survivant du massacre de Kiri, le plus proche d'ici et encore en vie. C'est vrai que lorsqu'on y songe, Kiri n'est composé que de jeunes adultes dans un intervalle d'âges compris entre vingt et vingt-cinq ans. Ils ne sont pas censés se souvenir d'une pauvre femme qui vivait isolée de tous et bannie apparemment pour des raisons de sorcelleries lorsqu'ils n'avaient qu'en moyenne cinq ans. Je me rends donc dans l'endroit indiqué. Il s'agit d'une modeste maison parmi les autres. Je frappe à la porte. C'est une enfant de sept ans qui vient m'ouvrir. Je lui demande si quelqu'un est avec elle après l'avoir saluée.
- Il y a Grand-papy. - File lui demander si je peux lui poser quelques questions. - Oui Madame !
La gamine disparaît en criant le nom de son parent. Son grand-père ou peut-être son arrière-grand-père. Elle revient quelques minutes après en me proposant d'entrer, puis me guide dans la demeure en me tirant par la main. Je la laisse m'entraîner dans une pièce mal éclairée. Une personne, petite, se tient assise sur un fauteuil, voûtée, un livre à la main et une paire de lunettes sur le nez.
- C'est elle, Grand-papy.
Lorsque le vieil homme détache son regard de son bouquin pour le poser sur moi, il se redresse brusquement, décalant le fauteuil.
- Toi… Tu es morte ! - Je ne suis pas Eiksha. - Tu mens ! Sorcière !
Évidement, cette réaction était à prévoir…
- C'est compliqué… je lui ressemble, certes, mais je ne suis pas elle. - Tu reviens de ta tombe pour nous hanter ! - Non, non. Je suis Seiko Matsuda du village de Konoha. - Konoha, répète-t-il. - Oui, je viens ici pour en savoir plus sur cette personne qui me ressemble physiquement. - Eiksha était maligne. Ne pense pas m'avoir ainsi, créature infernale ! Miki ! Sors de cette chambre ou elle avalera ton âme une fois qu'elle en aura fini avec moi ! - Mais c'est du n'importe quoi… - Papy… elle n'a pas l'air d'une méchante… - Ne te fie pas aux apparences ! Et toi ! Qu'as-tu fais de l'autre animal que tu as sauvé ? - Je vous en pris, calmez-vous… C'est ridicule. Je suis ici pour vous poser des questions au sujet de cette Eiksha, pas pour manger votre âme ou d'autres absurdités du genre. - Je ne te crois pas, démon. - Vous seriez déjà mort à l'heure qu'il est si je l'aurai souhaité, rétorqué-je sévèrement, fortement agacée par ce comportement puéril. Je vous pris de m'accorder votre attention.
Menacer une personne chez elle devant les yeux d'une gamine est vraiment déplacé, mais ce vieillard sénile ne me laisse pas le choix d'argument. Il me considère longuement, quelque peu choqué de ma réaction.
- Grand-père ! fais une voix de femme. Je suis rentrée !
Le vieux ne répond pas. Son regard méfiant reste sur moi.
- Grand-père ?
La porte s'ouvre derrière moi. Je ne réagis pas.
- Maman ! crie l'enfant. - Que se passe-t-il ? - Il se passe que cette jeune fille est venue me poser quelques questions au sujet de l'histoire du village.
Satisfaite de la réponse du vieil homme, je me tourne vers la femme qui serre son enfant contre elle.
- Enchantée, mon nom est Seiko Matsuda. Je viens du village de Konoha. - Tu es venue d'aussi loin juste pour poser quelques questions ? s'étonne la mère. - Je m'intéresse à l'histoire de ce village. - Pour quelle raison ? - Par le pur besoin de connaissance. - Et tes parents t'autorisent à voyager seule ? - La signification de parents m'est inconnue, soupiré-je. - Je suis désolée… - Ça veut dire quoi, Maman ? - Je te dirai plus tard, Miki. - Reika, prononce le vieillard. Laisse-moi seul avec elle. - Oui, bien sûr.
La femme tourne les talons en entraînant sa fille vers la sortie et ferme la porte derrière elle. Un silence de mort pèse dans la pièce. Long, étouffant, pesant.
- Dis-moi ce que tu veux savoir. - Tout. - Tout ? - Tout sur Eiksha. - Je ne sais pas grand chose… - Dites-moi ce que vous connaissez. - Voyons… Eiksha a été adoptée avec son frère qui est parti vivre à Konoha, justement, avec ses deux parents adoptifs après la guerre. C'était un jeune couple, à l'époque, qui ne pouvait plus avoir d'enfants. Ils en avait déjà deux, puis, ils ont trouvé Eiksha et son grand frère je ne sais où. Ils les ont élevés comme leur propres enfants. Les années se sont écoulées comme la source d'une montagne et la jeune fille pratiquait d'étranges activités : des médecines à base de plantes et d'animaux. Sorcellerie ! Sa famille et elle ont donc quitté le village pour s'installer dans une ferme non-loin d'ici. Nous ne la voyions que rarement dans nos rues. Quand la guerre est survenue, plus de nouvelle d'elle, jusqu'à ce qu'un jour, elle sauve un jeune homme. Elle l'aida à se rétablir en passant acheter quelques herbes. Puisqu'elle répondait au nom d'Eiksha, le prix de la marchandise était spécialement plus élevé, mais qu'importe, la vie de son protégé en valait la peine. Elle l'a tiré des griffes de la mort par des pratiques malsaines et écœurantes. On raconte qu'elle lui a fait boire du sang de souris et qu'il ne se nourrissait que de cela pendant une semaine ! De souris ! Crues ! Quelle torture abominable ! À la place du soldat, j'aurai préféré mourir plutôt que d'endurer ce traitement répugnant ! Elle dû a aussi mettre un sortilège dans ses repas pour qu'il tombe littéralement sous son charme ! - Et vous appelez cela peu, me moqué-je. Puis-je savoir qui est cet homme ? - Je ne connais ni son nom, ni son prénom, ni son visage. Je sais juste qu'il venait droit du pays du Feu. - Mais pas forcément de Konoha. - Si, il portait le bandeau frontal. - Je vois… en fait non, je ne vois pas ! Enfin… il s'en est sorti ? - Et comment ! Du moins, après avoir été traité, c'est-à-dire au bout d'un mois, il est reparti en promettant son retour une fois la guerre finie pour Eiksha. Juste pour elle, et il lui a offert un collier. Cependant, il y a eu le massacre et au revoir, la petite diablesse d'Eiksha ! Bon débarras… Elle ne compte pas parmi nos morts. On a même hésité à la donner aux vautours ! Mais il y avait sa soit-disant famille, et puis, question d'hygiène, aussi, tu comprends ?
Sa manière de narrer les choses me révolte au plus haut point, mais je choisis de garder le silence afin de m'éviter les ennuis et les soupçons grotesques.
- Oui, bien sûr, soufflé-je.
Je ne connais pas Eiksha, j'ignore ce qu'elle a réellement fait de mal pour subir un tel reniement. Mais peu importe. Elle demeure haït même après sa mort pour des raisons stupides ! Qu'on me sorte une bonne raison de la détester et porter le chapeau de la honte pour avoir le même visage qu'elle. Non, décidément, c'est une chose que je ne peux pas supporter.
- Merci pour ces précieuses informations, prononcé-je avec discernement. Je vous souhaite une agréable fin de journée.
Un flot d'ondes négatives vient frémir contre mes sens. J'en reçois tellement que cela fait courir des frissons sur le long de mon échine ! Je ne tarde pas à quitter la pièce, traversant la demeure d'un pas rapide.
- Seiko, tu restes dîner avec nous ce soir ? - N… non, merci, bafouillé-je. Je suis pressée. - Oh… dommage. Tu es satisfaite de ce que tu as pu apprendre ? - Hum… oui. Au revoir, Madame.
Miki, la petite, me fixe d'un air inquiet. Elle semble s'apaiser lorsque je lui tends un sourire confortant, puis je quitte ensuite les lieux hâtivement. Les phrases du vieillard me remontent à l'esprit sur le chemin du retour. J'ai comme l'impression qu'il me provoquait ! Je reste persuadée que son but vise à dénicher une émotion qui pourrait favoriser son avis, mais quelque part… il faut avouer qu'avoir le même visage d'une personne décédée est douteux… Mon esprit continue de méditer sur la question tandis que mon corps poursuit sa marche en direction de l'auberge. Jusqu'à ce que quelque chose racle mes poumons. Mécaniquement, je tousse, cependant, cette toux ne disparaît pas et provoque une douleur déchirante au niveau de ma trachée. Un liquide chaud et dégueulasse issu de mon intérieur vient se loger sur ma langue. Du sang… C'est du sang… Je reste immobile à analyser la situation. Mais que m'arrive-t-il, encore ! Ma vue perd en netteté. Je titube, trébuche, me rattrape à un arbre, mais au final, je tombe. Impossible de me relever… mes jambes tremblent, mes paupières se ferment, la rue danse devant mes yeux, la lumière s'éteint.
J'ouvre les yeux le soir. Une foule de personnes à les yeux rivés sur moi, lanternes en main. Sai est parmi eux. À ses côtés, un homme dont je ne distingue pas le visage me fait boire un breuvage écœurant. Je tousse.
- Est-ce que ça va ? demande Sai. - Elle devra se remettre sur pied dans quelques minutes, fait l'homme.
Étrangement, sa voix m'est familière. Je tente pour le mieux de le regarder, mais rien y fait, ma vue est trouble, toutefois, il n'a pas un cheveux sur la tête. Quelle personne je connais et qui est chauve ? Après quelques secondes de réflexion, mon cœur cogne lourdement contre ma poitrine.
- Pa… Papa ? murmuré-je en état de choc et de confusion.
Toute la foule se tourne vers mon interlocuteur.
- Je ne suis pas ton père. Tu fais erreur. - Tu as toujours été mauvais pour mentir, rétorqué-je en me frottant les yeux. Ne crois pas que je ne te reconnais pas. - Je ne vois pas de quoi tu parles, crache mon père.
La moutarde commence à me monter au nez…Cette allure lymphatique, ce visage rongé par l'alcool, cette voix rocailleuse et horrible abîmée par le tabac… c'est lui, sans aucun doute. Cet imbécile ne veut pas avouer que je porte son nom, ou sûrement son ancien, devant les villageois de Kiri. Autrement, il sera obligé de reconnaître ses horribles actes qu'il a effectué avec le plus grand des plaisirs sur moi. Il sait que je connais son identité, mais il a peur, comme toujours. Il n'ose pas.
- Et si je l'étais, je ne vois pas ce que je ferai ici et toi à Konoha. - Et si tu ne l'étais pas, rétorqué-je avec colère, comment saurais-tu que je viens de Konoha ? - Ton copain me l'a dit. - Ah oui…
Mon père qui souhaite garder l'anonymat effectue un demi-tour et se fraie un passage dans la foule silencieuse et attentive. Je cherche un sujet qui pourrait éventuellement le mettre hors de lui et révéler son identité monstrueuse
- Maman est morte.
Il s'arrête.
- Elle s'est fait poignarder à mille et une reprise sous mes yeux, continué-je d'un ton neutre. Son sang éclaboussait sur nos murs et s'étalait sur le sol, n'épargnant pas la paume de mes mains. L'assassin semblait y mettre tout son cœur. Il l'a égorgée lentement en prenant soin de la laisser agoniser durant quelques minutes. Il m'a épargnée. J'étais prête à courir derrière ses pas lui réclamer la mort qu'il souhaitait, mais je n'ai pas eu la force de protéger Maman, ou de mourir. J'avais peur, tu sais, mais pas elle. J'avais peur, mais moins que toi. Je n'ai pas fuit, j'ai affronté la réalité sans lui tourner le dos. J'avais prit tes paroles en considération, jusqu'à ce que quelqu'un de formidable me fasse prouver le contraire. Et cette réalité que j'ai affronté n'était que ton mensonge. J'ai appris à faire face aux choses, depuis. À me baser sur les vérités sans faire abstraction aux fau… - Tais-toi ! me coupe-t-il. - Non ! Je ne me tairai pas ! explosé-je à mon tour en faisant frapper la foudre sur la terre. Je me suis assez tue durant toutes les années où tu m'as battue ! J'ai menti à Maman, j'ai menti à mes amis, j'ai menti à tout le monde ! Pourquoi ! Parce que je n'étais qu'une petite idiote qui s'assurait qu'en parler ne ferai aggraver les choses ! J'avais peur, encore une fois… peur de mon père adoptif ! Te rends-tu seulement compte de la gravité des faits ? Ma foi ! Tu n'en as pas l'air puisque tu continues à fuir comme un lâche ! Maman est morte ! Morte ! Assassinée comme toi tu t'apprêtais à faire sur une enfant à la veille de ses onze ans ! Si Maman accompagnée d'Iruka ne serait pas intervenue je… je…
Mais la fin de ma phrase ne me vient pas. Je prends alors une profonde inspiration entrecoupée de suffocations.
- Il y a beaucoup de choses que je sais de toi que je ne devrais pas savoir si tu n'es pas la personne que je désigne, repris-je plus calmement. Et pourtant, qui n'échappent pas à ma mémoire : vieil alcoolique de cinquante-et-un ans assez doué en sciences pour servir de médecin de ville, je me trompe ? - Pourquoi une personne comme cet homme viendrai en aide à la fille qu'il a battu ? - Peut-être parce que c'est le meilleur moyen de laisser dormir tous les soupçons… Je me trompe ? répété-je.
L'homme ne répond pas. Il baisse la tête, serre les poings, puis se retourne avec des larmes aux yeux qui me laissent indifférente et déclare :
- Sur toute la ligne.
Et il continue sa marche tandis que la foule s'échange des chuchotements de désolations en jetant des regards effrayés sur moi. Sai ne parait pas aussi choqué que le reste de l'assemblée : il demeure impassible et m'aide à me relever. Et c'est ainsi que je rencontre mon père adoptif que j'espérais ne jamais revoir…
- C'est comme ça que tu remercies cet homme qui t'a sauvée ? proteste une voix féminine venant de je ne sais où.
Je n'y prête pas attention. Au moment de me frayer un chemin dans la foule étouffante, un homme me retient par l'épaule.
- Réponds à sa question, exige-t-il.
Je lui lance un regard noir, assez désapprobateur pour qu'il comprenne que je n'ai pas d'ordre à recevoir de quiconque ici et que ce n'est pas la bonne occasion pour m'énerver. Il retire sa main hâtivement.
- Je ne l'aurai pas connu tel qu'il était avant, je l'aurai remercié, justifié-je.
Et je continue ma marche en direction de l'auberge, Sai à mes côtés. Il fait presque nuit lorsque nous arrivons à notre QG. Nous nous préparons pour se coucher en silence. Il faut dire que je me sens vraiment mal, si bien qu'on a du me forcer à prendre une ou deux bouchée de légumes. Cela ne date pas d'aujourd'hui, d'ailleurs ; déjà, avant, je ne me trouvais pas en pleine forme, mais jamais je me suis sentir aussi mal en point que ce soir… Je regarde Kuro enroulé sur lui-même, me fixant avec insistance.
- J'irai voir un médecin demain, annoncé-je à Sai sans détacher mon regard de mon ami rampant. - Le seul médecin est ton père.
Je détourne ma tête en direction de mon interlocuteur.
- Tu es certain qu'il n'y en a pas d'autres ? - Le village n'est pas extraordinairement grand comparé à Konoha, répond-il en croquant dans une pomme.
Je jette un coup d'œil sur Kuro, puis le prend dans mes bras. Il caresse ma joue de sa petite tête lisse et froide. Mes yeux se ferment et mon ouïe se concentre sur le chuchotement du contact que j'apprécie grandement. Je parviens à sentir ses minuscules écailles frottant contre ma peau. Sa langue vient quelques fois chatouiller mon oreille. Le fait qu'il passe derrière ma nuque provoque chez moi un besoin intense d'une étreinte. Je n'en ai pas eu depuis bien longtemps… Malheureusement, une toux vient interrompre la conversation silencieuse.
- Nous partirons dans deux jours, réussis-je à articuler. Après-demain, à l'aube. - Tu devrais te reposer. - Oui, bien sûr.
Je me dirige vers mon matelas et me glisse sous la couette en compagnie de Kuro.
- Tu dors avec lui ? questionne Sai. - Sais-tu que les serpents adorent de loger sous les draps ? - Non… - Eh bien, maintenant, tu sais ! - T'es vraiment une fille bizarre… - C'est la nouvelle du siècle, ironisé-je en m'enroulant. - Tu n'as pas peur qu'il t'étrangle dans ton sommeil ? - Non, je devrais ? - Oui. - J'ai une totale confiance en Kuro. - Drôle de nom pour un serpent rose. - Il n'est pas rose, il est pourpre, rectifié-je avec agacement. À l'origine, il est noir, mais il a mué. Laisse-moi dormir, maintenant.
Sai n'en rajoute pas. Je m'endors quelques secondes après, collant le corps de Kuro contre moi, comme le ferai une enfant avec sa peluche.
Lorsque j'ouvre les yeux, mon regard se pose automatiquement sur Sai.
- Qu'est-ce qui te prend à m'observer comme ça ? douté-je en me redressant. - Ben… j'ai vu Kuro grandir d'un seul coup, puis rapetisser, je me suis inquiété et je suis resté éveillé. - Donc c'est lui que tu regardes avant tant d'attention… - T'aimes avoir un serpent entre les jambes, remarque-t-il en voyant mon animal enrouler autour de ma cuisse. - T'es bête, soupiré-je en rougissant. - Il ne manque plus qu'à te trouver un mec avec un gros serpent !
Je réfléchis un court instant… puis me sens bouillir sur place. Sans que je ne puisse ordonner à mon corps de se contenir, je saisis mon oreiller et le balance sur l'insolent. Le lancer est tellement puissant qu'il tombe en arrière.
- T'es vraiment con ! Ne dis pas d'imbécilités pareilles ! - Tiens… Seiko-san devient impolie, semble-t-il s'amuser en se relevant. - Et toi grossier ! - N'empêche que tu es devenue rouge écarlate. - Tu m'étonnes que je change de couleur ! Tu te rends compte de ce que tu viens de dire ? T'es dégueulasse ! Vraiment ! - Je rigole… - Bah pas moi ! Tu me rends malade plus que ce que je suis… - Au lieu de t'agiter ainsi, tu ferais mieux de préparer tes affaires. Nous partons dans quelques heures, annonce-t-il. - Dans quelques heures ? répété-je, interloquée. - Tu as dormi toute la journée et presque toute la nuit. - Je vois…
Effectivement, il fait sombre. Les arbres dénudés agitent tristement leurs branches sous un vent d'hiver, entamant ainsi leur danse morbide. Le soleil n'est pas encore levé, quelques étoiles brillent faiblement dans un ciel désolé. Ne dit-on pas qu'une lune rouge est synonyme de mauvais présage ? Parce que justement, une recouvre le village de son reflet sanglant. Je grimace. Il faut que j'achète un cadeau pour Anko, cependant je n'ai pas eu le temps et je comptais sur cette journée pour lui en choisir un. Mais contrairement à ce que j'ai imaginé, je ne peux pas rester ici plus longtemps… je ne veux pas.
- Tu délirais dans ton sommeil.
Mon regard se tourne vers Sai. Je le considère une dizaine de secondes, puis porte mon attention sur l'extérieur en songeant à plusieurs choses qui me passent par la tête.
- Je me demande comment se portent les autres, soufflé-je. Mieux que moi, je l'espère. - Sûrement, répond mon ami en se levant de sa chaise.
Il se dirige vers le salon.
- Sai. - Oui ? - Ai-je raison de m'inquiéter ?
- Orochimaru:
5. - Nouvelle recrue:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 5 : Nouvelle recrue Depuis ma dernière rencontre avec Seiko, Kabuto ne cesse de me questionner au sujet de mes futurs projets si bien qu'il en devient très fortement agaçant. Il est déplorable d'avouer que je ne peux pas me servir du corps de Seiko pour la simple et mauvaise raison qu'il rejette incroyablement bien le sceau maudit. Si son enveloppe charnelle m'est inaccessible, il me suffit de m'en prendre à sa conscience, seulement, voilà qui ne sera pas aisé d'effectuer en vue de son fort caractère, mais sa mentalité est une pièce maîtresse. Il est clair que devoir lui forcer la main est envisageable, mais cela risque d'être très compliqué… surtout qu'elle veille sur Konoha autant qu'un aigle sur son territoire. Je réfléchis longuement… très longuement. Je passe une journée entière à explorer maints scénarios possibles. Dans ce genre de situation, il faut savoir faire preuve d'une imagination hors pair. Comment… Comment attirer Seiko ? Je ne peux pas la forcer physiquement, alors pourquoi pas moralement ? C'est ici que se corsent les choses… je réfléchis, encore et encore, et finalement, c'est une question de vœux. Il faut que je la laisse choisir, faire de la possibilité de me rejoindre une option intéressante… Soudain, une illumination.
- Vous paraissez perplexe, Orochimaru-sama.
Je lève les yeux de mon assiette pour les poser sur Kabuto, puis souris en prenant entre mes baguettes un morceau de viande.
- Effectivement, soufflé-je. - Seiko ? - C'est elle. - Elle vous préoccupe autant ? - C'est à croire qu'elle m'empêchera de dormir… - Elle vous empêche déjà de manger, souligne-t-il. - De toutes façons, je n'ai pas faim, grogné-je en déposant ma pioche dans le plat.
Je me lève ensuite.
- Vous agissez étrangement depuis votre dernier combat, ajoute Kabuto. - Que veux-tu dire ? - Que je vais finir par m'inquiéter à votre sujet. Elle est devenue votre principale pensée et j'ai l'impression que vous lui accordez plus d'attention qu'à votre futur hôte alors qu'elle ne le sera même pas. Vous délaissez ses entraînements pour vous plonger dans vos pensées stratagèmes. - Kabuto, sache que si nous ne l'avons pas de notre côté, nous l'aurons dans le camp adverse. Notre attaque sur Konoha risque de ne pas être une partie de plaisir face à elle. Seiko est capable de réduire à néant toute une armée par un simple vent d'émotions, une pluie d'éclair ou je-ne-sais quoi d'autre. Je ne connais pas l'étendue de son pouvoir, bien qu'elle m'ait montré ses capacités dévastatrices il y a quelques jours, ce qui la rend d'autant plus inquiétante et dangereuse à notre égard. - Vous avez peur ? semble-t-il s'étonner. - Non, pas du tout. Je joue juste efficacement : moins les pertes de notre côté seront minimales, mieux nous pourrons mener à bien l'opération, alors autant retirer la reine de l'échiquier qui n'hésitera pas à sortir des rangs pour attaquer, et, au meilleur des cas, la faire passer en blanc. Je te rappelle que notre cible n'est pas seulement le roi, mais tous les pions avec, et s'il le faut, le plateau entier.
Je marque une pause, considérant le visage attentif de Kabuto.
- Tu comprends à présent la raison pour laquelle Seiko m'est importante ? - Pourquoi ne pas m'avoir ordonné de la tuer au lieu de m'envoyer lui donner l'argent ? Cela aurait été plus simple se débarrasser d'elle. - Elle était chez elle ? - Dans son bain, inconsciente de ma présence. - Je vois, soupiré-je. Tu aurais pu la tuer, du moins, essayer, c'est vrai. Mais tu te rends compte du gâchis que tu aurais fait ? Je ne cesse de penser qu'elle n'a pas sa place à Konoha et reste persuadé qu'il suffit d'un grand coup de balai pour qu'elle s'en détache. Elle est ambitieuse, voire rêveuse et surtout, sa satisfaction repose sur le bonheur d'autrui. - Je ne vois pas le rapport… - Il est pourtant évident : détruire ce bonheur pour mettre fin à sa satisfaction en plongeant Konoha dans une déchéance politique. Elle prendra conscience que la vie est déjà bien plus rude que ce qu'elle sait, puis elle ne fera plus de différence entre ce qui est bien et ce qui est mal. Elle ne verra que du rouge, du rouge, et encore du rouge, elle n'aura plus d'amis, plus d'alliés, plus personne sur qui compter. Ainsi, elle sera plus vulnérable moralement, et plus… accessible ? souris-je. - Comment comptez-vous modifier Konoha ? - En mettant le village en difficulté. Un problème interne est beaucoup moins facile à gérer qu'un problème externe. - Vous souhaitez créer un conflit à l'intérieur ? - Tout à fait. Je compte détruire d'abord le village de l'intérieur pour détacher Seiko, puis de l'extérieur avec la pièce maîtresse qu'elle est. - Mais il vous faudra connaître quelqu'un dans la politique… - Ne t'inquiète pas pour cela. Une fois ceci fait… tout cela ne sera plus qu'un jeu d'enfant, m'amusé-je en tournant les talons.
Un léger rire émerge de ma gorge.
- Seiko est loyale, continué-je. Elle nous sera donc utile à long terme lorsqu'elle se joindra à nous. Mais nous manquons de main d'œuvre. Te souviens-tu de la femme autrefois kunoichi de Konoha ? Elle est partie pour éradiquer Takumi, Seiko l'a arrêtée. - Oui, elle est condamnée à mort à Kumo. - Dans combien de temps ? - Dans exactement un mois. - Parfait, nous irons lui prêter main forte. - Vous êtes sans doute au courant que Seiko n'apprécie ni Kaliachi ni Sasuke, ni vous, ni moi… - Je te l'ai dit : elle ne fera plus de différence entre le bon et le mauvais, puisqu'au bout du compte, il n'y aura que du mauvais. Combien d'hommes nous restent-ils ? - Je dirais une cinquantaine. - Une vingtaine suffiront, je serai sur place. - Quand agiront-nous ? - Dans cinq jours. - Très bien.
Il se lève en emportant son assiette vide et s'apprête à prendre la mienne.
- Ne t'en occupe pas, l'arrêté-je. Je mangerai plus tard.
Je prends moi-même le plat et m'éloigne en direction de mes appartement afin de continuer mes recherches.
Trois jours plus tard, je convoque comme convenu vingt hommes, dont neufs sont des gosses. Étant plutôt éloignés de Kumo, il faut compter deux jours de trajets, soit quatre pour l'aller et le retour. Non, cinq, puisque j'acquière à Kabuto la charge de déménager le repaire afin de s'installer non-loin de Tanzaku, ce qui nous donne une demi-journée en plus. Je pars pour le nord une fois tous les préparatifs achevés au pas de course avec ma troupe. J'accorde de nombreuses pauses en raison d'un manque sérieux d'endurance de la part des plus jeunes et je ne peux pas me permettre de les forcer à se fatiguer pour le combat qui va probablement suivre. Nous arrivons enfin à Kumo, un peu tardivement, mais le décalage n'est pas très important. Il fait nuit, quelques étoiles brillent discrètement dans un ciel taché de nuages, eux-même emportés par un léger vent nocturne. Je laisse mes troupes s'avancer vers les portes du village, un plan parfaitement bien construit en tête. Notre intrusion est censée être discrète, mais la privation de divertissement n'est d'égale au bien fait d'un objectif. Une horde de gardes de nuits viennent à notre rencontre :
- Plus un pas ! somme l'un d'entre eux.
J'ordonne à ma troupe de s'arrêter, puis fixe intensément le commando du groupe opposé.
- Que… que venez-vous faire ici ? - Voir un petit spectacle. Et…
Un silence.
- Et ? se presse l'homme. - Et y participer, souris-je.
À ce moment même, cinq de mes hommes émergent du sol, rabattant la terre de leur chakra, plaçant un kunai sous leur gorge et… du sang sur le sol. Pas de hurlement de douleur, juste une étendue de rouge. Je laisse quelques secondes s'écouler avant de m'avancer vers le corps inerte du chef de troupe que je le retourne du pied afin de l'observer longuement, puis modélise mon visage au sien. Parfait. J'entre alors dans le village après que les membres de mon équipe m'aient imité. Nous parcourons les rues en compagnie des villageois inconscients de ce qu'il se prépare ; cette ignorance me fait sourire… Nous arrivons à une grande place où les réclamations de l'exécution de Kaliachi tonnent dans la noirceur du village. Soudain, sur une estrade, je l'aperçois : tête basse, cheveux tombant sur le visage, échine courbée, mains attachées dans le dos… un garde l'a tient par le bras. Je contourne la foule excessive pour me poser aux côtés de l'homme qui referme sa main sur bras tremblant de la condamnée.
- Elle a massacré le village dans lequel vivait mon ami avec ses deux enfants, mentis-je au garde, laisse-moi au moins me charger de la conduire sur la potence. C'est tout ce que je demande. - Bon, d'accord.
J'empoigne alors le bras de la femme. Je la vois relever doucement la tête pour me regarder durant quelques secondes, puis la baisser à nouveau. Elle semble marmonner quelque chose. Un homme réclame vainement le silence à la foule, éclaircit sa voix, puis recommence, et après plusieurs incitations, elle se tait.
- En cette nuit, commence-t-il, nous jugeons Kirino Kaliachi pour ses actes criminels de haute intensité sur le village Takumo, ayant décimé en totalité ses habitants pour une cause inconnue. Arrêtée par de jeunes shinobi de Konohagakure, connus sous le nom du Fauve de Jade alias Rock Lee et Matsuda Seiko, et jugée par l'Hokage, puis par le Raikage pour ses crimes contre l'humanité, elle est condamnée à mort.
C'est le moment. Je frappe du pied, symbolisant un ordre sous le regard interrogateur de la foule, puis une rangée d'une cinquantaine de soldats de Kumo tombent sous nos yeux. La panique ne tarde pas à faire son entrée en jeu. Je me contente personnellement de regarder les villageois s'entretuer dans des hurlements de terreur et de souffrance, puisque parmi eux se sont incrustés quelques uns de mes hommes. La vue du sang ne fait qu'accroître mon exaltation face à cette scène profondément macabre. Un des gamins que j'ai engagé vient me rejoindre.
- Emmène-la en lieu sûr, commandé-je en lui confiant la raison de notre présence. - Hey, le moche ! Vous pouvez me dire ce qu'il se passe, là ? s'exclame-t-elle à mon attention. - À vos ordres, Orochimaru-sama. Kaliachi-san, suivez-moi. - Orochimaru ? - Dépêchez-vous, pressé-je.
L'adolescent emmène la criminelle avec lui sans qu'elle ne proteste. Lorsque je me retourne pour admirer l'étendue de mon œuvre d'art, un homme, de taille moyenne, se pose face à moi, un katana chargé en puissance électrique en main.
- Je ne sais pas qui vous êtes, entame-t-il, mais j'ai la bonne impression qu'en vous éliminant, cette situation prendra fin. - Essaies donc, provoqué-je en retirant mon faux visage qui ne me sert plus à présent.
Son regard commence à pétiller après m'avoir reconnu.
- Orochimaru…
Il charge, probablement la rage au cœur, créant un cercle de foudre autour de nous suffisamment large pour combattre. Le champ de force est tellement intense que l'estrade s'écroule sous nos pieds ; nous sommes obligés de nous retirer.
- Tu ne n'en sortirai pas déchiqueté ! hurle-t-il.
Cet homme semble avoir une idée assez concrète de ma personne et il espère peut-être se débarrasser de moi assez facilement. Il doit être fort malgré son apparence plutôt frêle, quoiqu'un peu idiot. J'évite son coup de sabre d'un pas sur le côté. Il est évident que croiser le fer avec lui est une mauvaise idée : au moindre contact, je suis électrifié.
- Cette technique ne s'annule pas, ricane-t-il. Nous mourrons tous deux… c'est le prix à payer pour la vie que tu m'as sauvagement arraché en attaquant Konoha !
Quel imbécile il fait, celui-là… Je m'enfonce dans le sol sous son regard abruti, puis ressors de l'autre côté. Comme je l'imaginais, le cercle électrique diminue son diamètre et fini par se refermer lentement sous les hurlements d'agonie de son utilisateur… jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien. C'est une technique fort intéressante que je ne connaissais pas forcément, elle peut devenir redoutable lorsqu'elle est bien utilisée… seulement, voilà qu'on enseigne le système de kamikaze à tout bout de champs… Quel homme ridicule. Et dire que j'étais sur le point de me prêter à son stupide jeu ! Bon… qu'est-ce que je cherche ? Ah oui, Kaliachi. J'ordonne gestuellement à mes hommes restants de se battre en retraite puisque j'ai ce que je veux, puis je me téléporte à l'endroit que j'ai indiqué au gamin. Je le retrouve assis sur une pierre face à la femme.
- Orochimaru-sama ! s'exclame-t-elle joyeusement en se levant. - Suivez-moi.
J'effectue un quart de tour et ouvre la marche au pas de course, Kaliachi et le gamin de seize ans sur mes talons.
6. - Renversée:
I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 6 : Renversée Quatre mois auparavant, nous avons recueilli Kirino Kaliachi avec les troupes de Kumo sur les talons, de grâce, nous sommes parvenus à les semer, nous étions dix échappés : moi, Kaliachi, Emon et huit autres hommes. À vrai dire, j'en avais prévu moins… Notre invitée est une femme quelque peu maladroite dans ses propos et qui n'affiche aucune courtoisie sauf en ma présence. Comme je lui trouvais des talents en médecine, je l'ai placée en assistance à Kabuto, espérant faire avancer les recherches. Ceci étant fait, il ne reste plus que Seiko. J'ai appris par mon bras-droit qu'elle s'est absentée quelques temps et qu'elle reviendra sous peu. Kabuto est à Konoha maquillé en simple villageois, se fondant dans la masse comme il sait le faire. Il me tient au courant de l'évolution des choses, en particulier la politique. Ayant gardé Danzō en contact, il m'est devenu simple de changer Konoha administrativement en offrant à ce vieux sénile un plan pour obtenir le pouvoir qu'il a finit par avoir plus ou moins. Connaissant sa philosophie pour avoir travaillé sous ses ordres dans le passé, je savais bien que Konoha subirait un changement radical. Il demeure un bon dirigeant malgré tout ; il n'est pas devenu Hokage, mais prend place parmi les conseillers et il a réussi à plonger Konoha dans une crise sociale en lui offrant toute fois une explosion militaire, cependant, il se trouve que les opposants au régime de Tsunade sont exécutés sans délai, ce qui m'étonne grandement de la part de mon ancienne camarade. Mais surtout… je crains pour la vie de Seiko. Il était convenu avec Danzō qu'elle vienne à moi, et la connaissant pour le peu de fois que je l'ai croisée, elle ne suivra probablement pas la foule et sera condamnée à mort dans l'immédiat. Malheureusement, je ne sais pas où elle se trouve actuellement. Il va falloir que j'ordonne à mes espions placés aux quatre coins du monde de se renseigner sur ce sujet avant son retour à Konoha. Je ne peux pas deviner les intentions de Danzō, mais il a du comprendre que si je lui demande Seiko, c'est qu'elle renferme une puissance séduisante. Plus le temps passera, plus cette puissance sera convoitée par les nations, et enfin, ce sera un prétexte parfait pour une guerre qui ne tarde pas à se déchaîner… Hokage, Mizukage, Tsuchikage, Raikage, Kazekage… tous risquent de s'affronter avec une armée de milliard de soldat derrière eux. L'Akatsuki s'y mêlera probablement et nous aussi. L'élimination de cette puissance serait un signe de baissez-les-armes, donc certains verront la paix en premier et tenteront de se débarrasser de Seiko par n'importe quel moyen, d'autres se focaliseront sur l'obtention de son pouvoir. Et elle dans tout ce conflit… que peut-elle faire ? Assis sur mon fauteuil, le poing contre ma tempe, je réfléchis, fixant la danse obscure d'une flamme. Deux solutions s'ouvrent à elle afin d'éviter une guerre, la pire étant la mort. La meilleure serait de vivre à l'écart du monde et cesser toute activité qui pourrait attirer l'attention car elle s'est déjà forgée une identité reconnu par tous. On dit qu'elle a épousé le ciel. De toutes façons, si je veux déclencher une guerre, je suis servi : j'ai en ma possession Sasuke et bientôt Seiko. Je me lève en soupirant longuement. Quoiqu'il en soit, je ne peux pas la laisser entre des mains autres que les miennes.
Pour en revenir à la situation actuelle, le mieux serait d'être à Konoha avant elle, mais ne sachant pas quand elle reviendra, je ne peux pas me permettre de quitter ma place pour l'attendre un mois. Au pire des cas, Kabuto peut toujours s'en charger, bien que je préférerais prendre les rennes. Il ne manquerai plus qu'elle accepte de servir Tsunade !
Un mois plus tard, après avoir donné l'ordre à mes espions de rechercher Seiko dans leur village respectif, je reçois deux réponses sous forme de lettres issues Kiri : la première indique qu'elle est au village de la Brume, la seconde qui est arrivée quelques heures plus tard précise qu'elle est partie pour Konoha hier. Elle y sera dans sept jours… Tout va bien. Je suis à une journée. J'ordonne tout de même à Kabuto de veiller sur l'évolution des choses, et, n'ayant plus à me soucier de l'avenir, je me concentre plutôt sur mes recherches tout en étant assisté par Kaliachi.
Kabuto rentre le lendemain soir avec sur son visage une expression angoissée. Que se passe-t-il ? Il est censé rester à Konoha attendre Seiko, pourquoi revenir maintenant ?
- Eh bien… qu'est-ce qui ne va pas ? fis-je en le voyant s'avancer vers moi d'un pas hésitant. - Il y a un problème, Orochimaru-sama…
Je dévisage mon bras-droit d'un regard attentif, attendant la suite.
- Seiko est rentrée plus tôt que prévue, entame-t-il. Je… je n'étais pas au courant. Hier soir, je passais dans la place publique quand je l'ai aperçue sur l'échafaud et…
Je ne lâche pas Kabuto du regard, devinant facilement ce qu'il s'est déroulé.
- Tsunade… Tsunade a pris l'épée du bourreau folle de rage après que Seiko lui ait crachée son sang à la figure et l'a exécutée. Je n'ai rien pu faire… pardonnez-moi.
Je ne dis rien, secoué par cette nouvelle déroutante, bien que je m'y attendais.
- Mais j'ai ramené quelqu'un d'autre ! s'exclame-t-il comme pour se rattraper. Comme je sais que vous avez besoin de personnes pour la suite des événements, je…
Une silhouette se détache de l'obscurité. Une jeune femme de l'âge de Kabuto s'avance, puis me salue en souriant.
- Je vous présente In… - Le lot de consolation, c'est ça ? coupé-je. Tu te fiches de moi… - Euh… - Je t'ai demandé d'amener Seiko ici ! explosé-je. Surveiller une putain de porte ne réclame pas tant d'efforts que cela ! Et les villageois sont prévenus lors d'une exécution, où étais-tu ? - Orochimaru-sama, essaie d'apaiser In-machin. J'imagine que vous deviez tenir à Seiko-san, mais je vous assure que je ferai de mon mieux pour me rendre utile… je sais guérir des blessures, Kabuto-kun me l'a appris. - Où étais-tu ? répété-je en tentant de garder mon calme. - Les villageois qui assistent à l'exécution sont les passants, répond-il.
Je plonge mon regard dans le sien… Décidément, c'est qu'il me prend pour un véritable imbécile !
- Et tu t'imagines que je vais gober ce que tu bafouilles ? Mens-moi encore une seule fois et j'éventre ta petite protégée sur-le-champ. - Son père était malade, lâche-t-il enfin. Il ne s'en est pas remis et elle m'a demandé de lui apprendre les techniques de soin pour tenter de sauver la vie d'autres personnes.
Je regarde la gamine qui s'est planquée derrière Kabuto.
- Je vous en prie, Orochimaru-sama… lorsque j'ai appris que l'exécution de Seiko allait avoir lieu, j'ai accouru. Ne lui faites pas de mal… - Tu as un sacré culot ! De un, tu m'apprends que tu n'as pas réussi à amener Seiko et qu'elle a été exécutée. De deux, tu me présente une gosse qui sortie de je-ne-sais où en t'imaginant qu'elle la remplacera, et de trois, je dois te tirer les vers du nez pour que tu m'avoues que tu t'occupais d'apprendre à cette fille de… phacochère agonisant à utiliser des techniques de soin au lieu de te concentrer sur la mission urgente que je t'ai confiée !
Cette énumération ne fait qu'amplifier ma frustration au point que des envies malsaines me montent à l'esprit. Je fixe intensément la femme, toujours derrière Kabuto, osant affronter mon regard… jusqu'à ce que son ventre se déchire.
- Non ! s'écrie Kabuto en se retournant et en réceptionnant sa protégée dans sa chute. Vous avez dit… - Éloigne-toi d'elle et regarde-la. Tente une seule fois de lui venir en aide et je te fais le serment que tu finiras comme elle. Ses points vitaux ne sont pas touchés, elle mourra dans quelques minutes par perte abondante de sang. Regarde-la bien, Kabuto. Ne ferme pas les yeux.
Il dépose le futur cadavre sur le sol et s'éloigne, docile à ma volonté. Il tente toutefois de masquer le léger transfert d'énergie vitale, en vain. Je perçois toute forme de chakra. Kabuto ne fait que lui sauver quelques secondes de vie, rattrapées par la mort, en agissant ainsi. Alors je le laisse faire. Il finit par comprendre que ses tentatives sont vaines et s'arrête, muet, face à l'agonie de sa protégée.
- Nettoie-moi ça, ordonné-je une fois son dernier soupir achevé.
Sachant qu'il m'obéira, je tourne les talons. Kaliachi me regarde avec des yeux choqués.
- Et qu'on ne me dérange pas, ajouté-je en me dirigeant vers les escaliers qui mènent directement à mon bureau.
Je passe le reste de la soirée à mélanger les alcools. Vin, cydre, sake, whisky, rhum… jusqu'à ne plus avoir assez de force pour tenir debout, complètement avachi sur mon fauteuil, me tournant au ridicule avec ma coupe et mes bouteilles vidées par l'ivresse. Je regarde le placard ouvert rempli de nouveaux récipients contenant un liquide noir, rouge à la surface, mais la force me manque. J'avais tout planifié… c'était parfait ! mais il a fallu que mon imbécile de bras-droit aille fourrer son museau ailleurs. Tout s'écroule comme un souffle sur un château de cartes. C'était certes une opération délicate, mais elle tenait la route. Jamais je ne m'imaginais échouer aussi lamentablement ! J'ai sacrifié des journées entières de recherches et d'entraînements, étant persuadé que tout avancerai comme sur des roulettes… Mais non. Je remarque avec joie qu'il reste une bouteille de vin à moitié remplie ; je me penche alors pour l'attraper, manque de chuter, la renverse et regarde avec désespoir ma boisson favorite s'étaler sur le sol. Je me redresse alors en grondant, observe le décor danser sinistrement devant mes yeux, ferme mes paupières et m'endors.
Dernière édition par Fanfictive le Jeu 11 Sep - 14:16, édité 3 fois | |
| | | Fanfictive Membre
Messages : 187 Date d'inscription : 29/04/2014 Age : 25 Localisation : Là où il y a du wifi !
| Sujet: Re: I was born for your happiness Jeu 15 Mai - 19:31 | |
| I was born for your happiness Souvenirs
Chapitre 3 : Départ clandestin On m'a dit que j'ai du potentiel et que je sortais de l'ordinaire. C'est suffisant pour me motiver. Je dois dire adieu à la Seiko que je suis et faire une croix définitive sur cette vie de rêve qu'elle avait pour devenir une Seiko plus performante. J'étais stupide de ne pas croire en moi, j'aurai pût être plus forte au jour d'aujourd'hui si j'avais eu ce courage qui me manque… Mais pour le moment, je compte bien me concentrer sur mon entraînement, mon apparence passera après. Je m'oriente vers la bibliothèque comme me l'a conseillé Iruka. J'entre et je parcours du regard les étagères peuplées de vieux livres poussiéreux. En me voyant chercher du regard des livres qui peuvent éventuellement m'intéresser, la bibliothécaire me propose son aide en m'indiquent les ouvrages recherchés. Cette fois-ci, ce sont des livres beaucoup plus volumineux qui font surface et beaucoup plus vieux.
- Servez-vous, dit-elle en m'accordant un sourire.
Je la remercie et considère les vieux ouvrages en prenant une profonde inspiration. J'en sors un, le moins gros en l'occurrence. Je m'installe à une table et me plonge dans ma lecture…
Trois heures plus tard, j'ai déjà appris quelques trucs et astuces pour mieux maîtriser le Justu.
- Alors ? murmure une voix masculine dans mon dos.
Je sursaute. Iruka est en train de lire par-dessus mon épaule, le sourire aux lèvres.
- Je t'ai surprise ? - Oui, répondis-je en soupirant. - C'était mon but, ça prouve que tu étais bien dans ta lecture. - On ne peut pas me reprocher le contraire… - Tu as appris des choses ? m'interroge-t-il. - Quelques astuces. - Dans ce cas, nous pouvons commencer l'entraînement.
Nous sortons du village pour nous installer dans un coin tranquille. Il m'enseigne les différents sceaux qui existent. Lorsque la fin de la journée approche, je connais la moitié de ce qu'il a l'intention de m'apprendre en trois jours.
- Nous reprendrons ceci demain, mardi, même heure, même endroit. - Entendu.
Avant de partir, il me conseille de reproduire ce que je sais. Sur le chemin du retour, je m'exerce sur les différents sceaux que j'ai appris. Je tente ensuite d'enchaîner un duo. Étant concentrée sur la position de mes mains, je percute violemment quelqu'un qui étouffe un juron. Lorsque je lève les yeux pour connaître le visage de celui avec lequel je suis entrée en collision, je vois un jeune homme blond dans une espèce de combinaison orange.
- Naruto ! m'exclamé-je en le reconnaissant. - Seiko ? - Comment tu vas depuis le temps ? - Je vais bien, et toi ? - Super, ta mission s'est bien déroulée ? - Il y a eu un peu de dérivation, mais à part ça, c'était un succès. Seulement, Sasuke est à l'hôpital… - Encore ? Mais il ne peut pas se tenir tranquille ? dis-je en plaisantant. - On ne dirait pas… que fais-tu à cette heure-ci dans la rue ? - Ah ! Je reviens de l'entraînement, annoncé-je fièrement. - De l'entraînement ? s'étonne Naruto. - Oui, je vais bientôt rejoindre à nouveaux vos rangs. - C'est génial ! Qui t'entraîne en ce moment ? - Iruka, il me réapprend les bases. - Les bases ? Tu les as oublié ? - Oui, soupiré-je honteusement. - C'est pas sérieux tout ça ! rit Naruto.
Le visage de mon ami est aussi rayonnant qu'un soleil.
- J'aurai plusieurs professeurs, l'informé-je. Je tiens à être polyvalente. - Comment ça ? - Je ne sais pas d'où je viens, alors je n'ai pas besoin de me baser sur une chose, expliqué-je. Par exemple … Shikamaru utilise seulement les ombres pour se battre, moi, je pourrai utiliser les ombres et par exemple… les insectes, comme Shino. - Woah, ça promet, sauf que ce sont des techniques secrètes, elles ne peuvent pas être transmises aux autres personnes que les membres de leurs clans, dit mon ami. - Oui, effectivement … - Je pourrai t'apprendre aussi mes techniques si tu le souhaites. - Tu ferais ça pour moi ? - Bien sûr ! Moi ça ne me pose pas de problème, Dattebayo ! s'exclame-t-il avec un sourire montant jusqu'aux oreilles.
Je sens le bonheur se dessiner sur mes lèvres.
- Je suis un peu fatiguée, je te laisse, demain, je m'y mets à fond, finis-je par assurer. - Dans ce cas, entraîne-toi bien.
Je le remercie en lui souriant, puis m'éloigne en reprenant les mouvements que j'ai appris. Finalement, je parviens à faire trois duos de sceaux. Assouvie, je mène ma petite vie du soir puis m'endors.
Durant toute une semaine, j'ai appris à effectuer les sceaux. Je suis parvenue à en enchaîner quelques-uns de suite. Je m'améliore de jour en jour, et la semaine suivante, je réussis à créer un clone parfait. Les liens qui unissent Iruka et moi deviennent de plus en plus étroits, il y a comme une sorte de complicité entre nous.
Le dimanche qui suit, je n'ai rien à faire excepté m'entraîner. Je décide donc de me reposer un peu et de rendre visite à des amis.
Le soir venu, ne vois Naruto et Sakura, assis l'un à côté de l'autre dans le restaurant préféré du blondinet. Étonnée de les voir ensemble sans Sasuke, je me dirige vers eux.
- Ah, Seiko, prononce Sakura en me voyant avec un ton triste. - 'Jour les gens, salué-je. Comment allez-vous ?
Je me doute de la réponse, mais je préfère tout de même poser la question.
- C'est à propos de moi et de … Sasuke, répond Naruto.
Je me contente de garder le silence en arquant un sourcil. J'imagine que Naruto a tenté de réconforter Sakura en l'invitant à manger des ramens. Devinant que j'attends la suite, la jeune fille prend le relais :
- Naruto et Sasuke se sont battus, lâche-t-elle peinée. - Mais apparemment, ce n'était pas une simple querelle, pensé-je à voix haute. - Oui … - Ils ont utilisé chacun leur technique ultime. - On allait s'entre-tuer si Kakashi-sensei n'était pas intervenu, ajoute Naruto la tête basse. - Ce sont des gamineries, commenté-je. Vous battre pour prouver votre force, c'est stupide.
Agacée de cette discussion, je quitte le restaurant.
- Mais mince, quoi, laissé-je échapper.
Un peu plus tard dans la soirée, Sakura vient me parler. Elle se poste devant moi, la tête toujours basse. J'ai sût à ce moment même que ce n'est pas seulement la bagarre qui a éclaté entre Naruto et Sasuke qui la perturbe. Il y a autre chose … mais quoi donc ? Jusqu'à aujourd'hui, je n'ai jamais vu Sakura aussi inquiète.
- C'est bien plus grave que le conflit qu'il y a eu entre eux, commence-t-elle.
Je la dévisage de mes yeux sombres, impassibles. Elle finit par lever la tête en me lançant un regard si triste que j'ai l'impression qu'elle va éclater en sanglots à tout moment. Je comprends ensuite à travers ses yeux que la situation est plus que critique, mon coeur se met à battre plus rapidement, exigeant une explication immédiate.
- N’y va pas par quatre chemins, insisté-je. Dis-moi clairement ce qu'il se passe.
Elle prend une profonde inspiration pour se calmer, puis déclare :
- Sasuke… je crois qu'il va rejoindre Orochimaru…
Orochimaru … Je fouille dans ma mémoire ce nom qui me paraît familier.
- Celui qui a attaqué le village il y a quelque temps ? douté-je. - Oui…
Évidemment, un nom comme celui-ci ne s'oublie pas.
- Et ? prononcé-je simplement.
Sakura me regarde d'un air interrogateur, ne comprenant pas ma réaction.
- Tu crois qu'il va y aller ? dis-je en lui lançant un regard ironique. Il faut être fou pour faire ce genre de choses. - Sasuke veut tuer son frère, précise-t-elle. - Et Orochimaru lui a promis ce meurtre. - Cette vengeance, rectifie Sakura. - Peu importe, il veut le tuer. - Que sais-tu de Sasuke ? s'énerve mon amie. - Rien et je m'en fiche, craché-je. J'ai bien peur d'être la seule fille qui as toujours la tête sur les épaules avec ce Sa-su-ke… kun !
Mon amie me lance un regarde rempli de colère.
- Tu peux me regarder comme tu veux, Sakura, tu ne m'impressionnes pas. - Sasuke n'est pas quelqu'un de mauvais, souffle la kunoichi. - Alors il n'ira pas vers Orochimaru, conclué-je. - Il a soif de vengeance… - La vengeance, c'est pour les faibles, esclaffé-je. - Tu dis ça, mais tu ne sais pas tenir un kunai. - Je ne parle pas de cette faiblesse, je parle de la faiblesse mentale, répliqué-je froidement, offensée. - Tu ne sais pas ce qu'à fait son frère. - Quoi ? Il lui a piqué sa petite-amie ? - Il a anéanti son clan. - On s'en fiche de la raison, le problème est qu'il se fait tenter par la pomme du serpent. - Il veut faire honneur à sa famille. - Comme c'est touchant…
Folle de rage, Sakura met sa main dans sa bourse.
- Tu sais ce que je ferais s'il partait ? entame-t-elle.
Sans attendre ma réponse, elle sort un kunai et le place sous sa gorge.
- Je me tuerai ! hurle-t-elle
Je continue à la regarder, l'air grave.
- Mais qu'elle nunuche tu fais… perdre son sang-froid face à une telle situation… tu n'exagères pas un peu ?
Je prononce le premier mot qui me venait à l'esprit :
- Pathétique.
Je quitte le lieu sur ces propos. | |
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